Ma porte,
Ce soir encore je suis assis devant. Elle est toujours fermée, je ne l’ai jamais ouverte. Je me contente de gratter son vernis. J’ai usé d’abord mes ongles puis mes doigts dessus, ça fait mal, très mal mais je gratte encore.
Pourtant il y a longtemps que j’ai fais la clé, ce soir encore j’aimerais l’ouvrir. Je l’ai déjà entrouverte mais je l’ai refermé. Même si elle est froide elle est douce, vicieuse, elle te laisse glissé pour que tu entre sans retenue, sans regrets, sans douleur.
Derrière c’est l’immensité, neutre, stérile, sans terre et sans ciel.
Derrière il n’y a ni amour, ni haine.
Ni bonheur, ni malheur.
Ni douleur, ni bien être.
Ni violence, ni tendresse.
Ni rire, ni pleur.
Ni sensations, ni émotions.
Il n’y a rien, c’est l’équilibre parfait, il n’y a que les ombres de tout mes fantômes, pas plus qu’ici je ne pourrais leur parler, ni les voir, me je sais qu’ils sont là, derrière ma porte que j’aime de plus en plus, vicieuse, attirante, douce...
Ce soir encore je vais me retourner, laisser ma porte une seconde, une seule seconde pour ne pas qu’elle parte.
Ce soir encore je verrais deux petites choses qui m’empêche de l’ouvrir mais pas de la gratter, ça fait mal, de plus en plus mal mais je gratte de plus en plus fort.
Pourtant j’ai la clé, je ne la perds jamais, il suffirait de l’ouvrir, l’ouvrir juste une fois pour ne plus avoir mal, mais, il y a deux petites choses.
Demain encore je m’assoirais devant, j’éviterais les miroirs en y allant pour ne pas l’enfoncé.
J’éviterais les miroirs pour mes deux petites choses...