Pour moi rien n'était facile. Lorsque mon cancer du rein s'est déclaré (c'était en 2001), j'étais interné en hôpital psychiatrique, (je n'ai jamais sus en fait si ce n'était pas dût au très lourd traitement en neuroleptiques et autres psychôtropes en tout genre). Je ne parlais pas à cette époque (muet à cause d'un choc réactionnel dont je connais pas encore la cause aujourd'hui). Cela faisait deux ans que j'étais suivi par l'institution psychiatrique. Je vivais reclus replié sur moi même, j'ai vécu des moments terribles de solitude ma chambre d'isolement ressemblait plus à une oubliette, l'équipe soignante ne s'occupait plus trop de moi sauf pour m'administrer ces drogues à doses massives. je crois en fait qu'ils avaient renoncés à comprendre la raison de mon état. Mais j'ai vécu aussi de longue période paisible ou j'arrivais à avoir un peu de lucidité. C'est une analyse sanguine qui a révélée mon cancer. Je fût donc transféré en Hôpital général pour être opéré de la tumeur se situant à la base de mon rein droit. Je me suis retrouvé seul, la plupart de mon entourage m'avait abandonné à l'hôpital psychiatrique (Presque trois ans) lassé de mon indifférence lorsqu'il venait me voir, mon attitude autistique les a effrayé je crois, je ne leur en ai jamais voulu. Etant un interné psychiatrique je fût traité de manière expéditive, approximative et parfois sans ménagement. Je me disais simplement que j'avais quitté une oubliette pour en retrouvée une nouvelle. De longue séance de chimio, une aiguille planté dans le bras et c'est tout. Et puis un jour, un couple entrent dans ma chambre, ils cherchaient leur fils qui avaient changé de chambre. Je ne sais pas pourquoi, je me suis mis à parlé (après un an de silence). Je les ai rassuré en leur disant qu'ils l'avaient emmené au scanner. Je ne sais pas pourquoi j'ai fais ça, sans doute que j'avais vu leur inquiétude sur leur visages. Ils ont engagé la conversation, je les ai rejeté en leur disant qu'il fallait qu'ils s'occupent de leur fils. Rien à faire ils ont insisté, ils avaient vus que j'étais souvent seul durant leur visites. (J'ai sus plus tard qu'ils avaient volontairement joué cette mise en scène pour entrer en contact avec moi). Et voilà cette simple rencontre dans cet univers blanc et stérile a changé ma vie. Ils m'ont présenté leurs fils (Qui va très bien aujourd'hui). Nous sommes devenus amis, (C'est a ce moment là que l'attitude des soignants à changé envers moi). Ce couple a été merveilleux, (le mot n'ai pas assez fort). Je dois en partie ma rémmisson à ces gens qui sont entré dans ma vie avec une grande violence. Il faut comprendre que mon état psychologique était extrémement perturbé, mes affects, mes actes défensifs irréfléchis(J'étais violent). Cela va paraitre incroyable mais ce cancer, cette rencontre avec ce merveilleux couple, la complicité avec leur fils a bouleversé ma façon dont je me percevais et dont je percevais le monde. Les jours, les semaines passaient et je me sentais de mieux en mieux, j'avais enfin depuis longtemps retrouvé un sommeil paisible et réparateur. Je n'avais plus peur de m'enfoncer dans ce comas chimique qui était le mien auparavant (Les doses de neuroleptiques avaient été allégées considérablement en raison du traitement chimio). Le regard que je portais sur les blouses blanches n'était plus un regard de méfiance. je ne sais pas comment dire c'est peut être bizarre ce cancer m'a sans doute fait retrouver le sens de la raison. Je comprenais enfin que toutes ces infirmières, ces médecins du centre hospitalier voulait m'aider, je suis sûr qu'ils l'étaient dés le départ mais je ne le voyais pas. Ce couple a été avec moi incroyablement humain. Toutes ces personnes ne m'ont pas seulement aidé à guérir de mon cancer, ils m'avaient aussi sans le savoir aidé à briser cette vitre opaque qui m'entourait pour revenir dans le monde de la raison.

Merci pour la référence du livre! Je vais voir si je peux le trouver. Bien que ce n'est pas ma priorité. Je vais bien aujourd'hui, j'ai retrouvé une vie normale tourné vers l'avenir. Plus de psychotropes, plus de psychiatrie. Je vais bien mais je vis avec un trou immense et noir de presque quatre ans, et je ne connais pas encore la raison. Tu sais l'hôpital psychiatrique m'a stigmatisé dans mes symptômes puis les a éradiqués, sans rien me proposer en échange. J'ai subi les "soins" sous la forme la plus brutale, j'étais souvent au bord de la confusion mentale mais je savais au fond de moi même qu'un jour j'allais m'en sortir. J'ai cessé tous contact avec ce monde psychiatrique depuis 2005 et depuis je cherche à comprendre, à reconstituer ce néant existentiel. Bien sur les psychothérapeutes sont là pour ça! Mais je ne veux pas retourner dans ce système psychiatrique.
Alors je continue à avancer, à me documenter, (livres) et puis ce forum, peut être qu'un jour je trouverais une réponse ici?
Merci pour m'avoir lu

"Il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l'avenir" François mittérand

Bonjour chipie 39. Je me suis intéressé à L'EMDR. C'est peut être ce que je cherchais tu sais! J'ai tapez le mot EMDR sur le moteur de recherche et EMDR France est apparu, je ne te dis pas que j'ai tout lu mais l'approche me semble intéressante. En parcourant l'annuaire correspondant j'ai vu qu'un spécialiste pratique l'EMDR seulement à quelques kilomètre d'ici. Je vais donc prendre rendez vous assez rapidement. Je ne dis pas que cela va être la solution miracle mais je suis prêt à y aller pour voir. Mille merci Chipie!!! je te tiens au courant!!