Salut,
Difficile de répondre à tes interrogations à distance. Je vais essayer de te donner mon point de vue, en espérant que ça pourra t'aider; sans modération.
Est-il jaloux, paranoïaque où borderline?
- difficile à dire; en réalité ton témoignage est déjà biaisé par ta conviction qu'il est borderline en plus d'être parano. Et même si des choses que tu décris correspondent un peu, il manque l'envers du décor permettant d'être plus certain. Par exemple, son comportement semble trop récurrent dans une dimension unique pour être catégorisé borderline, justement.
- la paranoïa n'est pas perpétuelle où automatique pour une personne souffrant de TPL, et participe d'autres pathologies que celle-ci. Par exemple, la schizophrénie, qui dans certaines formes ressemble énormément à ce que tu décris. Où alors (j'ai vu aussi), le fait d'un pervers narcissique dans la dynamique d'un contrôle de l'autre par chantage... en fait en relisant ce que tu en dis, je dirais que ça ressemble plus à ça qu'à une personne borderline.
- les étiquettes, bof. on ne résume ni ne définit une personne à ces choses; surtout quand on voit ce qu'être normal peut donner...
- quel est votre contrat relationnel? personnellement je n'accepterai pas d'un ami, où petit ami, qu'il se comporte de cette manière avec moi. tout court.
Lui: des pistes s'il était borderline:
- tu as déjà imaginé ce que ça peut faire qu'un être aimé te balance à la face: "t'es un malade mental"? Hum bon. Que ce soit vrai ne rend pas la chose plus facile à accepter. Mais borderline n'est pas une maladie; il n'empêche que c'est un cauchemar permanent pour certains et fout en l'air leur vie. Alors qu'un bon cancer bien soignable remboursé par la sécu, tout le monde vous plaint affectueusement.
- tu ne dis pas que tu l'aimes dans ton post. Ses doutes à ton encontre ne seraient-ils pas le reflet d'une perception que tu doutes dans tes sentiments vis à vis de lui? Des doutes envers toi-même et dans ta relation avec lui transparaîtront forcément, les borderline peuvent être excessivement sensibles à ces choses.
- si on part sur la voie de la peur de l'abandon que je serai tentée de lui attribuer, certaines personnes sont tout à fait capables de rejeter l'autre pour ne pas être celui qui est rejeté, tout en demandant en réalité à l'autre de se rapprocher... ce n'est pas exclusivement borderline comme comportement.
- ma théorie est que beaucoup de comportements semblant irrationnels de prime abord sont à la base des réponses/schémas de protection qui sont devenus inadaptés/nocifs mais perdurent
- son ex manipulatrice: tu expliques que tu ne crois pas ton ami à ce propos. Soit, mais tu décris parfaitement une personne manipulatrice: charmante au premier abord...
Toi: Que peux-tu faire toute seule s'il ne veut voir personne:
- prendre un rendez-vous pour toi-même chez un psychologue où un sophrologue pour demander conseil et expliciter ta problématique, et la gérer pour toi déjà. Un face à face avec un pro est plus productif qu'une bouteille à la mer sur le web. Connais-toi toi-même.
- garder ton sang froid autant que faire se peut, et rationaliser les problèmes quand ils apparaissent. Si besoin lui présenter ceux-ci de ton point de vue. Y compris, par exemple: "je ne comprends pas pourquoi tu as fait/dit ceci; ceci blesse mes sentiments de telle manière; je souhaiterai que nous en parlions". Conserver le mode dialectique (penses-tu que...? que crois-tu que j'en penses...?) sans imposer ce point de vue. Si son mode de fonctionnement diverge de normes théoriques factices... et bien pourquoi pas? Tant que vous pouvez vous entendre et être heureux. Être honnête. Rester diplomate.
- conserver néanmoins ta réactivité: si il passe les bornes, fais-le lui savoir, et pourquoi.
- s'il est borderline, le rassurer et établir la confiance (en soi pour tous 2 et en l'autre mutuel) et des limites va demander du temps, de la répétition, des efforts pour tous les deux. Si son problème est autre... je ne sais pas.
- si la mise en valeur de certaines problématiques apparaît évidente de son point de vue aussi, suggérer sur cette base une consultation chez un psychologue pour lui. Quand on pense qu'il n'y a pas de problème où que ça vient des autres, on ne risque pas d'aller trouver de l'aide!
- s'il n'a pas d'autre interaction sociale que toi... essaie d'organiser des sorties où rencontres avec d'autres, où il pourrait être amené à échanger et confronter sa vision avec d'autres. Peut être qu'avec le temps, si d'autres que toi lui font des remarques similaires de leur propre chef... ça pourrait l'amener à réfléchir différemment. Attention, le but n'est pas de l'attaquer où le faire montrer du doigt exprès, où de pousser dans cette voie, sinon effets inverses garantis.
- de mon expérience, autant des borderline non diagnostiqués peuvent admettre que quelque chose ne tourne pas pareil chez eux sans pouvoir mettre le doigt dessus, autant des pervers narcissiques auraient tendance à refuser toute remise en question car menacerait d'effondrement leur univers.
Axes de travail thérapeuthique et psys:
- ceci ne concernerait que son psy et lui; tu devrais éviter de chercher sur cette piste à moins de souhaiter devenir son thérapeuthe et non plus sa petite amie...
- note que j'ai de gros doutes sur les capacités des psychiatres de l'école française à gérer la problématique borderline. j'orienterai plutôt vers un psychologue, voir un sophrologue. Attention, ceci est basé sur mon expérience personnelle (je serai très heureuse de rencontrer les exceptions).