Pour répondre à ta question, Vivreautrement, le médecin est en tout premier lieu une personne de confiance à laquelle un patient confie non seulement son corps mais aussi d'importantes parties régressives de sa vie psychique. Ceci implique une asymétrie de la relation, et de ce fait, une forme de dépendance inhérente à la nature même de la relation entre médecin et patient.
Effectivement comme le soulignait Flavie, il y aurait peut être transfert et contre transfert.
Dans certains cas, le patient construit une érotisation de la relation entre médecin et patient, il s'agit alors d'une situation de transfert qui "normalement" doit absolument être abordée par le médecin (psychiatre ou pas).
Les médecins ayant un rôle de soignants, ils doivent éviter de s'engager ou même profiter d'une telle situation de transfert qui est alors considéré comme un "acte de trahison" à la l'égard de la mission thérapeutique, ce qui est inadmissible du point de vue déontologique.
Ne sachant pas la conclusion de vos échanges et de votre future rencontre, il est utile de signaler, je pense, que si tous les deux, vous décidiez de mettre fin à la relation médecin-patient pour faire place à une relation privée, vous vous retrouverez dans une situation limite où il ne sera pas toujours clair s'il y a aura encore dépendance ou pas.
Dans ton cas, il serait primordial de te poser la question quivante :
Que représente ce médecin, cette image masculine ?
Personnellement, tu donnes déjà une réponse : il a sauvé ton frère, il peut aussi représenter bien plus ou du moins tout autre personne de ton passé.
Un médecin quel qu'il soit, doit avoir absolument conscience du fait qu'il se trouve dans une relation de responsabilitié face à une personne en régression (psychologique). C'est à lui de reconnaître une telle situation, de la prendre au sérieux et d'évaluer le risque qu'elle comporte.
Ce médecin est "d'abord" le médecin de ton frère mais pas le tien puisqu'il a soigné ton frère d'une maladie grave. Tu es donc "éblouie" par le fait qu'il a contribué à la guérison de ton frère, n'as-tu pas ce sentiment qu'il a un "pouvoir", quelque chose qui le place au-dessus des autres médecins, des hommes, d'où ce sentiment d'admiration. Est-ce donc vraiment des sentiments amoureux ou es-tu subjuguée par ses compétences professionnelles ?
Ce médecin doit normalement et particulièrement appréhender à temps les premiers signes d'alarmes précurseurs d'un transfert, s'en est-il aperçu à temps ?!
Je ne connais pas ta personnalité, ton passé, mais certains traits de personnalité de type "borderline" ou des comportements histrioniques ont tendance à mener certains médecins en grandes difficultés contre-transférentielles. Même dans un tel cas, ce sera toujours et encore la seule tâche du médecin de reconnaître à temps ces signes et de les gérer de manière professionnelle.
- Citation :
- j'ai envie de tout lui avouer par mail en espérant qu'il remette les choses dans l'ordre...Mais ce qui m'agace, c 'est que je n'ai pas envie d'installer une gêne entre nous car il continue de soigner mon frère.
Tu espères donc qu'il remette les "choses" dans l'ordre, un peu comme un rappel à l'ordre de ses fonctions médicales essentiellement, de sa démarche uniquement de soignant vis-à-vis de ton frère qui est encore sous traitement et suivi par ce médecin.
Je ne sais si ces informations pourront t'aider mais elle peuvent sans doute t'éclairer et surtout te donner matière à réflexion surtout sur l'image que te renvoie cet homme, ce médecin en premier lieu.