Bonjour,

Je viens confier mon désarroi.
Je suis une personne affreuse qui ne mériterait pas d'être sur cette terre, qui ne mesure pas la chance qu'elle a.
J'ai un enfant et je ne sais pas l'aimer comme il le faudrait : les pleurs, les cris, je ne supporte rien.
Et parfois, j'ai dérapé... j'ai giflé, laisser pleurer dans le petit lit, j'ai fermé mes yeux, bouché mes oreilles, j'ai forcé à manger, puis coucher sans manger, j'ai maltraité.
Etrangement, seule la petite enfance me renvoie ces idées folles, aujourd'hui, il a 3 ans, et toute cette agressivité a disparu.
Je vis avec le remord, je le regarde et je culpabilise de tout, je n'en peux plus, je vais craquer.
C'est la première fois que j'ose confier cela, que je l'écris à la première personne.
Depuis, je ne veux que mourir, fuir, oublier, car c'est impossible à pardonner.
Je souffre de toute la violence que me renvoie les pleurs des bébés, qui me font osciller entre désir de fuite et agressivité. Généralement j'ai fuis j'ai laissé tomber, papa s'en occupe, moi j'abdique, de peur de faire du mal.
Pourquoi me suis-je sentie si mal face à ces pleurs? Pourquoi m'ont-ils fait perdre mes moyens? Pöurquoi avais-je dans ces moments là l'impression que mon enfant le faisait exprès? Pourquoi une telle folie???????
J'aimerais suivre une thérapie mais je suis bloquée, dans ma honte, ma peur d'être jugée, qu'on me prenne mon enfant, ma vie, mon amour.
Quelle mère peut frapper son enfant? Certes, je n'ai pas le profil du maltraiteur, mais je l'ai fait et je ne le supporte plus.
J'ai déjà failli passer à l'acte et tenté de mettre fin à mes jours.
Aujourd'hui, j'alterne entre des jours calmes et des jours morbides.
Je fuis la réalite : je ne gère plus rien, ni les comptes, ni les courses, ni mon boulot (je n'arrête pas de m'absenter sans raison), je sombre doucement avant d'exploser de nouveau je le sens.
Je ne me sens plus capable de rien, sauf de tout laisser tomber.

Merci de m'avoir lue, pitié ne me jugez pas trop durement.

Bonjour Christinna
Peux-tu te présenter dans la partie "présentation" du forum, comme indiqué lors de toute inscription, voir lien dans ma signature.
Merci de ta compréhension.

Bonjour Christinna.

Pour commencer, je suis nouveau et les conseils que je donne, je les bâtis que sur ma propre expérience
et sur mon jugement des faits. En revanche, je ne jugerais pas ta personne, je ne suis pas là pour ça.

Ensuite, je ne pense pas que l'on puisse te qualifier de monstre, en général on qualifie de monstre des
personnes qui ont accomplis des actes pires que les tiens, tu n'as pas tué ton enfant d'après ce que tu dis.

En plus de cela, j'ai lu que ton agressivité avait disparue, c'est déjà une bonne chose, il y a des personnes
dont les parents continuent à être violents, or toi tu a su arrêter cela.

Il est possible que ses pleurs t'aient fait perdre tes moyens car tu ne te sentais pas prête à affronter cela,
à t'occuper de lui (ou d'elle). Ou encore, c'est peut-être la peur d'échouer, de mal t'en occuper qui te
bloquait. En revanche, je ne sais pas pourquoi tu avais l'impression qu'il le faisait exprès, même si cela
m'arrive aussi (mais je ne suis pas père).

Pour ce qui est de ta thérapie, j'ai un ami qui en suit une, il me dit qu'il n'as jamais l'impression d'être
jugé par la personne qu'il voit, celle-ci se concentre plus sur les faits, sur ce qui est dit pour trouver la
source du problème, et n'est pas là pour juger les personnes soignées. Mais le premier pas est assez
souvent difficile dans ce genre de démarche, c'est normal que tu ai cette impression.

Je pense que tu pourrait en parler à ton mari, si il te comprends il devrait savoir comment t'aider ou au
moins, t'aider à supporter tout ça.

Le désespoir qui t'affecte est forcément, curable, tout désespoir est curable, il faut juste en trouver l'outil.

Je voudrais savoir, la violence, c'était uniquement sur ton enfant ou sur d'autres personnes aussi ? (Que
ça soit de la violence physique ou psychologie, verbale...)
Et quand tu as essayé de mettre fin à tes jours, quels étaient tes sentiments ? Sur quoi exactement se
basait ton envie de mourir ? (Je suppose que ça serait un mauvais choix, pense à ton mari, et ton enfant,
car si tu meurs, tu emportera ton sentiment de culpabilité avec toi, tandis que si tu reste, tu pourra
toujours t'en débarrasser en l'aimant).

Je tenais à te redire que tu n'est pas un monstre, pour preuve, malgré tout ce que tu dis avoir fait, tu dis
avoir peur qu'on te prenne ton enfant (ce qui je pense, n'arrivera pas) et ça, c'est une marque d'amour.

Courage.

Nevermind, merci de ta réponse.
Cela me réconforte que tu me dises que je ne suis pas un monstre.
Mais c'est dur pour moi de le penser...

Quand j'ai voulu mettre fin à les jours, j'ai pris ma voiture et me suis arrêtée sur un pont trèèèès haut. Je n'ai pas eu le courage de sauter. Je suis rentrée chez moi et me suis rabattue sur un tas de médicaments susceptibles de me calmer, de m'anesthésier d'une certaine manière.
Mais je vis avec cette peur d'un geste impulsif...

J'ai tenté depuis mes 18 ans de consulter plusieurs psy, à chaque fois ce fut un échec, j'ai abandonné la thérapie, me sentant trop forcée, trop jugée, trop honteuse, j'ai freiné le travail.
Aujourd'hui, va savoir pourquoi, je voudrai recommencer mais avec un homme (?) je suis bloquée à l'idée de me confier à une femme, peut etre la peur d'etre jugée par une femme mieux que moi? je ne sais pas.

Tu sais, je pense que ma maternité a mis a nu des failles chez moi, que je n'aurais jamais soupçonné. Une sorte de message de mon inconscient.
J'ai toujours su que j'avais un problème un vrai, mais je n'ai jamais compris QUOI.

C'est pour cela aussi que je veux faire une thérapie : avoir une relation saine avec mon fils mais aussi avec moi-même.

Effectivement Christinna, le but de ce forum n'est pas de juger, au contraire, de lire, de soutenir, de comprendre, de conseiller à la mesure de nos possibilités.
Tu peux donc t'exprimer en toute quiétude, déverser toutes colères et peines qui sont certainement liées à des souvenirs d'enfance.
A quoi te renvoient ces cris, ses pleurs de bébé ?

Citation :

je voudrai recommencer mais avec un homme (?) je suis bloquée à l'idée de me confier à une femme, peut etre la peur d'etre jugée par une femme mieux que moi?

La confrontation avec une femme qui te "semblerait" supérieure te paraît impossible, as-tu été infériorisée par une "femme" de ta famille ou une image féminine extérieure ?
Apparemment, tu as déjà suivie une thérapie par le passé, puisque tu spécifies vouloir "recommencer", avez-tu commencé une thérapie avec UNE psychologue ?

Je suis une femme, as-tu peur de moi ? Il ne faut pas Christinna.
Je ne suis pas mieux que toi, je suis une femme, un être humain avec ses failles également.
Nous avons des moments où nos gestes sont incontrôlables mais contrôlés par notre inconscient, nos peurs enfantines, tous ces ressentis qui nous ont meurtris et que nous cachons au plus profond de notre être. Il faut déterrer tout ce que tu as enfoui en toi.
Tu peux encore une fois t'exprimer ici sans honte et sans jugement.

J'image, tu as dû pas mal t'enfoncer cette idée dans la tête, c'est sûrement pas facile de la
faire sortir, mais je soutient qu'elle est fausse. Il faudra faire des efforts.

Tu as bien fait de ne pas sauter, et pour t'aider à écarter cette peur, j'aimerais que tu te dise
que si tu le fait, tu ne verra pas ton fils grandir, et il te regrettera sûrement beaucoup, car en
dépit de ce que tu as pu faire, tu est sa mère, ce qui en soit n'est pas anodin. De plus, tu
semble vraiment avoir la volonté au fond de toi de te faire pardonner et de vouloir améliorer
la situation. Il reste à trouver la force nécessaire.

Que fais-tu si tu ne travaille plus ? (tu n'est pas obligée de répondre, si tu ne le souhaite pas)
En fait, j'aimerais surtout savoir si tu passe la plupart de tes journées seule.

Je vois, en tout cas un bon thérapeute est sensé ne pas juger subjectivement, c'est-à-dire qu'il
ne juge pas son patient lui-même, mais son cas. Mais si tu préfère vraiment avec un homme,
ne te prive pas, ça serait dommage de ne pas suivre de thérapie juste pour ça, car je pense
que tu l'as compris, c'est justement ça qui pourrait permettre de dégager ton problème
dont l'origine est inconnue.

Tu vois, je sens vraiment que tu a envie que les chose s'améliorent et tu es sur la bonne
voie, selon moi c'est le plus important car on ne peut forcer quelqu'un à aller bien,
seulement le convaincre que ça en vaut la peine.

Bonsoir,

Mon mari est couché, j'en profite pour lire vos messages qui me donnent l'impression d'exister.
Clair de Lune : oui, j'ai commencé bon nombre de thérapies, à chaque fois j'ai laissé tomber. Au bout d'un moment, j'ai ressenti à chaque fois un sentiment d'intrusion, ou encore une impression qu'on cherchait à me forcer à parler, donc j'ai fui.
La plus longue fut avec un homme, un psychiatre, qui avait su me faire réagir, mais j'ai du arrêter suite à un déménagement dans une autre région.
Tu vois, les pleurs de mon bébé m'ont mise dans un état de folie : une impression d'être l'objet d'une agression, et qu'en même temps mon bébé hurle comme si je l'agressais alors que ça n'était pas le cas. Alors je finis par me défendre en l'agressant et par devenir ce que je n'étais pas au départ : mauvaise.
Dans ma tête, des mots défilent, méchants envers lui, c'était presque incontrôlable, car après coup, je ne pensais pas tout ça.
Pour répondre à ta question, je n'ai aucun souvenir d'une femme qui m'ait infériorisée. Je penserais instinctivement à ma mère, avec qui j'avais une relation très fusionnelle étant enfant (allaitée jusqu'à 17 mois, ne voulant jamais la lâcher) et dont je me suis éloignée très brutalement (net refus du moindre câlin vers 3 ans jusqu'à... aujourdhui!)
Et puis surtout, une réelle peur des garçons pendant toute mon enfance jusqu'à mon adolescence : de leur parler, les approcher, je tremblais à l'idée de parler à un garçon... étrange non? Je n'ai rien d'objectif pour expliquer cela, c'est totalement fou.
J'ai radicalement changé à l'adolescence : garçon manqué devient hyper-séductrice, trop même, j'ai vraiment dérapé dans ma découverte de ma sexualité, me suis vraiment mise en danger..... (sans commentaire j'ai vraiment honte)
J'ai découvert l'amour à 20 ans, et la dépendance à l'autre, comme un doudou... J'ai quitté ce nounours pour un amour très passionnel, voire destructeur, avec qui je suis... mariée!
Nevermind : si je travaille, je conduis, je fais face, je suis une pro de l'apparence, je suis belle, maquillée, stylée, drôle, les dents blanches, intelligente (une bête de concours) et affreusement fausse. Tout ce que je travaille à être est pour contenter les autres, leur montrer que je suis bien alors que je titube. Donc oui j'ai un métier, mais je fais semblant de travailler et on me félicite pour cela.
Des fois je me dis, tu es une sorte d'autiste asperger de haut niveau plus ou moins borderline, 100% dépressive, avec un faux self et des stratégies de coping bétons, en résumé, un monstre psychologique...................
Très jeune, j'étais persuadée que j'aurais une "vie exceptionnelle", aujourd'hui je rêverais qu'elle soit banale.

Merci beaucoup à vous

Tu existe bel et bien pourtant. Je comprends l'impression qu'on peut avoir parfois, mais je pense vraiment que même à travers l'incertitude, la douleur, et toutes les choses qui nous effacent, on persiste, on existe toujours.

Par contre j'ai pas tout compris, quand tu dis

Citation :

J'ai quitté ce nounours pour un amour très passionnel, voire destructeur, avec qui je suis... mariée!

J'aimerais être sûr de comprendre, cet amour te fais du mal tellement il est fort ? Ou bien je suis dans le faux ?

Effectivement tu a des symptômes d'une personnalité borderline, après je suis pas expert donc bon je m'avancerais pas plus, mais avoir une personnalité comme ça ne veut pas dire que c'est incurable, que l'on est condamné.

Par contre je n'ai pas compris l'histoire des stratégies de coping, si tu voulais bien m'expliquer ce que tu entends par-là ?

Je vais me répéter, mais je ne pense pas que tu soit un monstre. Tu est une personne, avec ses problèmes particuliers, comme chacun a ses propres problèmes, plus ou moins graves, et vu ce que tu dis et la façon dont tu en parle, tu me donne l'impression d'une personne bien. Qui a des problèmes, mais un bon fond.

Du coup, je pense qu'une thérapie pourrait t'aider, il faudrait juste que tu parvienne à dépasser tes blocages.

Je me posais la question, (je te l'ai peut-être déjà demandé) en as-tu parlé à ton mari ? Sinon, pourquoi ?

Bonjour.
J'ai lu votre histoire qui m'a touché et je suis de tout coeur avec vous.
Sincèrement, je ne vous traiterais jamais de monstre car reconnaitre que l'on a fait une erreur c'est déjà beaucoup. Vous savez, chaque personne a ses problèmes et ses difficultés, mais comme le dit Nevermind, vous avez un bon fond et ça se voit.
Je pense que vous devriez entreprendre une thérapie avec une personne où vous serez à l'aise. Quitte à en essayer plusieurs, le tout est de trouver la personne qui vous mettra en confiance. Il faut vous libérer et parler de vos problèmes, ne pas avoir honte surtout, même si c'est plus facile à dire qu'à faire et je le comprend.

A bientôt.

Bonjour,

Je n'ai lu que votre message, excusez/moi donc si je repete qqch. Qui a déjà été dit.

J'ai 16 ans et j'ai une mère qui a été très dure envers moi, peut-être même plus dure que vous ne l'étiez avec votre enfant.

Quand j'avais je crois cinq ans, elle a lâché son boulot pour sept semaines durant lesquelles elle s'est fait soigner. Elle croyait m'avoir fait du mal et avait d'autres problèmes.

Aujourd'hui, elle va bien. Moi, je suis heureuse de l'avoir, je suis heureuse que ce soit ma mère, parve que, quoi que dure, elle m'a donné ce dont tout enfant a besoin: un grand amour, une très bonne éducation, et... de l'amour.

L fait que vous vous rendez compte de ce que vous avez fait (et je ne trouve pas du tout que vous êtes un monstre!) prouve bien combien vous aimez votre enfant et que, puisque vous n'oublierez provablement jamais le sentiment qui vous habite maintenant, vous pourrez lui donner une bonne éducation et de l'amour.

Ne désespérez donc pas, vous n'êtes pas un monstre, vous êtes tout simplet une femme ordinaire qui apprend de ses fautes et a ainsi la possibilité de dvenir quelqu'un de très bien. Je crois que vous êtes un peu comme ma mère. Sachez que je ne l'echangetais pour rien au monde!

Bonjour,

J'ai une fille de quatre ans que j'aime mais je ne suis plus une femme qu'une mére... bref! lorsque'elle etait bébé j'avais du mal à m'en occuper... cela m'est arriver de la maltraité.. claque violente, enfin j'avais envie de lui faire du mal... justement parce que je l'aime, et puis apres je me sens tres mal, je me dis que je suis un monstre, comment cela est possible que "moi" je réagisse ainsi, je ne sais pas... aujourd'hui elle a grandi, et ça va.... ah oui et lorsque qu'elle est née, je n'ai rien ressenti lorsqu'on la posé sur moi, j'étais déçu de ce moment, je me suis demandé si c'était normal...
Mais tu n'es pas un monstre, car en verité je sais que je ne suis pas un monstre.
n'est pas honte... si tu culpabilise c'est que tu n'es pas un monstre...je t'embrasse

Trés touché par votre témoignage, je vous écrit. J'ai vécu ce moment délicat où les cris de mon enfant m'exaspérait à un tel point que je hurlais de douleur.... et les cris ne cessait jamais, je me disais à ce moment là que je comprenais pourquoi certaine femme jettent leur enfant par la fenêtre afin que cela cesse... Je me suis bien sur culpabiliser et me suis rendue compte que mon stress poussait ma fille à hurler et plus je stressais plus elle hurlait... Il n'y a pas d'école pour être parent on apprends cela "sur le tas'. L'important c'est d'avancer et de corriger les erreurs que l'on fait au fur et à mesure... Des que j'ai pu j'ai parler à ma fille de cette période difficile, elle n'avais que 5 ans mais je dialoguais avec elle, lui expliquant combien je l'aime mais que des fois la vie est dur. L'important c'est surtout de dire en vérité ce pourquoi on se trompe... L'enfant nous aime, il oublie vite quand il comprends que ce n'est pas de sa faute si on est énervé. Aujourd'hui ma fille a 28 ans, elle se rappelle son enfance comme une enfance heureuse, pourtant j'aurais parié le contraire.... Apaisez vous, les enfants ont une capacité d'oubli importante, il suffit juste de ne pas le prendre pour plus bête que ce qu'il n'ai.... Et lui parler de coeur à coeur... Soyez heureuse votre fils est joyeux aujourd'hui ce qui prouve quil ne garde pas de séquelle du temps difficile...
Prenez votre petits bouts par la main et dites lui un jour calme combien vous l'aimer et que vous êtes désoler si par moment vous avez déborder.... Il vous répondra, n'éluder pas ces questions , et l'affaire sera terminer et vous pourrez repartit en paix...

Christinna, comment allez-vous?