SOLITUDE ET ENNUIHier soir j'ai été au salon funéraire, c'était une soirée de veillée pour mon oncle décédé, le frère de mon père. Je me rend compte à quel point il n'est plus triste maintenant d'aller au salon funéraire; ainsi, j'ai rencontré des cousins, cousines que je n'avais pas vue depuis bien longtemps et quel plaisir de les voir!... Mes parents sont ainsi le dernier couple doyen de la famille de mon père que j'aimais beaucoup quand j'étais jeune mais que j'ai perdue de vue à la mort de mes grands parents. Comme nous n'avions pas d'auto à l'époque, j'ai pratiquement perdu ainsi une famille qui m'apportait du bonheur. Heureuse de les revoir certe, mais cela me rappelle à la nostalgie de ce que j'ai perdu alors.
Bien sûr, mes parents ont fait du mieux qu'ils pouvaient je suppose, avec ce qu'ils avaient et ce qu'ils étaient. Mais, avec le passé trouble que j'ai vécu, il m'a aussi été retiré une part de l'essentiel dont un enfant a besoin pour construire sa vie sur des bases solides, la famille. D'autant plus que quand nous visitions la famille, j'étais très heureuse de partager avec mes cousins, cousines.
Du côté de ma famille, rien. Quand on se voit, c'est à peine s'il y a quelques bisous sur la joue et, du coin des lèvres. Avec mes enfants, c'est la même chose; ils sont devenus ce qu'il reprochaient à ma famille. comment leur en vouloir! C'est l'exemple qu'ils ont reçus...
La soirée d'hier m'a ramenée à ma solitude et, même si je n'en souffre plus comme avant, je m'aperçois qu'il y a encore un vide en moi à combler et que c'est ce manque essentiel qui m'empêche d'avancer et d'aller plus loin. De ce manque origine mon manque de confiance en moi...
La solitude, souvent vue comme suspecte aux yeux des autres, on se surprend souvent à me voir seule, occupée à faire mes choses et à tout faire par moi-même. La solitude est souvent vue comme une maladie mentale presque. Depuis, plusieurs années déjà, j'ai accepté cette solitude de mon quotidien et j'en ai même fait mon amie. J'aime être seule quand je lis un bon livre ou que je regarde un bon film; J'aime me retrouver seule au jardin et savourer pleinement mon petit coin de nature et méditer dans les divines sphères, cela m'apporte un tel réconfort et, me permet aussi de me retrouver dans mon Essence profonde en harmonie avec la Nature.
Ce besoin de me retrouver, est aussi un besoin de me reconnaître pour qui je suis dans un monde qui coure, à la recherche de ''je ne sais quoi''. Tout doit aller vite, vite, vite, sans ce soucier de l'être qui sommeille en chacun de nous et qui se cherche dans les méandres d'une vie déchaînée.
Je pourrais dire aussi que je m'ennuie de tout ce que je n'ai pas mais, ce serait faux car, comme je n'y pouvais rien changer, je l'ai accepté. Maintenant je me concentre sur l'essentiel, le présent et ce que je peux y faire, au moment où je suis.
''Le terme « solitude » vient directement du latin solus, c'est-à-dire un lieu désert, un lieu où l’on est seul. Dans ce concept de lieu désert, il manque parfois quelque chose; de ce manque naît le sentiment d’ennui.
L’ennui, c’est donc, la solitude plus le manque qui cause une tristesse profonde, une contrariété ou même du tourment''. L'ennui peut aussi provenir d'une lassitude provoquée par un manque d'intérêt envers une occupation où il manque quelque chose, manque de saveur, pour suscit pleinement notre intérêt. L'ennui peut aussi provenir du fait qu'on attend rien de la vie ou que tout nous est offert sur un plateau ou, encore, parce qu'on ressent un sentiment d'abandon ou comme si on s'était laissé allé au pouvoir de quelqu'un... Certains, aussi, s'ennuient de tout avoir et dilapident car ils sont persuadés d'avoir et, cela n'a presque plus d'intérêt pour eux.
Vu de cette perspective, l’ennui ce n’est pas d'être isolé mais tout simplement, n’exister pour personne. Et ça, c’est ennuyeux… Mais, ce n’est pas l’absence de présence qui fait que l’on s’ennuie. C’est plutôt l’attente d’une présence qui n’arrive pas qui rend l’absence difficile. En conséquence, l’ennui nous fait souffrir parce que notre absence n’intéresse personne tandis que la solitude nous permet de nous retrouver avec nous même, sans ce manque qui nous rend triste ou tourmenté.
Pourtant, seul, on l’est et on le sera toujours. On naît seul, on souffre seul, on jouit seul et on meurt seul. La solitude est impartageable.
La solitude a toujours passionné les plus grands auteurs. C’est Pascal qui disait « qu’il suffisait d’être seul pour désirer être avec toi » alors que le brillant San-Antonio en rajoutait en disant « qu’il suffisait d’être avec toi pour désirer être seul »... Comme quoi la littérature peut parfois rire de la solitude…
Nous avons tous connus un jour ou l'autre, ce besoin de ne pas se sentir seul-e, et de vouloir palier au manque qui nous inquiète. Ne pas être seul c’est être avec quelqu’un qui nous manquerait s’il n’était pas là. Toutefois, la solitude vertueuse c’est, l’ennui sans le manque qui nous permet de mieux nous connaître et d’apprendre à penser par nous-mêmes. D’ailleurs, se connaître soi-même est essentiel à tout apprentissage comme de notre évolution spirituelle,
Il est toujours bon d’être seul; l’important, c’est de savoir avec qui…
Voilà à quoi m'a mené cette rencontre d'hier qui m'a ramené à ma solitude et l'ennui que je ressens de la famille et de bons amis...
Mimi