Jusqu'à présent, tout ce que j'ai pu dire sur ce forum... Je l'avais déjà sorti. A des amis, de la famille. Mais il y a des trucs que j'ai jamais dit, que j'ai gardé depuis toujours... Et il faut que ça sorte.

J'ai un cousin, du coté de mon père, de six mois plus âgé. Lorsque nous étions gamins (7-9 ans) on avait des jeux bizarres. Des sortes de jeux de rôles... On a découvert nos corps ensemble. C'était pas violent, non, au contraire. C'était doux, fusionnel. On s'entendait très bien à l'époque. J'en ai reparlé avec lui depuis, pour lui ce n'était que des jeux de gamins. On ne se voyait qu'en été, mais ça a recommencé chaque été durant deux-trois ans.

Ça m'est arrivé à nouveau, à dix ans, avec un garçon un peu plus jeune. Là encore c'était des jeux de gamins. Même pas du sexe, juste... De la curiosité. Mais c'était plus osé quand même. Même sans pénétration, c'est allé assez loin, et c'était pas vraiment tendre. Des histoires de prostituées, alors qu'on comprenait pas trop ce que c'était, des histoires violentes. Pas de gestes violents... Mais une ambiance bizarre, quand même.

Je l'ai très mal vécu. Pendant l'adolescence, ça m'a obsédé, ça m'a complexé. Je me demandais, est-ce que je préfère les garçons ? Dans le fond, ce n'était que des jeux de gamins, non ?

Mais ça s'est reproduit.

Quand j'avais quinze ans, avec un ami du même âge. J'ai dormi chez lui. Là encore, au début, c'était des jeux à la cons, des défis stupides, comme aller attraper le chat du voisin ou cracher par la fenêtre. Des trucs vraiment stupides, au début, mais c'est allé de plus en plus loin, et ça a mal tourné. Cette fois-là, il n'y avait plus de jeu, plus de rôles. Il n'y avait plus que... Ça. C'est allé jusqu'à la pénétration, que j'ai subie. Que j'ai subie jusqu'à éjaculation.

Avant ça, j'étais plutôt dégueulasse, je croisais la douche une fois par mois et la brosse à dent une fois par an. Mais ça a commencer à changer, petit à petit d'abord. Je me nettoyais le... *tousse* De façon plus zélée. Je me sentais sale. C'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à me faire du mal. La première fois que j'ai pensé au suicide, j'avais sept ans, mais là, ce n'était plus penser à mourir, c'était penser à comment m'y prendre. Je me griffais avec compas, ciseaux, couteaux parfois, je me rongeais les ongles jusqu'au sang, je me brûlais, me mordais, me fouettais. J'en avais plus rien à foutre de vivre ou de mourir. Au contraire, mourir me convenait bien. C'est là que je me suis fixé une date limite. Celle de mes dix-huit ans, d'abord, ensuite, celle de mes vingt ans. J'avais jusqu'à mes vingt ans pour avancer, sinon, je mourrais. Et puis tout est allé de mal en pire. Mon père était malade (diabétique) et demandait beaucoup de soin. Mon frère plus âgé que moi jouait au chef, au père, au lieu de jouer son rôle de frère. Ma sieur était déjà partie, et ma mère trop occupée. C'est la période de ma vie où je me suis senti le plus seul. Mon plaisir, c'était plonger, dans les cascades. Il y en avait une où j'aimais beaucoup aller, je connaissais bien l'endroit. En fin mars 2005, j'y suis allé, mais la pluie avait fait varier le fond. J'ai parcouru le sentier abrupt en courant, devançant ma mère, j'avais hâte de plonger, et j'ai plongé sans réfléchir. De haut. La tête la première, dans moins de vingt centimètres d'eau. double fracture du rachis cervical, puis, plusieurs mois d'immobilité. Pendant ce temps, j'ai découvert les jeux en ligne. R.O.S.E. Online, pour être précis, que je connaissais déjà... Mais que j'ai redécouvert. J'y ai pris un avatar féminin, et le petit être détruit que j'étais y prétendait être une femme.

J'aurais préféré être une femme. De toute façon, j'étais pas vraiment un homme, non !? Tout ça à cause d'un jeu stupide qui a mal tourné. Je lui en ai pas voulu, lui, il était pas vraiment consentant non plus. C'était juste... Une connerie. Une grosse connerie. Et vers mes seize ans, cette même connerie a failli se reproduire. Je n'ai pas empêché le "jeu" d'avancer. Finalement, c'est allé loin... Mais... Je l'ai mordu au sexe. J'ai arrêté l'engrenage. Mais le mal était déjà fait depuis plus d'un an...

Le temps a passé. J'avais mal. Physiquement, mal au cou, au dos, en permanence. Mal partout où je me mutilais.

J'ai commencé à m'intéresser aux filles assez tard. Pas à quatorze ans parce que j'avais subi. Pas à quinze ans parce que j'avais trop mal, vers seize ans, j'ai commencer à vraiment m'intéresser à l'amour, au sexe. Mais bizarrement, même si c'est pour les filles que j'ai de l'attirance, jamais je n'ai eu de pensées perverses pour une fille. Je veux dire, je me suis souvent dit "j'aimerais bien faire l'amour avec une fille", oui, j'ai été amoureux, mais quand une fille me plaisait, je pensais à la prendre dans mes bras, à l'embrasser, je pensais à dormir avec elle. Mais pas au sexe. Finalement, pendant un l'été, alors que j'avais dix-sept ans, j'ai fait une connerie. En fait, j'étais chez mon cousin, mais un autre, du coté de ma mère celui-ci. Et ce cousin avait une petite sœur, que j'appréciais beaucoup, avec qui j'avais beaucoup discuté. Je savais qu'elle allait mal, elle disait que c'était à cause d'un garçon qu'elle aimait mais qui ne l'aimait pas. Elle disait qu'il lui avait fait du mal. Au fond de moi je ressentais qu'elle avait souffert comme moi, et j'ai pensé que je pourrais la réparer, qu'elle pourrait me réparer. Elle passais son temps collée contre moi, je croyais qu'elle m'aimait, qu'elle voulait de la tendresse. Je croyais l'aimer aussi. Je lui ai proposé de sortir avec moi. Juste ça, et elle m'a gentiment repoussé. Elle m'a dit qu'elle aimait un autre garçon et que ce ne serait pas honnête vis-à-vis de moi. Mais je sentais qu'elle me mentais, alors j'ai un peu insisté, mais j'ai vite compris que ce n'étais pas la peine. Ensuite, je me souviens, on était dans la salle des PC, au sous-sol. Je lui ai dit "Je vais lire un peu, si tu changes d'avis rejoins moi en haut". Et je suis monté dans la chambre de mon cousin, où je dormais. J'ai attrapé une BD et j'ai lu. J'ai lu à peine dix pages quand elle est arrivée, mais j'avais eu le temps d'espérer... Et de redouter sa venue. Je sentais bien qu'il y avait du mal, que j'aurais dû m'abstenir. Je pensais pouvoir l'aider... Je pensais qu'elle, elle m'aiderait. J'avais un peu pris son refus comme une trahison... Quel égoïste. Quand elle est montée, elle est venue dans la chambre de mon cousin et m'as dit

"J'ai changé d'avis. Vas-y."

Elle avait un regard... Je... Rien que d'y penser, j'ai envie de pleurer. Dans ce regard, il y avait de la résignation, qui disait : "vas-y. Viole-moi, bats-moi, tue-moi". Mais il y avait un désespoir horrible, une sorte de hurlement silencieux, qui disait : "tues-moi. S'il te plait".

Je me suis levé, je lui ai dit "Je t'aime... Alors... Non."

Et je suis redescendu au sous-sol. La discussion était close. Je ne lui ferais pas de mal, pour rien au monde.

Et depuis je pense que l'amour m'est interdit. Je pense que... Peu importe qui j'aime, le contact est interdit. On ne me réparera pas.

bonsoir,

tu as quelques expériences malheureuses et difficiles au niveau du sexe, je ne sais pas si tu ns l'a dit mais te fais tu suivre ?
visiblement tu as besoin d'aide et dire que l'amour est pas pr toi ce ne sont que des conneries, on a ts le droit d'être aimé, on a tous le droit au bonheur toi comme n'importe qui d'autres sur cette terre
la vie peut paraitre difficile et dure et parfois on touche le fond mais il faut continuer à se battre malgré tout, pour notre propre survie, on ne vit qu'une fois, ne gâchons pas tout car nous avons qu'une seule vie alors essayons de ne pas trop ns malmener durant cette unique vie,
moi aussi j'en ai chier, moi aussi j'ai eu mal à en crever (même encore maintenant) mais en moi j'ai toujours cette lumière même dans le désespoir, nous sommes plus forts que nous le pensons....
courage

non je ne me fais pas suivre. J'ai un bon psy, je l'ai vu deux fois, mais j'ai du mal à lui parler.

je pense que tu devrais sérieusement, tu vas plutôt mal et il me semble qu'on doit reprendre bcp de choses avec toi pour te reconstruire, c'est important voir même essentiel pour qu'un jour tu puisses aller mieux

c'est pas facile d'en parler. Déjà, si j'ai pu en parler sur ce forum, c'est parce qu'il y a eu un "déclic"... mais en parler à quelqu'un en face de moi...

Waouh, quelle histoire, tout semble encore confu pour vous, certainement parce que vous n'avez pas encore assez de recul pour revenir sur ces épisodes mais quelque chose me choque. Vous racontez tout ça comme si vous aviez assisté à tout ça mais que vous n'étiez pas vous même, dans votre corps, dans votre esprit: vous ne parlez jamais de vos ressentis par exemple, surtout après cette sodomisation que vous semblez avoir vécu comme un viol, comme si à partir de cet instant vous étiez sorti de votre corps pour ne plus vous regarder que d'en haut. Parlez nous davantage de vos ressentis!

Quand j'ai écrit tout ça... J'ai rien ressenti. Comme si... Comme si j'étais une machine. Quand j'y repense, ça me plonge dans un abîme, noir et profond. J'ai l'impression que tout ça... C'est plus rien. Mon cœur se resserre, comme pris dans un étau, je me mets à fixer le vide, au bord des larmes. Rien que d'y repenser, je replonge, je me sens seul, sale, inutile, perdu. Brisé. Perdu surtout.

Mes ressentis ? Ça va être dur, mais en avant...

La première fois, gamin, avec mon cousin, ben pas grand chose. De la curiosité, de l'amusement... Rien d'autre. Ça, ce n'étaient que des jeux.

Quand j'avais dix ans, de l'amusement, de la curiosité, et un peu d'excitation, aussi. Mais aussi de la peur, de la crainte. La peur d'être pris, la peur qu'il répète, la peur que ça se sache. La peur aussi de changer, de devenir... Différent.

A quinze ans... Quand c'est arrivé... Rien. J'ai rien ressenti. Le néant. Le vide, froid et sec. Si, j'ai ressenti quelque chose : un vide. Comme si on m'avait pris quelque chose, quelque chose qu'on ne pourra jamais me rendre.

Et quand ça s'est reproduit pour la dernière fois, et que je l'ai mordu.. De la honte, de la douleur. Du mépris pour moi-même aussi. Un peu de peur, aussi.

ce que tu as vécu à 15 ans, je l'ai vécu à 17 ans, j'ai ressenti après comme toi : le vide, le néant, il m'avait dépouillé mon âme, mon corps, mon coeur ,j'étais comme une coquille vide, impression étrange de ne plus être rien, que du vide, il m'avait tout pris, tout volé, le viol est la pire des choses, il m'a fallu réapprendre à vivre sans cette innocence "cette pureté qu'il avait détruit à jamais
il m'a fallu me réapproprier mon corps tant blessé, tant meurtri, tant puni......mon mieux être je l'ai vécu comme 1 renaissance (sérieux pr moi cétait comme 1 seconde vie) mais ce mec avait gâché plus de 10 ans de ma vie..........encore aujourd'hui j'y pense
ne perds pas courage, tu peux te sortir de tte cette merde..........;

merci circus