Rebonjour à tous,

Je répète un peu ce que j'ai déjà dit dans ma présentation et c'est une des raisons qui m'amène sur ce forum.

Lorsque j'étais petite, j'ai souffert d'un père dépendant à l'alcool et aux drogues. Lorsqu'il consommait, le père drôle et bienveillant se transformait en un homme amer, cynique et blessant. Un jour, alors que je ne faisais que regarder les dessins animés, il s'est mis dans une colère noire contre moi et m'a punie sévèrement. Je me suis mise à le craindre. Puis, vers mes sept ans, il s'est suicidé.

J'ai eu une adolescence malheureuse et sage. J'évitais les petites fêtes comme la peste, juste par crainte de voir des gens saouls ou drogués. Ça ne m'a pas rendue populaire, vous croyez bien : on m'a rejetée carrément. J'ai perdu des amis à cause de cela. Maintenant âgée de 20 ans, je n'ai jamais fréquenté un bar de ma vie.

Durant mon adolescence, j'ai vécu une relation calme et sans histoire avec un garçon pendant six ans. Mais la routine l'a emporté : nous nous sommes séparés il y a quelques mois.

Je suis tombée amoureuse d'un autre homme très différent, gentil, attentif, tendre. Il m'a séduite tout en douceur, sans même que je m'en rende compte. Il a le double de mon âge et j'étais persuadée qu'il n'oserait jamais faire un pas vers moi. Nous avons entretenu une profonde amitié pendant près de deux ans, jusqu'à ce qu'il se déclare à moi en m'embrassant. Notre entente a toujours été quasi parfaite et nos disputes ne tiennent qu'à des malentendus.

Le seul problème avec cet homme, c'est qu'il consomme à l'occasion alcool et drogue. Vous me voyez venir.

Son ancienne copine l'a initié à la marijuana, et depuis, il en fume parfois avec des amis. Peut-être trois à quatre fois par année, pas plus. Mais quand il me dit avoir fumé, je me trouve toutes les raisons du monde pour ne pas le voir ! J'ai peur de capter une petite odeur qui me replongerait dans les calvaires de mon enfance. J'ai... peur ! C'est plus fort que moi ! Et ça m'attriste tellement, car j'aime cet homme énormément et ces sentiments sont réciproques. Mais comment construire quelque chose avec quelqu'un en lui imposant des interdits ? Je ne veux pas mener sa vie !

Récemment, je lui ai avoué être un peu plus distante lorsqu'il prend de la drogue, par crainte qu'il me trouve ennuyante en ne consommant pas avec lui. Je lui ai dit que cette consommation me rendait un peu mal-à-l'aise ; il m'a simplement assuré qu'elle était occasionnelle... Et je ne veux pas lui avouer que c'est plus qu'un malaise que je ressens - j'ai pleuré pendant deux heures la dernière fois...

J'ai construit mon bonheur en évitant les drogués, même occasionnels, mais lorsqu'il s'agit de son propre amoureux, que faire ?

Je ne veux pas non plus lui dire les vraies raisons de cette peur irrationnelle. Il a déjà qualifié ma vie de "tragique", je ne veux pas en rajouter une couche. Je ne veux pas de sa pitié.

Lui dire ce que tu ressens lorsqu'il boit ou qu'il consomme de la drogue ne signifie pas vouloir attirer son attention ni même quémander sa pitié. Cet homme semble très compréhensif et semble se vouloir être rassurant avec toi, alors pourquoi te refuses tu à lui dévoiler tes angoisses, tes craintes... Tu nous écris que c'est parce que tu refuses de lui imposer des interdits, le fait que tu lui exprimes clairement tes peurs ne le forcera à rien dans l'avenir.
Quoi qu'il en soit, il nous est impossible de changer un être humain en se servant de son amour pour nous, lui seul peut décider de remédier à certains détails, de faire des concessions... s'ils les jugent nécessaires. Mais s'il ne sait pas ce que ses "petites consommations occasionnelles" provoquent en toi, ta situation restera, malheureusement, certainemet inchangée!

Te concernant plus particulièrement, je pense qu'il est temps que tu affrontes tes craintes, que tu sortes un peu avec des jeunes de ton âge afin que tu prennes conscience que l'alcool n'a pas le même effet sur tous notamment. Pourquoi n'organiserai tu pas de petites sorties avec ton conjoint par exemple?

Bonjour Puce Solitaire,

Je comprend un peu ce que tu ressens car je n'aime pas non plus m'associer à des drogués ou des alcooliques.

Mais je dois tout de même te rassurer. Prendre un verre ou une marijuana à l'occasion ou en bonne compagnie ce n'est pas être dépendant. La marijuana comme telle ne crée pas de dépendance physique; tout comme l'alcool qui, pris à l'occasion n'en crée pas. Dans ces deux cas, la dépendance s'installe quand on consomme pour satisfaire ou pour fuir des problèmes. La dépendance se fait alors au niveau psychologique.

Alors, ce n'est pas parce qu'une personne boit ou fume un joint à l'occasion qu'elle deviendra pour autant dépendante... Cela dépend aussi de la solidité d'une personne...

Mimi

Merci à vous deux pour votre aide !

Je suis tout à fait d'accord avec votre conseil, psychologie-pour-tous. Je suis d'ailleurs allée en soirée, une fois à 17 ans, justement pour affronter cette crainte des stupéfiants. Des amis proches avaient organisé une soirée d'Halloween. Mais ça s'est plutôt mal passé. J'ai pris un verre, car bien que je n'adore pas l'alcool, j'en consomme à l'occasion, mais avec modération. Un de mes amis, lui, s'est saoulé et a essayé de m'embrasser... Après cette désagréable rencontre, je me suis réfugiée dans les toilettes où une autre fille était en train de se vomir les tripes. Lorsque la drogue s'est mise à circuler, je suis partie.

Tous mes amis sont des jeunes de mon âge. Je ne fête juste jamais eux.

Lorsque je dîne avec mon conjoint, nous buvons du vin. J'arrête lorsque la tête commence à me tourner, mais mon nouveau copain non... Il peut boire 3/4 de la bouteille à lui seul. Il devient rieur, très "affectueux", maladroit, mais pas méchant, heureusement. Je le préfère dans son état normal, mais c'est tolérable. C'est vraiment cette petite consommation de drogue qui m'agace, car mes souvenirs s'activent avec l'odeur de la marijuana.

Je ne crois pas que mon copain deviendra dépendant de la drogue. Ce n'est pas ce qui m'effraie vraiment. C'est plutôt de me retrouver confrontée à mon passé, que j'essaye de laisser derrière pour aller de l'avant.

Je te comprend, moi aussi je prend en considération ces choses. Par exemple, je n'aime pas qu'on se saoûle. mois aussi j'aime bien boire à l'occasion ou mon petit verre de vin en mangeant. Je crois aussi qu'il est important de savoir s'arrêter, on est pas obligé de finir la bouteille juste parce qu'elle est ouverte. C'est là aussi qu'on voit qui s'arrête et qui non....

mimi

Désolée de répondre un peu tard.

En effet, j'ai entretenu une relation de six ans avec quelqu'un, qui a commencée lorsque j'avais 14 ans. Nous avons vécu ensemble, de 18 ans jusqu'à notre séparation. Il s'agissait bel et bien d'une relation d'amour. Cependant, mon ancien copain avait une vie très linéaire, ordonnée, malgré ses très jeunes 22 ans. Je viens d'une famille orageuse ; pour moi, à 18 ans, il représentait la stabilité. Il avait un emploi, une routine - nous avions quatre ans de relation très calme ; la question ne s'est pas posée lorsqu'il m'a proposé de déménager avec lui.

Le temps a filé. Aucune dispute, aucun accroc, mais juste cette impression de faire partie des meubles. Un jour, mon ancien copain m'a dit qu'il ne voulait pas prendre une journée de congé avec moi juste pour ne pas devoir prendre cette journée à ses frais. Nous en étions là.

Parallèlement, j'entretenais une amitié inhabituelle avec un homme plus âgé que moi, qui était tout le contraire d'un routinier. Spontané, vivant, marginal, attentif à mes moindres éternuements ou mes prises de tête. Je ne comprenais rien. Pourquoi lui s'intéressait-il tant, alors que j'étais invisible pour mon propre copain ? Je pouvais débarquer dans le salon en tenue aguicheuse et mon copain ne détournait pas le regard du PC ! Je ne faisais que porter une nouvelle jupe et mon ami plus âgé le remarquait immédiatement en me complimentant !

Il y avait quelque chose d'étrange dans tout cela. Lorsque j'ai commencé à ressentir une baisse de confiance en moi à force d'être ignorée, j'ai mis fin à cette relation de six ans.

-

Quant au mot "conjoint", ne t'y attarde pas trop, capucine. Il faut dire qu'au Québec, on ne dit jamais "copain", mais "chum". Justement, je ne vois pas cet homme comme mon "chum", bien que nous ne vivons pas ensemble ni n'ayons quelque engagement. Je le vois comme mon amoureux, point. Dans ce sens, je trouve qu'il se rapproche plus du conjoint que du chum. Mais tu as raison, je devrais faire attention à ma terminologie !

Merci beaucoup capucine ! J'aime bien ton exemple d'une installation électrique. Je prends tes conseils en note !