Ceci peut vous aider à y voir plus clair dans l'attitude de votre enfant... Et engager à partir de vos premières réactions, la discussion...
"Il dit toujours non" de Geneviève Hervier
Non, votre enfant n’arrête pas de dire non ? Cette phase dite « d’opposition » est en fait une étape d’affirmation de soi. Difficile à vivre pour les adultes, elle est décisive pour l’enfant
Si votre enfant a entre un et trois ans et si, quoi que vous lui proposiez, il rétorque " non ", c’est vraisemblablement qu’il est en train de troquer sa psychologie de bébé pour celle de petit enfant. La phase dite " d’opposition " signe en fait les premiers pas de l’enfant vers son identité propre.
Naître à soi-même
Au début de sa vie, le bébé fait tout ce que sa maman lui demande, parce que sa maman et lui sont " un " - c’est la période dite " fusionnelle ". Puis le bébé grandit. Arrive un jour où il peut dire " non ". Puis un jour où il dit " non " à tout.
Ce jour là est un jour important : le « non » de l’enfant est d’abord une façon de dire " je suis ". L’enfant accède à la possibilité de dire " moi, je… " qu’il oppose au " pas moi ".
A ce moment de son existence correspond à la mise en place un processus qui va durer tout le reste de sa vie ! A ce moment de développement l’enfant cherchera à s’opposer à toute personne qui veut lui imposer son désir.
Dire non pour faire oui
Mais ne nous fâchons pas et soyons patients. Généralement, l’enfant qui dit " non " fera oui quelques minutes plus tard. Comme si le " non " était une façon de s’interroger sur ce qu’il pense, de ce qu’on lui demande. Soit " non parce que tu me le demandes " puis " oui, parce que je veux bien le faire, moi ". Alors, il le fait pour devenir un homme (une femme) et non plus parce qu’il est " un petit qui qu’on commande ".
C’est un moment très important pour l’enfant. On peut ne rien répondre. On peut signaler qu’on a entendu : " Bon. Tu ne veux pas mettre tes chaussures, dit Jeanne à son fils Nino, tout en lui enfilant les dites chaussures, j’ai entendu ". L’essentiel est de respecter la position de l’enfant, de ne pas le forcer à adopter notre point de vue.
S’opposer n’est pas un caprice
Il n’y a aucun intérêt à prendre le contre-pied, à insister. Il ne s’agit pas du tout d’un caprice mais d’un processus fondamental. Et la situation peut très vite se coincer parce que l’adulte voudra, au non de " l’obéissance ", par exemple, " avoir le dernier mot ". Alors, l’enfant pourra se sentir très triste de n’être pas compris. Parce que renoncer à son " non " pour obéir (faire plaisir) est un peu pour lui comme renier son identité naissante, rester le bébé de sa maman (ou de son papa, de sa nounou, de sa mamie etc.).
C’est contrer l’élan de vie qui le pousse à se " décoller " de l’adulte pour devenir de plus en plus autonome. En ce sens, on peut dire que l’enfant qui " tient " son opposition au désir de l’adulte témoigne d’une bonne santé.
Et, c’est vrai, face au " non " de nos enfants, nous avons à faire en sorte que nos propres " non " soient de " vrais non " et que nos " oui " soient de vrais " oui "...