Bonjour,
J'ai 26 ans, un enfant en bas age. J'ai quitté son père lorsqu'elle avait un 6 ou 7 mois. Depuis plus de nouvelles. J'ai refait ma vie depuis un an avec un homme extraordinaire qui l'aime comme sa propre fille. Ma vie pourrait être parfaite. J'ai une fille adorable, un homme qui nous aime, à l'écoute... Pourtant je n'arrive pas à être heureuse. J'ai fait une tentative de suicide il y a 5 ans suite à une première séparation d'avec le père de ma fille puis une deuxième il y a un an suite à une dispute avec ma mère. Je culpabilise encore de cet acte égoïste et lâche.
Pendant mon enfance, mon père n'a jamais vraiment prêté attention à moi si ce n'est pour me dévaloriser. Mes parents étaient divorcés et un week end sur deux c'était un cauchemar pour moi. J'étais trop grosse, mal habillée, mal élevée, pas assez douée à l'école. Je rentrais tous les dimanche soir à bout. C'est ce moment que j'ai développé des troubles du comportement alimentaire. Je suis devenue boulimique. A 17 ans j'ai donc emménagé avec le père de ma fille qui avait 17 de plus que moi. Pendant cette période, je n'ai plus vu mon père.Je ne l ai revu que lors de ma grossesse car il avait décidé de reprendre contact avec ma demi sœur de 10 ans.Il l'avait abandonné à l'age de deux ans. Le juge avait décidé qu'il ne pourrait la voir qu'en ma présence un week-end par mois. Ma sœur n'a voulu le voir que les week-end ou j'étais présente et quand il a du la voir seul, elle n'a plus voulu le voir. Quand je suis revenu dans ma ville natale après ma séparation, je revu mon père de temps en temps mais la peine était toujours aussi vive. Il n'avait pas changé... Lors de ma première tentative de suicide, je suis partie m'installer chez mes grands parents, lorsqu'il m'a vu il n'a rien trouvé de mieux à me dire que: "Quand on va mal, on se bouge le cul". Il y a un an pour mon deuxième pétage de plomb, il a clairement dit à ma mère qu'il ne voulait rien savoir. Mon copain, que je venais de rencontrer a été extraordinaire. Depuis, j'ai une vie d'apparence parfaite sauf que je n'arrive pas à être heureuse. J'ai des changements d'humeur incontrôlable qui me font dire n'importe quoi mon conjoint. Pour la première fois cette semaine nous avons parlé de mes problèmes de boulimie, c'était la première fois que j'en parlais à quelqu'un autre que ma mère.
Je ne sais plus comment aller mieux, j'ai eu des traitements au prozac à plusieurs reprises que je n'ai jamais vraiment terminé mais je ne pense pas que ça soit la solution. J'ai essayé d'aller des psy mais je n'arrive pas à parler, c'est comme si j'avais honte de ce que je suis. Pour être honnête je ne m'aime pas. Je suis consciente que je plais aux hommes mais je me déteste. Je me sens moche et sale et ça ne s'arrange pas avec l'age...
Aidez moi svp

Bonjour Cameleon, tu es réellement en détresse. Ne la laisse pas t'emmener, trouves un psy, le ou la bonne qui t'aidera à t'en sortir, le prozac ne sert à rien si tu ne guéris pas les blessures plus profondes. Tu as un enfant et pour ce petit être qui a besoin de toi tu dois trouver ou te faire aider pour trouver des solutions et sortir de ton mal être. Ton Ami semble être au courant, demandes lui de t'aider pour trouver un bon psy si tu n'as pas la force de le faire toi même. Ne te laisses pas aller à la dérive. Je sais tout ceci est plus facile à dire qu'à faire, mais essaies. Moi-même suis en dépression et je comprends bien ta souffrance. En revanche je suis dans un pays étranger et je n'ai pas trop de solution mise à part ce forum, mais en France j'avais déjà consulté. Le (plutôt la) première psy ne me convenait pas j'en ai changé, la seconde était mieux, et j'avançais.

Je ne veux te sembler ni trop directe ni autoritaire, je veux simplement essayer de te pousser. La vie est parfois bien "moche" mais parfois bien "belle" aussi. C'est le fait que tu es tenté de te suicider qui me fait peur, car moi aussi j'y ai pensé mais je n'ai jamais eu le courage d'aller au bout. Fais un travail sur toi et sors toi de cette dépression qui te ronge.

Sincèrement,

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre. Ca fait du bien de se sentir comprise. En effet j'ai déjà tenté de me suicider mais c'est une chose que je ne referais jamais. A vrai dire ce qui m'inquiète c'est que ma seule raison de vivre c'est ma fille. Je me bats pour elle, je me soigne pour elle, je vis pour elle. Je suis une fille très sociable malgré tout, j'ai beaucoup d'amis. Je suis très douée pour cacher ce que je ressens. C'est la raison pour laquelle mon entourage est très surpris quand je suis au fond du gouffre. Lors de ma dernière TS, j'avais passé une superbe journée avec mon copain. Il a suffit d'une heure ou deux chez ma mère pour que tout s'effondre.C'est pour ça que j'ai pris mes distances vis a vis de mes parents, je ne vois ma mère qu'avec d'autres personnes et j'ai coupé les liens avec mon père.

Il faut bien s'entraider un peu dans ce monde de brutes!!!Lol

Tu dis avoir fait une TS après une dispute avec ta Maman, quelles sont vos relations? Tu parles de ton père mais très peu de ta mère dans ton premier message. Tu lui en veux pour quelque chose? Quel est l'âge de ta fille maintenant, la mienne à 3 ans.

Dans l'attente de te lire si je peux t'apporter un peu de soutien.

Sincèrement,

Papillon.

Bonjour Cameleon

Après t’avoir lu, je viens vers toi car dans tes écrits, je me retrouve des années passées par rapport à la relation paternelle que j’ai pu vivre….

Je n’ai pas eu de problèmes avant l’âge de 40 ans lors de mon divorce, mais ensuite, après la mort de mon père, j’ai vécu comme une âme errante… La mort de mon père m’a fait souffrir énormément car nous avions recollé les morceaux juste avant son "départ" grâce à quelques séances chez un psy qui a su m’orienter vers la compréhension des agissements de mon père durant mon enfance et mon adolescence….
Ce manque, plus les soucis liés au divorce et également à la manipulation de mon ami de l’époque m’a fait tomber dans les entrailles de l’enfer...tentative de TS également alors que j'avais une fille de 5 ans... j'ai eu honte également mais si nous agissons de la sorte ce n'est pas de lâcheté mais tout simplement que nous sommes envahie par le doute, l'angoisse, la peur, plus de confiance et d'estime de soi.

Je me suis donc pris en main, oui Cameleon, il faut te prendre en main et envisageait une autre thérapie avec un psychologue avec lequel tu pourras te sentir à l’aise et parler surtout de ton enfance, de ce blocage que tu as vis-à-vis de ton père mais aussi de ta mère.
Tu t’apercevras alors que le voile tombera au fur et à mesure que tu cerneras les points sensibles que tu ne sais pas évoquer quant à tes relations avec ton père.

Je pense que ton passé doit être assez lourd car tu expliques que ta demi-sœur ne pouvait voir son père qu’en ta présence…. Si tu désires écrire des choses qui te font tant souffrir mais que tu ne peux décrire chez un psy à cause de sa présence réelle, ici le virtuel te permet de te confier sans ombrage.

Pourquoi te détestestu ainsi ? et quelles sont les raisons pour que tu te sentes « sale » et moche ?

En mettant plus de mots sur cette haine qui apparemment te ronge, je pense que tu pourras déjà avancer un peu…..

Amicalement et au plaisir de te lire….

Clair de lune

Papillon 0453:

Bonsoir papillon,ma fille a 3 ans également. C'est étrange je ne pensais pas trouver des gens ayant des points en commun avec moi sur ce forum. On se croit toujours seule a avoir des problèmes!
Tu as raison je parle très rarement de ma mère, je ne sais pas vraiment pourquoi. A vrai dire ma mère est spéciale. Elle s'engueule régulièrement avec ma famille et a très peu d'amis . Je crois même qu'elle n'en a pas. Elle est très casanière. Elle a deux facette.Elle peut être très douce, elle est très généreuse, ouverte et je sais qu'elle m'aime. Elle a toujours été là pour moi. Paradoxalement, elle peut sans raison apparente, être blessante, agressive. Elle m'a répété à plusieurs reprises des choses méchantes que mon père avait dit à mon sujet. J'ai pourtant l'impression qu'elle ne le fait pas volontairement même si je doute parfois...Elle arrive facilement à pousser les gens à bout.Ma grand mère et ma tante en font aussi souvent les frais. Je vois bien que mon copain ne l'apprécie pas même si il ne dit rien. Il se tait car il sait que je ne supporte pas qu'on critique ma famille. Entre ma mère et moi j'ai le sentiments que quelque chose s'est brisé. J'avais pourtant une adoration pour elle lorsque j'étais enfant. Maintenant je ne peux pratiquement plus la prendre dans mes bras. Je lui en ai voulu qu'elle continue à m'envoyer chez mon père quand j'étais enfant alors qu'elle voyait que j'étais mal. Pour moi c'est comme si elle avait collaboré. Et je le pense encore plus depuis que j'ai une fille. En fait, j'aime et je protège tellement ma fille que j'ai du mal à m'imaginer laisser quelqu'un l'abimer. J'observe ses comportements pour que rien ne m'échappe car l'idée que je puisse louper une de ses souffrances si petite soit elle me terrifie. Mon copain me dit souvent que j'en fait trop et il est persuadé que je fais un transfert... Et évidement vu l'amour inconditionnel que je porte à ma fille je me dis que ma mère ne devait pas m'aimer assez vu qu'elle a laisser le mal s'installer.
Maintenant notre relation ne tient que grasse a mon petit bout. Après ma séparation je suis allée l'installer chez elle pendant plus d'un an et comme je travaillais beaucoup la petite s'est beaucoup attachée à ma mère. Je ne veux donc pas priver ma fille alors ma mère la prend tous les week end. Elle m'a aussi beaucoup aidé financièrement pour la nounou etc..Et elle me le rabâche sans cesse. Je me sens redevable en fait...
Voilà papillon je t'ai dit à peu près tout ce qui me passait par la tête concernant ma mère...
Et merci encore pour toute ton attention


Claire de lune:

Moi qui avait peur de ne tomber que sur des adolescentes je suis ravie de trouver des femmes adultes. Je culpabilisais en me disant qu'il était temps que je pense et que j'agisse comme une adulte.
Je ne sais pas vraiment pourquoi je me déteste autant. Comme je le disais dans mon article précèdent, je suis consciente d'être une jolie jeune femme dans l'absolu mais quand je me regarde ou quand je me retrouve seule avec moi-même je ne m'aime pas. Aussi bien physiquement que mentalement. Je me sens sale et moche d'avoir parfois des pensées jalouses envers des amies épanouies, d'avoir eu pendant quelques mois avant de rencontrer mon copain des coucheries d'un soir en espérant trouver l'âme sœur à chaque fois comme une pauvre idiote. Il faut dire que j'étais tellement naïve, je n'avais connu qu'un homme avec qui je vivais dans une bulle, je ne pensais même pas que des goujats comme ça existaient... Je me sens mal d'avoir choisi pour ma fille un père qui l'a abandonné, d'avoir ces crises de boulimie... Bref je n'arrive rien a trouver de bon en moi.
En ce qui concerne le fait que mon père n'avaient le droit de voir ma sœur qu'en ma présence, c'est simplement que sa maman à elle en avait la demande. Elle a vécu 10 ans avec mon père et m'a vu souffrir toute mon enfance. C'était d'ailleurs plus elle qui s'occupait de moi.Lors de ce procès mon père a perdu puis il a gagné en appel. Pour me rapprocher de lui à l'époque, j'ai témoigné en sa faveur. Qu'est ce que je m'en veux maintenant. J'ai été tellement bête. Enceinte, je prenais le train tous les mois pour lui pour être traitée comme un chien. Au final, il n'est même pas venu me voir à l'accouchement et lorsqu'il m'a revu il m'a demandé si il m'en restait un autre dans le ventre. Ça aurait pu être très drôle mais venant de lui c'était juste déplacé. Ça m'a rappelé une fois quand j'étais enfant, suite à une fugue. On ne s'était pas vu depuis un an et la première chose qu'il m'a dit c'est: "Je vois que t'es toujours habillée comme une clocharde". A chacune de ses moqueries, de ses bassesses, j'étais paralysée. Je ne pouvais pas répondre.Cette fois là, encore une fois je m'étais encore laissée avoir par son adorable coup de de téléphone pour encore une fois me prendre une gifle.. Lors de nos week end avec ma sœur, j'étais en admiration devant elle. Ce petit bout de 10 ans n'était pas du tout impressionnée, elle se fichait éperdument de ce que pensait mon père et lui répondait sans aucune émotion. Elle ne se souvenait pas de lui et n'avait pas eu le temps d'être endommagé. J'étais tellement contente de voir face à moi une petite fille épanouie et sure d'elle.J'ai toujours adoré ma petite sœur. L'amour que j'ai pour ma fille me fait un peu penser à celui que j'ai eu pour elle. Un amour pur.
C'est drôle, mon mal être s'est accentué après ma séparation un peu comme toi après ton divorce. Comme si pendant mes 7 ans de vis commune j'avais tout enfoui. Je ne comprends pas pourquoi tout est ressorti.
Olala je me rends compte que je me suis emballée un peu là en écrivant....

En tout cas merci à toutes les deux, ça me fait tellement de bien de mettre des mots sur tout ça.
Sincèrement merci

Bonjour Caméléon,

voilà je ne suis pas Psy, et je pense que tu devrais vraiment en trouver un qui saura te faire avancer plus que moi.

Aux vues des agissements de tes 2 parents:

Ton père ne vous aurait-il pas injustement rendues responsables ta soeur et toi des séparations entre lui et vos Mamans respectives?
Dans ce sens ou ils semblent s'être séparés peu de temps après vos naissances.
Et nous savons tous qu'une naissance chamboule un couple, et réveille beaucoup de choses enfouies pour la Maman, qui souvent change de comportement.

Ta Maman quant à elle semble elle aussi bien malheureuse et mal dans sa peau. Sais-tu si ton père avait le même comportement avec elle? Si il aimait à la dévaloriser sans cesse?

Dans tous les cas tu ne dois te sentir responsable ni de leur méchanceté ni de leur sautes d'humeur.

Et ton père, as-tu réussi à lui dire l'enfer qu'il t'a fait et qu'il te fait vivre. Excuses moi je vais être dure, mais un homme comme cela, me donne envie d'une seule chose, "lui rentrer dedans", que ce soit en parole ou en acte et je ne sais pas quel est ton caractère, mais avec le mien je lui aurais dis ma façon de penser. Parce que agir de cette façon avec des adultes, ce n'est pas bien mais ils peuvent se défendre, faire des choix, choisir de partir. Mais avec des enfants c'est intolérable, et vraiment lâche, trop facile!!! C'est purement et simplement de la maltraitance psychologique.

C'est en partie la raison pour laquelle il faut se faire aider j'irai même jusqu'à dire soigner. Je le répète je suis dans un cas similaire au tien, c'est pour cela que je me permets d'employer ces mots qui peuvent paraître un peu fort. J'espère qu'ils ne sont pas inappropriés.

Dans l'attente de tes réponses,

Sincèrement, papillon

Ps : au sujet de ton mal être qui s'est accentué, je pense que cela vient plus de la naissance de ta Fille, en tout cas me concernant à ce moment là moi j'ai pété les plombs (j'ai quasiment passé 3 jours à pleurer à la maternité, et rien à voir avec l'accouchement ou autre, tout s'est très bien passé) et l'on dit souvent que le fait de devenir Maman réveille beaucoup de choses en nous bonnes et mauvaises.

C'est un changement radical même si nous avons 9 mois pour nous y préparer, si ce temps n'était pas nécessaire, je pense que la nature aurait fait différemment les choses.

Voilà la précision que je souhaitais apporter.

Non en effet je n'ai jamais pu dire à mon père ce que je ressentais. C'est encore inimaginable pour moi.
Ma mère pense aussi qu'il m'a un peu fait payer leur séparation...Pfff le pire c'est qu'il me fait de la peine...