Bonsoir,

Je crois que j'ai besoin de me confier un peu ce soir, et je ne sais guerre avec qui le faire, alors voilà que j'ai eu l'idée de le faire ici, dans un endroit où l'on ne me connais pas, et où l'on ne me jugera normalement pas.
Demain, j'ai un rendez-vous médical important, chez un gynéco, et cela me stresse de plus en plus... j'ai vu que deux fois un gynéco dans ma vie, les deux fois furent une catastrophe; la première, j'étais obligée de me laisser toucher vu que mes parents étaient à côté, et la deuxième j'ai refusé et suis partie en courant. Là, pour le coup, il faut que j'accepte de me laisser faire, et rien que d'y penser je prends cela comme un "viol" à la place d'un "simple" examen médical. Ce soir, ma phobie de vomir est revenue en "bombe", j'ai même penser que je pourrais faire cela durant le rendez-vous, et là, j'ai eu encore plus peur.

Si vous avez des idées pour calmer ce stress, je suis preneuse.
Merci par avance.

Bonsoir Poussie

Je viens de lire ce que tu as écrit de ta vie dans un de tes topics, il va de soi que tu prends tout examen gynécologique comme une agression, mais elle ne l'est pas, bien entendu. Elle est faite dans un cadre médical et tu dois essayer de te détendre et ne pas repenser à des faits et des images. Je sais c'est délicat mais tu as en face de toi un médecin.

Est-ce avec une femme gynécologue que tu as pris rendez-vous, c'est déjà un peu plus simple au niveau du stress, un homme risquant de te renvoyer vers ce que tu as connu ?

Tout examen gynécologique est disons "gênant", moi-même je ne n'y vais pas de gaité de coeur mais il faut bien également s'occuper de sa santé.

As-tu des problèmes particuliers en ce moment qui t'amènes à consulter ce spécialiste ? Dans ce cas, ce rendez-vous est primordial.

Ce que tu peux faire pour être "un peu" plus à l'aise, c'est de fermer les yeux ou de regarder ailleurs que vers le médecin et bien entendu te détendre, au plus tu seras contractée au plus l'examen te paraître pénible.
Pourrais-tu évoquer en quoi cet examen est si difficile à assumer, que ressens-tu ?

Pourquoi tes parents se trouvaient-ils à tes côtés (tes deux parents ?) lors de ton premier examen ?!!! Quel âge avais-tu ?

Bonsoir Clair de lune,

Merci de cette réponse aussi rapide, vraiment merci beaucoup !

Oui, j'ai pris rendez-vous avec une femme gynécologue, et elle travaille avec ma généraliste, ce qui devrait me rassurer..mais non. Je me dis justement que si j'avais pris rendez-vous avec un homme, cela aurait peut-être été plus simple, dans le sens où je me suis déjà fait touché à ces endroits par des hommes, alors un de plus ou un de moins, ça ne changerait plus grand chose.

Cela fait quatre ans que j'ai des problèmes gynécologiques, et chaque fois je repousse l'échéance. Il y a deux ans, j'ai déjà accepté de faire une échographie (mais seulement au ventre) et le médecin qui l'avait pratiqué avait remarqué qu'un ovaire ne fonctionne plus correctement, mais il n'a pas su me dire pourquoi. Depuis ce ce temps, les symptômes ce sont amplifiés, entre une fatigue excessive, une douleur de plus en plus fréquente à l'ovaire en question, des pertes de sang tous les quinze jours qui durent maintenant entre huit et dix jours alors qu'avant c'était deux à trois jours, des pertes d'équilibre assez fréquent (pour cela, je devrais aussi voir un orl). Toutes ces choses font que ma généraliste pense qu'il est urgent que je consulte et que j'accepte de me faire soigner.

Je ne sais pas trop comment expliquer ce que je ressens face à ce rendez-vous; je crois qu'il est si difficile parce que je dois tout d'abord me déshabiller et que j'ai honte de mon corps. Ensuite, l'examen médical à proprement parler me terrifie, ça risque d'être un peu choquant à lire, mais j'ai peur qu'on fasse "rentrer" quelque chose en moi, c'est super douloureux, et cette douleur, je ne veux plus la vivre. Je me suis rendue compte ce soir que je ne sais plus la douleur que ça procure d'avoir quelque chose en soi, mais je ne veux pas le savoir à nouveau.

Lors de mon premier examen, j'avais 12 ans, j'étais donc mineure, et les médecins n'avaient pas fait sortir mes parents (les deux), et je pense que cela a dû me stresser encore d'avantage, c'était la première fois que je voyais un gynécologue (en plus aux urgences), et je n'avais même pas compris la plupart de ces dires..

Merci Clair de lune pour tout ces précieux conseils, je les appliquerais; merci beaucoup.

Si c'est la première fois que tu consultes cette gynécologue, je pense qu'il serait très utile que tu lui expliques en "quelques" mots pourquoi tu es si anxieuse de te faire examiner. Elle sera en mesure de te comprendre sans problème et sans tabou, il sera alors plus facile pour elle de t'expliquer le déroulement de l'examen.

La honte de ton corps couplé avec un passé si difficile font que tu refuses cette consultation. En quoi as-tu honte de ce corps, comment le perçois-tu ?
Le médecin ne devrait faire aucun jugement sur ton physique, que tu sois très mince ou le contraire, sauf intervenir à ce sujet pour évoquer un éventuel problème de santé dû au poids...
Mais, il faut alors prendre cette observation comme préventive et médicale et non comme un jugement. Les médecins sont là avant tout pour nous soigner et nous informer des problèmes qu'ils peuvent déceler.

Il va sans dire qu'un examen gynécologique est intrusif... tu sais comment cela va se passer, je suppose, alors le tout est que tu dois te convaincre de prendre avec sérieux ces symptômes que tu as décrits, il en va de ta santé, il est anormal d'avoir des saignements aussi longs et répétitifs. Malgré que tu sois jeune, il faut rester très vigilante pour écarter tout problèmes importants de santé.

Courage, respire à fond, prends un petit anxiolytique si le médecin t'en prescrit d'ordinaire, 1h avant l'examen, cela te permettra d'être plus détendue.

C'est vraiment super gentil de m'avoir déjà répondu, merci beaucoup; en te lisant, je me sens nettement moins seule ce soir, merci d'être ici !

Oui, c'est la première fois que je consulte cette gynécologue, et la généraliste, ainsi que la psy d'ailleurs, m'ont dit que je devrais lui dire un minimum sur moi, pour que la gynécologue puisse mieux comprendre ma peur et s'adapter un peu à moi.

Je perçois mon corps comme quelque chose de sale, de dégoûtant, qui ne mérite pas de vivre; il est moche, sans valeur, c'est juste un objet. Quand je vois ce corps qu'est le mien, j'aurais juste envie de me l'ouvrir de partout, voir le sang couler pour enlever tout le négatif, pour qu'il devienne propre.

Le reproche par rapport au poids, je le sens venir; ayant des troubles alimentaires, je n'y échapperais pas à cette réflexion, vu qu'on trouve que je suis trop mince et qu'appremment ça se voit (moi je ne le vois pas), mais ma généraliste dit que je suis un "poids plume".

En fait, je ne sais pas exactement comment se passe un rendez-vous chez un gynécologue, mais je me suis un peu renseingée sur internet, et apparemment le plus courant c'est un "frottis" je crois. En fait, ma soeur m'a dit que pour le rendez-vous, je dévais décrire les symptômes que j'ai, ensuite je devrais me déshabiller, m'asseoir sur la chaise "bizarre", et me laisser faire... bof bof tout ça. Enfin, je pense que la gynécologue m'expliquera ce qu'elle fera.

Effectivement, tous ces saignements ne sont pas à prendre à la légère, et je crois que c'est parce que je suis en anémie que je me suis décidée à bouger, et aussi pour qu'on ne puisse plus me faire de critiques.

Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas prit d'anxiolitiques, mais je suivrais ton conseil.

Je te remercie vraiment pour tout.

Je viens de rentrée de la gynéco, et après une douche, me voilà ici.. suis pas tip top bien moralement.

Le rendez-vous c'est bien passé dans l'ensemble, la gynéco était compréhensive.. mais je me suis sentie anormale en face d'elle.. elle ne trouve pas normal qu'à 24 ans, on n'ai pas de rapports sexuels malgré mon passé.. de ce fait, elle a refusé de pratiquer un examen médical complet, dans le sens où d'après elle, cela aurait été trop douloureux vu qu'il faut avoir des rapports sexuels quotidiennement pour ne pas ressentir la douleur de l'examen médical.. j'ai pas tout suivis dans l'histoire, mais je me suis sentie à part des autres.

Je lui ai parlé des pertes de sang fréquente, et d'après elle, c'est psychologique, et quand ma tête ira mieux, le reste aussi.. donc elle m'a dit de travailler ça avec ma psy et de revenir lorsque j'aurais des rapports sexuels afin de pouvoir faire un examen complet.

Bref, je me sens très différente des autres, et cette différence me blesse le coeur.

Désolé de ce post, mais j'avais besoin de parler un peu.

Citation :

elle a refusé de pratiquer un examen médical complet, dans le sens où d'après elle, cela aurait été trop douloureux vu qu'il faut avoir des rapports sexuels quotidiennement pour ne pas ressentir la douleur de l'examen médical..

Malgré ton passé, si tu as connu des relations sexuelles non consententes, tu as donc eu des rapports sexuels, maintenant elle aurait pu essayer de commencer son examen et voir si tu le supportais jusqu'au bout, parce que dans le cas contraire, ça n'a rien à voir avec les rapports eux-même mais plutôt une souffrance psychique qui induit une souffrance physique équivalente à du vaginisme par exemple.

De plus, le fait de dire qu'il faut des rapports sexuels pour pouvoir ausculter une femme est complètement inapproprié puisque beaucoup d'entre elles consultent un gynéco et certaines n'ont parfois plus de rapports parce que pas de partenaires !!! J'hallucine là !

Je ne pense pas que tu sois différente des autres jeunes femmes, j'ai l'impression que la gynécologue a eu peur de tes réactions et à retourner sa propre peur, sa propre angoisse contre toi, un peu facile non, et surtout très culpabilisant à vivre ? Ainsi, elle se décharge de toutes contraintes.
Pour moi c'est un manque de professionnalisme surtout que tu présentes des symptômes interrogatifs... alors où se situe la prévention qu'est en droit de t'apporter ce spécialiste ?

Comment peut-on affirmer que des saignements fréquents sont psychologiques ???!!!

Il me semble que tu devrais te rapporcher d'un autre gynécologue sans trop attendre et d'informer ton médecin traitement. C'est un non sens !

Merci de m'avoir donner ton avis Clair de lune.

C'est sûr que ce qui c'est passé est assez culpabilisant à vivre, et je crois que je n'aurais pas dû parler de mon passé, mais faire comme si j'étais normale.. elle n'aurait pas pu deviner ce passé-là si je n'avais rien dit.

A vrai dire, je ne sais pas comment la gynéco a pu affirmer que les saignements fréquents sont psychologiques, mais elle m'a dit qu'une femme qui a des problèmes psychologiques a forcément un dérèglement hormonal et que ce n'est pas grave.

Elle m'a laisser le choix entre continuer ainsi ou prendre la pilule... vu qu'elle m'a dit qu'avec la pilule, je risque d'avoir des nausées, je préfère continuer comme ça.

La prochaine fois que j'irais chez ma généraliste, je l'a tiendrais au courant.

As-tu fait un prise de sang pour rechercher les dosages hormonaux surtout établi par ton généraliste ou la gynéco....?

J'ai fais une prise de sang en mars, mais pas précisément pour rechercher les dosages hormonaux, mais pour faire un bilan complet; et dans ce bilan, seul le calcium, la vitamine D n'étaient pas bon et l'anémie était limite, mais sinon le reste était correct.

Je suis désolée de revenir sur ce topic, mais je crois que j'ai besoin de parler de certaines choses..

Je me suis rendue compte que je n'arrive pas à oublier le rendez-vous chez la gynéco... pourquoi ? Parce qu'elle m'a blessé de part son attitude... depuis, je me sens différente des autres filles, anormale aussi... j'ai l'impression que pour être normal, il faut avoir des rapports sexuels, et que si on le fait pas, on n'est pas normal.. mais pourquoi ?! Pourquoi personne ne peut accepter qu'on soit différent..?! Pourquoi personne ne comprends que c'est douloureux moralement de ne pas pouvoir avoir de contacts avec quelqu'un..?! Et tant d'autres pourquoi sont dans ma tête, tant de questions sans réponses.

Depuis que j'ai ces idées, et bien je me mutile à nouveau, et j'en ai marre...marre parce que ça montre encore une fois que je ne suis pas normale, vu qu'à la place de parler, je m'ouvre le corps.

J'ai l'impression de me plaindre, de ne pas avoir le droit de dire ces choses, et je m'en excuse.

Effectivement, Poussie, il est douloureux de ne pas pouvoir avoir de contacts physiques avec une autre personne (un homme), mais il est normal aussi de ne pas avoir de rapports sexuels suivis.
Il y a des personnes qui vivent sans relations sexuelles pendant un long moment tout en se trouvant épanouies. Que ce soit chez la femme comme chez l'homme.
Tu as tout à fait le droit de te plaindre et de dire ce que tu ressens, malheureusement tu as été consultée une gyncologue qui n'a pas eu une bonne démarche psychologique à ton égard, donc tu n'es pas responsable de son manque de compétence sur l'approche du malade.

Je ne pense pas qu'il faille te sentir coupable de quoi que ce soit, au contraire, quelque part ce qui s'est passé reflète bien le problème de communication entre médecins et patients.

Quel âge avait cette gynécologue à ton avis ? Tu sais, des médecins qui n'ont pas de tact et qui n'ont aucune psychologie, à savoir qu'il ne voit que cette discipline environ que trois heures durant leurs études, alors...... tu auras compris qu'il vaut mieux passer à autre chose, ne pas te rendre responsable de l'échec de cette consultation et de prendre rdv auprès de quelqu'un de plus qualifié et réceptif au niveau écoute et compréhension du patient.

Ne te mutile pas, ne t'ouvres pas le corps parce que ce médecin n'a pas su te comprendre, comprendre TON CORPS, comprendre tes craintes et ton mal-être et donc faire en sorte de les "expulser" par son écoute et son professionnalisme et non, aujourd'hui, par la mutilation que tu t'infliges.

Courage Poussie.

Merci Clair de lune d'avoir répondu, et aussi rapidement en plus.

Lorsque je parlais de contacts physiques, je ne parlais pas uniquement des rapports sexuels, mais de "simples" contacts aussi; tu vois, j'ai tellement peur des contacts que je ne peux faire la bise à quelqu'un, qu'on ne peux pas me toucher le bras ou l'épaule par exemple (même si c'est en signe d'amitié, ou pour réconforter). Des fois, ça me manque de ne pouvoir être dans les bras de personne et de ne pas pouvoir être réconforté comme ça..même si ça me fait peur.

Tu crois vraiment que c'est normal de ne pas avoir de rapports sexuels suivis ? Et quand on est en couple, on devrait se laisser faire combien de fois en moyenne ?

A mon avis, la gynécologue avait la quarantaine (enfin pas plus que 45 ans à mon avis); elle est mariée (elle portait une alliance). C'est sûr que je ferais mieux de passer à autre chose..

Je ne compte pas reprendre rendez-vous chez un autre gynéco, je m'en sens incapable. Je veux bien faire des efforts, essayer de changer, mais à force de voir que tout ce qu'on fait abouti par un échec, à un moment donner, on craque.

Si j'ai bien compris, tu ne crois pas que mon corps est à punir... Mais alors qu'est-ce qui est à punir chez moi ?

Merci de ton soutien Clair de lune.

poussie,

tu dois prendre soin de toi la gynéco que tu as vu a quasiment commis une faute professionnelle en oubliant la raison de ta présence chez elle : à savoir un pb de santé en lien avec sa spécialité.

Prends rdv avec ton psy au plus tôt, évacues avec son aide ce que tu as ressenti.

Ensuite téléphone à ton médecin généraliste et demande lui de te trouver une gynéco compétente en expliquant que celle qui t'a reçue ne t'as pas examinée...

Ce qui pourrait t'aider c'est de porter une lettre de ton généraliste et une de ton psy qui résume très brièvement ta situation pour la prochaine psy qui te recevra peut être qu'il faudra deux rdv pour aboutir l'examen...

Avoir peur du toucher c'est normal quand tu es dans un état de choc tu as besoin de réapprendre à vivre dans ton corps sans avoir peur de souffrir.

Tu pourrais commencer par te demander si tu as envie de te découvrir par la masturbation, le chemin est long mais il mène au plaisir et à l'équilibre et tu y parviendras

Merci Petitoune pour ta réponse.

J'ai rendez-vous avec la psy mercredi, et je lui en parlerais à ce moment. Quant à ma généraliste, je vais attendre pour lui en parler, je ne veux plus revoir de gynéco toute façon..

Ce n'est pas bête du tout cette idée de lettre, je l'a garde en mémoire, merci de ce conseil.

Non, aucune envie de me découvrir par la façon dont tu as décrite, c'est bien trop tôt pour moi.. et rien que le mot, je le trouve dégoûtant, alors encore le geste...

Je t'écoute et te comprends poussie, n'oublie pas que sans doute un jour tu verras les choses autrement, tu dois commencer par redécouvrir d'autres plaisirs de la vie avant de franchir ce cap...

Après avoir exprimé ton indignation et ta douleur tu apprendras à te libérer et à retrouver de la force et de l'énergie

Chère Poussie,

Je n'ai aucune qualification en tant que psychologue, mais je voudrai juste t'encourager. Avec le temps, une bonne psychothérapie ou deux, du travail sur soi, on apprend à vivre, à se reconstruire.

J'étais aussi malade avant les rv gynéco, aujourd'hui j'ai 34 ans et bon c'est toujours pas une partie de plaisir, mais c'est comme le dentiste, nécessaire...

Et je rejoins les autres avis : n'importe quoi. On n'est pas "obligé" d'avoir des rapports sexuels pour être normale, encore moins examinée. Chacun sa libido.
Et les bonnes soeurs alors ? Elles n'ont pas le droit d'être soignées ?

Comme les autres, je t'encourage à ne plus te mutiler. Quand je le faisais, ça me faisait du bien. Mais comme toute dépendance, on recule l'échéance en déplaçant le problème. Le problème ce n'est pas toi, ta souffrance est réelle.

Je t'encourage de tout mon coeur, ne te mets pas de pression inutile, parfois il faut du temps, comme pour cicatriser.

Je me souviens que j'ai commencé par prendre des bains parfumés avec un éclairage à la bougie pour me ré-approprier mon corps (au moins je ne le voyais pas). Au début c'était un "devoir", maintenant c'est un plaisir. Aujourd'hui j'ai même un miroir

Courage et bonne continuation.

Appleseed,

Merci beaucoup pour ton message, qui m'a fait beaucoup de bien en le lisant.

Même si tu n'as aucune qualification en tant que psychologue, tes encouragements et tes conseils sont bien enrichissants pour moi.

Tu m'as fait sourire en parlant des bonnes soeurs; je n'avais jamais pensé à cela; dommage que je n'ai pas eu cette répartie devant la gynéco, ça lui aurait démontré qu'elle a tort..

Tu n'es pas du tout obligée de répondre, je ne souhaite pas non plus te rappeler de mauvais souvenirs, mais comment as-tu fait pour arrêter la mutilation ?

Je vais essayé de prendre des bains parfumés, et comme toi, je ferais un éclairage à la bougie... ça sera plus simple qu'une "vraie" lampe. Le fait que tu aies un miroir aujourd'hui me parle beaucoup, et je trouve que ça donne espoir...

Merci beaucoup de tout tes encouragements.

Bonne continuation à toi aussi.

tu sais mon copain a eut son 1er rapport a 24 ans !
il y'a des filles qui sont vierges jusqu'a 30 ans ...

et les lesbiennes qui pratique pas la penetration elles font comment ??

ta gynéco a peut etre couché a lage de 13 ans ca l'a regarde mais dire que c'est pas normal de pas avoir de rapport a 24 ans c'est nimportequoi !!!

si elle m'aurait dit ac a moi j'aurai eut une puissante envi de la claqué je crois , je pense que ca lui a servi d'excuse pour ne pas aboutir l'examen surtout ...

a mon avis change de gyneco meme si c'est chiant de revivre l'examen un autre avis te rassurera et te montrera surement que ce n'est pas de ta faute , et que cette gyneco et incompetente

a tu pu parler a ton psy ou ton medecin generaliste de ce rendez vous ?? qu'en ont ils pensé??

Concernant les mutilations, j'ai arrêté d'y penser, d'en faire une fixation. "Je ne dois pas, je ne dois pas". C'est le même principe qu m'a aidé pour les compulsions alimentaires. Penser sans cesse à ce qu'on doit ou ne doit pas faire me mettait une pression terrible.

Je n'y suis pas arrivée du jour au lendemain.

Au début de ma première thérapie, la psy m'a proposé de faire de l'EMDR - je replongeais dans un de mes souvenirs et elle me tapotait le bras, puis j'examinai la scène, moi adulte et je "remettais les choses à leur place". Certains sont pour cette méthode, d'autres non, moi ? Ben en tout cas la thérapie m'a fait beaucoup de bien, j'écrivais aussi, et il y avait de petits exercices à faire, c'était complet. Donc je ne sais pas quelle place tenait l'EMDR dans le résultat. Je savais aussi que c'était à moi de m'en sortir et que la psy ne faisait que me montrer des chemins possibles, et surtout sa présence pour m'écouter en toute confiance. J'étais consciente qu'elle ne pouvait pas me "guérir".

Depuis un moment déjà, j'aime comparer ma vie (et les autres d'ailleurs) à l'image d'un arbre, d'une plante. Au début, j'avais l'impression que d'avoir retiré un arbre (en déposant plainte) découvrait une forêt. Puis j'ai continué à retirer les autres arbres, puis les buissons, puis petit à petit les mauvaises herbes. Le plus dur, c'est le premier arbre. Et petit à petit ça devient plus facile. Puis j'ai commencé à enlever ce qui était toxique (comportements/personnes). Et je continue à retirer les mauvaises herbes. C'est comme une ré-éducation.

Ma réflexion aujourd'hui c'est qu'il vaut mieux s'orienter "estime de soi" au lieu de chercher à régler les problèmes et focaliser sur les problèmes. Avoir à coeur l'enfant que nous étions et qui ne méritait que l'amour et la sécurité. Et lui donner aujourd'hui. Décider de sa vie, lui donner de la valeur. Nous avons de la valeur en tant qu'êtres humains. Le fait que certaines personnes ont des problèmes, dysfonctionnent... ben oui ça nous blesse, mais petit à petit nous grandissons, devenons plus fort et pouvons faire face (même si parfois ça veut dire fuir).

Quand je pense au régime alimentaire, c'est un peu comme se focaliser sur le gâteau qu'on ne peut pas manger, finalement on ne pense qu'à ça... alors qu'il vaut mieux enrichir sa vie.

C'est long, mais ça vaut la peine.

Et puis le gros mot : lâcher-prise encore tout un programme pour moi. Mais c'est vrai que ça fait du bien.

Le premier exercice "pratique" que la psy m'avait proposé c'était un massage Haaaaaaaaa
Pas tout de suite, mais y penser... Haaaaaaaa horreur !

C'est comme ça que j'ai commencé les bains - plaisir (qui n'était pas du tout un plaisir au début !). La seconde étape, plusieurs mois plus tard : je suis allée faire une manucure (le parcours de Rocky à côté, c'est de la gnognotte). J'étais terrifiée de confier mes mains à ... une esthéticienne ! J'avais peur qu'elle me dise qu'elle ne voulait pas toucher cette horreur (moi).
Et ça s'est super bien passé.
Et petit à petit tu commences à être fière de toi.

Si j'avais su à l'époque j'aurai commencé à traquer les "petites voix" dans la tête qui insultent, critiquent, dévalorisent sans cesse. Oui plein de femmes vont chez la manucure, mais dans ma situation je pouvais être très fière. Et fièreté ne veut pas dire orgueil.

La ligne directrice de mon parcours, c'est de ne plus me mettre la pression et d'avancer un pas après l'autre. Un pas de fourmi, c'est un progrès. Tomber ? C'est comme quand un enfant apprend à marcher, il tombe. Et alors ? Il doit retourner dans son berceau et n'en sortir que lorsqu'il maîtrisera toute la technique de la marche ?...

Je suis contente de pouvoir échanger ici. Je porte aujourd'hui un regard beaucoup plus serein sur cette partie de mon passé. J'ai aussi appris que si les gens qui ont eu un parcours "normal" sont "normaux" et qu'ils ont des qualités que je n'avais pas (confiance en eux par exemple) et bien le fait d'avoir un autre parcours développe des qualités, des forces que eux n'ont pas. Un peu comme un aveugle qui développe ses autres sens.

J'espère de tout mon coeur que ça t'encourage.

Pour en revenir aux mutilations, j'ai commencé à prendre de la vitamine E et appliquer des crèmes réparatrices (pour essayer d'effacer au mieux les cicatrices) et comme je ne suis pas arrivée tout de suite à cesser, j'ai essayé de me faire mal, sans qu'on voit les marques. Je n'encourage pas cette pratique, car ce n'est pas juste. Mais je sais par expérience à quel point on peut se sentir "mieux"... Puis mal...
Une chose à la fois, un pas après l'autre, ne pas se mettre de limite de temps, se dire qu'on va y arriver, ne pas arrêter parce qu'on y arrive pas tout de suite... voilà quelques ficelles qui m'ont aidées.

Et aussi la foi, mais ça c'est personnel et je n'aime pas quand je tombe sur des extrémistes qui essayent de vendre leurs solutions miracles. Je n'aime pas la religion mais je crois. Et je ne peux pas cacher que ça m'a aidé de croire en un créateur qui m'aimait. Telle que je suis (et c'est là que grrrr les religieux ).

Bon ben je termine ma tartine et t'embrasse de tout mon coeur, courage !

Merci de vos réponses; je suis désolée de ne pas avoir répondu avant, mais je ne trouvais plus le mot de passe que j'avais utilisé pour m'enregistrer, et j'ai mit du temps pour le retrouver.

Gal, ce que tu as écrit m'a réconforté, et j'ai l'impression d'être moins anormale du fait de ne pas avoir de rapports.

J'ai parlé à ma psy de ce rendez-vous, et elle ne trouve pas normal l'attitude de la gynéco; elle était au point de vouloir la dénoncer à l'ordre des médecins, mais je lui ai demandé de ne rien faire, pour ne pas que ça me retombe dessus après coup.

Merci Appleseed de ton témoignage; et je ne trouve pas que c'est une tartine ce que tu as écris, mais fort intéressant !

Avec la psychologue que j'ai, nous faisons aussi de l'EMDR; au début j'avais peur vu que j'ai peur du moindre contact, mais maintenant je l'a laisse me toucher où elle veut. J'ai remarqué par contre que cette technique fait remonter énormément de choses à la surface : depuis que j'ai commencé, toutes les peurs que j'ai se sont réveillées en même temps, et dur de tout gérer, vraiment très dur.

J'aime beaucoup ta comparaison à l'arbre; elle est vraiment très juste et tellement réelle. Comme tu le dis, c'est une ré-éducation, et il faut en passer par là pour aller mieux.

Je vois que tu as la même réaction que moi par rapport au massage; d'ailleurs, lâcher-prise et massage ne vont pas bien ensemble pour moi; lâcher-prise, ce serait quelque chose de positif; massage serait quelque chose de négatif; enfin pour moi..

Niveau religion, j'ai l'impression qu'on se ressemble; je crois aussi, mais je n'aime pas la religion. J'ai été élevé dans une religion assez stricte, et maintenant, je crois en ce qui me fait du bien, et non plus en ce qu'on a voulu me faire croire. Bon, j'ai quand même des croyances qui peuvent paraître assez étranges, comme croire en la vie après la mort, croire qu'on pourra retrouver les êtres aimés disparus; croire qu'on peut leur parler ici et qu'ils nous envois des signes pour nous aider.

Je te remercie de toutes ces paroles, ça encourage vraiment beaucoup.

Courage à toi aussi !