Elle me l'a fait comprendre.
Voici ses propos: "faudrait que tu me dises si tu reprends en janvier, non parce que dans cette classe c'est n'importe quoi alors si tu ne reviens pas il va falloir que je change pleins de chose." "... et cette méthode de maths c'est vraiment n'importe quoi je n'ai pas pu utiliser ton fichier, alors il travaille sur des fiches parce que franchement là c'est délirant".

J'aime mon métier j'aime mes élèves, avec la plupart je m'en sors bien j'en ai un avec qui j'ai plus de mal parce qu'il enquiquine tout le temps les autres. Ma remplaçante le trouve parfait, et par contre elle s'est branché avec 2 autres de mes élèves qui ne me pose aucun soucis.
L’excès de colère est arrivé parce que j'étais fatiguée, usée, et qu'il avait encore fait mal à un de ses camarades.

Oui j'aime mon métier, juste cette année la charge est trop lourde, je n'y arrive pas, il n'y a pas de raison particulière, c'est ce qui me fait me sentir aussi mal je pense. Juste je suis trop nulle pour y arriver.

Ce que tu dis c'est tout le problème des remplacements, chaque enseignant a sa méthode. Ma femme par exemple ne travaille pas avec des livres, c'est elle qui conçoit toutes ses séquences.
Mais quand elle se fait remplacer, elle doit briefer l'instit remplaçant pour bien expliquer comment elle travaille et que les élèves ne soient pas perturber.

Oui les élèves ont souvent des attitudes différentes en fonction des enseignant.

Est-ce que ton médecin t'as prescrit des anxios ou des AD ?

Tu te sens trop nulle mais ce n'est pas grave, c'est juste un ressenti passager, ne fait pas confiance à ce genre de pensée, que les autres veulent absolument de mettre dans ta tête.

Elle est dans ma classe depuis 15 jours, depuis que je suis en arrêt, je ne sais ni d’où elle vient ni où elle va ni qui elle est. Elle ne m'a demandé aucune info concernant ma classe. Je culpabilise car je sens que ma directrice est en accord avec elle donc ça doit être moi qui dysfonctionne. ET du coup je culpabilise aussi de laisser mes élèves avec elle...

samaritain j'aurais aimé lui expliquer elle n'a pas cherché a entrer en contact avec moi, je n'ai pas pu le faire.

Oui j'ai des AD et un anxio.

Je ne crois pas qu'elle soit débutante, je ne sais pas mais elle m'a dit plusieurs fois "d'habitude..." moi je le suis enfin ce n'est que ma 3° année.

Oui Eric a raison il faut que tu profites de ton arrêt maladie pour te reposer et mieux repartir quand tu seras à nouveau rétablie.
C'est un moment qu'il faut mettre à profit pour arrêter de penser au boulot, arrêter d'analyser et de "peser" le plus et le moins.
La remplaçante fera comme elle pourra, elle est habituée puisque les instit remplaçants sont une brigade spéciale et formée pour cela.

Comme on dit quand il y a eu pression après il y a dépression et dépression au sens propre c'est baisse de pression donc processus vers le repos.

Moi-même j'ai eu du mal à lâcher la tension que j'avais accumulée au travail, j'ai mis des mois à faire baisser "le régime moteur" car je suis d'une nature tendue et speed, et pour un petit stress je mets souvent des semaines à m'en remettre.

Donc il faut lâcher prise, essayer et vivre, respirer, arrêter de penser !

J'essaye de débrancher c'est pour cela que je n'avais pas répondu au mail conclusion je me fais remonter les bretelles par ma directrice.
Le "d'habitude" n'était pas par rapport aux élèves mais d'habitude quand elle remplace elle ne voit pas des choses comme ça c'est des trucs plus classique.

Si seulement je pouvais arrêter de penser...

Là maintenant j'appréhende le retour de mon mari qui va me dire que j'abuse que je n'ai rien fais de la journée (il n'a pas complètement tort mais je ne pouvais pas), que les enfants ont passé la journée devant les écrans, que c'est le bazar à la maison... Il va être de mauvais poil, va crier pour le moindre truc. Notre fils va encore en prendre plein la tête.
Si j'avais un moment, un endroit où je ne pouvais penser à rien...

Un mail on est pas forcé d'y répondre.......il y a plein de moyens de dire qu'on ne la pas reçu ou qu'on l'a effacé par erreur ou que l'ordinateur est en panne ou que la messagerie a un bug.....ou qu'on a une telle migraine qu'on a du mal à regarder un écran et qu'on est obligé de rester dans le noir......il y a des fois où il faut mentir pour se protéger, se créer un espace de liberté.....et puis c'est pas la mort si un mail n'a pas de réponse.

Ma femme reçoit aussi des mails de son directeur, donc directement à la maison, sur son ordinateur. Il ne joue pas au chef, il diffuse de l'information et rappelle les réunions, ça va c'est gérable mais bon normalement le boulot s'arrête à la porte de l'école sinon ça n'a pas de fin.

D'ailleurs les "directeurs (trices) d'école ne sont pas les hiérarchiques des instituteurs ou professeurs des écoles, ils sont là pour gérer toutes les tâches administratives de l'école et faire le lien avec l'extérieur. Mais en aucun cas ils ne doivent exercer une autorité sur les autres enseignants. Le seul hiérarchique des enseignants c'est l'inspecteur de circonscription.
Ta directrice se la pète et il faut la remettre à sa place.

Moi actuellement je suis en congé longue durée et au début mon directeur m'a contacté une fois (je suis un de ses assistants). Il m'a demandé ce que j'avais, si ça m'arrivait souvent d'être malade, quand je pensais reprendre le travail, si j'avais un bon médecin. A la fin de la conversation téléphonique il m'a demandé de le rappeler pour le tenir au courant. Je ne l'ai pas rappelé. Il m'a laissé un message en insistant pour que je l'informe, que ma situation l'intéressait expressément etc etc...et je ne parle même pas du ton de sa voix, ironique, moqueuse, il ricanait quand je lui disais que je ne pouvais pas rester debout plus d'une heure et que j'étais épuisé.

Bref mon assistante sociale m'a dit que je n'étais pas obligé de rester en contact avec lui, que mon état relevait du secret médical et que sous prétexte qu'il s'intéressait à ma "santé" je ne devais pas tout lui dire.
Ma psychiatre m'a carrément demander de couper avec mon directeur et de ne pas donner d'information sur mon état de santé. Si mon directeur en avait besoin, il n'avait qu'à passer par le médecin de prévention.
Car en théorie toutes précisions sur l'état de santé est COUVERT PAR LE SECRET MÉDICAL.

Bref Eva, tu n'a aucune obligation vis à vis de ton travail, une fois que tu es placée en maladie. Tu es protégée par ce statut.

Je passe en mode ma souffrance n'a de l'importance que pour moi. Ma vie est un grand néant. Donc je ravale tout ça et je pense aux autres...
Je ne demanderais pas le divorce, il vaut mieux que seule moi je souffre plutôt que de faire souffrir toute une famille. Je vais continuer à aller travailler puisque mes élèves sont malheureux quand je ne suis pas là et qu'en plus les parents pourraient trouver ça scandaleux qu'une instit s'arrête sans arrêt.
Donc je mets ma vie hors jeu et j'avance.

Bonjour Esprac,

Je comprends ton ressenti mais je ne pense pas que tu mettes ta vie hors jeu. C'est l'impression que tu as. Tu arrives quand même à faire des choses et à satisfaire tes élèves.
Quant à ton couple, il y a beaucoup de gens dans le même cas, on hésite à divorcer, on pense aux membres de la famille, on ne veut pas faire souffrir etc..
La vie est une question de compromis. Si tu assumes de souffrir mais que tu préfères ne pas bouleverser ta vie, je trouve que c'est courageux, c'est ton choix et puis voilà.
Tu sais moi je suis en dépression depuis 3 ans pour des raisons de boulot (élément déclencheur) mais plus profondément pour des raisons liées à mon enfance et aussi à mon couple (30 ans de vie commune). Mais bon je me suis fait une raison, j'ai fait un compromis avec mon environnement et je me dis qu'il y a pire ailleurs.
Le bonheur, comme ça, paf, ça n'existe pas. Le bonheur c'est peut-être de ne pas trop le chercher, de pratiquer un détachement, de prendre de la distance et de laisser le temps au temps. C'est une forme de "décantation". La vie est comme un étang, si tu agites tout le temps l'eau tu ne vois rien, laisse les choses reposer et tu verras mieux.
Mais je te comprends ce n'est pas facile vivre des choses difficiles.