Voila,

J'ai quitté le père de mon fils lorsqu'il avait 8mois. N'arrivant à aucune discussion saine avec son père nous sommes passés par des avocats et un juge pour le mode de garde. Cette dernière a tranché provisoirement (depuis plus de 2ans) pour une garde alternée 3jours chez l'un 4jours chez l'autre.
Mon fils a de gros soucis d'éducation du fait de cette garde. Lorsqu'il est chez son père, il est également gardé par ses grands parents, en une semaine il a trois éducation différents. Tout les détails seraient long a expliquer. Mon fils ne s'exprime pas encore vraiment, lorsqu'il revient de chez son père il est vraiment violent, envers nous, envers sa soeur et envers ses jouets. Ils nous faut au moins 48 h pour réussir à le restabiliser à chaque fois.

J'ai refait ma vie et nous avons eu une fille qui a actuellement 18mois.
Elle est très avancée par rapport à son frère au même âge. Mais elle est totalement différente lorsque son frère est là. Nous voyons que par moment, elle en a comme peur. Elle en fait de grosse crise de nerf...

La situation de garde alterné nous "bouffe" (désolé je ne trouve pas d'autre terme) énormément mon conjoint et moi. Nous devons à chaque fois remettre les base avec mon fils, nous avons toutes les semaines une crainte de comment il va revenir de chez père, moi quand je transmets mon fils à son père je me fais à chaque fois insulter par ce dernier devant mon fils....

Pour une question professionnelle mais surtout de bien être, nous avons décider de quitter la région où nous vivons actuellement pour rejoindre ma famille habitant à 600km. Malheureusement ou heureusement, mon conjoint a trouvé du travail rapidement mais son employeur nous demande d'y être trois semaines après (jeudi prochain).

Le jugement final n'ayant toujours pas été rendu, j'ai fait le nécessaire pour prévenir la juge. Le jugement final a donc eu lieu jeudi mais son verdict n'aura lieu que le 16mai. En attendant, elle m'a signalé que c'était à moi de trouver un accord verbal avec le père de mon fils.
Le soir même lorsque j'ai voulu en parler avec lui, je me suis directement fait insulter. N'arrivant à aucun accord, j'ai demandé à mon avocate de mettre un accord par écrit et de le transmettre à son avocate.

Etant donné que c'est moi qui part, c'est à moi de faire des concessions. Donc, j'ai pris la décision de laisser mon fils à son père et de l'avoir durant les vacances jusqu'au verdict du jugement.

Mon conjoint me soutient mais ma famille ne comprends pas ma décision de partir, pour eux j'abandonne mon fils, je ferai mieux de continuer en garde alternée.

Mon sentiment est quand continuant en garde alternée je risque de ruiner mon couple actuel, or nous avons une fille et souhaitons nous marier. Et surtout de perturber ma fille et ça je le refuse. Je souhaite une vie et une éducation stable pour mes deux enfants même si je suis obligée de me mordre les doigts.
Cela me fait mal mais je préfère encore que mon fils est une vie stable avec son père plutôt de continuer à le trimbaler de foyer en foyer en permanence.

Je n'arrive pas a rajouter plus.

J'aimerai juste vos avis sur la situation. J'ai peur de prendre cette situation en pensant que c'est la meilleure pour mes deux enfants et mon couple et en fait que cette décision soit la pire erreur de ma vie....

Fdemolis, tu décris avec le cœur d'une maman ce que les psychiatres ont déjà relaté dans bon nombre d'articles traitant de ce sujet, le problème de la garde alternée chez les enfants de moins de 6 ans, qui ne semble pas être la panacée en ce domaine, malheureusement.

D'abord parce que le père et la mère ne sont pas à égalité dans les besoins psychiques des enfants. Et la pratique de la co-parentalité instaurée par la résidence alternée irait justement à l'encontre des besoins essentiels du petit enfant.

Je n'étayerais pas davantage la problématique psychologique car je ne suis pas habilitée à le faire, et je pense que tu as certainement fait des investigations à ce sujet via le net.

En fait, tu as peur pour ton petit et c'est normal, tu es sa mère, le référent, la maman noue une relation spécifique avec son enfant. Elle constitue la première base de sécurité pour son développement psychologique présent et futur.

Je comprends ton désarroi de maman. Sur quels points devez-vous ton mari et toi-même "revenir" à chaque retour de visite de ton petit garçon ?
Pourquoi ta fille a-t-elle peur et de quelle façon en fait-elle la démonstration ?
Ces deux enfants n'ont pas le temps de s'apprivoiser, de communiquer, de jouer entre eux.

Actuellement, tu te retrouves "coincée" par la délibération de ce jugement, bien sûr, tu es le parent qui s'éloigne pour la belle-famille... Bref, celui qui a tort de s'éloigner de son enfant, mais là encore ne t'arrête pas à de tels propos accusateurs qui ne sont pas fondés !

Arme toi de patience jusqu'à ce que tu as des nouvelles du Juge familial.
As-tu pensé à prendre rdv avec un pédo-psychiatre avec ton enfant ?
Il serait bien qu'il fasse un petit diagnostic également pour mesurer le niveau de son mal-être, ceci pourrait avoir un impact également pour une éventuelle demande de changement de garde.

Je vais simplement faire apparaître dans sa totalité ce paragraphe qui parle de lui-même et qui a été écrit par le Docteur Maurice Berger sur la garde alternée :
"Il estime ainsi dommageable que le texte de loi « ne fasse aucune différence entre les besoins d'un bébé de deux mois et ceux d'un adolescent ». Pour lui, « l'esprit originel de la loi (ne pas rompre le contact entre l'enfant et l'un des parents) est devenu « avoir sa part d'enfant » ». Le praticien déplore ainsi « une confusion entre l'égalité de droit au niveau de l'autorité parentale et l'égalité du rôle au niveau du développement précoce de l'enfant »."

C'est bien le nœud du problème, et tu le vis en direct avec ton enfant.
J'espère que la réponse qui te sera donnée par le Tribunal sera celle que tu attends afin que ce petit puisse vivre en harmonie, tout en sachant qu'il n'y a pas de "bon moyen" de garde....Un enfant séparé de ses parents vivra toujours un manque indéniable et pire encore en cas de conflit (en tant que Mamie, je suis bien placée pour connaître ce problème chez l'un de mes enfants)

Courage.
Clair de lune.