Et un jour je me suis fait violer
Comment le dire sans se briser
Comment le dire sans s’étouffer ?
Je suis comme une poupée de verre
Jetée si fort contre cette terre
Dans l’espoir fou de la faire taire
On met de la vie dans son verre
Son goût bien trop alcoolisé
Me fait tristement tituber
Je me vois perdre toute emprise
Je vois mon âme devenir grise
C’est mon essence que l’on méprise
Et c’est la vie que l’on m’a prise…
On s’en est vite débarrassé
On l’a vite laissé trainer
Avec les déchets journaliers
Où on laisse le temps oublier
Comment décrire ce qui me ronge
Sans raconter un sciant mensonge ?
Un jour je me suis fait violer,
Je ne peux pas vous l’expliquer
Je ne crois pas en d’autres mots
Le vide se dit par le silence
Pourtant au profond de mes maux
Murmure encore la déchéance
Un jour je me suis fait violer
Je ne peux que le répéter
Ces mots me transpercent comme une lame
Et je pense qu’il faudrait voler
Toute la poésie dans une larme
Pour arriver à l’expliquer
En extirper juste le plus triste
Laisser ses lettres s’emmêler
Ne pas vouloir en faire une liste
Juste la laisser s’exprimer
Observe cette larme en silence
Et comprend donc cette violence
Cette tristesse comme une lance
Qui semble alors la dernière arme
A ce qu’il reste de mon âme