Bonjour, mon traumatisme a un lien avec ce post que je viens d'écrire http://www.votre-psychologie.com/t9709-le-sexe-et-moi mais j'entre davantage dans les détails car dans cette rubrique, c'est + approprié.
A 11 ans donc, j'avais l'habitude de me promener dans le petit chemin derrière chez mes parents, ou de jouer avec les enfants du voisinage. Malheureusement, un jour, je l'ai payé !
Monsieur G, le voisin de derrière, voulait soi-disant me montrer des petits lapins qui venaient de naître. Incosciente du drame qui se préparait et le connaissant, je l'ai donc suivi confiante. Mais le recoin de la grange était sombre, même si effectivement il y avait des bébés lapins qui grouillaient dans un petit enclos, on les voyait donc à peine. Mais voilà que le père G commence a soulever ma jupe (que j'avais le tort de porter ce jour-là), à glisser sa main dans ma culotte et à me frotter le sexe à la manière de la masturbation. D'abord stupéfaite, je me fige, mais il va de + en + vite et fort et je commence à réaliser que ce n'est pas normal, bien que je n'aie jamais été préparée par mes parents à être confrontée à ça. Jamais ils ne m'avaient dit quelque chose comme "Si un jour un monsieur te touche bizarrement en bas, sauve-toi et crie".
Mais j'ai le réflexe de le faire, je me réajuste et me barre. Le bonhomme n'a pas crié, ni menacé, ni cherché à me retenir. En me retournant, il avait baissé son froc et son sexe était en éréction, pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre ce qui se serait passé ensuite ! J'ai frôlé la catastrophe mais le "début" m'a suffi !
Par la suite, je n'ai rien dit à mes parents, j'ai continué à avoir de bonnes notes à l'école comme si de rien n'était, mais sans que cela ne se remarque vraiment, j'ai quand même changé certaines choses : je ne portais plus que des jeans du jour au lendemain, ne me suis plus jamais promenée dans le chemin derrière (du moins seule) et évitais de rester seule avec un homme connu ou inconnu, même 5 minutes (sauf mon père ou mon grand-père bien sûr).
Un jour, quelques mois après, j'en parle à l'une de mes 2 meilleures amies de l'époque, qui était venue à la maison (elle était intelligente et la 1ère de la classe) et je lui fais jurer de garder le secret. Mais au contraire, elle m'incite à en parler car c'est très grave. Avant que j'aie eu le temps de dire ouf, elle se précipite vers ma mère "Madame, Caro a des choses graves à vous dire !". Coincée, j'avoue ce que le père G m'a fait, dans la crainte d'être culpabilisée d'avoir suivi le bonhomme, de l'avoir cherché ou autre, d'être incomprise et méprisée : il n'en a rien été ! Mes parents m'ont crue et m'ont réconfortée, heureusement.
Il n'y a pas eu de suite ni de poursuites judiciaires, et il y avait seulement des attouchements, pas de viol, ce qui d'après mes parents était insuffisant pour prouver ce qu'il m'avait fait. Et puis s'il me l'a fait, il l'a aussi fait à d'autres, peut-être à ses propres enfants et petits-enfants, mais tout le monde avait gardé la bouche close... Sa femme l'ignorait, ou se doutait voire savait et elle fermait les yeux...
Lorsque nous devions aller chez les G, par politesse je venais, pour ne rien laisser voir, mais je n'y allais jamais seule, je me forçais à rester assise à côté de ma mère (alors que chez d'autres gens, je restais au début et lorsque la conversation devenait ennuyeuse ou que je ne devais pas savoir certaines choses, de peur que je les répète, j'allais me promener dans le jardin et voir les éventuels animaux), je ne voulais pas me retrouver seule avec lui et qu'il me refasse ce qu'il a fait, voire pire ! S'il repassait à la maison, je lui disais un vague bonjour poli en évitant de le regarder... Il faisait aussi le jardinage chez nous. Mes parents faisaient en sorte qu'il s'en occupe les jours où j'avais cours, mais il arrivait rarement qu'il le fasse lorsque j'étais en vacances quand ça ne pouvait vraiment pas être autrement. Je me levais en robe de chambre bien fermée, essayant de ne pas être trop visible d'une fenêtre, demandant à Maman de ne pas bouger de la maison tant qu'il est dans le jardin, et lorsque je faisais ma toilette, je tirais le rideau (pas de vitre "brouillée". Fenêtre haute mais quand même à hauteur d'homme)...
Personne n'a jamais su dans notre village, à part mes parents et la copine à qui j'en avais parlé... On a toujurs fait comme si de rien n'était avec les G !... Et personne n'aurait imaginé ça de ce vieux bonhomme, alors que mes parents, eux, se méfiaient d'un autre voisin, Monsieur R, dont ils m'interdisaient sans me dire pourquoi de fréquenter ses enfants ! A juste titre (voire le post dont le lien est cité + haut)
Le père G est décédé en 2010 à 84 ans. J'avais pensé l'avouer à son épouse. Je n'ai jamais osé le faire, de peur de sa réaction, où cette génération et la mentalité campagnarde fait qu'on ne parle pas de "ces choses-là"...
Une chose est sûre, c'est que ça a gâché à tout jamais ma sexualité !...

Je pense même que je n'aurai jamais d'enfants...

Ni sexe ni enfant. Je ne veux pas non plus que mon enfant paie pour tous mes traumatismes. Même mon mari paie les pots cassés (lui ou un autre, ç'aurait été pareil) vu que je refuse le sexe... D'où doutes de notre entourage sur le fait de ne pas avoir d'enfants après 4 ans de mariage et ma prétendue stérilité...

Oui mais comme mes parents ne m'ont jamais vraiment préparée à la sexualité en me "protégeant", le sexe, je l'ai découvert de cette façon malheureuse. J'en parle aussi + clairement dans le post "Le sexe et moi" (rubrique sexe)

Bonjour Aragatz, je viens de lire ton post et ce que je retiens surtout c'est une immense culpabilité.. mais tu as surtout été victime de ce bourreau.. tu n'étais qu'une enfant, et avoir une jupe, être une fille/femme n'est pas une provocation, c'est naturel et personne ne mérite d'être abusée .. Autrefois, on taisait ce genre de chose, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. J'ai subi aussi des viols à plusieurs reprises pendant mon enfance.. je n'ai évidemment pas pu en parler à l'époque mais je l'ai fait plus tard. Il y avait prescription car les faits dataient trop. Mais j'ai été écouté, cru ! et surprise, je n'étais pas la seule a qui c'était arrivé avec cette même personne.
C'est sur qu'on t'a volé ton enfance, et que ça laisse des traces.. j'ai fait des thérapies avec de bons thérapeutes.. encore aujourd'hui cette cicatrice n'est pas totalement refermée.. mais j'ai avancé, "purifié" certaine choses en moi.. on se sent sale quand on a vécu ça.. mais aujourd'hui la personne que tu es devenue peut jeter un regard diffèrent sur cette petite fille qui a été abusée. Tu es une femme, et cette période est fini.. mais pour que tu puisses avancer, il faut nettoyer en parlant de ça avec un pro, avec des amis (des vrais).. ta vie n'est pas fichu, et tu as le droit d'avoir une vie saine, normale, une vie que tu choisis aujourd'hui. Ceci fait parti du passé, et de belles choses t'attendent sur ton chemin de vie si tu peux refaire confiance à la vie... oui parce que c'est ça que tu as besoin de retrouver, une confiance.. je pense qu'il faut défaire les noeuds en toi.. fais toi aider, car comme tout être sur cette planète, tu as le droit de vivre, d'aimer et d'être aimé. Il y a assez d'amour dans l'univers pour que tu es ta place ici et maintenant.. rien n'est scellé, tout se transforme, tout change tout le temps.. ta vie commence aujourd'hui. Bisous et prends soin de toi

ton message ma touché , j'ai vécu la même chose dans d'autres circonstances, toutefois j'étais beaucoup plus jeune que toi et c'etait un membre de ma famille, a l'heure d'aujourd'hui il y a prescription, mais cela m'a toujours hanté , j'aimerais en parler avec toi par mp .