je voulais juste rajouter ceci, tu parles de danger, à quoi tu fais allusion ? de quels dangers tu parles ? de quoi tu as apparement si peur ?

je suis d'accord avec mimi, tu as été élevé en pensant que la femme était soumise à l'homme (comme ta mère à ton père) et cela est ancré maintenant en toi.

Chère Martincircus,

Merci pour cette analyse qui m'aide beaucoup. C'est ce que je venais chercher ici.

Je crois que tu as parfaitement compris ma situation, les bases de mon dysfonctionnement et le travail que j'ai encore à faire pour me libérer de cet inconscient qui m'enferme et me cloitre dans mon malaise.

Tu me dis:

" Je pense qu'il serait important pour toi que tu travailles là dessus, que tu arrives à penser, un jour, que non ce n'est pas mal de désirer la personne que tu aimes, que rien ne va te tomber dessus, aucun danger et que la sexualité n'est pas = soumission, tu vois ce que je veux dire ?"

Je crois que tout est là.
Mais je ne connais pas le moyen de modifier cette pensée "programmée". Les différents thérapeutes que j'ai pu consulter m'ont fait parler, certes, mais cela n'a rien changé.
La libération de la parole n'a jusqu'ici pas suffit à faire bouger d'un iota mes préjugés dévastateurs.
Que j'ai pensé cela après mes agressions ou en voyant mes parents est une chose, que je me sois fabriqué mon identité de femme sur ces bases, encore compréhensible, mais que tout cela perdure après 30 ans ! Comment comprendre cela ?

Il faut que je trouve un énième thérapeute (une femme si possible) et espérer que ce sera celui qui saura trouver les mots et la technique pour me faire sortir de ce cercle vicieux.
Pas facile quand on sait que j'habite un département ou les psys sont sous-représentés et où les deux "grandes villes" se trouvent à deux heures de chez moi.

J'avais mis beaucoup d'espoir dans le sexologue que je vois actuellement. Il a du mettre beaucoup d'énergie à m'aider, mais il me propose des "travaux pratiques" avec mon mari qui me semblent hors de propos et qui, de surcroit me font tellement peur que je fuis chacune de ses tentatives de me faire entendre raison.
Je le répète en toute franchise. Parfois, j'en suis à me demander si je n'ai pas plus à perdre à régler ce problème qu'à continuer d'y rester. Mes résistances sont si grandes….
Il y a deux jours, il m'a demandé: et si vous deviez rester sans sexualité, est-ce que cela vous gênerait pour vous-même ? Du tac au tac, j'ai répondu non. Il m'a alors dit: vous souhaitez donc régler votre problème au nom de l'amour que vous avez pour votre mari ? j'ai répondu oui.

Mais ce n'est pas si simple que cela. parfois, je me dis quand même que cela doit être bien de pouvoir profiter sereinement d'une sexualité épanouie, que j'aimerais bien être comme tout le monde, que mon corps et mon esprit seraient plus équilibrés avec une sexualité assumée et que je serais plus heureuse de rendre mon mari heureux.
Mais là, c'est l'intellect qui parle, ce n'est pas le cerveau des émotions, qui lui, dit tout autre choses, dicté par la peur.

Mais la peur de quoi ? Je n'en sais fichtre rien. Une peur comme ancestrale, une peur incontrôlable, qui résiste à toute intelligence, à toute logique et à la réalité que je vis aujourd'hui où mon mari me respecte profondément, en tant que personne et en tant que femme.

Je serais une énigme…?..

++++++++++

Bonsoir Mimi,

Non, je ne crois pas avoir été gênée par les histoires grivoises de mon père. Il les disait sans gêne aucune, et nous les écoutions de même. Tout le monde riait et c'était presque festif.
En revanche, mon père, tout en aimant ma mère, la traitait parfois de façon humiliante, des fois en public. Alors, je souffrais avec elle et peut-être que mon inconscient disait: jamais je ne vivrai cela. ma mère était très dépendante de mon père et cela aussi me donnait envie d'être un contre-exemple. Les agressions sans doute venues souder tout cela.

Mais ma question perdure: pourquoi le temps et ma rencontre avec mon mari n'ont pas effacé cela ?
Pourquoi suis-je resté figée sur des schémas de défense ne servant plus à rien ?
Pourquoi mon blocage est-il plus fort que mon intelligence ?
Je ne sais pas répondre à tout cela.
Il y a sûrement quelque part un psy capable de m'aider à répondre à ces questions. Je ne l'ai pas encore trouvé.......

tu sais nos modes de fonctionnement et notre façon de penser est parfois si bien ancré dans notre organisme que rien ne peut y faire.
je pense sincèrement que de te forcer à faire ses exercices sexuels avec ton mari ne va qu'aggraver ta situation (mais cela ne reste que mon avis) je crois que ce serait bien que tu mettes tout ceci de côté, tant que tu n'auras pas défait ce blocage tu auras beau essayé tous les jeux sexuels possibles et inimaginables, rien ne sera possible, tu comprends ?
il faut d'abord que tu dévérouilles ce blocage, ensuite tout doucement, tu pourras penser à renouer une vie sexuelle avec ton mari (en prenant votre temps, jeux sexuels...) mais d'abord, tu dois traiter ce problème là car c'est le coeur du problème.

C'est comme si on disait à quelqu'un qui a une jambe cassée de courir, de faire des exercices de sport etc....si on ne le platre pas avant, il échouera, bon la comparaison est pas terrible j'en couviens mais c'est pour te faire comprendre ce que je dois te dire.

Dernière chose, l'intelligence hélas n'y est pour rien là dedans si non bon nombre d'entre nous (victimes de viols, agressions sexuelles) auraient juste à utiliser leur intelligence pour se convaincre, par exemple, qu'elle peuve à nouveau prendre du plaisir dans les bras de leur homme.

ton problème c'est qu'il date de longtemps, très longtemps et c'est enraciné de plus en plus au fil des annnées, donc il est d'autant plus dur à se dévérouiller. L'inconscient est la chose la plus difficile à travailler, il faut trouver les bonnes clefs pour que ça fonctionne.

Peut être que les thérapeutes que tu as vu ne te convenait pas et n'utilisait pas les bonnes méthodes avec toi, pour ma part, j'ai du en voir 6 avant de trouver celle qui me convenait, ne désespère pas, courage à toi

amicalement

Malheureusement nous ne sommes pas des psy, nous avons seulement notre expérience, notre vécu pour aidé... On ne peut que vous apporter que quelques piste de réflexion...

Mimi

Martin circus, je te remercie vraiment de ton écoute et de ta compréhension.
Si tu savais comme cela fait du bien !

Je comprends bien ta vision de mon problème et elle m'aide beaucoup.

Je crois que je vais envoyer un mail à mon thérapeute, à la lumière de ce que j'ai lu ici, pour reformuler mon problème et préciser mes besoins en termes de travail.

Si cela ne débouche sur rien, je tenterai de chercher quelqu'un, même loin de chez moi, pour faire ce travail fondamental pour moi, car je pressens que certains des autres problèmes psychologiques que j'ai, viennent directement de là.

Te rends-tu compte quel soulagement ce serait pour moi de reprendre le cours de ma vie !

Mimi,

les quelques pistes de réflexion que vous m'avez apportées ici sont déjà beaucoup.

je vous en remercie.

si nous avons pu t'éclairer c'est avec plaisir,

excellente initiative d'aller voir un thérapeute, je trouve cela très bien
bonne continuation à toi