(J'étais violement amoureuse d'un amour impossible. J'ai horriblement souffert, j'ai tenté de mourir et cettre souffrance m'a inspiré ce poème, que j'ai eu la folie de lui envoyer…..)



J'aurais aimé qu'il fut de moi
Ce beau poème de Verlaine
Tant ses paroles et sa rengaine
Étaient mon cœur étaient ma voix

Je le lisais, le relisais
Pesant chaque mot tous me plaisaient
Je lui donnais à lire enfin
Sans en attendre aucun destin

Je n'ai d'ailleurs eu de nouvelles
Aucunement sur ce chapitre
Et d'y songer mon cœur chancelle
Qu'aux oubliettes elles l'abritent

Je l'aimais lui ne m'aimait pas
vive douleur de n'être pas
Celle qui pouvait l'enchanter
Celle vivante à ses cotés

Folle je fus d'imaginer
Qu'il pourrait un matin m'aimer
Ou mieux encore me désirer
Lui si brillant moi si fanée

Et maintenant que la souffrance
Est montée à son paroxysme
Je ne sais pas si c'est une chance
D'avoir rêvé tant de lyrisme

J'ai presque peur en vérité
De la souffrance ainsi créée
Tous ces espoirs déjà morts nés
Une illusion de mots paréé

Il faut ce soir refermer
Et la folie et l'encrier
Ne plus songer à exister
Dans ses beaux yeux, dans ses pensées

Adieu donc beau chevalier
Qui je crus pouvait me sauver
Adieu donc et que le silence
Couvre à jamais ce bel été


Voilà maintenat le poème de Verlaine qui m'a inspiré:


J'ai presque peur, en vérité
J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
A la radieuse pensée
Qui m'a pris l'âme l'autre été,

Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce cœur tout à vous,
Mon cœur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;

Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
A penser qu'un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,

Et qu'il vous suffirait d'un geste.
D'une parole ou d'un clin d'œil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.

Mais plutôt je ne veux vous voir,
L'avenir dût-il m'être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu'à travers un immense espoir,
Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t'aime !

(Verlaine)

Très beau poème Kelly que t'a inspiré Vervaine
Et que l'amour perdu est donc si malheureux en un coeur déchiré... Je crois qu'on passe tous par ce dilemme de l'amour qui un jour nous déchire le coeur...

En passant Kelly, félicitations, ton poème est très réussis, les yambes et la rime, tout est parfait...

Bonjour et merci Mimi pour tes gentils compliments.

Et oui…l'amour impossible inspire.

Le poème de Verlaine me touchait tant, me parlait tant que j'avais l'impression que je n'aurais pas dis mieux en l'écrivant moi-même.
Il racontait mon histoire ce poème, il utilisait mes mots, et j'ai eu envie d'en écrire la suite, ou plutôt le complément, plus détaillé, plus long aussi.

J'ai appris le poème de Verlaine et je me le récitais sans cesse, comme une prière qu'on psalmodie.
Je lui ai envoyé ce poème qui exprimait tant ce que je ressentais pour lui. Bien sûr, je n'ai eu aucune réponse ni commentaire.

Et puis, une nuit, la "suite" s'est imposée à moi. Chaque vers venait tout seul et je me suis levée pour écrire et ne perdre aucun mot, aucune idée.
Je l'ai fini le lendemain, toute habitée que j'étais des vers et de la rythmie de Verlaine.
J'ai voulu garder le même nombre de pieds, le même langage désuet, les mêmes constructions inversées de phrases.
Je ne sais pas si j'ai réussi le challenge, mais ma version m'a convenue.

Je la lui ai envoyée également et, tout comme pour l'autre, je n'ai eu aucun retour.
Mon audace était à la hauteur de mon désarroi.
Mon amour pour lui était platonique, symbolique, mais violent et obsédant.
Il aura duré près de deux ans.

Aujourd'hui, je pense en être libérée….partiellement.
Je n'ai pas écris de poème depuis.
Je ne suis plus dans l'urgence d'immortaliser une émotion forte et déstabilisante.

J'ai osé vous le faire partager pour lui donner un peu plus de vie.
Je ne veux pas oublier….

DOUCE MAISON

Anne Sylvestre

C'était une maison douce
Une maison de bon aloi
Juste ce qu'il faut de mousse
Répartie aux bons endroits
Assez de murs pour connaître
Une chaleur bien à soi
Et ce qu'il faut de fenêtres
Pour regarder sans effroi

{Refrain:}
Non, non, je n'invente pas
Mais je raconte tout droit

Elle ouvrait parfois sa porte
À ceux qu'elle choisissait
La serrure n'est pas forte
Maison, tu n'as pas de clé
Mais avec sa confiance
Jamais elle ne pensa
Qu'on pût user de violence
Pour pénétrer sous son toit

{au Refrain}

Advint qu'un jour de malchance
Une bande s'approcha
On sonne à la porte, on lance
Des coups de pieds ça et là
A plusieurs, on s'encourage
On prétend qu'elle ouvrira
Et commence le saccage
La porte on l'enfoncera

{au Refrain}

Sauvagement ils pénètrent
Dévastant tout devant eux
Ils obligent les fenêtres
À s'ouvrir devant le feu
Avec leurs couteaux ils gravent
Des insultes sur les murs
Et s'en vont faisant les braves
Quand tout n'est plus que blessure

{au Refrain}

La maison, depuis ce crime
N'a plus d'âme ni de nom
Mais elle n'est pas victime
C'est de sa faute, dit-on
Il paraît qu'elle a fait preuve
D'un peu de coquetterie
Avec sa toiture neuve
Et son jardin bien fleuri

{au Refrain}

D'ailleurs, une maison sage
Ne reste pas isolée
Celles qui sont au village
Se font toujours respecter
Quand on n'a pas de serrure
Il faut avoir un gardien
C'est chercher les aventures
Que de fleurir son jardin

{au Refrain}

Si vous passez par la route
Et si vous avez du cœur
Vous en pleurerez sans doute
C'est l'image du malheur
Mais rien, pas même vos larmes
Ne lui portera secours
Elle est loin de ses alarmes
Elle est fermée pour toujours

{au Refrain}

Si j'ai raconté l'histoire
De la maison violentée
C'est pas pour qu'on puisse croire
Qu'il suffit de s'indigner
Il faut que cela s'arrête
On doit pouvoir vivre en paix
Même en ouvrant sa fenêtre
Même en n'ayant pas de clé

{au Refrain}
Non, non, je n'invente pas
Moi, je dis ce que je dois

WOW Je ne connais pas cette chanson mais les mots viennent me chercher bien profondément...

Bonsoir Mimi,

Je savais que ce texte était peu connu et qu'il pouvait toucher plus d'une personne.

Pour ma part, j'en ai des frissons à chaque lecture ou à chaque écoute puisque j'ai le disque.

A bientôt

Bouhhhhh ! personne n'a lu mon poème. je me sens seule......

Certes, personne ne t'a pas répondu mais j'imagine que tout comme moi, de nombreux membres lisent les poèmes des autres membres sans pour autant laisser de commentaire!
Concernant ton dernier poëme, personnellement, je trouve que sa simplicité est très touchante!

Une simplicité déconcertante mais qui exprime beaucoup...

Ne culpabilise pas d'attendre un peu d'attention de notre part, c'est normal, tu es là pour ça!