Aujourd'hui j'ai reçu un coup de fil de ma mère, m'annonçant la mort de Jean. On s'y attendait, bien malade qu'il était.
Jean est un ami de mon père. Il se sont connus jeunes, en Algérie. A cette époque on ne se contentait pas de faire son service militaire, on partait faire la guerre.
Jean était toujours d'humeur égale, jovial, toujours un mot pour rire, et j'avais toujours plaisir à le rencontrer. Quand ils parcouraient les 300 km pour aller chez mes parents, avec sa femme, je m'arrangeait toujours pour passer les voir.
La dernière fois que je l'ai vu, il y a un an environ, juste avant sa maladie, je l'ai senti très affecté par la maladie de mon père.
Mon père est malade. Alzheimer. Ça fait 7 ans que c'est diagnostiqué.
Il est encore là mais il est déjà parti. Les rares fois où je capte son attention me met un peu de baume au cœur.
C'est difficilement explicable, mais après l'annonce de la mort de Jean, j'ai fait une sorte de transposition sur mon père. Ou j'étais malheureux à la place de mon père, ou à travers la mort de Jean j'ai vu celle de mon père, je ne sais pas.
J'ai pleuré.
A toi, Jean.