Je crois que le meilleur moyen de livrer ici mon histoire, c'est de la communiquer par mes textes qui valent ce qu'ils valent, mais qui sont avant tout le moyen de mettre hors de moi certaines choses trop lourdes à porter.
« On savait comment elle allait finir, la fin.
A vouloir vivre ce qui ce qui se présentait comme une trève à mon quotidien, comme un rêve avant
le matin, je me suis retrouvée la tronche dans la poussière, à hurler sans bruit dans le noir des nuits,
comme on suffoque manquant d'air.
L'ivresse de ses bras, mon souffle dans son cou, avait grandie en moi comme le besoin qu'a un
drogué de s'injecter toujours plus de produit. J'ai cru, pendue à ses lèvres, shootée par ses baisers,
que le monde autour s'arrêtait de tourner, comme sous l'effet du haschich je planais. Aveuglée,
l'espoir en plein dans la gueule, je n'ai pas vu que cette personne était aimée d'une autre depuis
plusieurs années, qu'elle n'était à moi que pour l'euphorie de quelques soirées, que son corps
d'autres caresses était tapissé, que ses yeux dans d'autres que les miens avaient allumés la flamme
de l'Amour. J'ai aimé être aimée, j'ai voulu m'en gaver sans penser que bientôt il faudrait déjà faire
semblant d'oublier, sans réaliser que cette histoire n'avait pour issue qu'un sens interdit.
Et moi qui me moquais, pauvre idiote, de ces âmes qui se lient, de ces corps qui s'embrasent dans le
feu d'une passion; ce n'était qu'une lâche jalousie, sentant que le mien s'assèchait de ne serrer que du
vide. Les chagrins d'amour n'étaient à mes yeux que foutaises; oui j'ai ri de ces couples qui
s'unissent, parlent d'avenir et se déchirent, oui j'ai souri face à la bêtise d'une amie qui se bouffait la
vie pour un con qui était parti dans les draps d'une autre. Aujourd'hui c'est de moi dont je me marre,
à me regarder ramer vers un port qui s'éloigne, à me laisser prendre l'eau pour un coin de paradis
perdu, pour un îlot de bonheur que tempête a détruit. L'esprit hébété et le coeur atrophié, assommée
par la réalité, je n'ai pour me consoler que le souvenir de nos sourires, de nos étreintes, de nos
tendres insomnies; chaque jour, chaque soir, je m'esquinte de ne plus pouvoir me blottir contre sa
personne. »
« Malgré le whisky, j'ai encore les idées assez claires pour réaliser que je suis comme une conne
posée au bord d'un chemin qui aurait pu avoir fin heureuse, je n'ai que le chagrin à croquer même
sans faim faramineuse. Déboussolée par des yeux bleus qui ne me regardent plus, qui se sont fermés
sur une histoire qui me laisse à la rue. Ma jeunesse n'a qu'à vieillir, je voudrai mourir comme
quelqu'un qui à tout perdu, surtout son sourire, à trop y avoir cru. Son éclaircie cachait trop bien la
tempête, à m'en faire perdre la tête, le coeur à la fête. Je n'ai pas vu venir l'orage, mon esprit prend
le large pour voguer vers la rage. J'ai échoué dans ma partie, la Dame m'a boufée, anéantie sans état
d'âme. Je pensais sauver ma peau, à défaut de toucher la sienne, avancer de nouveau, quitter cette
terre ancienne, mais je coule sous l'eau, entaille dans la veine. Quand on le perd, l'Amour ressemble
si bien à la Mort, beaucoup trop lourd il n'est pas d'or ni de fer, mais d'une substance qui laisse pour
toujours un goût amer. Elle ne veut pas entendre mon chant, la fleur ne grandira plus dans le champ,
j'ai n'ai que la haine pour faire passer mon temps. Et les saisons peuvent bien se succèder, j'ai perdu
la raison, je voudrai l'enlacer, ne plus chanter mon oraison désespérée, reprendre vie et satisfaire
mon envie de la garder entre mes bras, mettre fin à ce combat, réaliser mon utopie. Mais un rêve
reste rêve, la réalité n'a pas de trêve, même si mon coeur fait grève, je crève de ne plus gouter à ses
lèvres. Telle un chevalier sans bouclier, j'ai perdu ma guerre et j'erre dans la poussière de cet Amour
jusqu'au petit jour. »
Sujet: Mon histoire par l'écriture.. 
Lun 9 Fév 2009 - 22:21
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