Je vais essayer de me vider pour une fois de tout ce que je vis depuis des années et des abysses qui souvent m'enferment dans une détresse la plus totale sans pouvoir en parler. Je vis dans une peur du monde, des gens.
Je suis la première née d'une famille dysloquée par un père alcoolique et schyzophrène. J'ai été très choyée jusqu'à l'arrivée de ma soeur cadette (mes 3 ans), élevée par ma grand-mère en partie (je l'adorais) jusqu'à l'age de 8 ans où ma mère a rencontré un homme qui nous a fait déménager à 800 km de mon lieu de naissance. J'ai tjrs été une petite fille très sage, je ne pleurait presque jamais me racontait ma mère, j'ai été ce que l'on appelle une enfant facile.
Ma mère travaillant en restauration nous laissait aux bon "soins" de cet homme que j'appelais papa. Ce "papa" frappait ma mère avec des objets et était extremement violent (il pétait des cables on ne sait pkoi). Il adorait ma soeur parce qu'elle était une magnifique petite fille. Moi j'avais très peur et je voyais du haut de mes 8 ans qu'il fallait que je me fasse toute petite pour ne pas faire de vague. Un soir que ma mère travaillait, il regardait la télé et ma soeur et moi étions a coté de lui en train de jouer, il a appelé, je me suis jetée devant lui en sentant que ma soeur était en danger. Il m'a emmené dans la chambre parentale et il m'a déflorée, j'avais 8 ans. Et pendant environ 1 an il continuait à poser ses mains dégoutantes sur moi. Puis ma mère a du en avoir marre de se faire frapper et nous nous sommes retrouvées à vivre à 3. Je devais etre la mère pendant son absence (faire à manger, le ménage, m'occuper de ma soeur de 6 ans). Quand ma mère rentrait tout ce qu'elle faisait c'est regarder ce que je n'avais PAS fait. Elle était très dure avec moi alors qu'elle ne voyait pas que je faisais de mon mieux.
A la puberté je suis rentrée dans un état de révolte et j'avais de très mauvaises relations avec ma mère qui privilégiait ma soeur parce que ma soeur était meilleure que moi à l'ecole et avait l'esprit scientifique alors que moi j'avais du mal à trouver ma voie. Je n'ai jamais été jalouse de ma soeur, mais je manquait cruellement d'amour et d'attention de cette mère que je mettais sur un pied d'estale.
A 17 ans suite à une dispute je lui ai avoué ce qui m'était arrivé à 8 ans. Elle m'a répondu que c'était ma faute que je n'avais qu'à pas l'aguicher. J'ai cru mourir d'entendre ça de la bouche de ma mère alors que je n'avais rien fait de mal une part de moi en était sure, mais l'autre part culpabilisait beaucoup parce que j'ai cru ma mère.
A mes 19 ans elle a rencontré l'amour de sa vie. Elle m'a directement dit : maintenant que tu as 19 ans tu es capable de vivre seule, tu dois partir. Ils m'ont cherché un appart et balancé dans la nature sans m'avoir rien appris du minimum vital pour m'en sortir dans cette société. Je travaillais néanmoins et des amis m'ont aidé à comprendre le fonctionnement des factures etc.
A 26 ans j'ai rencontré mon mari, je l'aimais infiniment. J'ai déménagé pour aller vivre avec lui. Au 3ème mois de notre relation je suis tombée enceinte mais comme nous n'avions pas de revenu fixes, la mort dans l'âme j'ai divorcé. 3mois plus tard alors que je prenais la pillule je retombais enceinte.J'ai donné naissance à un adorable petit garçon qui me ressemblait beaucoup de caractère, un enfant très facile et pétillant de joie. Les 2 premières années furent assez heureuses, mais mon mari n'exprimait jamais d'amour envers moi, jamais de geste tendres rien, le vide affectif total. Dans sa famille on ne touche presque pas, on ne dit pas je t'aime, on fait juste des cadeaux
Je suis restée 10 ans avec lui, au fur et à mesure que le temps passait j'ai commencé à faire des crises de nerfs petites puis plus violentes. Mon mari n'écoutait pas, aucun dialogue, j'étais dans une cage, il m'avait éloigné de tous mes amis je n'en avais plus aucun et passait son temps à faire sa musique et moi je devais l'attendre, ou aller travailler et ne rien demander d'autre. A nos 8 ans de vie commune il m'a faite internée en disant que j'avais voulu me tuer alors que c'était faux.
Certaines personnes m'avaient mise en garde que c'était un manipulateur et je lui trouvais toujours des excuses parce que je l'aimais... Jusqu'au jour ou j'ai lu un livre de marie-france hirigoyen qui parle des pervers narcissique. Dans ce livre j'y ai lu ma vie de femme mariée et j'ai découvert que j'étais mariée à un pervers manipulateur de type 3 (le plus incurable possible). Il m'a mené les 2 dernières années en enfer, je me lacérait le visage au sang tellement je n'en pouvais plus de ma vie tellement je ne comprenais pas pkoi je souffrais autant et pkoi j'avais un mari qui ne m'aimait pas. Je culpabilisais de vivre et d'exister parce qu'avec tout mon vécu forcément je me suis dit que j'avais fait qlq chose de très mal pour subir autant. Mais je n'en parlais à personne, de toute façon personne ne m'a jamais beaucoup écouté ni en famille ni parmi mes "amis".
Pendant 1 an mon mari m'a menacé de divorcer ... il me disait qu'il avait contacté son avocat et que j'allais recevoir des papiers de divorce, quasiment tous les jours j'angoissais devant la boite aux lettres à attendre les fameux papiers. Puis un jour j'ai compris qu'il m'avait encore menti et la colère m'a aidé a franchir le cap, j'ai enclenché la procédure de divorce.
L'enfer ne faisais que continuer. Il m'a mise à la rue, seule, sans argent, il m'a pris mon fils et a fait en sorte que le divorce soit prononcé à mes torts entiers. J'ai vécu 1 année dans la rue (qui m'a semblé une éternité), à trouver des gens le matin pour m'héberger pour la nuit. J'ai essayé de prendre contact avec ma mère mais elle a préféré ne rien savoir de ma vie a t elle dit, ma soeur m'a hébergé une semaine a la fin de laquelle elle m'a viré manu militari (la police attendait dehors) parce qu'elle ne pouvait pas "supporter" de me voir comme ça. Alors que je cherchais désespérement du travail mais je n'avais pas de logement alors forcément c'est plus dur.
Je voyais mon fils parfois en milieu protégé puis je ne l'ai plus vu... Plus du tout pendant 5 très très longues années. Je ne détaillerai pas le pkoi de cette nouvelle rupture je pense qu'il est lui meme manipulé par son pere.
Je me sens si ... engloutie... si seule j'ai peur de tout, de tout le monde... une feuille qui tombe et je sursaute. On me donne un traitement antidepresseur mais ça me légumise trop je n'ai plus aucune sensation de rien, juste l'impression d'etre un robot ou un mouton.
Je n'ai pas une nature triste malgré mon vécu, je ris le plus souvent que je le peux, mais j'ai si mal et si peur et je n'arrive pas à m'en sortir et à très très peu en parler. Je n'aime pas qu'on me plaigne, je veux dire, je n'aime pas faire pitié je n'ai pas besoin de ça. J'essaye de me dire qu'un jour je sortirai de ces profondeurs qui me tirent vers le bas. J'avais presque guéri de ma depression jusqu'au retour de mon fils, et ma rechute est un pur échec, parce que j'ai travaillé très dur pour m'aider à guérir et la c'est pire qu'avant.
Je sais bien que je n'ai pas de solution je ne vois pas ce qui va me sortir de ma prison intérieure à part gober du chimique pour paraitre normale aux yeux des autres. Depuis mon divorce je vis seule, et meme si je m'en accomode, la solitude ça tue, à force ça rend dingue quand on est vraiment tout seul. Je revois mamère mais qlq chose s'est profondément brisé avec elle je n'arrive pas à l'aimer comme avant, ou tout au moins comme on aime qlq de sa famille proche. Pour moi elle et ma soeur sont 2 étrangères que je vois de temps en temps.
La chose positive c'est que j'ai réussi à vider une partie de mon sac ici. Merci à ceux qui auront la patience de lire.
Bien cordialement,
Mew