Et je ne doute pas de ta force, mais si dire : "Un jour, je finirai là où je dois finir : dans le caniveau, droguée pour oublier que j'existe, dans le froid et la faim pour me donner matière à combattre." ce n'est pas assiver à des extrêmités, je ne sais pas ce qu'extrêmité veut dire pour toi... Je ne dis et je n'ai jamais dit, que c'était de la faiblesse, simplement il me semble que cela ressemble à un appel au secours.
Et tu réponds très fortement, je dirai même avec une touche de mépris, à mes messages, alors j'imagine que ça t'a touché. Mon but n'était pas de te faire du mal, crois moi bien. Je sais que tu ne m'apprécies pas, ce n'est pas un secret, mais je n'ai, personnellement rien contre toi, et j'essayai, maladroitement sûrement, de t'aider.

ha et j'oubliais presque, après la mort de mon grand-père, j'ai été virée de chez moi par ma propre mère... qui était dépressive à l'époque, j'avais tout juste 18 ans... alors question abandon, je pense que j'en ai vu aussi... je suis partie avec un oreiller et mon chien, et j'ai été squater chez une amie, jusqu'à ce que mon père se décide à se demander où j'étais et me propose d'hatiter dans son bureau ou j'ai crécher dans une pièce de max 5 mètres carrés pendant passé 8 mois. Mais de tout ça je ne souffre plus vraiment, le tout c'est que je me suis fait violer à la même période alors que c'est vrai que c'était un tout petit peu dur à gérer. Là n'est pas la question, lol on n'est pas là pour parler de moi, c'est juste pour dire qu'il ne faut pas penser que c'est parce que je ne l'ai pas dit sur ce forum que ça ne m'est pas arrivé. On réagit simplement différemment à ces choses. Je m'habillait, me lavait et allait à l'école toute seule à 7 ans... oui. Simplement parce qu'il n'y avait personne. Ce qui n'empêche pas que je n'ai pas ressenti la même chose que toi à ce sujet. Ce n'est ni une question de force, ni de faiblesse, juste une différence. Aucun jugement de valeur là dedans.

Je suis d'accord avec Ma-lice, peu importe ce qu'on a vécut, on trouve toujours son lot de souffrance, et personne n'est capable de comparer sa souffrance avec celle d'un autre. Moi même je n'ai jamais été violé, battu, abandonné, mais je me retrouve quand même sur ce forum.

Est ce que ça fait que je ne peux pas te comprendre ?? Je ne sais pas... Je ne sais pas si les mots de qui que ce soit ici, (voire ailleurs) t'aideront à changer ton comportement, ta vision des choses, t'aideront à aller mieux.
J'ai peur de t'entendre me parler de problèmes que je ne peux comprendre et de te donner des solutions dont tu ne peux te servir.

D'ailleurs qui pourrait vraiment t'aider ici sans lier sa vie à la tienne ? Tu penses que c'est faisable ? Moi par exemple je ne peux que t'offrir la consolation d'un écho dans tes réfléxions, il semble que nous ayons des points communs, mais est ce que je peux vraiment t'apporter quelque chose de déterminant...

Tu as l'air de te sentir si seule, sur le point de craquer sous le poid de toute ces choses qui te pèsent et te perdent. Entre ton identité, ta conscience, ton empathie, le besoin de bien mener les choses de manière juste, et pourtant avec le sentiment que quelque part c'est inutile... Mais dans l'action ça t'aide à tenir. Tu t'épuises pour ne pas mourir en fait (je crois bien).

Moi la seule chose que je peux te dire, c'est qu'il y'a des gens comme toi, qui aimeraient que les choses soient mieux, des gens sincères et bons. Mais tout le monde a ses défauts et ses raisons. Au fond tu as besoin des autres, tu as besoin de quelqu'un mais tu n'auras jamais l'assurance de ne pas perdre ce que tu obtiendras un jour.
Après tout ce que tu as vécu, tu ne devrais plus avoir peur... Pourquoi ne pas te lancer sans avoir peur de tomber, et si tu chutes ce n'est pas grave... Ca valait bien le coup de flotter un instant, et puis tant que tu vis encore tu pourras recommencer.

Peut-être que tu jugeras que je suis à côté de la plaque si c'est le cas dis le moi j'éviterais de venir polluer ce topic =)

Ma_lice,

Le jeu des mots, les interprétations, quelle galère! J'ai écrit des phrases que je ne pouvais pas écrire c'est exact, je retire donc :
-Tu as des parents donc c'est normal que tu ne comprennes pas ce que je veux dire.
-Oué là t'aurais pu comprendre c'est quoi l'abandon dont je parle

Pour le reste je me suis "défendue" face à ce que j'ai perçu comme rabaissant. Tu as utilisé des termes qui ont fait monter d'un cran ma colère, je n'ai pas apprécié le "SIMPLEMENT l'abandon" comme si c'était d'une banalité légendaire, le "SE LAISSER ALLER à l'extrémité" comme si c'était sur un coup de tête et que j'étais une faible. Mais j'aurais du ne pas répondre, je ne suis pas parfaite, hier était un jour très difficile.

Je te présente donc mes excuses pour ce message acerbe.

Tu dis "J'ai pratiquement été élevée par mes grands-parents moi aussi" Je me demande où tu as lu que mes grands-parents m'ont élevée car c'est malheureusement faux, ils étaient bien trop anéantis par leur fille unique, ma génitrice. Génitrice suppliait de ne pas l'abandonner, de ne pas parler car elle se suiciderait, j'ai donc fait tout ce qu'elle me demandait et même ce qu'elle ne demandait pas comme lui torcher le cul et lui donner à manger, elle voulait mourir. A mon sens, ce ne sont pas tellement les parents biologiques qui ont une importance dans la vie d'un enfant, c'est qu'il y ait quelqu'un, un tuteur de résilience, un ersatz affectif, quelqu'un qui soit là...

Tu dis que tu veux comprendre. De mes 7 ans jusqu'à mes 20 ans, il n'y a pas eu de tuteur, je n'ai jamais fait confiance car les rares fois où je parlais on me disait "tu dois quitter cet endroit, abandonner ta mère!" et ma conscience me l'a toujours interdit. MOI je n'abandonne PERSONNE. J'ai eu tort, c'est probablement la plus grande culpabilité que je ressens. A 20 ans, une assistante sociale s'est investie pour moi, au début je ne comprenais absolument pas pourquoi elle s'intéressait à mon cas je lui disais "Qu'attendez-vous de moi? Que voulez-vous me prendre?" C'était juste sa bonté de coeur qui s'exprimait, je l'ai compris après plusieurs mois. Ensuite, d'autres personnes m'ont aidée et une en particulier qui m'a témoigné une affection sincère, sans intention.... Après une crise (il y a 2 ans) où elle a vu mon côté sombre elle a pris peur et a préféré m'abandonner même si je sais que persiste un lien. Et c'est cela qui fait mal, elle a peur de moi, peur de mes réactions et ne me fera plus jamais confiance. Je crois qu'elle pense qu'elle doit donc se protéger et choisir l'indifférence, faire la morte.

Kay,

Non tu n'es pas à côté de la plaque ;-). J'ai beaucoup à apprendre, surtout dans mes propres relations sociales. Je veux m'améliorer, faire mieux passer mes messages, ne pas donner cette impression que je reste hermétique à ce que l'on me dit, et éviter d'être dure.

Citation :

D'ailleurs qui pourrait vraiment t'aider ici sans lier sa vie à la tienne ? Tu penses que c'est faisable ?

Tu as probablement raison mais il y a sans doute des mots, des phrases qui peuvent m'aider à voir autrement ma vie, m'aider à moins me sentir concernée par les extérieurs. Quand je vois un comportement irrespectueux je vais rentrer dans le tas sans penser que je vais me mettre à dos des gens et que je risque même de me faire frapper. Un exemple quand j'étais sur le quai de la gare, je vois en face 3 ado qui défoncent une poubelle communale. C'est bête hein mais ça m'insupporte de casser les choses inutilement alors je n'ai pu réprimer ma pulsion agressive et dire "ça vous fait bander de défoncer cette poubelle, si vous avez envie de frapper, un punching ball fera l'affaire!" J'étais toute seule sur le quai mais j'avais pas peur pour moi-même. Il fallait que j'agisse, j'ai cette pulsion tout le temps. Un exemple encore plus con, un gars met une vidéo sur Facebook avec Philippe geluck qui fait une pizza avec des briques, des bris de vitre qu'il vient de casser, et plein d'objets qu'il détruit, il verse des grosses conserves de tomates pressées dessus etc et ça m'a énervée, j'ai pas pu m'empêcher de mettre le commentaire "Franchement, c'est honteux de faire ça, gaspiller et détruire juste dans le but de faire rire" et évidement le gars de la vidéo s'est pas prié pour m'agresser, heureusement que j'ai de l'intelligence, je l'ai démonté! Est-ce que ça me fait du bien? Non bien sûr que non, ça me fatigue mais je me DOIS de le faire, je fonctionne ainsi je n'arrive pas à m'en fouttre, à continuer mon chemin passivement. J'ai plein d'exemples mais tu auras compris ce que je veux dire. C'est fatigant alors je me répète "Aie le courage de changer ce que tu peux changer (ici en l'occurrence conscientiser les gens), l'humilité d'accepter ce qui ne peut l'être, et la sagesse de faire la différence" Je pourrais pas m'endormir si je réagissais pas. Je veux que les gens cessent de se permettre tout et n'importe quoi. Une autre vidéo où un homme se suicide en touchant les cable au dessus tu train et le gars qui met cette vidéo commente par "un con de moins sur la Terre" Là j'ai explosé! Mais pour que mon action soit efficace je ne dois pas trop moraliser, outch, il faut amener une certaine dose de conscience qui passe en légèreté, très dur!
***Petite digression***

Donc sur mes problèmes affectifs là c'est vrai qu'on peut peu pour moi s'il n'y a pas de lien affectif avec la personne.

L'intérêt désintéressé (lol) ça ça m'aide oui, j'aime que les autres rendent l'ascenseur après l'avoir pris, dans une réciprocité naturelle. Par intérêt, le ponctuel me va très bien, je me contente d'une simple persistance de lien. Merci pour ça

Non, le "moi aussi" c'était pour dire que mes parents n'étaient pas là. La plus part du temps j'étais seule, j'ai été seule toute ma vie et je m'y suis habitué, j'ai même appris a aimer la solitude et à la gérer, je n'avais pas le choix.
"simplement l'abandon", c'est vrai que ce n'est pas simple. Je ne disais pas que c'était quelque chose de facile à vivre, il ne fait pas interpréter mes mots ainsi. Simplement parce que c'est ce qui arrive le plus souvent, simplement parce que c'est ce qui arrive tout le temps... voilà ce que voulait dire ce simplement. Rien à voir avec une faiblesse, ça arrive, mais c'est toujours aussi triste.
"se laisser aller à de telles extrémités", rien à voir avec la faiblesse non plus, c'est simplement que dans ton message on aurait dit que tu allais choisir cette façon de vivre. Et ça me touche tout particulièrement parce que c'est avec des gens comme ça que je travaille. Des gens qui "se sont laissé tombés", à quelque part. Et qui en dont arrivés à se désinsérer. Alors peut-être que c'est quelque chose qui me choque un peu, oui, qui me touche, ça c'est sûr. Ca me touche encore plus du fait que je sais que je n'en suis pas passée loin quand j'ai été virée de chez moi. Aller habiter dans la rue c'était mon option numéro deux avant que mon père ne se rappelle miraculeusement de mon numéro de téléphone. Alors je ne sais pas... je ne sais pas vraiment comment tu as interprété ça, ce qu'il y a de sûr c'est que je t'agace et que tu réagis très fortement à ce que je te dis. Comme mon but n'est définitivement pas de te faire du mal ou de t'énerver je pense que je vais simplement arrêter de polluer ton post... et j'en suis désolée, parce que j'aurai bien voulu trouver des mots plus justes pour t'aider.
Je suis très sensible à la souffrance des autres, et quand j'entends des choses pareilles, ça me fait réagir, ce sont des choses que je connais, mais je n'ai jamais prétendu pouvoir vivre tes sentiments à ta place. Juste l'abandon, désolée de te contredire, mais j'en ai eu ma dose moi aussi.

Il y a des jours où j'utilise des phrases fortes c'est vrai mais heureusement, ça passe le lendemain, je fais vite des rebonds, pour cela il suffit de mettre son coeur en OFF pour oublier qu'on existe. Bref, j'ai bien bossé aujourd'hui et donc ça m'a remis du plomb dans la cervelle. Je suis attirée vers le bas quand l'affectif est en jeu, c'est une matière très dangereuse. Mais je ne me laisserai, tant que je le peux, couler au fond, j'ai un avenir à assurer, si je m'étais contenté de mon diplôme de bio là j'suis sûre que j'aurais un ancrage insuffisant à la vie. Les études, l'avancée vers un boulot où je me sentirai réellement utile est un ancrage solide qui contre-carre tant bien que mal le désespoir affectif.
Essaie, pour te rassurer, de te dire que ces mots de détresse sont prononcés sur le moment, que c'est un trop plein (ou un trop vide lol) qui forment ces paroles. Même si le fond est réel, la plupart des gens ont des ressorts psychologiques qui les permettent de rebondir pour trouver des solutions, pour s'apaiser de l'une ou l'autre façon. C'est très difficile de réagir face à ce genre de paroles !!!

Avec tes parents, pourquoi t'es-tu retrouvée à la rue?

merci My_illusion, je reconnais ici tout ton bon sens et ça me rassure ce que tu dis. C'est vrai, la rue, c'est quelque chose qui me fait aussi réagir très fortement, j'ai été un peu hard sûrement dans ma façon de l'exprimer, et encore une fois je suis désolée, je sais que je ne suis pas toujours très adroite, mais c'est un peu comme toi à quelque part, je me dois de réagir quand j'entends ça, ça me touche trop... ça me fait trop peur.
Ma mère m'a mis à la rue parce que je ne promenai pas assez le chien à son gout. Je tiens à préciser qu'elle n'était pas là de la journée et qu'elle ne rentrait que le soir très tard alors qu'en fait elle n'en savait rien... je crois qu'elle en avait tellement plein les nerfs avec la maladie de mon grand-père qu'elle a juste eu besoin d'avoir quelqu'un sur qui se défouler, et il s'est trouvé que j'étais là; et jour après jour c'était toujours pire. Elle m'insultait et m'humiliait constamment, et, ma grand-mère étant morte et mon grand-père à l'hôpital en train de mourir... je n'avais plus tellement de point de fuite, alors peu à peu je me suis renfermée sur moi-même en attendant que ça passe, en priant pour que ça passe, jusqu'au jour où elle m'a dit de partir de chez elle, qu'elle voulait plus me voir. Alors, ni une ni deux, j'ai pris ce qui comptait pour moi, c'est à dire mon chien et je suis partie à pied nu dans la rue. Elle n'a jamais essayé de me retenir, elle n'a pas appelé, j'étais virée au sens propre du terme. Mon père a essayé d'un peu rattraper le coup quelques temps après en me proposant un toit contre des heures de ménage. Alors j'ai accepté parce que j'avais pas vraiment le choix si je voulais pouvoir continuer mes études.
C'est fou comme un rêve peut aider à s'accrocher, et je te vois bien vétérinaire dans quelques années, avec tout le succès que ta rigueur va t'apporter. Chez nous les études de véto les premières années sont en commun avec la médecine, chez vous c'est pareil?

Oui la première année est pareille sauf l'anatomie bien entendu ^^. J'ai pu passer en deuxième grâce au diplôme de Bio, j'ai juste du repasser le cours d'anatomie. En seconde, il y avait encore quelques cours en communs avec les étudiants médecine, puis en troisième un seul cours. Et le doctorat bé là c'est du pur véto, je sens que je vais adorer !!! :-) Bon j'aime la médecine, j'aurais aimé être psychiatre mdr mais je devais repasser la première et puis soyons un peu réaliste je ne pouvais pas encore me payer 12 ans d'étude. Et à bien y réfléchir, ça n'est pas pour moi car j'aurais vu trop de patients qui m'auraient refait penser à mon passé (génitrice et ma soeur principalement).

Quand tu as dit que tu m'agaçais.... Parfois tu me fais penser à ma soeur .... parfois aussi tu me fais penser à moi... je trouve dommage que tu utilises parfois ton énergie, ton intelligence à stagner. Mais t'inquiète, je sais que tu vaux quelque chose et j'espère qu'un jour tu en auras terminé avec tes démons. Sans rancune !!

Merci à toi également pour bien me voir en véto. J'ai opéré de deux tumeurs mamaires (taille d'une balle de ping-pong) une de mes chiennes, toute seule, sans savoir comme je devais faire (enfin, je sais suturer et sais qu'il faut couper sur la ligne blanche). Je ne m'attendais pas à ce que les tumeurs collent autant aux autres tissus et la néovascularisation était difficile à voir, ça saignait, la galère, à un moment ça a splitché ouhhhhhh vite vite faut clamper! J'ai cru que j'allais la perdre, qu'est-ce que je m'en voulais, garder son sang froid, éponger le sang et se magner! Réveil douloureux la pauvre, mais elle a super bien cicatrisé et elle est en pleine forme (enfin elle est sourde et voit plus très bien mais ça c'est la vieillesse). J'ai pris un risque en l'opérant mais sinon on l'aurait euthanasiée. Alors, ça fait du bien de se dire qu'on peut soigner. Je sais castrer les chats mâles aussi ^^. Je le dis pas à mes camarades sinon ils vont être jaloux . Le gros bémol de ces études c'est qu'on apprend pas à opérer. Bon j'arrête de me la péter hihi, j'aurais des échecs aussi c'est sûr !

Je ne sais pas quoi dire...
J'ai tout lu, My illusion et je suis soufflée !
Quelle énergie, quellle soif de vivre, quelle volonté !
Et ta colère !
Je la trouve juste et belle !
Tu m'impressionnes, vraiment !

Merci Claireau

Tu m'as décoché un sourire comme celui-là euh non me suis trompée comme celui-là

Tant mieux, My Illusion !

Le prochain quinquagénaire ( hé oui, comme moi...) que j'entends encore parler des jeunes négativement , je l'attache devant mon ordi, je me connecte sur PPT et je l'oblige à lire pendant deux heures ...

Pas mal les opérations ! J'aurais jamais osé faire un truc pareil! Oulala tu aurais voulu être psychiatre? Et bien ça va en faire rire plus d'un, mais moi aussi lolll... C'est un monde qui me fascine, l'esprit est tellement vaste! Bon maintenant que j'en ai vu à l'oeuvre, c'est vrai que ça m'a bien refroidi, et c'est pas ma vocation de toute façon, ce que j'ai encré dans la peau c'est pas ça, je pense que j'ai un métier qui m'est déstiné, un endroit où je tiens, où j'ai ma place et ce n'est pas la psychiatrie. Mais dans le fond quand j'aurai travaillé et que je serai toute cassée par ce boulot, parce que c'est un travail qui casse, et que j'aurai un peu d'argent de côté, je ferai peut-être d'autres études... la vie est devant nous!
Pis, tu sais, soigner les animaux... j'y avais aussi pensé un temps, c'était mon idée quand j'étais plus jeune, je passais des heures à regarder les insectes dans mon jardin, je trouve ça passionnant. J'ai toujours pensé qu'une vie était une vie, humaine ou animale, elle mérite le plus grand respect. Et je vois que je ne suis pas la seule à penser cela ici. Ce sont des valeurs que j'apprécie beaucoup, parce que d'habitude je passe pour une tarée avec mon amour des bêtes!
C'est sympa alors tu commences à faire des choses de plus en plus en rapport avec ton métier, je pense! Parce que la première année de médecine c'est carrément frustrant, moi c'est en partie ce qui m'a fait renoncer, j'aime la biologie, la biochimie, ça c'est pas un soucis, mais alors les maths et la physique bof bof ... En tout cas, tu vois, ça vaut la peine de s'accrocher, tu te rapproches du but, et tu t'es déjà fait la main en plus!
(ha et oui, des fois tu me fais aussi penser à moi, un peu, on est très différentes sur certains points, mais parfois, je lis ce que tu dis, et je me demande si c'est pas moi qui l'ai écrit lol, j'espère que tu prendra pas ça pour une insulte ).

Et dis pas aux hommes que tu castre des chats, lol, C'était la tête de mon père quand j'ai été faire castrer le chien! hahaha

C'est la neuropsychiatrie qui m'intéresse :-) Fascinée par cette machine qu'est le cerveau. Boris Cyrulnik, éthologue et neuropsychiatre (il a pas mal influencé mon parcours) racontait dans une de ses conférences à Bruxelles que le lobe frontal des enfants traumatisés (il parlait des extrêmes, les enfants hébétés abandonné dans la rue, violés etccc) s'atrophie... Assez impressionnée par le bonhomme, une question me brule les lèvres ! Allez j'ose, je lève la main et je demande "cette atrophie est-elle réversible, avez-vous déjà observé ce phénomène étant donné que certains de ces enfants peuvent réapprendre à être sécure si on leur donne de l'affection?" La plupart des gens dans la salle dépassaient les 40 ans, et je voyais tous les regards sur moi gloups . Cyrulnik me dit que ça n'a pas été observé mais que théoriquement ça devrait se passer. Après la conf, y a un mec qui vient me parler... Il me fait "vous semblez si jeune pour poser ce genre de questions!" Ca m'a bien fait rire! (Faut dire que j'avais 21 ans et que j'en paraissais 16 !!)
Le rêve que j'aurais eu, assez utopique, c'est de pouvoir comprendre suffisamment le fonctionnement du cerveau pour le modifier.... il y avait bien une motivation personnelle sous-jacente, j'aurais tant aimé pouvoir d'un coup de bistouri soigner les grandes maladies psychiatriques, effacer sélectivement certains souvenirs traumatiques etc. Mais la connaissance du cerveau a encore de longs jours devant elle.... J'ai appris que la plasticité neuronale existait, ça fait plaisir de savoir que soi-même, mentalement on peut changer ses connexions neuronales! Ca rend acteur et pas simple victime d'une vie chaotique.

Si j'avais été psychiatre, j'aurais pas été le genre à prescrire des médocs, du tout, c'est à peine si moi-même je prends une aspirine, le corps doit rester au maximum conscient des agressions auxquels il doit faire face. Mais il y a des gens tellement au bord de faire des conneries, qu'il faut bien prescrire surtout pour les psychotiques. L'alliance de la psycho et de la médecine est indispensable à mon sens.

Tu sais, Ma_lice, ma soeur a été infirmière psychiatrique, elle s'occupait d'anorexiques, de TOC's et de dépression et elle-même dans les mêmes problématiques, malgré ce que je pouvais lui dire, elle a continué et ça l'a conduit dans un hp pendant 9 mois. Si je peux te donner un avertissement, c'est d'éviter de t'occuper de cas qui te font mal, des cas qui te mettent dans une tristesse trop profonde car à force ça joue sur ta balance même si tu penses être assez forte. Pendant deux ans, elle n'a pas travaillé et maintenant elle travaille dans un hôpital pour grands brûlés, c'est pas très follichon mais là il y a davantage de médical et elle se sent la compétence d'aider les autres. Parfois, elle doit s'occuper de gens qui ont tenté de se suicider en s'immolant .... mais elle assure, elle m'impressionne elle tient le coup!

Les animaux, c'est une histoire intense, en moi j'ai l'impression de m'être éduquée grâce à eux, comme si c'était eux ma famille. Après le divorce parental, génitrice a acheté, recueilli un nombre invraisemblable d'animaux, sans doute pour combler ses manques affectifs : 43 chiens, une vingtaine de chats, deux poney's, des rongeurs, oiseaux, reptiles etc. Quand je n'étais pas à l'école, j'étais avec eux, je m'en occupais sans relache. Je leur dois beaucoup car le lien que j'ai pu vivre avec l'animal m'a aidée à survivre, me battre pour une cause. Je ne sais l'expliquer mais j'ai un feeling facile avec l'animal, je ressens sa peur, sa joie, ce qu'il demande, c'est étrange et peut paraître fou mais j'ai eu le temps d'apprendre énormément d'eux. L'affection qu'ils m'ont rendu est un cadeau inestimable et quoi de plus normal que je consacre alors ma vie à leur rendre ce qu'ils m'ont apporté? Chaque animal a une sorte de personnalité même dans une même fratrie ! Et ça se manifeste très tôt dans sa vie, à partir de 2 semaines, c'est d'ailleurs avec ces différences que je trouve souvent les noms de mes chiots :-). Y en a toujours un plus grognon, un plus peureux, un plus jouet, un plus con etc MDRRRRRRRRR.
Les insectes, c'est fascinant de voir la diversité de formes, de couleurs, l'évolution qui sélectionne les plus performants. J'ai du, au cours des études de bio, me taper toute la classification punaise c'est vraiment pas marrant! Mais les insectes ont un système nerveux pas très développé donc ils m'intéressent moins. Bon, j'en écrase de temps à autre mais les araignées me dérangent pas dans la maison, grâce à leurs toiles elles capturent les mouches, moustiques and co, c'est bien utile ces attrapes insectes gratos ^^. Et quand tu vois tous les bébé qui viennent de sortir de l'oeuf mohhhhhh c'est trop chou!
Avant, j'étais dégoutée par les asticots, en fait toujours mais les gros blancs là ils me font moins peur, les noirs tout fins ça j'arrive pas encore trop à les aimer MDR. Et puis les parasites taenia et ascaris là non c trop me demander de les laisser vivre dans l'intestin de mes chiens, hop dégagez, c'est la loi de la Nature, les plus fort qui gagnent

Bon je crois que je v arrêter !!!!!!!!!!!!!!! hihi

**Les araignées sont pas des insectes vu qu'ils n'ont pas 6 pattes ^^ (je les mets ensemble par facilité)**

hahaha j'ai pensé à toi tout à l'heure, il y avait des petits garçons genre 10 ans qui lancaient des pierres sur un pigeon! Je me suis trop fâchée, et je me suis dit : ha bah les mecs, vous avez bien de la chance que My_illusion soit pas là!

Hum... dans mon métier je ne vais pas m'occuper de problématiques comme la mienne, mais plutôt de personnes qui sont dans des situations de guerre et de relations internationales pour préserver les droits humains (au moisn les droits fondamentaux, ça serait déjà ça!). Je ne vais normalement pas trop trouvés de personnes avec des troubles alimentaires (quoi que j'en ai presque plus mais quand même), par contre stress post traumatique, c'est sûr qu'il y aura. Mais je suis pas là pour être leur psy, je dois d'abord les aider à pouvoir avoir à manger... chaque chose en son temps!

Sinon, tout ton speach sur le cerveau et son développement, c'est aussi quelque chose à laquelle j'ai bcp réfléchi... je m'occupais d'autistes avant, et il y en avait une... c'était terrible, son état avait empiré subitement après un très grand choc, elle était autiste légère, elle allait encore à l'école, elle parlait un peu et écrivait plutôt bien. Choc, et paf... autiste profonde, impossible de communiquer avec elle... enfin impossible c'est pas tout à fait vrai, parce qu'à force de la stimuler, on a réussi à la faire parler un peu... et c'était MAGIQUE! C'est là, après avoir effectué ce job, que je me suis dit : il faut pas croire que les choses sont des fatalités, même dans ces situation il y a quelque chose à faire. Et si ça ne marche pas, on pourra au mions dire qu'on a essayé. C'est ça l'important!
Mais ça m'avait beaucoup fait réfléchir à la problématique, qu'est-ce qui se passe quand on donne suffisemment de temps et d'attention (de stimulation aussi) à quelqu'un pour qu'il y ait un progrès... des connexions intersynaptiques recréées, réactivées? Je ne sais pas, j'ai arrêté la bio un peu trop tôt pour pouvoir prétendre m'y connaitre sur le sujet... je dois filer j'ai un rdv!

Et ben ça discute ici, on en apprend des choses.
Je suis aussi intéressé par tout ce qui est médecine, cerveau, esprit etc... Bien que je n'ai pas du tout fais d'études à ce sujet. De ce fait je suis content de pouvoir lire et discuter avec des personnes qui sont en plein dedans.
D'ailleurs je trouve extra l'opération de my_illusion sur sa chienne... Ce doit être quelque choe de pouvoir soigner un être de ses propres mains, connaître assez le corps pour savoir se dépatouiller de tous ses composants sans dégâts.
Ca me plairait vraiment d'avoir cette capacité, mais je crois que je ne suis pas fais pour ça. On a tous notre truc je crois, et même si c'est dur pour moi de me dire que j'ai mes rails que je ne peux pas TOUT faire, ça me fait plaisir de le vivre par procuration xP

Mon paternel m'a dit il y a quelques mois : "Tu as hérité de moi ce que tout le monde m'envie : mon talent dans la chirurgie". S'il est vrai que c'est un excellent chirurgien, il en sait rien me concernant. J'aime ce qui est précis, méticuleux, ce qui demande une haute rigueur. Les actes grossiers, à la va vite me rendent malade, faut bien faire de ses défauts des atouts ^^. Pour le mémoire de bio, j'ai mis des ceintures métalliques à des fourmis rouges (les vilaines qui piquent là) afin d'étudier la division du travail au sein de la fourmilière. Peut-être que je serai douée en chirurgie, je l'espère, mais il faut plus d'expérience pour le savoir.

Effectivement Kay, soigner de ses mains voire sauver, c'est énorme... un sentiment intense. J'ai hâte de pouvoir faire davantage mais j'ai encore énormément à apprendre. Lors de mon premier échec, je vais avoir un mal fou à m'en remettre, je suis très exigeante vis-à-vis de moi-même.

Tu dis "...il faut bien faire de ses défauts des atouts"...
Je crois que rien n'est tout à fait blanc ou noir .
Qu'un "défaut" peut parfois devenir une "qualité", selon les circonstances.
Et vice versa.
Non?

oui :-) mon souci de la "perfection" (qui peut prétendre l'atteindre?) est un gros défaut dans les relations sociales mais une qualité dans le travail (sauf si l'avantage est inférieur au temps gaspillé). C'est d'ailleurs pour cette caractéristique-là que mon frère m'a choisie pour l'aider dans son boulot, il me l'a dit hier yeahhhh . J'ai accepté de l'aider 5h/semaine, j'espère que je vais réussir à tout gérer !!

La psychiatre (et psychothérapeute, le must^^) que j'ai vu pendant un an et demi (et ça fait deux ans que c'est terminé) me disait que je devais faire attention à ne pas m'investir uniquement dans le pilier travail. Je comprends bien ce qu'elle veut dire, surtout quand elle l'image par une chaise qui ne tient pas avec un seul pied. Je lui avais rétorqué "Si le pied est d'un diamètre important, ça peut tenir :-)" Mais c'est elle qui a raison, je le sais mais je ne me sens pas avoir d'autres solutions pour l'instant. Je me dis que j'ai grandi comme ça, en produisant, alors que je peux survivre ainsi. La maturité affective devrait pouvoir me conduire naturellement vers une sérénité affective, j'ai essayé de parler oralement de mes émotions affectives à une personne mais elle n'a pas voulu m'accorder 5 minutes alors tant pis, ce sera pour une autre fois, envers quelqu'un d'autre.

Waw j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, j'ai reçu une réponse à un mail que j'ai écrit il y a plus d'un mois à l'assistante sociale qui m'a aidée il y a 4 ans :-), ça fait trop plaisir !!!!

Citation :

Bonjour Mademoiselle,

je suis toujours contente d'avoir de vos nouvelles et bien sûr que je ne vous ai pas oubliée !
Je vous félicite pour vos résultats, j'ai toujours cru en vos capacités d'étude et je dois vous avouer qu'avec votre histoire personnelle, ce n'était pas une évidence !
Si j'ai pu semer une petite graine de fleur en vous, c'est surtout vous qui l'avez fait pousser...
Bonne continuation et merci de me tenir au courant.
Avec mes très sincères salutations.

Super sympa !

Dur dur, My Illusion !
Mon mari et moi avons décidé d'euthanasier notre chatte, il y a deux ans.
Nous ne voulions pas que ce soit la vétérinaire qui le fasse, car la transporter en voiture, dans un lieu étranger, aurait été pour elle une souffrance supplémentaire...
Je n'oublie pas, cela nous a fort marqué tous les deux, mais nous savions que nous devions le faire.
La réaction, ou plutôt l'absence de réaction de tes proches ... qu'en dire ?
Je crois que tu es toi même assez lucide sur ta famille, pas la peine que j'en rajoute !
Juste une chose, My Illusion, fais attention à toi, préserve-toi...
Ne te laisse pas bouffer , tu n'es pas une poubelle !