Bonsoir, je suis une femme, j'ai bientôt 38 ans et je suis aide-soignante. Avant toute chose, je remercie les personnes qui ont eu la bonté de créer ce site pour réconforter les âmes en mal de vivre. J'ai déjà posté sans le chapitre "Confiance et estime de soi" et "Conseils" mais personne ne me répond alors je bascule ici dans l'espoir de trouver une aide.Voilà, j'ai déjà rencontré 2 psychiatres dans ma vie pour me traiter mon mal de vivre dans 2 périodes difficiles à l'âge adulte et un psychologue lorsque j'étais plus jeune après absorption de médicaments uniquement pour appeler au secours. Voilà, aujourd'hui, je réalise que je n'avance pas dans mon existence, je reproduis les mêmes erreurs, je suis lasse de faire des efforts stériles qui m'épuisent, et fatiguée d'avoir peur de réussir et de tout gâcher. Je n'arrive pas à être responsable de ma propre vie que je n'assume pas et je ne sais rien garder dans ma vie: ni travail, ni amis, ni amoureux, ni liens familiaux concrets. Je vis toujours dans le passé de la petite fille frappée et humiliée qui était toujours seule et je n'ai aucune estime de moi-même. Je n'ai pas de petit copain, le premier était toxicomane repenti et après plusieurs petites amourettes, j'ai rencontré un homme que je n'ai pas su garder et qui me quitte au bout de quatre ans. Pour lui, la relation était terminée il y a déjà 2 ans, et c'est pour me rendre service qu'il m'a gardée auprès de lui. Ma famille n'est pas à côté de chez moi, et connaît mes difficultés: j'ai 8 frères et soeurs mais je ne parle vraiment qu'à certains d'entre eux et je leur fais plutôt peur. Ma mère n'a pas le réflexe pour me réconforter et me conseiller de sa propre initiative. Je suis donc quasiment livrée à moi-même. Au cours des 4 dernières années, j'ai été en arrêt de travail pendant 2 ans pour un ridicule accident de scooter alors que je travaillais depuis 2 ans après l'obtention de mon diplôme d'aide-soignante. Je ne parvenais pas à reprendre mon activité pour plusieurs raisons que je pourrais détailler ensuite. Puis pendant 1, 5 ans j'ai perçu le chômage et j'ai fait 2 prépas au concours infirmier: une par correspondance et une à l'école, puisque j'ai été diagnostiquée fibromyalgique et que le travail exclusivement centré sur des toilettes ne me convenait plus. Je voulais juste dire que j'ai subi une opération importante de la mâchoire entre l'obtention de mon diplôme et l'accident et qui m'a beaucoup perturbée. J'ai aussi quitté mon ex compagnon ex-toxicomane dans de mauvaises conditions.J'ai perdu mon papa alors que j'étais en arrêt de travail et mon chien âgé de 14 ans auquel j'étais très attaché il y a environ 1,5 ans. Aujourd'hui, j'ai été reçu à l'écrit de mon concours infirmier, et je dois passer l'oral le 14 mai. Je devrais être heureuse et c'est tout le contraire: d'une part je ne suis pas sûre d'avoir les financements attendus et mon copain me laisse tomber me disant que je n'ai cas faire un prêt ou demander à ma famille ou à un ex de m'aider. D'autre part, mes soeurs aide-soignante et infirmière me dissuadent de faire ces études là car elles trouvent qu'il n'y a que des contraintes. Je trouve que mon copain a fait beaucoup pour moi ces dernières années mais que je n'ai pas su tirer profit de son aide. J'ai tout gâché et je n'ai mis aucun sou de côté. J'ai un problème avec les hommes type "érotomanie" et je fuis les hommes qui m'aiment vraiment mais qui m'effrayaient jusqu'à présent, je n'arrive pas garder l'argent que je gagne non plus. Ma vie est un fiasco, je ne sais plus où habiter, quelle formation faire, où travailler et dans quel service ? Là c'est pareil, mes soeurs ne me conseillent pas l'hôpital public où il y a une très mauvaise ambiance, ce qui réduit considérablement mes choix. L'une d'elles me conseille de rester sur Marseille et d'essayer de relever le défi de vivre seule. En réalité, je n'ai jamais réussi à vivre seule dans ma vie, et je me suis toujours mise en danger lorsque je l'ai fait, je n'ai pas non plus suivi de formation universitaire alors que j'ai un BAC littéraire et que j'étais forte en histoire et géographie. J'avais besoin et encore maintenant qu'on me prenne par la main, qu'on me dise ce qui est bon pour moi, qu'on m'encourage et qu'on veille sur moi, je n'ai rien eu de tout cela et j'ai erré en espérant un jour gagner au loto, le vrai et celui de l'amour et de la vie paisible. J'ai beaucoup rêvé sans prendre les vrais risques pour réussir, je ne sais pas d'ailleurs comment on fait. J'ai perdu toute confiance en moi, toute autonomie, tout optimisme, je me dis que ma vie est fichue, avec ces douleurs physiques je me sens dépérir et je tiens grâce à la prière, un peu au sport et les quelques encouragements que j'ai autour de moi. Je sens que je ne vais pas pouvoir tenir longtemps à ce rythme là ! Quel sens donner à ma vie ? Quand je consulte facebook: toutes mes camarades de classe ont un vrai diplôme, une maison, un mari, des enfants, moi je suis restée sur le carreau alors que je suis travailleuse et plutôt sociable. J'aimerais comprendre ce qui ne tourne pas rond dans ma tête et en guérir avant qu'il ne soit vraiment trop tard.Qui pourra bien me sauver de mes tourments et connaître enfin une vie stable et sécurisante ? Je vous remercie de m'avoir lue jusqu'au bout, et j'espère qu'avec votre aide, je vais parvenir à me recréer ma vie. En résumé: j'ai besoin qu'on m'aide à prendre des décisions urgentes dans ma vie: où dois-je habiter, soit retrouver ma famille dans le nord où je n'étais pas bien plus heureuse soit rester sur Marseille où j'ai peur d'habiter seule et je ne connais pas plus de monde. Dois-je suivre ma formation infirmière alors que mes soeurs aide-soignante et infirmière me le déconseillent fortement, mais dans ce cas je ne vais pas augmenter ma qualification et j'aurai du mal à tenir un poste d'aide-soignante en raison de mes douleurs, et mon appart est trop cher il faut donc que je le restitue mais pas avant 2 mois et pour le moment je vis encore chez mon ex copain qui est plutôt pressé que je m'en aille ou en tout cas que je me décide mais moi je ne parviens plus à savoir ce qui est bon pour moi. Jusqu'à présent, toutes les décisions que j'ai prises dans ma vie je l'ai fait sans prendre l'avis de quiconque et ça m'a coûté beaucoup de fatigue et de perte de temps. Dans mon enfance et mon adolescence, j'ai toujours été livrée à moi-même et on ne me demandait jamais de rendre des comptes ni ce que je voulais faire dans ma vie plus tard et comment y parvenir. Je vous remercie de m'avoir lue jusqu'au bout.Mes amitiés.

Bonjour Orangetta

Je me retrouve dans certains passages de ton récits... Dans les angoisses, la peur d'échouer, le sentiment d'avoir besoin des autres...

Je ne suis pas psychologue, peut-être que je me trompe complètement mais...
Est-ce que tu serais du genre à avoir besoin des autres, mais paradoxalement tu veux prouver que tu peux y arriver seule, alors tu refuses qu'on t'aide tout en sachant que tu as besoin des autres... ?
Tu culpabilises de ne pas réussir seule parce qu'on t'a proposé de l'aide que tu as refusé ?
Ce ne sont que des questions, pas des accusations...
Moi je suis un peu comme ça, c'est pour ça que je demande...

J'ai eu beaucoup de mal à me dire qu'il fallait que j'accepte l'aide qu'on me propose quand j'en ai vraiment besoin même si ça me fruste. Et que j'arrive à ne pas demander d'aide là où je suis apte à faire seule, même si j'aimerais qu'on "me prenne la main"...

Parfois, j'ai encore du mal à mettre en pratique tout ça...

Je suis mal placée pour dire qu'il ne faut pas avoir peur de l'échec, j'en ai peur comme de la peste car un échec, pour moi, serait synonyme de "rêves qui s'écroulent"... Et pourtant... J'observe autour de moi les gens qui me disent avoir essuyé des échecs et qui pourtant s'en sortent, très bien même... !
Et je me dis qu'ils n'avaient pas de rêve, alors ça fait moins mal d'échouer...
Mais ils en ont des rêves, d'autres que moi, c'est tout...
Certains ont même tout donné pour atteindre des rêves d'apparence plus inaccessibles que les miens...

Donc je me résous, et je vais me confronter à un essais qui m'amènera peut-être à un échec, mais je retenterai...

Choisis le lieu d'habitation qui t'attire le plus, le plus joli, et si ce n'est pas le bon, ce n'est pas à vie, tu peux changer autant de fois que tu veux !
Fini ta formation si elle te plait. Est-ce que tu aimes ce que tu fais, ou est-ce que tu aimes ce que cette formation terminée t'apportera ? Dans tous les cas, ce n'est pas perdu ! Si tu tiens bon et termine, tu auras ça d'acquis, une belle réussite qui te permettra de se te sentir utile, en tant qu'aide soignante ! Mais si c'est vraiment trop difficile, que ça ne te plait pas et que rien dans l'aboutissement ne t'attire, alors rien ne t'empêche de changer de voie...
Mais si tu décides de changer de voie, fais attention à toi, ne quitte pas cette formation avant d'avoir trouvé un emplois, histoire de ne pas te retrouver sans rien...
La situation "sans rien" devient vite un cercle vicieux dans lequel on s'enlise malgré soi... Il faut un gros coup de pied pour en sortir...

Tu dis avoir 38 ans. As-tu une formation, en dehors de celle d'aide soignante ? Si non, cela vaut peut-être la peine d'aller au bout de celle-ci ? Combien de temps reste-t-il avant la fin ? Comment s'est passé ton examen oral ?

Il y a beaucoup de points sur lesquels discuter... Tes amours, ta famille, ton passé, tes envies, tes peurs... Lequel te pèse le plus ? As-tu l'impression que l'un de ces sujets est un peu le déclencheur de tout le reste, de toutes les autres peurs ?

J'espère que tu trouveras les réponses à tes questions et que tu te sortiras de ce cercle vicieux... Il y a une sortie, on passe souvent devant, mais on va tellement vite qu'on ne la voit pas... ça tourne, ça tourne... Même si on voit la porte, on a peur de tendre le bras pour attraper la poignée...