Bonjour à tous, je ne vous connais pas, mais je vous salue toutes et tous...
Tout bascule…
Jusque là, j’avais frôlé la mort à deux reprises. Une première fois il y a dix ans, lorsque j’ai dû faire face à un cancer, et me battre pour le vaincre. La deuxième fois, il y a environ un an et demi, lorsque je me suis retrouvé dans le coma à cause d’une infection grave limitant fortement l’activité de mon cœur et de mes poumons.
Bien sûr, je l’avais côtoyée, la grande faucheuse, à bien des reprises. Lorsque mon père est mort, d’un cancer. Lorsque ma grand-mère, mon oncle, mon ami Junior, et tant d’autres s’en sont allés, fauchés par Elle.
Mais là, rien de comparable. Nous sommes dans notre maison de campagne, laissée par mon père. On passe du bon temps, on rit, on boit, on profite de ces instants privilégiés où l’on ne fait que profiter du bonheur que nous procure le fait d’être ensemble, avec ma femme, mon bébé Tilen, première merveille du monde… Le climat est chaleureux, et l’idée que Blaise, mon frère, sorte de l’hôpital d’ici deux ou trois jours me réjouit au plus haut point. Il a prévu de nous rejoindre, et d’organiser dans la semaine une bouffe avec ses amis, de sorte que nous les connaissions mieux. Ils en valent la peine me dit-il. Je l’ai au téléphone, nous sommes samedi soir, 19h30 environ, et je le rappelle une dernière fois, sans raison, alors que je lui ai parlé une petite heure plus tôt. Sa fièvre est enfin tombée, il se sent bien mieux. Je suis content, parce que je lui ai préparé une petite surprise pour son retour. On passe la soirée, on finit bien tard, dans la joie et la bonne humeur.
8h00, dimanche matin, je me lève avec mon fils, pour m’occuper de lui. Je joue avec lui, je fais quelques photos. Je prends ensuite un moment pour sortir, boire un café, fumer une cigarette, profiter de ces moments magiques qui sont propres au Coulet, ce petit hameau qui respire la quiétude, le calme, la sérénité. Mais, cet instant sublime est tout à coup gâché par mon téléphone portable qui, agressivement, me signale que j’ai un message. Je l’écoute. Il a été laissé à 6h15 du matin. Je dois rappeler d’urgence l’hôpital. Que se passe-t-il ? Tout s’embrouille. Mon cœur bat si fort que j’en tremble. Le temps de composer le numéro, je me dis que Blaise a dû avoir à nouveau beaucoup de fièvre. On m’appelle moi car je suis celui qu’il a désigné en cas de problème. Peut-être l’ont-ils mis dans le coma pour limiter les douleurs, le temps de trouver l’origine exacte de sa fièvre, exactement comme pour moi un an et demi auparavant ? ça sonne. On décroche. Je me présente. On me passe un médecin, une femme. Très rapidement, assez brutalement, elle m’annonce que Blaise est mort. NON. Ce n’est pas possible. Il était si vivant il y a à peine quelques heures ! NON. Il ne peut pas mourir. Lui ? Non.
Je viens là de vous exprimer un bref résumé de la situation au moment de la perte de mon frère, "presque jumeau", et avec qui j'ai toujours eu une complicité sans limite...
Tout cela date de fin août 2010, je ne m'en sors pas, je rêve de lui toutes les nuits, il est là... Tout me fait penser à lui, à chaque instant. J'ai des réactions violentes, tristes, je me mets à boire en cachette... Je pense avoir besoin d'aide...
Serge.

Bonjour lecoulet,

Donc depuis août tu as perdu ton frère. Je t'adresse toutes mes condoléances.
Quelle était sa vie? Qu'en a-t-il fait?
Peux tu dire qu'il avait réalisé ce pour quoi il était venu sur terre?
Si tu avais une telle complicité avec lui, sans doute en gardes-tu d'excellents souvenirs. Il t'a apporté beaucoup et toi aussi, n'est ce pas cela qu'il faut retenir finalement?
J'ai la conviction intime que les gens partent lorsqu'ils sont prêts. Même si tout nous démontre le contraire. La vie est ainsi, éphémère par essence. L'oublier est incensé.
Sans doute n'as-tu pas eu le temps de lui dire au-revoir.
Puisque tout te fait penser à lui, c'est qu'il est encore très présent dans ton coeur. C'est aussi que tu ne lui laisses pas le droit de partir, tu ne l'as pas libéré. Inconsciemment tu as fait de lui ta possession. Peut être as tu pourtant besoin finalement de te séparer de lui, de vivre sans lui et ne t'en sens tu pas encore la force, le courage, l'énergie ni le droit.

En acceptant ce décès tu autorises ton frère à te faire confiance pour la suite, tu t'autorises aussi à vivre le changement inévitable du processus de la vie. Tu acceptes de comprendre que tu es entier même sans lui.
D'ailleurs certains pensent que les âmes de nos proches décédés ne sont pas si loin et qu'elles nous protègent. Mais chacun ses croyances.
Tes réactions violentes sont saines, c'est une forme de révolte, elles passeront. La tristesse également s'exprime et heureusement, elle s'évacue lentement pour pouvoir ensuite laisser la place à la joie qui reviendra.
La boisson te sert momentanément de béquille, tu compenses car tu ne sais plus comment réagir. N'en abuse pas, elle t'empêche de vivre pleinement tes sentiments, tes émotions.
Une autre vie t'appelle sans ton frère certes, mais accepte là et autorise toi à retrouver l'accès au bonheur; ton fils a besoin de voir que la mort des autres n'est pas synonyme de fin mais simplement de changement.
Bon courage.

il y'a 5 phases pour faire un deuil , on dit qu'un deuil ce fait en moyenne en 3 ans .

le refus : on refuse que la personne soit parti, on en croit pas qu'elle soit morte.
la colere : on en veut a la personne de nous avoir laisser si rapidement .
le marchandage: on essai de negocier de faire du chantage.
la depression: phases la plus longue c'est la ou on se remet en question et on pleur beaucoup
l'acceptation: c'est quand on fini par accepter que la personne soit parti

bon c'est de l'abreger mais en gros c'est ca
dans ton cas cela ne fait que 5 mois et je pense qu'il est normal que tu pense encore et reve de ton frere d'autant plus que vous etiez tres proche

je pense que tu dois te laisser du temps , je sui passer egalement par des deuils dans ma vie et ces phases sont bien existante j'ai perdu de memoire une année de ma vie ou les seuls souvenir que j'ai son des crises de colere

je me souvien ma tentative de suicide , je me souvien ma fugue , je me souvien le soir ou je paignait un cadre et quand j'ai dépassé j'ai balancer les pot de peinture dans la maison
toute les couleur melanger on fait une sorte de noir que je me suis mise a tartiné sur un mur encore et encore jusqu'a ce que ma mere ce reveil et me trouve dans cet etat toute noir de la tete au pied
j'etait plus du tout moi meme je fesais plus ou moin n'importe quoi et m'enervait tres vite pour pas grand chose ca a ete tres dur

docn pour toi ca sera aussi tres dur tu va en ch*** 5 minute comme on dit
mais crois moi a la fin avec le temps la blessure s'attenuera
je te souhaite beaucoup de force et de courage pour affronter tout ca

Je n'ai pas compris la phase marchandage. Négocier, mais ,négocier quoi ???

negocier la perte de chagrin , negocier le retour de l'être perdu, negocier sa douleur.

Merci à vous deux pour vos explications, je comprends mieux maintenant !

Bonjour,
je vous remercie pour l'attention que vous me portez.
Je voudrais simplement préciser une chose essentielle à mon avis. En fait, il est évident que je n'étais pas préparé à la mort de mon frère. D'ailleurs, comme dans le cas d'une grave maladie, on se prépare, mais on n'est jamais prêt à affronter l'échéance... Mais ici, dans le cas de mon frère, cela a été extrêmement brutal. Il était malade, certes, mais pas mourant. Il s'agit d'une erreur de dosage d'anticoagulants, c'est la médecin elle même qui me l'a annoncé, tout simplement, presque comme une évidence...
Bien sûr je n'accepte pas sa mort. Il était si vivant, si gentil, attachant, toujours plein d'humour et d'attention pour les autres... C'est très difficile de dire ce que je ressens. En fait, bien sûr que je suis en colère, mais si peu à côté de ma peine, de mon chagrin. Nous avions tant de choses à faire encore; il avait de nouveaux projets, tant d'envie, tellement d'idées. Non, il n'avait pas fini d'accomplir sa vie, et on la lui a retirée... C'est difficile de ne pas penser qu'il s'agit d'une injustice...

Bonsoir lecoulet,

Donc tu nous annonces qu'il s'agit en fait d'une erreur médicale. Cela est d'autant plus dur à encaisser pour toi. Tu pensais avoir encore tant de choses à vivre avec lui, et surtout il avait lui-même tant de projets...
Je te remercie pour ces précisions.
C'est un véritable drame que tu vis là. Car souvent lorsque quelqu'un part alors qu'il est très malade, ou qu'il est en fin de vie, nous pouvons nous raccrocher à l'idée que c'était inévitable, alors que dans ton cas tu sais pertinemment le contraire.
Et pourtant aujourd'hui que peux tu faire?
Attaquer le coupable qui par une erreur humaine a entraîné si loin ton frère. Mais la pire des vengeances ne te le rendra pas. Du coup tu es face à un sentiment d'impuissance absolue. Le monde change, les êtres partent quelles qu'en soient les raisons. L'acceptation de ces phénomènes n'est pas simple, mais les occulter est impossible. Car ta vie est boulversée mais continue.
Lors des moments intenses de tristesse, n'oublie pas de le remercier d'avoir été à tes côtés, d'avoir été si gentil, attachant, plein d'humour et d'attention. Même s'il n'est plus maintenant, il t'a montré comment on pouvait être un humain si agréable. Il t'a donc apporté énormément, et cela n'a pas de prix. Lui parler encore, même si tu ne crois pas qu'il t'entende, te fera du bien, te permettra d'être encore avec lui. La raison n'a pas sa place à mon sens lorsqu'il s'agit de laisser libre cours à ses émotions face à un deuil aussi perturbant. Alors laisse toi aller à l'aimer encore un peu, à lui adresser tes adieux. Ecris lui une lettre que tu garderas un moment. Invente une réponse de sa part. Récupère par ce biais une certaine sérénité, laisse une place à sa mort dans ta vie.
Bien à toi.

bonsoir,

moi ça fait 9ans et 7 mois que mon grand frère est parti et je le pleure encore tous les jours,il me manque énormément.j'avais 16ans quand il est parti et je m'en veux car je ne lui ai jamais dit à quel point je l'aime.quand on était petit on joué tout le temps enssemble,on partagé beaucoup de choses malgré nos 5ans de différence,quand mes parents sont séparés il est pas venu vivre avec ma mere mon autre frere et moi mais il venait me voir tous les samedis,si j'allai pas bien je l'appelai et il venai tout de suite la derniere fois que je l'ai vu c'était le dimanche 17 mars 2002 ce jour là il m'avait mis en garde contre les garçons et puis on avait bien rigolé le soir quand il est parti il m'as dit allez a mardi ma petite soeur je passerai ver 15h au banc.le banc c'était un endroit ou on resté l'après midi.ce jour là je l'ai attendu jusqu'a 19h et personne je suis donc rentré chez moi et même pas 5 minutes apres ma mere es rentré en pleure elle nous a dit a moi et mon autre frere les gendarmes m'ont appelé faut que j'aille reconnaitre le corps de votre frere a la morgue.elle m'as fait descendre chez la voisine ma mere a dit je te téléphone pour te dire si c'est ton frere.une fois chez la voisine j'ai touq nos souvenirs qui on défilé et j'ai pas eu besoin d'attendre que ma mere appel je savais que je verai plus mon frere,il est décédé le 18mars 2002.ma mere a refusé que je lui dise aurevoir à la morgue pour que je garde une bonne image de lui et aujourd'hui 9ans se sont écoulé et j'ai trop de souffrance d'etre séparé de lui,je suis mal sans lui tous les jours je pleure,je me dis que c'est pas possible.comment peut on faire pour vivre avec...
quand mon conjoint me voi pleuré il me dit arrete de pleuré sa sert a rien il reviendra pas et sa m'énnerve,je sais que mon grand frere ne reviendra jamais et j'ai trop mal

Bonjour,

mon grand frère est parti aussi, il y a 1 an et 11 mois, j'ai 28 ans, je ne sais que faire, c'est la première fois que j'en parle ouvertement et écris sur un forum à ce sujet, je ne sais si cela servira... mais j'avoue souvent les lire, rechercher peut être des gens comme moi, qui auraient peut être trouvé un moyen de faire quelque chose... de savoir où ils se cachent tous, c'est pourquoi vos témoignages m'ont fortement touchée.
je ne pleure pas tous les jours mais mon corps exprime autrement la douleur, je suis une personne "forte" comme les gens aiment dire, car ils ne voient pas directement et concrètement ma tristesse (ou ne le veulent pas), mais je le ressent physiquement et le vis tous les jours. Que faire? pas de solution, je le cherche aussi, des images, des moments de vie me reviennent et souvent de la culpabilité.
J'essaie de me retrouver dans les "phases théoriques" citées ci dessus, mais en vain... la colère est peut-être dominante?
bref, je le cherche encore, il me manque, c'est ma moitié, je ne veux accepter sa disparition car je ne veux vivre sans lui, je ne veux/peux pas entrer dans les cases qui disent qu'après un moment tout passe...

Bonjour anaisss

pour moi rien ne passe,on peut pas passé...ce que j'ai pas précissé c'est que je vois mon frère il m'apparait et quand il est là c'est pire la douleur est atroce, il me parle me dit de pas avoir peur et qu'il sera toujours là.mais le probléme c'est qu'il n'est plus là.quand le papa de mon meilleur ami est mort j'ai vu mon frère il était la avec moi et 1h avant il m'as dit claude va mourrir.je me suis dit mais non.1h apres mon meilleur ami me téléphone pour m'annocer la triste nouvelle.et mon frère est resté avec moi pendant 3 semaines a essayé de me consolé comme quand il était vivant,javoue que desfois c'est flippant de voir les morts, je me dit pourquoi moi je les vois.j'ai demandé a mon chéri si lui aussi le voyait mais il vois rien.et ce que quelqu'un d'autre vois aussi les morts?

Troublant ton témoignage,
Non je ne le vois pas, j'aimerais parfois...
Mais il te parle tu dis? peux tu le toucher?

bonsoir,

oui il me parle et quand je lui parle il me répond,mais ce qui est frustrant c'est que c'est lui qui décide quand il vient,il vient jamais quand je lui demande.
non je ne peux pas le toucher.
je ne controle rien et c'est flippant parce que desfois quand je le vois je peux pas parlé avec lui.(au resto ou au magasin)