Alors je vais en faire bondir certains, sûrement, mais voilà, c'est un sujet duquel j'avais envie de parler ici. Je tiens à préciser, cependant que ce n'est pas LA vérité sur l'hôpital psychiatrique. C'est MA vérité, simplement, mon ressenti, mes impressions, mon vécu. Dans d'autres lieux, à d'autres moments, les choses ne se passent pas pareil, et on peut dire que j'ai accumulé les malchances pendant mon suivi. Voici ce que j'en écris, pour ceux qui ont envie de lire ^^ :
"Quand on rentre à l’hôpital, la tête encore étourdie des discours rassurant semé tout au long du suivi psychiatrique, on peut raisonnablement être surpris.
Au premier abord, rien ne sortait spécialement de ce que je m’étais imaginé, mais une étrange tension se faisait sentir dans l’air. J’arrivais une nuit d’été en ce lieu où j’allais passer, selon mon accord avec le médecin deux à trois jours, histoire de « faire passer la crise ». Il était peut-être deux heures du matin quand je rentrais dans cet établissement qui allait peu à peu, je m’en rendis vite compte, m’engloutir.
L’infirmière qui m’accueilli, G, était plutôt agréable et souriante. Je dû déposer mes affaires personnelles dans une pièce de verre ressemblant à un aquarium où les infirmiers, surveillants et psychiatres se mettaient, durant la journée, à l’abri des malades. Comme si nous étions contagieux, comme s’il fallait absolument effectuer cette séparation, se différencier, mettre des barrières, des limites, des frontières visibles entre le sain et le pathologique.
Je pensais alors que, les différences devant être exprimées de façon physiques, elles n’étaient sûrement pas si évidentes que cela instinctivement et que, probablement, il était difficile de différencier un malade d’un soignant en dehors des murs de l’institution.
Naquis alors dans mon esprit la pensée rebelle que soignants, eux aussi, auraient pu se retrouver de l’autre côté de la barrière si quelqu’un d’avisé s’était donné la peine de regarder en détail les malheurs de leur vie.
En effet, en décortiquant l’histoire de quelqu’un, n’importe qui, on y retrouve toujours des éléments difficiles, tristes, malsains, qui pourraient justifier une hospitalisation.
Le paradoxe est que nous sommes alors tous fous. Ou mieux : la folie n’existe pas. La folie est un mot, une étiquette, elle colle à la peau. Lorsqu’elle est invisible on lui redonne une apparence par des situations de mise à l’écart physique et de distanciation. Cette salle, comme tant d’autres éléments dans l’hôpital psychiatrique disait : nous, soignants, ne somme pas comme vous."
"Au moment de mon réveil, encore un peu assommée, je fus surprise de trouver accroupie au bord de mon lit une infirmière munie d’une seringue.
Je la regardais d’un air surpris, les yeux encore à moitié clos.
- Bonjour
- Bonjour… ? Murmurais-je
- Je vais vous faire une prise de sang, ne bougez pas.
- Ha…
Plusieurs fois au cours de mon séjour j’essayais de comprendre quels étaient les examens qui avaient été réalisés avec mon sang. Je n’ai obtenu que des réponses évasives et abstraites. On me regardait avec des yeux doux et d’une voie mielleuse on me répondait calmement : « on veut juste voir si vous êtes en bonne santé ». Comme on dirait à un enfant qui n’a pas la capacité de comprendre, ni, d’ailleurs, le besoin de savoir. C’était cela, je n’avais pas besoin de savoir, pas à leurs yeux tout du moins.
On est fou à l’hôpital, parce qu’on est à l’hôpital et un comportement considéré comme légitime ou normal à l’extérieur peut être considéré comme un symptôme en ces lieux étranges. Mon intérêt pour les tests qui avaient été effectué était complètement déplacé et ne méritait pas qu’on s’y attarde, pas plus que mes autres demandes, car comme si une vérité absolue s’exprimait ainsi, une étiquette « FOLLE » avait été collée sur mon front."
"A l’hôpital, il faut aussi le savoir, il n’y a aucun moyen d’être seul. Partout un œil vous regarde, aucun recoins n’est un peu à l’abri, aucune chambre ne peut être fermée, aucun endroit ne peut être privé. C’est une chose qui m’avait particulièrement agacé, étant, de nature, une jeune fille plutôt calme et appréciant la solitude de mes moments de lecture ou de repos. J’aurais aussi voulu pouvoir être tranquille avec mes visites le soir, dans ma chambre ou dans la forêt. Mais c’était impossible, la vie privée, le privé, est engloutit par l’institution. Sauron veille sur nous, et nous devons l’accepter sans nous peindre de peur d’être considérés comme paranoïaques."
Voilà quelques extraits
j'attends les nouvelles de l'éditeur YEAHHHH!!