Bonjour
Je peux tout à fait comprendre ce que tu éprouves, ayant vécu moi-même deux décès consécutifs et très rapprochés.
Nous éprouvons bien souvent une colère contre ceux qui nous avons tant aimés et qui viennent de nous quitter notamment dans des situations où nous ne sommes pas présents. Pourquoi t'en vouloir à ce point, tu penses que tu as accéléré son "départ" en la plaçant dans un établissement adapté à sa maladie et à son âge ?
Toi et le reste de ta famille, vous avez fait ce qui était nécessaire pour elle.
Il n'y a malheureusement pas d'autre choix, parfois, que de nous "séparer" (mis entre guillemets car ce n'est pas une séparation mais une nécessité) de nos aînés, d'une part parce que travaillant, nous n'avons pas toujours la possibilité d'être aussi présents que nous le souhaiterions, et d'autre part, une convalescence souhaitée avant le retour au domicile ou un état de santé se dégradant nous oblige à prendre des décisions que nous refusons consciemment.
Bien souvent, les personnes âgées acceptent tant bien que mal leur hospitalisation et leur convalescence forcée dans ce genre d'établissement mais comprennent qu'il n'y a pas d'autre solution... Ta grand-mère apparemment n'avait pas le moral, il est difficile de tout quitter, maison...t'a-telle exprimé son chagrin ?
De quoi souffrait-elle ?
Ne te culpabilises pas, tu as fait ton devoir de petite-fille envers une grand-mère qui tu as aimée. Tu ne pouvais que lui rendre visite qu'une fois par semaine, prise certainement par tes obligations familiales, elle en était consciente.
Comment peux-tu avoir la certitude qu'elle soit morte de chagrin ? Nul ne choisit l'heure de sa mort. J'ai veillé très longtemps ma mère, elle est décédée une heure après mon départ, mon mari est parti alors que je conduisais ma fille à l'école..... J'ai eu la même réaction de culpabilité intense que toi, je m'en voulais mais je n'ai pu rester pour des raisons familiales....avec le temps tu accepteras ce que tu refuses, ta non-responsabilité, et tu admettras que tu as donné tout ce que tu pouvais à ta grand-mère pendant sa période de souffrance.
Beaucoup de personnes décèdent la nuit, dans la tranquilité, l'apaisement... elle a peut-être voulu t'épargner également la dure réalité de sa mort.
As-tu pensé à cette possibilité ?
Courage
Clair de lune