Je nage entre 2 eaux, et grande en moi est la tentation de me laisser dériver vers la mer morte (Ca, c'était pour la blague nulle).

Je ne suis pas du tout satisfait de ma vie, et compte tenu du fait que je pense que cela ne va pas s'améliorer, j'ai envie de mourir. En ayant bien conscience d'une chose -> rien ne m'attendra de l'autre côté. En effet, étant fervemment athée, je considère que la mort n'est qu'un terme hyperbolique pour désigner l'inexistence dans l'après vie, et que par l'acte de cessation de la mienne, je ne ferais que me précipiter vers le néant d'avant ma naissance.

Je nage entre 2 eaux, car, alors que s'alimente en moi une déception envers la vie, s'est créé parallèlement une déception envers la mort, compte tenu du fait que j'ai pris conscience qu'elle n'était absolument rien. Cela m'a un temps convaincu qu'il fallait que je reste en vie. Cela m'est bien vite passé, car la pesante souffrance invite irrésistiblement en moi la forte envie de mettre fin à mes jours. Rester en vie, me donner la mort... Je ne sais pas laquelle de ces 2 décisions l'emportera dans les jours, les semaines, les mois qui vont suivre. Je ne sais pas laquelle de ces forces contradictoires triomphera au détriment de l'autre.

Peut-être êtes-vous tentés de me dire "Reste en vie, tu mourras bien un jour de toute façon, et d'ici là, tant mieux pour les bonnes choses et tant pis pour les mauvaises choses...". Non. NON! Je ne peux pas raisonner comme ça... Il y a 5 ans déjà, lorsque j'avais 15 ans, j'avais déjà envie de mourir, et ce sentiment ne m'a jamais tellement quitté depuis. Mais, je suis resté en vie, car j'avais l'espoir que les choses s'améliorent. J'avais tord, car rien n'est mieux, tout et pire même.
J'ai accumulé les déceptions, et les frustrations, voguant de désespoirs en désespoirs. De fait, je regrette d'avoir été en vie pendant ces 5 dernières années. Je me dis que j'aurais mieux fait de me tuer sans hésitations dès que j'ai commencé à en avoir envie. Car l'idée d'avoir 20 ans et d'en être au point mort m'horrifie au plus haut point. Si je reste en vie encore, 1 an, 2, 5, 10, et que rien ne change, la prise de conscience de cette inertie me sera encore plus cauchemardesque et d'une certaine façon, il sera alors encore plus sinistre de mourir dans ces conditions.

Ayant énoncé toutes ces informations, telle est ma question: pensez-vous que malgré tout, je puisse avoir de bonnes raisons de rester en vie, ce même si j'en venais à être pareillement insatisfait dans X mois ou X années?

Merci d'avance...

Que s'est il passelorsque tu avais 15 ans?

Prémices: J'ai renoncé au fait qu'une vie après la mort existait à partir de l'âge de mes 13/14 ans, et vers ce même âge, j'ai également renoncé au fait que la vie avait le moindre sens.
Dès lors que j'ai pris conscience de cela, je me suis mit à avoir envie de mourir, en partie par plaisir transgressif envers ce qui représentait mes propres barrières normatives d'avant.

Ce qui me donne envie de mourir depuis l'âge de 15 ans, c'est notamment le fait que je suis seul et que j'en souffre. J'ai peur des gens. Vers cet âge là, j'avais le sentiment que les gens me détestaient systématiquement, je me sentais exclu, rejeté, j'avais le sentiment qu'on ne voulait pas de moi et j'étais donc confiné dans une solitude qui ne m'était pas du tout agréable. J'ai ressenti assez intensément des frustrations sur le plan affectif. Des frustrations qui n'ont pas disparues aujourd'hui, j'ai un peu plus d'aisance à me contrôler en la présence d'autrui(j'étais anciennement hyper-anxieux, très certainement phobique social bien que n'ayant jamais été diagnostiqué, et hypersensible en plus de ça, je le suis toujours, ça ) mais aujourd'hui, je n'ai plus l'impression d'avoir de personnalité, je me sens complètement déboussolé, disparate, et vulnérable, et la solitude se fait plus pesante encore avec les années. En plus, je suis maintenant hanté par le souvenir de ma souffrance antérieure, et cela accumule ma souffrance présente.

Alors que je suis déçu par ma vie, c'est depuis mes 15 ans, non pas la question: pourquoi vouloir mourir? qui s'impose à moi, mais bien plus: pourquoi vouloir vivre?
La mort me sembla alors être une évidence, et c'était à la vie de faire ses preuves. La vie ne va pas de soi, c'est l'idée du suicide et de la mort qui vont de soi.
J'ai tout simplement réfléchi au fait que ma présence au monde n'était souhaitable que selon certaines conditions, conditions que je n'arrivais pas à remplir et que je n'arrive toujours pas à remplir.

J'ai voulu rester en vie pour une chose principale: connaître ce qu'est une relation amoureuse. Aujourd'hui, ce n'est toujours pas arrivé et ça me désespère. J'ai l'impression que ça ne pourra jamais m'arriver compte tenu de l'état de merde dans lequel est mon cerveau, et de ma difficulté à gérer les relations sociales. Mais en même temps, je reste en vie parce que je me dis qu'il y a peut-être une petite possibilité pour que ça arrive, et également parce que désormais, tout plaisir transgressif à l'idée de mourir s'est évaporé. Mais globalement, je tends plutôt vers la mort. Je ne suis pas fait pour ce monde, tout m'est bien trop difficile. Je mets des jours à me remettre de remarques que l'on me fait et je ne me sens donc pas capable de travailler. Et... je suis mal barré, je vois pas comment je vais pouvoir satisfaire mes besoins matériels(même les plus primaires) si je ne travaille pas. Je suis extrêmement susceptible et il m'arrive souvent d'avoir envie de tuer des gens pour des remarques qu'ils m'ont fait. Aujourd'hui encore, je n'arrive pas à gérer mes relations avec les autres. Cela est vraiment le cœur du problème. Du fait de cela, je me déçois, je n'arrive pas à être à la hauteur de mes idéaux, je n'arrive pas à me forger un ego, ma vie n'est qu'une demie-vie, sans saveur. Je veux sauver l'amour-propre qu'il me reste en mettant fin à mes jours (ce que certains ne manqueront pas de considérer comme un paradoxe, j'imagine), parce que si je reste en vie et que je suis déçu encore et encore, cela sera de plus en plus infecte, et la mort sonnera au fil du temps, de moins en moins comme une libération, mais de plus en plus comme une terrible résignation qui aura finie de consumer cet amour propre.

Voila...

Merci de m'avoir lu (si l'on ma lu)... Et merci de m'avoir posé cette question Futur4-, les ruptures avec l'indifférence sont toujours les bienvenues.