Kay
Messages : 39 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: Si je viens d'un globe perdu et qu'ici est mon exil, qui me le reprochera ? Jeu 30 Juil 2009 - 19:37 | |
| Un texte sans début et sans fin. Juste pour le partager et savoir ce qu'il peut faire ressentir ou imaginer. - Citation :
- Subitement, elle réalise… le sang l’étouffe, respirant de plus en plus mal, la peur la saisit, les pensées se chamboulent, se supplantent les unes aux autres sans trouver d’accroches, comme une simple projection désordonnée. Elle se noie dans ses souvenirs, elle essaie de parler, entre deux spasmes. Peut elle encore pleurer maintenant ? Elle le serre, pour se raccrocher, retarder plus encore la chute, elle le serre pour ne penser qu’à lui, elle le serre… pour vivre.
Sa sagesse et sa moralité sont maintenant évanouies… loin… vaincues… loin de son gouffre… Est elle malheureuse, est elle désespérée ? Il y a des choses qui sont si grandes, si inconcevables, qu’elles paraissent éternellement surnaturelles, si bien qu’on ne saurait jamais s’y résoudre alors même qu‘on les touche du doigt. Elles dérangent et exaspèrent notre raison… Dans toute l’absurdité de sa dernière seconde, oubliant ses bienveillantes recommandations, oubliant sa dignité, oubliant son être, et dans un ultime soupir, (semblable au halètement d’un bête animal), elle le supplie : ne m’abandonne pas.
Mais elle est morte désormais. Ne pouvait elle s’y résoudre ? Quelle affreuse tristesse que ses vaines paroles… A défaut de pouvoir avoir de l’ambition dans la vie, ne pouvons nous avoir de l’ambition dans la mort ? Comment a t’elle put partir aussi ignoblement, aussi faiblement, aussi lâchement ? Comment peut on avancer si longuement pour finir dans le gouffre à reculons ? Il ne pouvait concevoir cela, non, et il ne pouvait s’empêcher de se scandaliser de cette fin précoce… par empathie.
N’est ce pas plus qu’un être ne puisse supporter ? « …mon Dieu »
Il a peur. Peur d’admettre que cela est possible. Lui même ne refoule t’il pas ses sentiments tant ils sont nombreux. Tous prêt à l’assaillir, et à le tourmenter sans cesse, si bien qu’il en deviendrait fou. La conscience est maudite, un miroir déformant qui grossit le moindre détail. Lui, préfère admettre les choses, comme un animal, sans analyse… Ne pas donner une signification à toutes choses, ne croire en rien, de crainte de s’illusionner lui même. Oui, il est plus simple de se dire que tout ça n’est rien ; elle est partie, elle le devait, comme tout le monde, et comme lui bientôt alors pourquoi s’alarmer ??? Pourquoi ??? ,
Parce qu’elle... ... ELLE croyait, ... ELLE l’aimait, et ELLE est morte en le suppliant.
Comme un appel au secours, un secours impossible. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Ne lui avait elle pas dit quelques minutes auparavant, sentant l’ironie de sa fin proche, de vivre, de ne pas se soucier d’elle que tout irait bien… Mais… elle aussi, se fourvoyait sous le masque de la sérénité. Au lieu de ça, elle est morte laide, et gémissante, et lui laissant ce sentiment de vide, et de culpabilité. Pourquoi demander l’impossible en cet instant, renier l’absolu jusqu’au dernier moment, pour lui, pour elle… mourir dans la peur…mourir seul…toujours…toujours. Il a le sentiment d’avoir perdu, « mon dieu » oui est ce possible de perdre tellement ?
Perdre tellement plus que soi même ?
Il ne peut plus penser, tout son être est engourdi, fracturé de part en part par l’abîme, le néant. Ses yeux, sa main tendue dans l’air, ses doigts crispés, ne cherchent plus rien de ce monde. Quand celui la même semble le déposséder. Il ne cesse de se répéter que cela est impossible, impossible, de souffrir encore quand tout nos membres sont déjà trop meurtris, et pourtant son esprit semble un support infini à la douleur. Saturée, sa conscience explose, et c’est comme une délivrance… Trop de choses à regarder, on en perd la tête, alors c’est bien égal. Il sourit alors, nerveusement. Ce coup fut le plus fort d’entre tous. Jamais, un autre n’aura autant d’impact. Alors déjà, il se sent immunisé. Immunisé contre le monde, immunisé contre la vie. Il aurait put tout aussi bien se crever les yeux. Déjà, la défunte, lui paraît bien sotte d’avoir crût…
…à la vie… …au monde… …en lui. |
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Messages : 1793 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Si je viens d'un globe perdu et qu'ici est mon exil, qui me le reprochera ? Mar 4 Aoû 2009 - 18:55 | |
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Kay
Messages : 39 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: Re: Si je viens d'un globe perdu et qu'ici est mon exil, qui me le reprochera ? Mer 5 Aoû 2009 - 15:25 | |
| Oui oui, j'ai oublié de le préciser lol |
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Votre admin Admin
Messages : 1793 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Si je viens d'un globe perdu et qu'ici est mon exil, qui me le reprochera ? Jeu 6 Aoû 2009 - 22:13 | |
| Dans un premier temps je tiens à te dire que je suis impressionnée par ton style. Tu voulais savoir ce que ce texte pouvait inspirer? Je pense que le sens que je pourrais lui donner est totalement subjectif c'est pourquoi j'imagine que personne ne l'interprêterait de la même manière et c'est certainement ce qui fait la richesse de ce dernier. Pour moi, ce texte est basé sur une ambivalence située à la base de l'existence humaine: la vie et la mort. Bien sur, l'amour tient une place importante dans ton texte mais pour moi, il n'est que secondaire. Je n'en dirai pas plus pour le moment, il faudrait que je le relise, que je le décortique, etc. mais j'invite les autres membres à s'exprimer afin de voir s'ils interprêtent ce texte de la même manière que moi. |
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Kay
Messages : 39 Date d'inscription : 13/07/2009
| Sujet: Re: Si je viens d'un globe perdu et qu'ici est mon exil, qui me le reprochera ? Ven 7 Aoû 2009 - 15:54 | |
| Je te remercie, et suis ravi que aies pris le temps de le lire et de t'y intéresser. Je pense aussi que chacun peut avoir sa vision personnelle des choses là dessus, et c'est pourquoi je ne veux pas donner mon avis, ou donner des explications pour le moment. Je préfère d'abord avoir avoir des avis extérieurs sans influence. Je dirais simplement que tu as raison sur le fait que l'amour n'est qu'en second plan, je dirais même presque que c'est un outil, un prétexte (indispensable certes, mais il n'en reste pas moins). J'attendrais donc que tu trouves du temps pour y revenir ^^ |
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| Sujet: Re: Si je viens d'un globe perdu et qu'ici est mon exil, qui me le reprochera ? | |
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