A 23 ans, je suis dans l'ensemble assez stable, mais avec, depuis 3 ou 4 ans des tendances à la déprime voir à la dépression cycliques (comme beaucoup de personnes, vers octobre-novembre et jusqu'au printemps).
Faire l'étalage de mon enfance n'est peut-être pas utile, mais en gros, je suis née avec une petite cuillère en argent dans la bouche que l'on m'a vite retirée quand mon père s'est retrouvé au chômage, puis dépressif et ensuite alcoolique (vers mes 8-9 ans). J'ai toujours eu une image très positive de mon père avant cela : je l'admirais, il était généreux, drôle, classe. Et au fil des années, il est devenu insignifiant, inexistant car trop concentré sur ses propres problèmes. Le début de mon adolescence a été difficile : ma mère est une femme formidable qui a toujours eu les épaules suffisamment larges pour soutenir notre famille, mais, mon frère était à cette époque dur à gérer, en échec scolaire et avait donc toute l'attention de ma mère.
J'ai fini par me sentir délaissée, incomprise, et à 14 ans, j'ai vu une paire de fois ma maison vidée par les huissiers de justice, découvert des bouteilles de vin cachées par mon père dans plusieurs endroits de la maison pour ne pas que ma mère ne le surprenne...
Difficile de se construire donc. J'ai fini par faire une TS à 16 ans, puis par faire un petit séjour en urgence psychiatrique.
Bien que ce fusse une étape difficile, je crois qu'elle m'a servi à reprendre gout à la vie, pendant un temps du moins.
Voila pour mon histoire, et voici maintenant la réelle raison de mon message :
Des idées noires, j'en ai de temps en temps mais très rarement, car malgré mes passages dépressifs, je suis globalement heureuse : j'ai une vie de couple stable, une vie sociale riche, mon père va mieux...
Mais cette nuit, alors que l'on rentrait d'une soirée avec mon ami (tous les deux alcoolisés), une dispute a éclaté. J'étais plus ou moins hystérique et il m'a donc giflée deux fois. J'ai voulu fuir, je suis sortie dans la rue à moitié nue sous mon manteau à 5h du matin, désemparée car je ne savais pas où aller.
J'ai fini par rentrer, mais sans savoir pourquoi, le premier geste que j'ai fait a été d'avaler une plaquette de tétrazépan et deux plaquettes d'anxiolytiques (j'ai vomi peu après et je n'ai donc pas de "séquelles").
Le gros problème, c'est que je n'arrive absolument pas à comprendre mon geste. Je me sens honteuse d'avoir été giflée, mais encore plus d'avoir infligé à mon ami de m'avoir trouvée presque inanimée sur le sol des toilettes...