Bonjour Eliel,
Tu souhaites un avis extérieur, je vais te donner le mien.
- Citation :
- J'aimerais avoir un avis extérieur à mes amis et de ma moitié. Je suis perdue et je ne sais plus quoi faire, ni penser.
Pour moi tu n'es pas perdue du tout, car tout ce que tu dis est vrai et sincère, donc lorsque tu dis que tu ne sais quoi penser, je suis d'avis de te répondre de continuer à penser comme tu le fais déjà.
Que ta grand mère était violente et ne t'a pas élevé dans l'amour et l'affection mais dans la sanction physique et psychologique, ce qui n'est pas un bien pour toi, et tu as bien su le comprendre.
Que ta maman ne t'a pas apporté tout le soutien que tu attendais d'elle, et tu as bien su le voir et le regretter.
Que ton papa était dans la dépendance aux produits toxiques.
Que ton frère te juge encore aujourd'hui.
En revanche concernant ce que tu dois faire, là oui tu es sans doute un peu perdue.
Dans un premier temps je pense que tu as eu une réaction saine, de partir, de devenir autonome, indépendante, libre.
Ta maman n'a pas encore bien saisi le sens de ta démarche et souhaite sans doute te faire culpabiliser, mais tu n'avais pas le choix.
Dans un second temps je dirai qu'il faut continuer à t'affirmer, à exprimer ta vision des choses qui seule compte aujourd'hui car elle doit être montrée sinon entendue.
Ainsi tu peux dire à ta mère lorsqu'elle appelle:
"_ Je n'avais pas le droit de parler quand j'étais enfant et que tu m'as laissée à ta propre mère me condamnant à une éducation stricte et sans compréhension des besoins affectifs de tout être humain, alors maintenant je m'exprime que tu l'acceptes ou non.
_ Je ne te donne pas de nouvelles et ne parle pas de ma vie, car je crains que tu ne continues à vouloir tout régenter à ta façon, à porter un jugement sur moi, comme lorsque j'étais enfant et que tu ne cessais de me comparer à mon frère concernant mes résultats scolaires. Je veux exister par moi-même, c'est mon droit, cela devrait aussi être ton plus cher désir de voir ta fille s'épanouir. J'aurais voulu du soutien et de l'affection, du réconfort et de la protection, de la reconnaissance et de la motivation. Tout cela m'a manquée terriblement lorsque j'étais enfant, alors de quel droit veux tu m'obliger à me considérer comme redevable vis à vis de toi, tu n'as su appliquer que les conditionnements de la société, tu n'as pas su écouter ton coeur vis à vis de moi, ta fille. Alors mon coeur s'est tû, il a attendu son heure, et mon esprit refuse de me soumettre davantage.
_ Dis moi que tu vas enfin cesser de me montrer le droit le chemin que tu vas enfin être à l'écoute sans jugement négatif, et là oui je communiquerais peut être. Je cesserai de craindre ton regard désapprobateur, ton discours inquiétant et oserai espèrer trouver en toi la maman de mes rêves.
- Citation :
- Aujourd'hui je me pose cette question puis-je pardonner ce que j'ai vécu?
Ma réponse est OUI sans hésitation.
Pourquoi ? simplement parce qu'il ne faut pas oublier un principe qui nous mène tous.
Nous faisons de notre mieux avec autrui, en fonction de notre conscience, de nos connaissances et de nos compétences du moment.
Autrefois les parents étaient très sévères, car ils avaient appris qu'il fallait tenir leur enfant dans le respect des règles, des conventions, de l'adulte, etc... Que seule cette méthode d'éducation était la bonne et pourrait aider l'enfant à s'assimiler dans la société.
La vie était dure, leur souci premier étant d'assurer la subsistence, il restait peu de place à l'épanchement vis à vis d'un tiers fut-ce leur propre chair.
Enfin peut être aussi que ta maman était fière de son fils, et ne voyait dans sa fille qu'une future reproduction d'elle même, et d'un être moins digne.
Toutes ses représentations mentales, son éducation, ses craintes, ses convictions, sa connaissance de la vie, de la société, ont fait d'elle un être imparfait, peut être insuffisamment à l'écoute de tes besoins et de ta sensibilité, mais elle a surement fait de son mieux et croit encore le faire.
C'est pourquoi après avoir osé faire jaillir ta colère, tu pourras quand même pardonner aux autres d'être ce qu'ils sont. Certains peuvent évoluer, d'autres non, ce n'est pas toujours de leur faute.
Finalement tu ne te sentiras vraiment toi-même que lorsque tu l'auras libérée de ses devoirs (de ce que tu crois être sa dette envers toi, la conduite qu'elle aurait dû avoir vis à vis de toi), et donc lorsque tu lui auras pardonné, à elle, à ta grand-mère et les autres.