Bonjour, je ne savais pas trop où poster ce message, mais bref. Je vais essayer d'expliquer en détail ce qui m'arrive, ce sera plus simple à comprendre.
J'ai bientôt 16 ans, et du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu peur d'aller dans un lieu public lorsque je suis seule, de marcher dans la rue seule, mais quand je suis avec un proche, un ami, cette peur s'atténue. J'ai peur des gens, de ce qu'ils sont susceptibles de penser, j'ai l'impression que tout le monde me regarde et me juge. J'ai horreur d'aller au restaurant, parce que j'ai peur qu'on me voit boire ou manger, de faire un faux mouvement, une petite erreur qui me ridiculise. Mais, (et c'est ce qui m'intrigue) paradoxalement, j'adore parler, débattre, défendre des idées en public, bien que j'appréhende le fait de rougir ou de ne pas articuler (ce qui arrive très souvent.) J'ai également la peur de passer des appels téléphoniques à des gens inconnus ou que je côtoie peu, mais si je suis malgré tout forcée à le faire, je me prépare deux bonnes heures à l'avance, ce qui est d'autant plus handicapant.
Lorsque je me retrouve seule dans un endroit fréquenté, que j'attends quelqu'un devant un café ou quelque chose comme ça, c'est comme si j'avais "honte". Et je finis dans la plupart du temps à paniquer.
Lorsque je suis invitée à des soirées, ou à des endroits où je peux être sûre de ne pas connaître certaines personnes, j'ai tendance à m'enfermer chez moi et à m'isoler. Mais lorsque par contre, je marche dans la rue, ou dans un magasin avec des proches à mes côtés, c'est comme s'il fallait que je me mette en avant, qu'on me "voit". J'ai parfois l'impression d'être tellement hautaine dans ce genre de situation, alors que c'est tout le contraire.
J'ai aussi très peur de me rendre au lycée (cela dure depuis le primaire), même si j'ai plusieurs amis, je fais souvent des crises avant d'y aller, et mes crises me fatiguent tellement, que je ne peux pas aller en cours et donc: cela m'isole encore plus et m'a attiré pas mal de soucis au niveau scolaire. Quand je sors de chez moi, même pour sortir une poubelle (j'habite dans un village avec très peu d'habitants), je suis sans cesse sur le qui-vive, je dois être absolument sans défaut, irréprochable: maquillage parfait, tenue parfaite. Ça en devient ridicule, et je m'en rends compte.
J'ai une peur totalement exagérée que l'on m'abandonne, de me retrouver toute seule.
Je ne sais pas comment me "guérir" (ça me paraît impossible, puisque j'ai toujours vécu avec ce handicap, je me demande parfois ce que je ferais si un jour je n'ai plus tous ces problèmes.), et ni vers qui me tourner, tellement les soi-disant professionnels m'ont déçu.
J'ai passé une année (lorsque j'avais 12 ans je crois) à me gaver de médicaments censé "détendre", en espérant qu'un jour je m'endorme pour ne plus me réveiller, ne plus aller à l'école, ne plus voir les gens et "subir" ma vie.
Je me suis dis que ça allait passer, mais j'ai l'impression que ça empire au fil du temps. Mes parents n'y prêtent pas vraiment attention, et me disputent lorsque je commence à faire une crise. Récemment j'ai eu droit à "Tu n'affrontes pas tes problèmes, tu es une fuyarde." J'ai vu plusieurs psy, et aucun d'entre eux n'ont été capable de m'aider, si ce n'est à par me dire que j'étais en dépression (ils ne m'ont rien appris, cela fait 4 ans que ça dure)) et que j'étais intellectuellement en avance (sauf que je m'en fiche complètement puisque ce n'est pas une réponse à mes problème.)
Je suis un peu (beaucoup, et encore, c'est un euphémisme) au bout du rouleau, je vois de plus en plus que la rentrée approche, et ça me met encore plus mal. J'aspire pourtant à un grand avenir, à faire de grandes choses dans ma vie, à être connue (ça m'obsède, ça en devient pesant, et je ne comprend pas ce besoin de reconnaissance), mais pour moi, le mot "futur" sonne un peu comme le genre de rêve qu'on a quand on est gamin. Pour moi je n'ai pas de futur. Je n'arrive plus à rien, j'agace ma famille avec mes problèmes, et mes amis ne savent pas comment m'aider, et moi, je ne sais plus comment m'en sortir. Je sais déjà que sourire tout le temps, à tout le monde n'est pas le remède. Au contraire.
Voilà pour ce résumé, j'espère que vous pourrez m'aider, tous les conseils, suggestions sont les bienvenus, au point où j'en suis. Merci de m'avoir lu.