Ma question est une question que je n'ose poser à personne... elle concerne la souffrance physique.
Pensez-vous que parfois la souffrance physique puisse être recommandable? J'ai le sentiment que parfois c'est la seule solution pour provoquer un choc suffisant pour faire revivre la personne ... comme le ferait un défibrillateur. Je sais que c'est immoral mais je me pose cette question depuis longtemps suite à ce qu'il s'est passé pour ma génitrice. Je n'aurais jamais pu imaginer qu'un jour elle reprenne une vie plus ou moins normale avec une certaine conscience/lucidité de la réalité et qu'un jour elle puisse cesser l'alcoolisme et dire "je ne me sens plus dépressive". Suite à sa tentative de suicide en août 2005, j'étais persuadée qu'en sortant de l'hôpital elle réessaierait jusqu'à y parvenir. Elle aurait du mourir avec ce qu'elle a fait, je préfère ne pas décrire afin de ne pas donner d'idées. Son sang a été totalement dialysé et sa main gauche a gardé pendant 3 ANS des séquelles nerveuses de tremblements qui ont mystérieusement disparues aujourd'hui. Je ne parviens pas à comprendre ce qui lui est arrivé.
Elle m'a dit "j'ai tellement eu mal que plus jamais je ne veux ressentir cette douleur atroce!" "La vie ne m'a jamais fait souffrir autant, je croyais souffrir mais ce n'était rien comparé à cette ts, plus jamais ça!"La transformation est un miracle, chaque jour qui passe elle m'impressionne! C'est tellement incroyable !
6 mois plus tard, c'était à mon tour de pousser mon corps dans ses retranchements pour provoquer un choc psychique, je ne désirais pas mourir, simplement trouver de la vie dans cette âme hébétée. Et là aussi, ça m'a apporté beaucoup, ça m'a fait réagir et m'a permis de renforcer le combat que j'avais à mener.
Voilà, du coup j'ai l'impression que parfois ça peut vraiment aider de se faire du mal physiquement, un gros choc afin de réaliser l'essentiel ... Bien entendu, j'aurais beaucoup de mal à laisser un autre se faire du mal, c'est très dur à supporter pour la conscience, voilà pourquoi je m'interroge autant... Quand c'est soi, ça semble tellement moins grave que lorsque c'est un autre !
Qu'en pensez-vous?