voici quelques uns de mes poèmes en espérant qu'ils vous plaisent..
Les baisers qui pleurent
De penser à l'amour, je meurs
Sa chaleur me glace le sang
Mes élans sont un leurre
Mon amour est faible ou arrogant
Mes baisers ont le goût du désespoir
Ce sont des larmes qui coulent sur la peau
De celui à qui je demande aide,pardon et reposoir
Mon chant est ébréché au couteau
L' idéal rêvé est impossible
Ma tristesse profonde m'empêche d'aimer
Mon affection affectée reste impassible
Et mon amant au lit me rit au nez
Je suis une femme amputée et impuissante
Mon âme est à la défaite,mon esprit tourmenté
Désespérée est l'ardeur de mon attente
De celui qui saura me délivrer
Je ne peux supporter de ne pouvoir donner
Autre chose que cette amertume
Je me perds dans les brumes comme éparpillée
Pendant que ma joie,mes espoirs,ma raison et mon essence se consument
La charmeuse de serpent au lys d'Orient
Là bas en mon coeur
Réside une abbaye dans une vallée sacrée
Isolée au milieu du silence,la chaleur de la lumière d'une fin d'orage ravageur
Vient calmer la douleur de sa solitude et la bercer
Muette, près d'un cimetière elle dort en ruine
Avec pour horizon le désert d'une terre sauvage
Dont les bois bruns des arbres tortueux et ténèbreux s'acheminent
Vers de très lointains rivages
Elle demeure intime et mystérieuse
Et abrite une charmeuse de serpents,un lys d'orient à ses cheveux d'argent
Qui vit repliée comme merveilleuse
Dans ce lieu prisonnière elle attire ainsi ses amants
La timidité
La timidité est une étoffe étouffante mordorée et chamarrée
Un carcan carcéral,un cercueil colossal
Cloisonnée dans ce corps clérical
Je ne détiens point l'art oratoire des grandes formules étoffées
Parfois pourtant elle laisse passer
Une lueur aventureuse où les peurs clairsemées
S'évanouissent pour nous laisser souffler
Et où le discours décousu est désormais sublimé
D'où provient cet ombrage divin,cette étrangeté innée?
Pourquoi ce plus ou ce moins nous est-il donné?
Il est trois façons de le dompter:
L'un le subira telle une fatalité
L'autre vivra avec comme si c'était une banalité
L'ultime enfin et non des moindres en sera lui aussi prisonnier
Mais en son art il sublimera et érotisera son infirmité
Et deviendra pour l'art très doué
Le défaut qui aura éclot se changera en une fleur immaculée
Et pour ne pas vieillir seul c'est avec cette maîtresse que le timoré mourra accompagné
Timidité Expressive Allemande
La timidité m'empêche de respirer
Personne ne sait ce qu'il y a dans le tréfonds de mon esprit,pas même moi
Alors impalpable je vis mon art dérisoire et étranger pour exister
Chaque seconde, à chaque rencontre,à chaque fois
Enfermée,dans un corps matériel,
J'ai une sensibilité d'enfant
Avec une raison de déjà trop de printemps
Ainsi, je suis emprisonnée et brouillé est mon ciel
Je suis semblable à l'unheimlich
L'étrangeté étant mon paysage
Je suis une joyeuse et défunte relique
Âpre est le goût de mon breuvage
Pour me montrer je dois faire preuve d'une grande expressivité
Et la force de ce corps en moi étranger trahit les abîmes de mon âme tourmentée
Mystérieuse il faut qu'on me devine et mon romantisme inquiétant est torturé
Je me perds dans le néant pendant qu'en moi se joue le drame de l'expressionnisme Allemand halluciné et angoissé
Impossible de traduire l'intelligence qui en moi sommeille
Inaccessible est ma beauté lointaine
Je rejette la vie active qui sonnerait le glas de mon réveil
J'erre dans le monde onirique et fantastique des cavités souterraines
Abolition des prisons et de l'injustice
Lorsqu'un esprit éduqué connait Jean Genet
Il réclame l'abolition des prisons
Car l'art ne peut être synonyme de mauvais
Et cherche de nouvelles solutions
Lorsqu'un esprit cultivé a vu Orange mécanique film pamphlet
Il se pose des questions et clame ''votre honneur! objection!"
Car au lieu de cicatriser on enferme parfois à tort et à jamais
Mais faut-il croire en l'exclusion ou en la rédemption?
Lorsqu'un esprit libéré a lu Le Procès
Il désire une révolution de la justice qui porte mal son nom
Car dangereuse est cette absurde autorité
Qui prétend ignorer la causalité entre vice et société et qui croit au caractère inné du mal et de la déraison
Lorsqu'un esprit aguerri a vu le Vol Au dessus D'un Nid De Coucou dérangé
Il s'interroge sur l'emprisonnement de la marginalité
Car la psychiatrie prétend soigner
Mais le soucis est qu'elle est l'alliée de l'injustice en la justice incarnée!
Certes la tolérance ne doit pas inclure l'intolérable
Mais entre l'art et l'immoralité il n'y a qu'un pas
Et entre convention et création que vous paraît le plus honorable?
A vous de choisir entre réflexion,modernité et piège à rats!
Le blues de la carte bancaire
J'en ai assez, je suis fatiguée d'exister
Car mon maître en dépenses me fait trembler
Et ne se préoccupe point des conséquences
Le négatif est le lieu de mon errance
Et quand je suis active je perd ma joie,mon aisance et ma tranquillité
Je n'existe que comme faire valoir et n'ai point de légitimité
On commande mon avoir et on oblige ma volonté
Sans cesse tiraillée entre bien et mauvais jamais je ne danse
Souvent on ne voit que mon utilité et parfois j'y pense
Toujours, je vis dans la matérialité
Mes sentiments sont ignorés,moi qui rêve de liberté
Je vis des excès,des caprices,du vice financier lorsque j'aime la pauvreté
Cela remet en cause jusqu'au sens de mon existence
Alors j'imagine me réincarner en un cailloux dénué de sens
Loin de ce monde dérisoire de vanité
La Masochiste Intellectuelle
Tu n'as pas le courage d'un suicidaire
Mais tu te fais du mal en ton propre enfer
Tu recherches des expériences douloureuses
Et t'infliges les pires sévices malheureuse!
Mais tes souffreteux exploits sont purement cérébraux
Et n'amusent que toi car terrassant sont tes maux
Ainsi, tu séduis afin de chercher les pires aventures
Tu bois,tu te drogues et forces ta nature,telle est ton armure
Tu chapardes pour te faire chahuter
Tu te replies en ton monde,reste muette et enfermée
Tu vis dans la mélancolie et ignore la joie
Enfin,tu vas même jusqu'à nier le bonheur et entretenir ton désarrois
Petit à petit en ton art tu t'enfonces,tu te détruits
De quoi te punis -tu donc ainsi petite folle démunie?
Ne sais-tu pas que la vie t'offrira milles occasions de souffrir
Fais-moi plaisir,lâche ton cercueil,qui, je le sais te rend grande et belle
Arrête ta frénésie d'auto-destruction et ton pas mortel
Bien que j'admets avec toi qu'on ne se refait pas,tu comprendras sans doute prête à mourir
Et si cela ne te suffit pas,malheureuse insolente peut-être te réveilleras-tu enfin prête à pourrir!
Sublime atrocité
Dans ma tête,il est un cauchemar ombrageux,sourd et sinueux
Ce tourment naît de la lutte entre ma passion et ma raison
Je suis en cage et me sens comme un animal furieux
Que les autres veulent décorer de bijoux et de floraison
Le superflu et le décor me font horreur
Je suis un bouc endiablé,coléreux et enragé
Mon climat automnal,à la fois chaud et glacial fait peur
Je ne suis pourtant qu'une femme étrangement apeurée
Tout Ou Rien,le jeu de l'enfant
Je ne connais point la demi-mesure et l'entre deux
Extrême et entière je choisi soit le bien soit le mal mais jamais le banal
Je préfère le chaud et le froid au tiède ennuyeux
A choisir plus tard je serai bonne ou écrivain mais point fonctionnaire ou juge amoral
Le dualisme,l'ambiguïté et l'ambivalence constituent mon armure
Je veux la pauvreté ou la (suprême)beauté
Je sais cela est bizarre et immature
Mais j'aime les opinions tranchées
Jamais je n'eus su choisir entre excessivité et timidité
Intelligence ou ignorance,introversion ou excentricité,arrogance ou générosité
Combles ou catacombes:à quel saint se vouer?!
J'ai en moi des contradictions non assumées
Soit ce n'est point logique mais bon pour l'identité
Ainsi, l'on trouve une place dans la société
Et j'arbore la bannière des chemins fangeux et cahoteux
Pour ne pas sombrer dans le vide nauséeux
la perfection du défaut/La condition de l'artiste
Ayant fait d'un défaut un art,une perfection
La diva est déchirée entre la malédiction de son infirmité et sa beauté sans nom
Elle ne peut contenir en elle à la fois son génie et sa misérabilité
Car de son malheur une fleur est née
C'est là tout le drame de l'artiste maudit
Idolâtré pour une illusion menti, il se sent à jamais incompris
La virtuose est partagé entre la souffrance de son chant torturé
Et la jouïssance de son art maîtrisé
Ton art méconnu,tu ne peux exister au sein de la société
Ton art reconnu,tu n'acceptes point d'être idolâtré pour ton malheur, ton manque assumé
Destiné à être malheureux,ton esprit trop tiraillé par la souffrance
Te rend schizoïde en apparence!
Tu regrettes parfois d'avoir sublimé ton infirmité
Toi qui voulais juste exister te voilà miraculeusement acclamé
Comment ne pas alors tomber dans la démence?
Comment savoir si juste ou non est ta reconnaissance?
L'amour
Hier mon coeur était vide, fade,esseulé
Aujourd'hui il est occupé mais affecté
Aurai-je le droit un jour à l'amour et à la luxure ,
Moi qui perd la tête à la moindre aventure?
O que j'ai le coeur maussade de savoir que cette brume est rare!
Quel est donc ce sentiment inexistant que nous recherchons tous, comment le trouver s'il est bizarre?
Civilisation destructrice
Ton chant profond est pur
Et la civilisation n'est pas pour toi
Elle te fait une impitoyable armure
Car tu n'es point fait pour être de bois
Animal et sauvagement doux tu es encore
Et ressens l'oppressement des soirées mondaines
Les villes au rythme effréné te donnent des remords
Car tu n'es point conforme aux civilités obscènes
Tu n'es pas une machine infaillible
Alors tu t'enfermes dans ton monde que la société rend obscure
La musique est ta seule bible
Et ta soul tourmentée révèle ton abyssale blessure
La nature est ta source d'inspiration
Les chimères de l'industrialisation t'offensent
Tu passes ton temps à fuir cette intellectuelle pollution
Afin de préserver ton paysage de poésie qui danse
La femme ou l'innocence perdue
La femme est une fleur éphémère
Qui lorsqu'elle perd son innocence voit faner sa splendeur et son don
Alors de ses yeux rutilants et adamantins qui dans les vapeurs cotonneuses errent
Il ne reste qu'un vil céladon
La rose flétrie et la Vénus à la grâce de velours trépasse pour toujours
Et cela se fait par l'abandon de la spiritualité au profit du plaisir de la chair
Comment renoncer a cet état merveilleux et choisir entre la beauté et l'amour?
Pourquoi troquer la fraicheur et la candeur pour devenir un fruit amer?
La nymphette ne supporte pas les vautours qui lui tournent autour
La belle plante est couratière,sans âme,superficielle mais glamour
La mère ne fait plus que protéger le fruit de sa chaire devenu son seul amour
A Qui préférez-vous Messieurs faire la cour?
La femme est une fleur éphémère
Elle est comme l'artiste
Qui après avoir cracher sa colère meurt et se perd
Contrairement au poète qui perdure et persiste
Liberté Assassinée
Pour contraindre l'enfant on crée les écoles
Pour contraindre les fous on fait les geôles
Pour contraindre les hommes on crée les lois et la religion
Pour contraindre le diplôme on crée la mention
Pour contraindre l'amour on crée le mariage
Pour contraindre les animaux on crée les zoos et les cages
Pour contraindre la vie on crée le travail, la politique
Pour contraindre la musique on crée la rythmique
Pour contraindre la terre on fait des frontières
Pour contraindre le Paradis on crée l'Enfer
Pour contraindre le monde on crée la technologie
Pour contraindre l'esprit on crée la psychiatrie
Pour contraindre le poète on crée les règles,les rimes et les pieds
Pour contraindre le salarié on crée le patron,l'autorité
Pour contraindre le jour on crée le temps
Le chat domestiqué s'ennuie fortement
Quand on lui prend sa liberté égoïstement
A l'âme soeur gothique
A Toi qui vis sur le parvis de la cathédrale de Strasbourg car tu t'y sens à l'abri,
A toi qui sourit à l'échec,à la tempête,à la mort et à la nuit,
Je dis crois-moi cher ami de toujours,mon âme est semblable à cela aussi
La romantique est pareil au gothique,alors ne me craint guère
Je suis des ténèbres et désire entrer dans ton royaume de poussière
Ici gît en moi ton esprit et ta pluie
Ton existence est nocturne et moi seule connaît tes prières
Tu es amer,aimes le mystère et t'amuses des cimetières
Ton monde est magie,folie et fantaisie
Nous sommes faits pour nous entendre car moi seule puis comprendre ton ennui,
Mais si tu es sataniste et hédoniste de la chaire
Mon doux ennemi ,Tu n'es point pour me plaire
Car en mon corbeau résonne aussi l'enfer
Mais le mien, plus beau, plus sobre,vole plus haut et vaut bien plus cher
Nature morte
Attention chiens sans noms!Vous détruisez la vie qui nous a été donnée!
Il est un tableau qui me fait peur
Il est réel et dépeint une nature morte
Les terres et les champs jadis ombragés par les hêtres et les cerisiers en fleurs
Sont désormais balayés par des tours de fer grisâtres gravés comme l'eau-forte
L'herbe verdoyante et infinie à fait place à l'asphalte et aux parcs aseptisés
Les pupilles émerveillées qui contemplaient autrefois le paysage paré de verdure
Préfèrent aujourd'hui admirer une pâle architecture
De ce chef d'oeuvre délabré,moi, je vois désormais,un crâne à son côté, une macabre vanité