Bonjour à tous,

Je m'appelle Livie, j'ai 28 ans, je suis en couple depuis 8 ans et j'ai deux enfants de 3 ans et 18 mois.
J'ai a priori tout pour êtes heureuse, et malgré ça, j'ai perdue ma joie de vivre...

Moi qui ai toujours su garder le sourire, je me retrouve à chercher le moindre moment de solitude que je peux avoir, je n'ai plus envie de rien, j'ai dû mal à me concentrer au travail... et j'ai perdue toute libido, malgré tout l'amour que j'ai pour mon conjoint.

Je pense faire une dépression et je refuse de la laisser s'installer. J'ai donc pris rendez-vous avec un psychothérapeute que je vois pour la première fois ce soir.
Je suis fière de ma décision (même si j'aurai dû la prendre depuis des années), mais j’appréhende aussi beaucoup cette première rencontre.

Devoir parler de mon passé me fait peur.. j'ai la trouille de ne pas réussir à affronter la douleur de certains événements. Mais je pense qu'il m'est désormais nécessaire de l'affronter, car mon présent est, je pense, un peu trop affecté par ce qui c'est passé autrefois.

Je ne sais pas si certains d'entre vous me répondront, mais si vous pouviez me faire profiter de vos expériences, peut-être que je me sentirai un peu moins seule et que ma culpabilité finira par s'estomper.


A bientôt

Bonjour Livie,

Je te conseillerais d'aller voir un médecin pour voir si ta "sensation" de dépression n'a pas en premier lieu une origine organique.
Je comprends ta peur d'avoir à "décortiquer" tes pensées, ton passé etc...
Le psychisme est un peu comme le physique, il faut soigner, des fois "ouvrir les abcès", "vider la souffrance", dire les choses etc..
Mais bon rassure-toi les choses se font naturellement et il ne sert à rien d'anticiper la douleur, ce qui ne fera que rajouter de la douleur à la douleur.
Voilà mon avis, je suis moi-même dépressif depuis plusieurs années mais elle s'exprime d'avantage de manière psychosomatique.
Ne t'inquiète pas, d'autres membres viendront te parler, chacun apportera sa façon d'analyser.

Bonjour,

Merci pour ton retour Samaritain.

Mon premier rdv a eu lieu hier, et très bizarrement cela c'est bien passé.
Je me sens apaisée d'avoir enfin pu parler de mes douleurs.

Il en ressort que je ne suis pas forcément dépressive, mais apparemment très en colère... contre ma mère, et contre moi.

La thérapeute qui s'occupe de moi me semble être une personne très bien, avec qui je me sens en confiance. J'ai réussi à évoquer des choses avec elle alors que je ne m'en serai jamais cru capable.

Je me sens donc enfin prête a affronter mes démons, et j'ai toute confiance en une issus positive.

Croisons les doigts

Bonjour Livie

je suis très contente pour Toi que ce premier contact se soit passé de la sorte : il est très important de se sentir bien et en confiance avec son thérapeute.
Cet accompagnement te permettra de mettre des mots sur toute cette colère et ainsi de pouvoir t'apaiser et te soustraire à celle-ci. La colère est destructrice pour notre ETRE, elle nous empêche de vivre en harmonie avec nous-mêmes et nus empêche également à vivre correctement notre "ici et maintenant" car elle nous retient dans notre passé.
Cette confiance en une issue positive, montre que tu as toutes les capacités et la volonté à pouvoir affronter et abandonner tes démons.....
Ne baisse jamais les bras, tu y arriveras !

Bonjour Poupeeratatouille,

Je te remercie pour ces encouragements.

Le plus troublant pour moi dans cette histoire, c'est que je ne ressens pas forcement cette colère.

Enfin disons que, autant je peux comprendre celle que j'ai envers moi, autant je ne soupçonnai absolument pas celle que je pouvais avoir contre ma mère.

Et pourtant, en rentrant hier soir chez moi, mon conjoint m'a demandé si je souhaitai en parler, et je lui ai expliqué que j’étais apparemment très en colère.

Mais en lui disant "tu ne devinera jamais contre qui ?"? il m'a aussitôt répondu "si je sais, contre ta mère".

En fait, je crois que je suis la seule à ne pas le savoir. Et donc à priori le plus gros du travail se fera sur ce point...

Comme je le dis, c'est vraiment très troublant... comment en étant la principale concernée, je ne me sois rendue compte de rien ??

Parce qu'il est très difficile d'admettre que l'on puisse connaître un tel sentiment pour sa Maman.... Parce que l'on fait parfois difficilement le lien entre nos comportements et la source dont il sont issus. Nous sommes donc en colère après nous-même, faute de n'avoir pas encore eu connaissance de ce que notre inconscient voulait protéger afin de nous protéger avant toute autre personne. Ce sont des moyens de défense mis en place à notre insu par notre psyché....

Je comprends... mais du coup je me demande si d'autres choses ne sont pas enfouies...

Je suis vraiment contente de pouvoir enfin mettre un mot sur mes maux.

Maintenant que j'ai conscience de ce qui ne vas pas, que je sais en partie d'où vient le problème, je vais faire le nécessaire...

A partir de là, le travail que je vais effectué sur moi, ne pourra être que bénéfique pour ma relation à ma mère.

Et puis comme elle me l'a dit pour me rassurer, ma colère n’empêche pas mon amour pour ma mère.

Bonjour Eric,

Oui, cette fois-ci je suis bien décidée à aller au bout de ma démarche.

Toi aussi tu était en colère ? Est-ce que je peux te demander comment tu l'exprimais ?

Par ce que j'avais tendance a imaginer les personnes en colère comme des gens d'aspect colérique, en rogne contre tout, toujours énervé et en opposition à tout ... hors moi je ne suis pas comme ça du tout. Plutôt de nature réservée et discrète...

Ça m'intrigue de me dire que je suis plutôt de nature calme alors qu'au fond de moi finalement c'est tout l'inverse.

Citation :

Est-ce que je peux te demander comment tu l'exprimais ?

Ma colère était très violente en moi, elle était dut à une grande douleur de mon enfance et c'est à partir de cette profonde colère contre moi même que j'ai construit ma vie. Je suis moi même en psychothérapie, j'ai enfin trouver les bons interlocuteurs, et cette colère enfouie se révèle voilà dans les grandes lignes.

Comment je l'exprimais avant? J'anhéantissais le moindre espoir qui se présentait devant moi et écartait la main tendue et l'aide que l'on me proposée. J'avais peur de l'inconnue j'avais peur de connaître la sérénité, la véritable affection parce qu'elle m'était étrangère. Fuir a été ma vie jusqu'à il y a encore très peu.

Mais depuis quelques semaines tout change en moi. J'ai encore du travail mais j'ai fais le pas essentiel, celui d'ouvrir ma vraie douleur aux autres et notamment à une très bonne équipe de psy, qui comprennent le vrais sens de mes mots.

Eric

Je te remercie pour ta réponse. Et je me retrouve un peu dans ce que tu dis.

C'est très encourageant de voir que tout peut finalement s'arranger, et que rien n'est définitif.

Je suis ravie de voir qu'en tout cas pour toi c'est le cas

Et si tu es d'accord, j'aimerai bien qu'on partage ensemble nos expériences.