Bonsoir,

Ce soir, je décide d'essayer de me reprendre en main... Quatrième essai depuis juin dernier. On m'a écoutée un temps, puis aux oubliettes la miss. j'ai 18 ans. Je suis blessée dans mon coeur et je n'ai pas de solution.

Depuis toujours je suis timide. J'ai très peur des autres. J'ai fait du théâtre, mais c'est simple, le théâtre (comme la danse que je fais depuis que je suis enfant) me voile d'un masque qui est celui du personnage (ou du corps sans émotions autres que celles de la musique ou de la danse). La timidité n'a donc rien à voir. J'ai peur d'aborder les gens. J'ai peur de me sentir nulle, inintéressante. J'ai quelques amis, mais quand il advient deux personnes face à moi, je me sens complètement isolée, seule, je ne parviens pas à se faire s'élever ma voix.

J'ai déménagé deux fois à des moments pas du tout positifs de ma vie. Du CE1 au CE2 et du CM2 à la 6ème. Dans les deux cas, le début à été difficile à gérer. Passer de la région parisienne à Aix en Provence n'est jamais très bien vu par les habitants du second lieu. Puis, en sixième, je ne voulais plus me faire marcher sur les pieds. Mais la tentative de rébellion ne fonctionne pas quand face à vous, une cours entière soutient la fille qui vous tient la gorge à pleine main parce que vous avez eu le malheur de lui dire ce que vous pensez.
C'est comme ça que j'ai appris que l'Homme est un être hypocrite, faux-cul qui ne pense qu'au sien (de cul bien sûr) et qui est prêt à vous poignarder à la moindre occasion, dès que vous ne lui êtes plus utile.

Oh bien sûr cette vision s'est encore plus noircie en seconde, quand, confrontée à la méchanceté de loups avides de sangs de l'agneau, je me suis fait hachée menue, sans personne pour m'aider à résister, par plus de 70 vautours qui s'affairaient autour d'une proie unique. Depuis, j'adhère à la vision de Pascal. L'homme est un vautour qui cherche à voir le malheur des autres pour se complaire dans sa propre existence médiocre.

Joyeux pour une demoiselle de 18 ans... Je n'ai plus jamais pu être à l'aise dans un groupe, je n'ai plus jamais réussi à marcher la tête haute, je n'ai plus jamais réussi à me voir belle et lumineuse. Juste terne et fatiguée. J'aimerais parfois être naïve et ne pas comprendre, retrouver ce que j'étais en troisième, quand j'étais encore à peu près joyeuse, que j'avais oublié les mésaventures du passé. Mais non. Ces nouvelles lacérations dans mon coeur sont encore plus profondes que celles de 6ème et de primaire. Elles saignent, me blessent et me font déprimer.

Si je vous ai parlé de ce souci de timidité au début, c'est pour vous faire comprendre que je n'arrive pas à aller voir un psychologue et que je ne sais pas du tout quoi dire quand je suis en face. J'ai essayé. Mais 60€ pour 30 minutes dont 20 de silence, je ne peux ni me le permettre ni même le cautionner. Ecrire sur ce forum me permet de parler plus ou moins librement de ce que je ressens. J'ai besoin d'aide car je me perds un peu plus chaque jours.

Merci de m'avoir lu.

Salut Ancilla, bienvenue sur le forum, j'espère que tu y trouveras les réponses à tes questions.
Je comprends que tu fais de ta timidité tout est compliqué...rencontre des gens, t'exprimer..Et je comprends aussi que le théâtre n'est pas forcément salvateur. En effet, tu te caches derrière un personnage, tu le joues mais en fait ça n'est pas toi. Et quand c'est vraiment toi et bien il n'y a plus personne et tu voudrais être une petite souris voir fourmie pour éviter les confrontations cependant je pense quand même que tu te dénigres beaucoup parce que jouer un rôle c'est quand même transmettre des émotions, des postures des attitudes et tu les puises où ??? En toi!! Et oui, alors ce n'est pas rien, ce que tu laisses sur scène ou dans la danse c'est quand même une partie de toi...Enfin je le pense...Danser et faire du théâtre c'est aussi aller chercher l'autre celui qui regarde, c'est rentrer dans une communication même si toi tu as l'impression de te cacher derrière. C'est quand même bien toi, ton corps, ta voix qui s'adressent à eux...tu communiques à ta manière...Il suffit peut-être juste de trouver une autre manière de s'exprimer...Et pour le Psy...c'est rien, il faut parfois plusieurs essais avec plusieurs psy pour trouver le bon, celui à qui tu auras envie de te confier, de te livrer. C'est comme ça, ça peut être long c'est vrai et coûteux aussi mais la thérapie passe par là....elle commence même là....il faudra que tu parles de ces humiliations, tu les décris bien, on ressent ton désaroi...Ce n'est pas rien ce que tu as vécu en plus à cette période là, on change beaucoup et on se construit notre personnalité d'adultes...Mais tu as pu en parle avec tes parents de tout ça? De tes souffrances de déménager, des humiliations et des violences subies?

Merci de m'avoir répondu.

Il est vrai que la danse ou le théâtre puisent dans les émotions mais à part lors d'improvisations de danse, je ne fais que transposer des émotions. Le sentiment de vouloir être une petite sourie, de vouloir être minuscule et d'être oubliée je le connais bien. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, je veux être discrète, mais je veux me sentir admirée.

J'ai beaucoup de mal à dire mes émotions à mes parents puisque depuis que je suis toute petite, ma famille c'est des conflits incessants. Les causes de nos déménagements c'était parce que ma mère voulait quitter mon père (ce qui a eu lieu il y a deux ans et demi). Les enfants arrivent tellement bien à percevoir les choses... Je me revois encore demander à ma mère à 6 ans quand elle divorcerait d'avec mon père... Puis il faut dire que nous sommes 3 filles, 3 soeurs, avec des origines espagnoles paternelles que je repousse le plus possible. Ce n'est jamais plaisant quand on se fait engueuler en espagnol à 5 ans donc là dessus j'ai un léger traumatisme...
Comme nous sommes 3 filles, une chose qui est étrange dans ma famille, il y a toujours eu comme un classement, une compétition des enfants/cousins entre eux. Exemple : Mon cousin qui a tout réussi ce qu'il voulait faire, qui a eu son bac du premier coup, qui a réussi ses études, qui se débrouille seul quitte à galéjer est mis à la trappe au profit de son frère jumeaux, le "beau gosse" qui a raté son bac une fois, qui a loupé STABS 5 fois et qui est banquier car sa mère l'a pistonné...
Il s'est avéré que je suis (j'étais) le vilain petit canard de mon père. L'ainée de mes soeurs (prof d'espagnol) ne l'a pas remarqué mais mon autre grande soeur a souvent fait la réflexion à ma mère "Pourquoi papa il est aussi exigent envers ma petite soeur ?"
Quand on passe toute son enfance et tout son collège à vous répéter que vous travaillez pas assez, puis quand on commence à exprimer un avis qu'on dit "Tu es stupide, tu ne réfléchis pas, tu ne sais pas ce que tu dis" ça laisse des dommages collatéraux...

Bref, tout ça pour dire que non, je n'ai jamais dit à mes parents ni mes sentiments ni les épreuves que j'ai du passer seule.

Pour ce qui est du puy, j'ai beaucoup de mal à aller vers les gens à cause de ma timidité qui me bloque et j'ai souvent eu la volonté de me sortir de ces blessures. Mais je ne parviens jamais à me décider. Je ne me lance jamais. Puis comme je suis étudiante boursière, je préfère éviter les dépenses car mine de rien 60€ c'est 2 semaines de nourriture... Pour ça que je ne sais pas trop quoi faire...

Merci encore de m'avoir répondu et de m'avoir lue.