Je suis séparé depuis 13 mois et je suis toujours aussi frustré.
Même si mon égo et ma fierté en ont pris un sacré coup, ça fait quand même 13 mois et je n'arrive pas à ne plus être en colère, j'ai qu'une envie, taper dessus, alors que je n'ai jamais frapper une femme de ma vie, je ne le ferais pas c'est sur mais il n'empêche que j'ai envie. A chaque fois qu'elle vient chercher les mômes ou qu'on se voit pour n'importe quelle raison, c'est comme ci je prenais un coup de bâton sur la tête.
Je ne sais pas si c'est par jalousie qu'elle ai refait sa vie, ou qu'elle soit heureuse et pas moi, tout se que je sais c'est que la colère reste, je lui ai pourtant déjà dis tout ce que j'avais à lui dire mais il n'y a rien à faire ça reste.
A chaque fois je deviens aussitôt agressif, nerveux, frustré enfin en colère quoi, je crois que depuis 13 mois je n'ai toujours pas accepter ce qu'elle m'as fait, ce qui est curieux, c'est que la séparation a été un soulagement pour moi.
Enfin voila je me gère pour ne pas hurler devant les mômes et je prends sur moi. Mais avec une émotivité a fleur de peau, je ne pourrais pas gérer tout le temps, en plus je suis impulsif et c'est une vraie torture pour moi.
Enfin voila, si quelqu'un a une idée pour m'aider à accepter la séparation ou pour mieux gérer ce genre de "crises", je suis tout à l'écoute.
Merci

Bonjour bebert41,

Cette colère s'exprime lorsqu'elle vient chercher les enfants, ou bien la ressens-tu aussi à d'autres moments?

Lorsque tu acceptes finalement cette colère, même si tu la réfreine en sa présence et devant les petites, que te dit-elle vraiment?

Ecoute là, pose là à côté de toi sur une chaise et demande lui ce qu'elle veut faire passer comme message. Car tu n'es pas cette colère, tu es bien plus que cela un être qui ressent de nombreuses émotions, qui vit de nombreuses expériences et y réagit comme il le peut. Ici a priori tu souhaiterais avoir dépassé ce sentiment de colère, sans doute pour pouvoir avancer vers autre chose plus sereinement.

bonjour Ariane,
Non je la ressens à chaque fois que je la vois.
Le message de la colère, franchement je sais pas, peut être le sentiment d'années gaspillées, de sacrifice inutiles... D'avoir supporté les crises de jalousie infondée pendant 17 ans pour être trahi comme ça de la sorte au bout du compte... Je sais pas du tout, la liste de la colère peut être longue.

Si tu ressens de la colère à chaque fois que tu la vois, c'est que finalement tu as associé cette émotion à sa présence physique visuelle. C'est un point d'ancrage.
Tu pourrais juste avant son arrivée, tenter de changer l'émotion prévisible, en imaginant une autre émotion (par exemple le soulagement) que tu retrouverais au moment de la voir.
Imagine les deux phénomènes ensemble plusieurs fois. Et vois ce que cela donne la prochaine fois. Sans doute ta colère sera moins vive, voire même passée.

Pour autant tu parles maintenant de tes années gaspillées, des sacrifices inutiles...
Ta colère est donc un peu le produit de ta rancoeur.
Ce qui serait bénéfique pour toi à mon avis c'est également de comprendre que tous ces sacrifices et toutes ces années ont quand même sans doute permis de passer de bons moments, de fonder un foyer, d'avoir des enfants, etc... Ta colère vient du fait que tu es persuadé de t'être trompé de chemin finalement, alors que nous vivons ce que j'appelle des tranches de vie. Aujourd'hui est un jour nouveau et tu as à contruire un nouveau parcours, cela semble affolant car tu t'étais engagé pleinement dans ton ancienne vie et tu la voulais perenne. Tu as peut être oublié que finalement la vie c'est le changement, et que si tu as si longtemps tardé à accepter ce changement, alors que déjà tu faisais des sacrifices, tu supportais des crises infondées, il était pratiquement inévitable que ce soit elle qui le provoque.
Ne te condamne pas tu as fait de ton mieux avec les croyances qui t'étaient propres. Maintenant tu es soulagé, elle aussi, dis toi donc que vous vous êtes sortis de l'impasse dans laquelle vous vous trouviez.

Merci Ariane,
Oui il n'y aucun doute que la colère soit le produit de ma rancœur.
Sinon je n'ai pas tarder à accepter, j'ai même essayer de partir plusieurs fois, mais j'ai eu le droit au chantage au suicide et toutes sortes d'autres chantages, je suis donc resté sur ses promesses que ça changerait.
Enfin voila, arrivé au fond du trou de notre relation, à sa dernière hospitalisation pour dépression, elle ne revient pas de l'hôpital et reste avec un autre malade qu'elle a rencontré las bas. Rancœur, sans aucun doute, avec l'impression d'avoir été une marionnette avec laquelle elle a joué, surement.
Remplacer la colère par du soulagement, je veux bien essayer, mais je contrôle très mal mes émotions, je vais essayer quand même.
Merci

Bonjour Bebert41,

Etant petit, avais tu le droit d'exprimer tes émotions, ou devais tu les refouler suivant le principe pernicieux qui veut qu'un homme n'ait pas le doit d'être émotif, et sois surtout un fort gaillard qui ne pleure pas ?

Bonjour Ariane,
J'ai été élever dans ce contexte oui, un homme devait rester fort, pas par obligation, mais c'était comme ça. Je suis devenu un adulte un peu trop orgueilleux et un peu trop fier, c'est vrai.

As-tu par hasard grâce à ton ex femme reproduis le type de couple que formaient tes parents?
Si c'est le cas, et que tu en es suffisamment conscient, tu peux toujours te dire que la fin de cette relation est pour toi une aubaine, une délivrance. Cela t'aidera ainsi à accepter de pour de bon cette séparation.
Quel était ton rôle dans ta famille, quel père étais-tu lorsque tout le monde était encore rassemblé?

Peut être, j'ai peu de souvenirs du couple que formait mes parents.
Mon rôle, essayer de subvenir aux besoins de ma famille, protéger aussi et quelques fois joueur, mais c'était rare.

ok quel était le rôle de ta femme dans cette même famille?

Le foyer, la gestion, les enfants.

Donc tu subvenais au besoin de ta famille et tu la protégeais.
De quoi la protégeais tu d'ailleurs? Etiez vous en danger?

Et ta femme s'occupait du foyer (elle ne travaillait pas?), de la gestion (laquelle?), des enfants.

Il me semble que cette répartition des rôles était très classique finalement.
Ta colère ne vient elle pas du fait que tu voulais une vie classique et que tu penses t'en être trop éloigné?

Je ne pense pas que ma colère viens de là, ça ressemble plus à une colère de jalousie et possessive, enfin je la ressens plus comme ça, c'est qui me trouble le plus d'ailleurs.
Ma femme était nourrice, à la maison et elle s'occupait de la gestion financière.
Oui un schéma de famille très classique, je ne sais si c'était ce que je voulais, peut être.

Merci Ariane

Que s'est-il passé dans ton enfance pour que tu ne te souviennes pas du fonctionnement du couple de tes parents?

Tu associes ta colère à la jalousie et à la possession.
La jalousie est la peur de perdre ce que l'on a, ce que l'on possède.
L'envie correspond au désir d'obtenir ce que l'autre a ou possède.
Le besoin de possession de l'autre peut exprimer un sentiment d'incomplétude. As-tu l'impression de ne pas être entier, d'avoir besoin d'une moitié, comme on disait autrefois, pour pouvoir être heureux et complêt?

Tu peux en savoir plus sur mon enfance dans le topic, "chemin de vie, destruction, histoire" à dépression. C'est très long, désolé.

Quand au sentiment de ne pas être entier, il n'y a aucun doute, je n'ai jamais trouver mon "identité", donc oui il est clair que je ressens un manque. D'un autre coté, ce n'est pas une autre personne qui remplirait ce manque, même si la solitude me pèse énormément je ne le cache pas.

Effectivement je suis allée sur le topic dans lequel tu racontes ton enfance.

Certaines bases ont manqué indiscutablement dans les repères parentaux.

Peux tu aujourd'hui te dire que tu es un être unique, précieux et exceptionnel?
Chacun d'entre nous l'est d'ailleurs, mais si peu le savent.

A leur façon tes parents t'ont abandonné. Ils ont l'un par l'alcoolisme et l'autre par la dépression et le suicide détruit l'espoir, la joie, l'amour de la vie. Ils n'ont fait que ce qu'ils ont pu. Tes deux parents dépendants ont été envahis par la honte, et il leur a été impossible d'offrir à leur enfant un modèle d'amour de soi.
Tous ces liens qui t'unissent à eux, font de toi à la fois ce que tu es aujourd'hui et ce que tu penses. Tu es toi mais aussi ta famille, change ne serait-ce qu'un élément et tu avanceras différemment. Ce que je veux dire c'est qu'aujourd'hui encore tu transportes ta famille, père alcoolique, mère décédée, frères et soeurs martyrisés.

Fondamentalement tu as trouvé en ta femme, une personne dotée des qualités et des défauts de ta mère.
La notion de douce moitié est très paradoxale, car finalement chacun sait qu'une moitié multipliée par une moitié est égal à un quart, ce qui nous éloigne d'un entier. C'est ce qui s'est passé. Tu le sais, sans doute. Vous avez ta femme et toi construit un piège en tentant de vous compléter.

Tu te trouves dépendant compulsif à l'alimentation et la cigarette car ces deux types de dépendances donnent l'illusion éphémère d'un contact rétabli. Tu n'as plus alors l'impression d'être seul. Tu as triomphé de la solitude et de la séparation (vécue trop vivement dans l'enfance et actuellement). Cette illusion t'empêche de ressentir la souffrance légitime.
Ainsi l'avantage d'être gros, ou de trop manger, de trop fumer, etc est de te distraire, d'altérer ta façon de ressentir les choses.

On enseigne souvent aux hommes de ressentir la colère au lieu de la peur, c'est aussi ce qui t'arrive lorsque tu vois ta femme désormais. Après tout, le besoin de la contrôler pour qu'elle ne fasse plus de bêtises, pour qu'elle ne fasse pas comme ta propre mère, la peur que tu as finalement de la savoir loin, auprès d'un homme qui peut être ne pourra la sauver d'elle même, t'empêche de dormir. C'est une peur ancienne, un vécu qui ressurgit de ta mémoire.

Tu as selon moi un rôle à jouer fondamental, incontournable. Celui de briser une chaîne invisible créé par tes ancêtres et ceux de ta femme. Car tu as des enfants, qui si tu n'agis pas répèteront involontairement toutes ces dépendances et codépendances, tous ces drames, tous ces abandons. Le poids n'est pas si lourd à porter si tu as le courage de t'aimer et de les aimer. Je te fais confiance.

Tu as selon moi un rôle à jouer fondamental, incontournable. Celui de briser une chaîne invisible créé par tes ancêtres et ceux de ta femme. Car tu as des enfants, qui si tu n'agis pas répèteront involontairement toutes ces dépendances et codépendances, tous ces drames, tous ces abandons. Le poids n'est pas si lourd à porter si tu as le courage de t'aimer et de les aimer. Je te fais confiance.

Merci beaucoup Ariane,

Plus j'essaie de briser cette chaine, plus elle se renforce. Comme si elle se défendait, aussi fou que ça puisse paraitre. Le poids est devenu très lourd, pourtant j'adore mes gosses, quand à m'aimer moi-même, il est clair que je manque de courage. Et plus les années passent moins il y a matière à aimer. Je me suis battu Ariane, dans le vide de toute évidence et je suis fatigué.
Je te remercie de ta confiance, je vais encore essayer.

Tu as raison, elle se défend, tout ton être se défend car il s'est construit ainsi avec ces bases, ces repères. La peur de l'inconnu est en jeu, la peur du changement aussi même s'il est indispensable et vivement souhaité, c'est tout ton "moi" qui est en cause.

Citation :

Je me suis battu Ariane, dans le vide de toute évidence et je suis fatigué.

Je te crois volontiers, tu t'es battu dans tous les sens du termes d'ailleurs.
La bonne idée serait de cesser de se battre, et finalement de s'aider désormais. Utilise tout dans le but de t'aider à avancer et non de lutter contre toi-même.
Pose toi toujours les bonnes questions.
_ Lorsque j'agis ainsi, est-ce que je me fais du bien?
_ Est-ce que je fais comme j'ai toujours fait, et je crois encore ce que j'ai toujours cru, ou bien est-ce que je teste quelquechose de nouveau malgré ma peur et mes doutes?
_ Lorsque je suis si fatigué, est-ce la fatigue de ma maman et de mon père, celle de mes frères et soeurs que je porte encore et encore? ou bien est-ce que cette fatigue c'est tout mon être qui me tire un signale d'alarme ?
_ Puis-je enfin me dire devant la glace que je m'aime malgré tout ce que j'ai subi, malgré mes échecs cuisants, malgré l'abandon de mes proches? si je ne peux pas, puis-je au moins tenter de leur faire pour l'enfant que j'étais et qui a tant besoin de l'entendre enfin.

Je t'ai parlé de courage, ce n'est pas le mot qui convient sans doute, que dirais-tu si je parlais de retrouver seulement l'envie d'être enfin soi-même pour de bon, de la sincèrité et du soutien que l'on se doit à soi-même.

Je vais essayer Ariane.
J'ai commencé autre chose qui m'as semblé une bonne idée que tu as écrit sur un autre topic,
écrire aux personnes à qui on a quelque chose à dire et répondre ce qu'on aurait aimé entendre. Moi je n'en veux à personne et ce ne sont que des fantômes, mais ça fait du bien.
Je prends en compte tes conseils, je te tiendrais au courant.

Merci beaucoup Ariane, de ta compassion et de ta gentillesse.