Bonjour,

je vais avoir 45 ans, ma fille 22 ans. Elle ne peut se séparer de son nounours : pour dormir, lorsqu'elle a une angoisse ; Elle l'emmène aussi chez ses ami(e)s si elle va dormir chez eux/elles, sans aucune gène.

Elle va jusqu'à prendre un "substitut" plus discret, moins imposant s'il n'est pas possible de le faire suivre ; Par exemple, quand elle se promène en ville, quand elle conduit.

Je souhaiterais la cerner, cerner ce comportement. Est ce une difficulté majeure à couper le cordon inconsciemment ? Un sentiment irrépressible de peur de l'abandon ? ... etc

Je vous remercie par avance.

C'est son jardin secret , c'est son doudou
Cela peut être un journal intime à qui ont confit ses peurs ses chagrins , ses joies...
Elle c'est son nounours

Pourquoi cela t'inquiète ?

Bonjour Kalon,

je craignais un trouble en fait. Par ailleurs, d'un regard extérieur, ce comportement a une forte connotation puérile. Personnellement, cala ne me choque plus, par contre mon ami fut très surpris.

Je vous remercie infiniment pour votre réponse

Bonsoir Quilici

Ta fille a apparemment toujours été très attachée à son nounours depuis sa plus tendre enfance. Jusqu'à quel âge as-tu accepté sans problème le fait qu'elle prenne ce nounours avec elle. Est-ce toujours le même depuis toutes ces années ?
Par contre à quel âge as-tu ressenti qu'il était tant qu'elle abandonne ce doudou ?
As-tu ressenti une certaine honte à ce que ta fille continue à avoir besoin de ce substitut maternel pour se sentir bien et protégée ? Aurait-elle pu connaître une forme d'abandon dans sa petite enfance ?

Avant de vouloir "la" cerner et cerner son comportement, il faudrait remonter dans son enfance et analyser les rapports affectifs que vous avez eu toutes les deux.
Aurais-tu des regrets quant à cette période de fusion avec la petite fille qu'elle a été ?
Comment sont vos relations mère/fille à ce jour ?

Beaucoup de questions, j'en conviens, qui permettront peut-être de mieux comprendre la raison de ton angoisse face à ce comportement pas si puérile qu'il n'y paraît mais tout simplement un comportement d'anxiété que vit ta fille continuellement.

Clair de lune,
merci beaucoup pour toutes ces pistes extrêmement intéressantes, riches et nombreuses !
Oui, ma fille a toujours pris son nounours, le même depuis sa naissance, et je l'ai "accepté" jusqu'à ses 15 ans environs, donc jusqu'à son edolescence bien entamée.
Vers ses 16 ans, je me suis dis, il serait peut-être temps de le laisser au lit. Et alors oui, j'ai ressenti une certaine honte (du regard aux autres vers elle qui ma fois s'en fichait quand même).
Je ne sais si c'est un substitut maternel. Kalon plus haut disait que c'était son jardin secret, que ce nounours, c'était elle en fait. En tout cas elle a eu une enfance tourmentée, oui : mon couple a volé en éclats.
Nous avons toujours été très soudées toutes les 2. Mais elle a souffert de mon alcoolisme. Il est évident qu'intérieurement, elle a dû se retrouver bien seule, et maintenant que je suis abstinente, je m'en veux infiniment.
Je ne consomme plus depuis 2008, donc elle avait 19 ans. J'ai rencontré un ami très gentil, elle l'apprécie beaucoup. Nous formons une nouvelle famille "saine".
Elle mène sa vie d'étudiante et rentre les week end, tout va très bien.
Par contre, elle est en général toujours très angoissée, pour quoi que ce soit....alors oui, elle fait suivre son nounours partout.

Merci pour tous ces points de réflexioons.

Effectivement, Quilici, ce nounours a été son confident depuis toute petite, elle a vécu des moments d'angoisse lorsque tu buvais, de grande peur.
Avez-vous parlé toutes les deux de cette période maintenant qu'elle a 22 ans donc adulte ?
Lui as-tu expliqué les raisons de cette addictologie et a-t-elle compris ?

J'ai eu un père alcoolique et j'ai compris vers 40 ans pourquoi il avait sombré dans l'alcool si jeune, c'est pourquoi je pense qu'il faut vous rapprocher, elle est toujours angoissée, elle connait certainement des flashs qui lui reviennent inconsciemment ou consciemment.

Comment réagissais-tu sous l'emprise de l'alcool avec elle, et elle qu'éprouve-t-elle ?
La dernière question serait pour ta fille, mais peut-être pourrais-tu en parler...
Ce nounours a été le substitut d'une personne manquante... et son père, tu n'en parles pas ?

Clair de lune, bonsoir,

je viens de prendre connaissance de ton message toujours aussi riche en pistes.

Je vais lui parler de tout cela dès qu'elle rentre ce week end à la maison.

Je ne manquerai pas de répondre à ce moment là point par point.

Merci, merci et encore merci.

Bonsoir,

j'ai perdu ma mère à l'âge de 15 ans (meurtre). C'est là que j'ai commencé à m'alcooliser.
Ma fille est au courant et a compris.

Elle m'a confiée qu'elle lui parle depuis toute petite le soir dans son lit. Elle l'entend et lui répond : il la réclame, elle le prend dans ses bras, le rassure et lui dit qu'elle est là.

Sous l'emprise de l'alcool, ma fille me voyait groggie et violente parfois en mots. Je lui ai donné 1 fois une tape sur sa cuisse.

Cette période est belle et bien révolue m'a t'elle dit. Nous sommes très proches. Elle se sent à l'aise avec moi. Son père a des oeillères parfois, elle n'aime pas trop se confier à lui. Je lui donne des pistes de réflexions, une largesse d'esprit, son père reste plutôt cantonné dans ses idées. (attention, je ne le dénigre pas, ni ici, ni avec ma fille).

Voilà, au terme d'une discussion lors de son passage à la maison.
A bientôt !