Bonjour,

Jeune femme de 26 ans, je cherche les clefs pour aller mieux. J'ai l'impression que j'ai toujours fuis ma vie. Je ne la supporte pas. Je ne me supporte pas. J'ai aussi beaucoup de mal à supporter les gens.

Depuis toute petite, j'ai du mal à me faire des amis, j'ai toujours l'impression de ne pas être assez bien. D'être de trop. J'ai peur de m'exprimer, de dire des bêtises, me tromper, qu'on me juge, qu'on ne m'aime pas. Les seuls amis que j'ai eu mon déçu. Alors maintenant, je recherche la solitude, car je ne me sens bien qu'avec moi-même. Mais j'en souffre aussi. Paradoxe, puisque je ne supporte pas les autres. Je ne trouve pas la solution. J'ai l'impression qu'il faille toujours jouer un rôle, ça m'épuise. Il n'y a qu'avec ma famille que je ne triche pas. Ils m'ont toujours glorifié, à me submerger de compliments et d'amour. Un cocon. Même si je me dis qu'ils ne me voient pas réellement telle que je suis. En dehors, c'est la jungle.

Niveau professionnel je suis aussi perdue. J'ai n'ai jamais eu peur des études, mais du travail auquel elles menaient. J'ai fait des études dans le social, sûrement car en aidant les autres, je m'oublie moi même et ça me permet aussi de m'évader, mais je ne peux pas travailler dans ce secteur, car le fait de devoir travailler en équipe, faire des réunions, se créer des réseaux... ce n'est pas fait pour moi. Impossible. Alors j'ai opté pour des saisons, en attendant. 3 mois de torture l'hiver, 3 mois de torture l'été. Je travaille en centre de vacances, mais je ne me sens pas à l'aise avec les enfants, ils sont trop spontanés pour moi, et me mettent mal à l'aise. J'ai juste envie de faire mon travail et qu'on ne me parle pas. Je n'aime pas parler pour parler. (Voilà pourquoi à l'heure actuelle je cherche à reprendre mes études pour pouvoir travailler dans un laboratoire... beaucoup moins de contacts.) Je reste donc 6 mois de l'année en apnée et entre 2 saisons, je voyage... et c'est simple. Je me sens si libre là bàs, je peux respirer. Canada, Amérique, Inde, Népal, Togo, Tanzanie, Maroc, Australie, Thaïlande, Europe... c'est devenu une drogue. Mais aujourd'hui, elle me fatigue, elle n'a plus son effet euphorisant. Alors comment faire? C'était mon seul but. J'ai l'impression que je n'ai goût à rien, envie de rien. Je me force sans cesse. Par moment, j'aurai simplement envie de mourir, car je me dis que tout ça, ça ne sert à rien. C'est du vent. Une mascarde.

Niveau coeur, je répète toujours 2 schémas: soit je tombe sur un homme qui ne veut pas vraiment de moi (ou que je pousse à ne plus vouloir de moi) et donc je vais m'accrocher, tout faire pour le garder, et devenir très excessive. Soit, la personne en face de moi tombe réellement amoureuse, et ça me panique. Je cherche à me convaincre. Et si je commence à m'attacher, je fuis... ce qui finit par nous renvoyer au premier schéma.
Actuellement, je suis avec quelqu'un depuis quelques semaines... je sais que je suis en train de tomber amoureuse et je ne sais pas comment réagir. Plus ca avance et plus j'ai envie de le quitter. On se parler beaucoup et il me dit que c'est parce que je n'arrive pas à accepter le bonheur, ce qui est vrai. Pour moi, toutes les histoires d'amour finissent forcément mal. Alors quitter pour se faire moins de mal, et rester toujours dans la maîtrise. Pourtant je sais qu'avec lui c'est différent, qu'il me donne envie de construire quelque chose et je crois que c'est la première fois.

Alors après moulte lectures, études, discussions... plusieurs choses en sont ressorties:
- Si je me sens de trop et que je manque de confiance en moi, ça serait parce que je proviens d'une grossesse non désirée, ma mère ne me l'a pas caché.
- Problèmes de coeur dû à l'absence du père... peur de l'abandon. Je fais tout pour le provoquer, et une fois que je suis devant le fait accompli, je cherche à le faire revenir, un peu comme pour changer par transposition l'histoire avec mon père, en changer la fin.

Mais alors si ce que j'ai appris sur moi ce révèle juste, comment modifier ce qui ne va pas? Je ne possède pas les clefs! De mettre le doigt dessus me rend encore plus mal je crois...

Merci de me dire ce que vous en pensez et de me donner un conseil si possible.

Ela

Bonjour,

Je viens de m'apercevoir que ton post était resté sans réponse.
J'ai lu la totalité de celui-ci et je relève rapidement deux phrases, l'une au début et l'autre à la fin qui m'ont interpelée et qui devrait également t'interpeler :

Citation :

Il n'y a qu'avec ma famille que je ne triche pas. Ils m'ont toujours glorifié, à me submerger de compliments et d'amour. Un cocon. Même si je me dis qu'ils ne me voient pas réellement telle que je suis

- Si je me sens de trop et que je manque de confiance en moi, ça serait parce que je proviens d'une grossesse non désirée, ma mère ne me l'a pas caché.
- Problèmes de coeur dû à l'absence du père... peur de l'abandon. Je fais tout pour le provoquer, et une fois que je suis devant le fait accompli, je cherche à le faire revenir, un peu comme pour changer par transposition l'histoire avec mon père, en changer la fin.

Elles sont pour moi paradoxales, dans la première, tu te décris comme étant une femme et une petite fille qui a toujours été "GLORIFIEE" et submergée d'amour. Tu emploies le mot "cocon", pourquoi ?
T'y es-tu sentie en sécurité ou étouffée dans celui-ci ?

Dans la deuxième phrases, tu nous apprends que ta mère ne te désirait pas et qu'elle t'en a fait part, je connais ce sentiment pour avoir moi-même eu une mère qui ne me souhaitait pas et qui l'a assez "crié" sans pour autant me dire qu'elle ne m'aimait pas.
Alors de quelle façon as-tu perçu ce fait de ne pas être désirée ?

Ensuite, tu nous parles de l'absence de père, c'est pourquoi je me demande comment tu as pu évoluer, grandir, te structurer correctement dans un ce fameux "cocon de sécurité et d'amour" dont tu fais référence ?

Clair de lune.