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 Ma fille et son père

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quilici



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MessageSujet: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeMer 7 Mar 2012 - 20:20

Bonjour,

ma fille âgée de 22 ans idôlatre son père.
Pas plus tard qu'hier, elle m'a dit que son idéal d'homme, c'est son père.
Elle n'a d'yeux que pour lui.
Pourtant, il a quitté le foyer quand elle avait 4 ans1/2.
Après ce fut le système du 1 w.e. sur 2.
C'est toujours moi qui m'en occupe (elle est sans emploi donc sans revenus pour être indépendante).
Elle ne voit son père que 2 fois par an environ depuis 3 ans maintenant (éloignement géographique).
S'il lui dit "changes de voiture", elle va le faire ! Peu importe ce que l'entourage lui dit. C'est incroyable.
L'autre fois chez le coiffeur, elle lui demandais son aval pour une nouvelle coupe de cheveux !
Son comportement me skotche car à son âge, j'avais une autonomie de penser, je n'avais pas de référentiel.

Je voudrais tellement comprendre ! S'il vous plaît.
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeMer 7 Mar 2012 - 20:29

Bonjour, j'ai vu que vous aviez ouvert un topic "Toujours avec son nounours"... C'est sans doute le début de l'histoire... Peut être faudrait il prendre la suite ici puisque des choses ont été dites Qu'en pensez vous?
Eric
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeMer 7 Mar 2012 - 20:44

J'ai repris ici le dernier poste du 18 Juillet 2011

Citation :
Bonsoir,

j'ai perdu ma mère à l'âge de 15 ans (meurtre). C'est là que j'ai commencé à m'alcooliser.
Ma fille est au courant et a compris.

Elle m'a confiée qu'elle lui parle depuis toute petite le soir dans son lit. Elle l'entend et lui répond : il la réclame, elle le prend dans ses bras, le rassure et lui dit qu'elle est là.

Sous l'emprise de l'alcool, ma fille me voyait groggie et violente parfois en mots. Je lui ai donné 1 fois une tape sur sa cuisse.

Cette période est belle et bien révolue m'a t'elle dit. Nous sommes très proches. Elle se sent à l'aise avec moi. Son père a des oeillères parfois, elle n'aime pas trop se confier à lui. Je lui donne des pistes de réflexions, une largesse d'esprit, son père reste plutôt cantonné dans ses idées. (attention, je ne le dénigre pas, ni ici, ni avec ma fille).

Voilà, au terme d'une discussion lors de son passage à la maison.
A bientôt !

Je ne sais pas quoi dire pour l'instant mais le transfert total vers son père "Elle n'aime pas trop se confier à lui". Puis maintenant la confidence totale. Pour moi il est évident que son père lui a manqué durant toutes ces années mais pour le reste il faudrait développer je crois.
Eric
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeJeu 8 Mar 2012 - 12:43

Bonjour, je vais tenter de répondre mais il y a des éléments à éclaircir.

Citation :
Pourtant, il a quitté le foyer quand elle avait 4 ans1/2.
J'aimerais que vous développiez ceci.. Je ne voudrais pas faire une fausse interprétation.
Citation :
C'est toujours moi qui m'en occupe (elle est sans emploi donc sans revenus pour être indépendante).

Citation :
Son comportement me skotche car à son âge, j'avais une autonomie de penser, je n'avais pas de référentiel.
Pas de revenu donc je vois pas comment elle peut devenir indépendante.

Elle ne voit son père que deux fois l'an environ, je suppose donc que l'affection que votre fille porte n'est plus sans doute une relation père fille mais une relation de "copains". Je suppose qu'il doit être plus "relax" avec elle, autoriser des choses que vous, vous ne le voudriez pas. Elle n'a jamais eu à proprement parler de référence de père, elle a des carences affectives énormes d'après vos propos.
Citation :
Cette période est belle et bien révolue m'a t'elle dit. Nous sommes très proches. Elle se sent à l'aise avec moi. Son père a des oeillères parfois, elle n'aime pas trop se confier à lui. Je lui donne des pistes de réflexions, une largesse d'esprit, son père reste plutôt cantonné dans ses idées.
Tout semble s'être inversé maintenant, elle va vers lui, est ce que cela constitue un problème finalement?
Ce sont des pistes de réflexion et rien d'autre je ne juge pas ici, j'essaie seulement de comprendre avec vous
Eric
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quilici



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeJeu 8 Mar 2012 - 19:02

Eric,

bonjour et tout d'abord merci de m'avoir lue et répondue.
Oui, on peut prendre la suite ici.

Son père est parti un soir m'acheter de l'alcool et n'est pas revenu. Il était chez une autre femme..Du jour au lendemain, je me suis retrouvée seule avec ma fille.

Aujourd'hui encore ele est à la maison. Pas d'emploi, donc pas d'autonomie financière pour qu'elle ait son propre logement, sa propre vie en général. Son père de son côté l'aide pour payer la mutuelle, le téléphone, l'essence..

Ce qui me skotche, c'est son manque d'autonomie de penser, son absence d' indépendance à ce niveau là, pas au niveau matériel / financier. Et ce qu'elle cherche en lui, ce n'est pas la confidence, c'est son approbation.

L'exemple du coiffeur me semble bon.
Elle m'a dit "Papa aime les belles filles. S'il trouve que cette coupe me va, je la fais".
C'est ça qui m'a "choqué".
A 22 ans, je n'allais pas demander à mon père son avis vous comprenez.

Son père n'est pas cool, au contraire, il est très rigide.
Ex. : il est improbable que ma fille lui dise qu'elle fréquente un homme au chômage ou bien plus âgé qu'elle. Ca, c'est une confidence faite à moi.

Quand ils se voient, c'est resto..des bonnes retrouvailles autour d'une table.
La vie n'est pas plus cool chez lui. Ex. : pas de films américains, pas de repas tv..

Oui, j'entends bien qu'elle a de grosses carences affectives et qu'elle s'ouvre à lui, avec ce qu'elle peut je dirais. Lui attirer l'attention aussi ? Se voir exister dans ses yeux et son coeur ? Bref, à présent je pense mieux comprendre et je vous remercie infiniment pour ces pistes de réflexion.

Vous ai-je correctement renseigné sur vos demandes de compléments d'infos ?
Qu'en pensez-vous ?





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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeJeu 8 Mar 2012 - 19:17

Je vais être prudent mais très prudent c'est juste une suggestion

Ne chercherais t'elle pas à le séduire pour vivre une sorte d'amour platonique? Faire pour lui en quelque sorte?

je suis prudent d'accord?
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quilici



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeJeu 8 Mar 2012 - 23:19

Oui, je suis d'accord, c'est ce que je crains un peu.
Pas plus tard qu'hier soir elle me disait "mon idéal d'homme, c'est papa".
Ca ne me gène pas, simplement ça m'inquiète car il ne faut pas exagérer.
Je respecte ses goûts mais là encore, lorsque j'avais 22 ans, mon idéal d'homme n'était pas mon père. Au pire un beau brun aux yeux :-) lol
Alors je ne sais quoi faire de cette réflexion d'aujourd'hui grâce à vous, tout en restant très prudente, j'entends bien.
J'aimerais qu'elle fasse ses propres choix, qu'elle n'ait plus comme référentiel son père, ça me semble malsain de vivre et d'agir qu'à travers les yeux de son père à son âge.
Si vous pouviez m'aider à creuser encore un peu.
Après, je lui parlerai, pas de soucis côté dialogue.
Là, son père est à mon sens trop le tout puissant, le plus beau, le plus fort, et "il ne se trompe jamais !!" Si si, elle m'a dit ça aussi !!
Mille mercis Eric


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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeVen 9 Mar 2012 - 11:35

Je vais vous parlez de quelque chose qui me gêne dans vos propos, ne le prenez pas mal, c'est une reflexion que je me fais et que je voudrez entretenir avec vous

A chacun de vos postes, vous faites références à vous. je m'explique, vous dites en somme que vous n'aviez plus de référent à l'âge de votre fille, ou encore ceci l'homme idéal n'était pas mon père. je peux concevoir que vous ayez acquis une indépendance affective précoce. Mais cette indépendance est liée à votre propre histoire et je ne l'a connais pas finalement. Qu'est ce qui vous a conduit à obtenir votre propre indépendance?
Chaque individus est unique, se construit à partir de son enfance, des carences affectives et nous savons que cette carence existe en elle. Vous semblez vouloir modélisez votre fille par rapport à votre propre histoire et c'est ce qui me perturbe dans votre discours.

Vous êtes ouvertes avec elle vous discutez avec votre fille mais il semble qu'il existe dans votre discours une forme "possessive", le fait que vous l'éleviez seule de puis l'âge de quatre ou cinq ans doit influencer ce comportement, je pense.
Qu'en pensez vous?
Citation :
Là, son père est à mon sens trop le tout puissant, le plus beau, le plus fort, et "il ne se trompe jamais !!" Si si, elle m'a dit ça aussi !!
Oui il existe une expressivité de votre fille dans les sentiments que porte votre fille à son père mais n'est ce pas là aussi une forme de provocation à votre encontre?

Elle a encore besoin de référent, c'est une attitude "d'enfant ou de préado", et les préado cherchent des référents étouffé par un parent il ira vers celui qui lui semblera le plus souple.
Dans votre cas de figure au niveau du sentiment c'est celui qu'elle voit que peu finalement. en l'occurrence son père. Ce n'est pas forcément dans l'esprit matériel que j'exprime cela, vous êtes aimante et inquiète pour elle et c'est normal. Mais sans doute n'entendez vous pas ce qui s'exprime réellement derrière son attitude envers son père.

C'est peut être aussi dans ce sens là qu'il faut analyser la situation, loin de moi de porter un jugement sur l'un ou l'autre parent mais je réagis souvent ainsi dans ma réflexion sur ce forum.

Je place l'enfant au centre du débat et je regarde qu'est ce qui peut disfonctionner autour de l'enfant.
Ici je vous propose une piste de réflexion simplement et je serais heureux d'en discuter avec vous, si quelque chose vous heurte, n'hésitez pas à me le dire
A bientôt
Eric
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quilici



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeVen 9 Mar 2012 - 23:04

Bonsoir Eric,

une nouvelle fois, merci de votre "intervention".

Je vais vous dire un constat intéressant peut-être dans la réflexion :
ma fille est né en 1989, j'avais 22 ans,.

"Qu'est ce qui vous a conduit à obtenir votre propre indépendance?"
L'assassinat de ma mère par son amant quand j'avais 15 ans.
Je vivais + dans la rue que chez mon père : une vraie petite voyouse sans commettre d'infractions ou d'avoir de mauvaises fréquentations. Juste rebelle "indépendante" comme une ado rebelle peut l'être.

" n'est ce pas là aussi une forme de provocation à votre encontre?"
Une forme de jalousie à l'écoute de ses propos, je le pense, oui, certainement car effectivement, c'est moi qui l'est élevée et éduquée 24h/24.
L'exemple de chez la coiffeuse, en public donc, ce fut clairement une provocation oui, même si personnellement, je me suis tûe.

"Mais sans doute n'entendez vous pas ce qui s'exprime réellement derrière son attitude envers son père."
Certainement, oui. Si elle a toujours souffert affectivement de l'absence de son père, il existe encore, elle peut encore s'y référer.
Alors que dans mon histoire, à 15 ans j'étais orpheline de mère, et jamais je n'ai pu donc l'avoir comme référent.

Tout est bien flou encore.
Je pense qu'au fond ses mots m'ont profondément blessés. A t'elle voulu me toucher délibéremment ?
Je saisis mal encore son adoration pour lui, le sens de sa provocation si elle a voulu me provoquer.
J'aurais encore un petit peu besoin de vous si vous le pouvez.
En tiut cas, sachez que je ne suis pas la seule à être "choquée", tout mon entourage l'est...quelque part, ça me rassure.

A bientôt Eric.






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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeVen 9 Mar 2012 - 23:12

Je vous répondrez demain mais je crois que je l'avais lu lorsque je parcourais les vieux topic, ce drame de votre vie qui vous a conduit à trouver une forme d'indépendance rapide.
A bientôt
Eric
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeSam 10 Mar 2012 - 10:49

Bonjour Quilici.

Je viens de parcourir votre ancien Topic votre fille et son nounours.

D'après ce que j'ai compris, ce Nounours a été son confident jusqu'à l'âge de quinze ans.

Alors nous pourrons toujours discuter d'une forme "d'anormalité" affective dans ce comportement affectif. Un Nounours s'abandonne bien plus tôt, c'est un transfert affectif de l'enfant, d'un objet à un autre, une succession de deuil et de renaissance dans les étapes de sa jeune existence. Bien sûr chaque enfant est unique et son histoire est unique alors ces passages de deuil à renaissance d'une étape de vie à une autre se font normalement sans trop de problème je crois, car l'enfant le fait plus ou moins volontairement lorsque il découvre d'autres centres d'intérêt affectif.

Pour votre fille, il s'est passé quelque chose, elle arrive à la période adolescente là ou les centres d'intérêt affectifs se bouleversent totalement. Je ne vais pas vous faire un laïus sur cette tranche d'âge vous me semblez assez "instruite" pour savoir les épisodes changeant d'une ado.

Ce que je vois dans ce comportement jusqu'à 15 16 ans c'est une forme de résistance affective.Son référent est son Nounours et seulement lui. C'est une forme "d'anormalité" affective. j'utilise le mot anormalité bien que je n'aime pas du tout ce mot sachant que c'est plus une notion de carence dans ce cas de figure. Votre fille n'a pas franchit les étapes qui devraient se succéder au fort à mesure de sa croissance.

Si elle à abandonnée son nounours vers 15 16 ans par quoi elle a remplacée son confident jusq'à 22 ans?
Je crois que c'est dans cette période de six sept ans qu'il faut sans doute chercher la réponse
Qu'en pensez vous?

Durant ces six sept ans

As t'elle était amoureuse?
As t'elle eu une vie faites de petites aventures?
Etc
Est ce que durant ces 6, 7 ans de cette vie elle n'est pas resté centré uniquement sur elle même?
Elle a tenu une forme de résistance affective pendant quinze ans, c'est long très long finalement, alors je crois sans doute qu'il faut réfléchir là dessus.
A bientôt
Eric
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quilici



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeSam 10 Mar 2012 - 14:14

Bonjour Eric,

son adolescence fut très perturbée, chaotique : c'est le moment où j'ai commencé à me soigner (sevrage alcoolique, hospitalisations et suivi). Elle a préféré passer son année de bac chez son père (échec scolaire malgré une vie très stricte) plutôt qu'à la maison avec mon ami de l'époque. Elle a passé une 2ème année de bac chez ses grands-parents (avec succès scolaire et vie plus douce). Sur ces 2 années, je la voyais tous les 15 jours malgré l'éloignement géographique.

Côté vie amoureuse, c'est bien à la période ado. qu'elle s'est vue avoir des petits copains, sans pour autant réussir une union durable...même à ce jour...Elle se dit même "dépendante affective" suite à des émissions à ce sujet, qu'elle en a tous les symptomes.
Si autant elle a eu zéro relation chez son père et chez ses grands-parents, elle a eu toujours eu une vie très libre à la maison. Tant que je savais où et avec qui elle était, et quand elle rentrait, elle avait ses autorisations de sorties.

"Est ce que durant ces 6, 7 ans de cette vie elle n'est pas resté centré uniquement sur elle même?"
Globalement, ce fut une longue période d'errance finalement, quelque part abandonnée à elle-même en cette période d'adolescence, avec une mère en qui elle ne pouvait faire confiance puisqu'elle arrêtait de boire, puis reconsommait, avec une mère peut-être trop laxiste, qui lui laissait trop de libertés.

Je comprends mieux qu'est ce qui fait qu'elle ait pris du "retard" en terme "d'autonomie de penser", pourquoi elle idôlatre tant son père, pourquoi c'est son référent.

J'espère qu'elle "creusera son trou" "comme tout le monde", qu'elle sortira vite de cette adolescence retardée finalement et qu'elle pourra par ailleurs creuser son trou aussi au niveau sentimental, car elle souffre d'accumuler des échecs de relations amoureuses et ne comprend pas pourquoi ni comment ça se fait (hormis sa fameuse dépendance affective).

Eric, pensez-vous qu'à mon niveau notre conversation s'arrête, que j'ai "toutes les billes" pour éventuellement aider ma fille, l'inviter à s'épanouir, s'émanciper, moins passer par la case "séduction du père" comme référent ?

A très bientôt.










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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeSam 10 Mar 2012 - 14:45

Je dirais que je vous ai apporté des pistes mais sans doute qu'il en existe d'autres. je n'ai pas d'enfants en ce qui me concerne, j'apporte une vision extérieure ici. Sans doute faut il continuer encore, d'autres personnes sont ici à même sans doute de vous aider car elle ont une expérience maternelle que je n'ai pas. Elles apporteront d'autres réponses je pense alors il faut sans doute continuer à en discuter un peu.
Si j'ai d'autres pistes je vous les indiquerais
Au plaisir
Eric
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeSam 10 Mar 2012 - 15:00

Je dirais en lisant votre dernier poste, qu'elle a été balotée, d'un repère affectif à un autre, c'était plus ou moins forcé je crois, votre histoire personnelle est lourde et dramatique. Bien sûr vous n'êtes en rien responsable de tout cela mais, je crois que cela lui a occasionné un grand "retard affectif". Alors le rattraper? cela sera difficile je crois mais l'aider à s'épanouir de façon à ce qu'elle trouve la confiance en elle même et si elle trouve cette confiance le référent qui est son père va disparaître au fil du temps. bien sûr ce ne sont que des mots ici, plus facile à écrire qu'à faire mais vous êtes inquiète pour elle et vous cherchez des solutions alors je crois vraiment que vous allez y arriver.
Eric
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeSam 10 Mar 2012 - 16:08

Bonjour Quilici, Smile

J'interviens aujourd'hui sur la pointe des pieds et tu vas comprendre pourquoi....
J'ai lu depuis le début toutes les interventions qui se sont faites suite à l'ouverture de ton topic, ainsi que tes réponses.

Toute cette lecture me donne l'impression que ta fille semble être bloquée encore dans le complexe d'Oedipe. A l'âge où ce complexe aurait dû être réglé (entre 3 et 6ans), cela n'a pu vraisemblablement se faire de part l'absence de son père. Durant toutes ces années d'absence et d'éloignement, l'idéalisation de son père en tant qu'homme potentiel à séduire a été entretenu semble-t-il par son inconscient. A savoir, que le père représente pour toute petite fille le premier homme à aimer, celui que la petite fille cherchera à séduire en répondant aux attentes non verbales du père jusqu'à ce que celui-ci se positionne en la valorisant en tant que future femme mais en lui faisant comprendre qu'elle sera femme pour d'autres que lui et que lui ne peut l'aimer que d'un amour filial. La petite fille pour vaincre son complexe d'oedipe doit faire "mourir" pour commencer sa mère qui est son premier objet de désir tout comme le garçon du reste, puis doit enfin faire "mourir" son père comme deuxième objet de désir, elle doit renoncer à être celle qui comblera le désir de son père. Si pour quelques raisons que ce soient, ce mécanisme n'a pas lieu, la petite fille reste bloquée dans l'idéalisation de son père et le "phantasme"... Le père doit renoncer lui aussi à s'approprier sa fille. Si le père n'a pas fait ce travail, il condamne sa fille à chercher aux travers d'autres que lui, l'idéalisation de ce père, l'image du premier homme qui a été aimé, et la petite fille ne pourra alors qu'être déçue dans tous les points où la réalité de ses amours futures ne correspondra pas à l'idéal d'homme où ce complexe d'Oedipe non réglé la maintient...

Son attitude et ses propos vis à vis de son père me font penser à cela. Son refus de grandir aussi : elle est restée attachée à son ours en peluche trop longtemps me semble-t-il ! Qu'il ait pu être un confident, oui, qu'il ait pu être rassurant, aussi, mais qu'il l'ait accompagné si longtemps, me fait me poser des questions....
J'attends tes réactions à ce que je t'ai avancé là, sachant que je puisse par ailleurs me tromper...
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quilici



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeDim 11 Mar 2012 - 4:09

Eric,

bonsoir et merci pour votre gentillesse et toutes vos pistes.
Vous m'avez beaucoup apporté.
Je saurai "en faire bon usage" pour ma fille.
Au plaisir.

Poupeeratatouille,

bonsoir et merci pour votre intervention.

Son père a quitté le foyer brutalement peut être à la veille de ce complexe d'Oedipe.

"le père doit renoncer lui aussi à s'approprier sa fille".
Comment je peux dire ça au père ? Comment lui faire comprendre ?

"..son refus de grandir aussi.."
Oui. C'est flagrant toujours dans mon exemple du salon de coiffure :
à l'unanimité, les personnes qui patientaient lui donnaient 16 à 17 ans maxi d'âge.....et non pas une jeune fille qui va sur ses 23 ans ! (et ce n'est pas physiquement puisqu'elle fait + âgée). C'était bien à travers ses propos et son attitude.

"..me fait me poser des questions....""
Mon ami m'a confié la trouver immature ; Je la trouve immature.
C'est ce que vous voulez dire aussi ?

Je voudrais tellement l'aider. Il est important qu'elle ne passe pas à côté d'un épanouissement sain affectif, il est important qu'elle réussisse sa vie affective, il est important que petit à petit elle ait sa propre façon de penser, qu'elle soit en mesure de faire ses propres choix.

Je pense que ça peut être résolu "rapidement" avec un psychiatre.
Ma fille souffre beaucoup côté coeur. Elle se dit dépendante affective, je veux bien la croire avec ce terrible passé.
Elle a tellement peur d'être abandonnée, trompée.
Elle ne se fait pas confiance non plus.

Merci de votre aide.



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeDim 11 Mar 2012 - 10:45

Bonjour Quilici,

Quand je vous disais que le père doit renoncer à s'approprier sa fille, cela ne voulait pas dire que le père de votre fille l'eut fait dans le passé, seulement qu'il puisse avoir été inconsciemment dans cette attitude... Un père doit savoir révéler à sa fille sa féminité, en la flattant par exemple, en lui offrant des cadeaux dont le but est de la mettre en valeur, mais en gardant une certaine distance de façon à ce qu'il n'y ait pas d'ambiguïté dans l'esprit de la petite fille. Le père rassure une féminité en cours d'évolution, mais ne fait pas de sa fille une reine, le rôle de la reine étant tenu par la mère et rôle imposé également par le père. Votre couple étant à l'époque séparé, il se peut que cette étape ait été manquante ou plutôt non assimilée par les circonstances de la séparation.
En réalité, chez une fille le complexe d'Oedipe, appelé plus justement d'Electre, ne se règle pas au même âge que chez le garçon (le garçon abandonne ce complexe par peur de la castration symbolique qu'il pourrait subir par son père, qui se pose envers lui en tant que rival) ; ce complexe chez la petite fille entre en état de latence jusqu'au début de l'adolescence où la jeune fille va s'écarter de son père lors de sa transformation physique afin de se tourner vers d'autres "mâles" : c'est à ce moment qu'il se règle réellement.

Oui, les questions que je me posais à propos de votre fille sont bien celles d'un soupçon d'immaturité : vos explications portent à y penser !
Je suis d'accord avec vous quand vous dites que ce problème pourrait être réglé auprès d'un psychothérapeute. En avez-vous parlé avec votre fille ? Je pense que vous devez savoir que l'intéressé doit être convaincu de l'importance de cette démarche afin qu'il puisse y avoir une issue favorable.... On ne fait jamais une psychothérapie sans être convaincu d'en avoir un besoin ! Votre fille a-t-elle conscience que son comportement présent nuira à son épanouissement personnel ?
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quilici



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeDim 11 Mar 2012 - 12:20

Bonjour Poupeeratatouille,

oui, hier je me suis documentée sur le complexe d'Electre avant de vous écrire car tout ceci est un peu complexe;-)
Tout ce que je peux dire sur l'attitude de son père à cette époque fut qu'elle ramène d'excellents résultats scolaires : si elle avait 18, elle aurait pu avoir 20...le haut de l'échelle, la meilleure. Là elle le satisfaisait pleinement.
Chez le coiffeur, elle disait "mon père ne se trompe jamais. Il aime les belles femmes". Si lui aime cette coupe, alors nécessairement elle sera "au top".
Pour ses relations amoureuses, ses copains doivent être "au top", selon les critères du père (pas trop vieux, une "bonne" profession..) sinon jamais elle n'aura son aval. J'ai beau lui dire "vis pour toi, vis ta vie"..en vain.
Enfin bon, c'est du déjà dit ça.

Mais je pense qu'aujourd'hui je saisis mieux l'ampleur, la dimension que ça prend.
Ni son père ni moi y pouvont quelque chose à présent. (Si, je peux mettre au courant son père).
Je portais à tord un jugement sur son père "tout puissant"...et pour cause !

Elle a vécu une dépression + ulcère suite à une rupture.
Je lui ai conseillée d'aller voir un psychologue car c'est toujours le même processus (s'attache vite, s'emballe, étouffe et l'autre rompt).
Elle a été d'accord, a choisi un homme. Elle disait que ça lui faisait effectivement du bien. de se confier et de parler à un homme qui a peut-être d'autres perceptions qu'une femme.
Toutefois, il s'était orienté vers son tout 1er amour. Ne sachant qui nommer, elle avait parlé de son cousin. Ils ont toujours été proches. Mettez 2 bébés dans une piscine qui barbottent sans se chamailler, c'était ça en image. Mais bon, ils ne se voyaient pas souvent, ils s'entendaient bien, c'est tout. Elle ne saisissait guère cette piste et les entrevues avec le psychologue se sont arrêtées là.

Elle est consciente de ses difficultés amoureuses, est d'accord pour toute aide psychologique.
Par contre, je ne lui ai pas encore parlé du complexe d'Electre, de tout ce dont nous avons parlé ensemble.
Je n'ai pas osé non plus lui parler de son attitude et de ses propos "puérils". C'est délicat de prendre une photo d'une personne à un instant T et de lui dire "et bien tu vois, là par exemple, peut-être que tu aurais besoin de grandir un peu, gentillement parlant, pour ton bonheur à venir."
Je n'ose pas car j'ai peur de la blesser, ou bien qu'elle se rebiffe bien que le dialogue est tout à fait possible. Je crains que si je touche à son père, elle se braque...vu que c'est son référent.

Si vous avez une petite idée de la manière de lui dire.
Par ailleurs, juste une parenthèse : c'est bien le psychiatre qui peut être remboursé (tout ou partie) et pas le psychologue ? Le professionnalisme, le cursus scolaire, bref, l'efficacité, elle, est identique ? Enfin, je devrais peut-être initialement prendre un RDV avec ce professionnel pour lui synthétiser ce que vous avez peut-être détecté ?

Je ne sais plus comment vous exprimer ma reconnaissance pour l'aide que vous m'apportez.
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeDim 11 Mar 2012 - 12:56

Bonjour, dans le domaine du suivi psychiatrique il existe un parcours conventionné, les CMP (Centre Médico Psychologique) il en existe dans chaque ville. Mais pour faire une psychothérapie, il faut être volontaire et acteur ou actrice de sa psychothérapie, si votre fille ne veut pas cela va irrémédiablement échouer. Oui à vous lire son processus affectif est mue par l'emballement, elle ne peut rester seule affectivement. je crois qu'il ne faut pas parler de son père mais d'elle et seulement d'elle. Si elle suit une psychothérapie le sujet sera abordé d'une manière ou d'une autre. Pour parler de cela, il faut une personne extérieure et qui n'est pas de rattachement direct ou indirect avec son père ce qui est votre cas. Si vous évoquez le sujet alors elle verra en vous un "ennemi". Par contre son père pourrait agir un peu, changer d'attitude peut être, c'est pour le bien de sa fille.
Se rend t'il compte du comportement de sa fille?
Eric
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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeDim 11 Mar 2012 - 13:16

Je crois que vous avez fort bien compris la non responsabilité de votre ex-conjoint, père de votre fille, à la construction affective de votre fille. A deux, vous pourrez effectivement l'aider mais je crois que cela reste tout de même du domaine du psy, il est toujours plus aisé de se faire aider par quelqu'un d'extérieur à l'histoire. Quand l'affect est mêlé, il est très difficille d'être juge et partie à la fois.......
Votre fille, en l'absence de son père, est restée figée sur l'idéalisation de son image et cette absence n'a fait que renforcer cette idéalisation : en définitive, elle ne s'est pas réellement confrontée à "la perte de la couronne" de son Dieu : elle n'a pas fait descendre son père de son piédestal où naturellement il se place dans les yeux d'une petite fille...... Dans son monde, où il est encore son "roi", elle veut correspondre en tous points à ce qui plaira à son "roi", ne jamais le décevoir, à toujours correspondre aux attentes que son père peut lui formuler au travers de ses choix (ses copains doivent correspondre an âge, en situation, à ce que son père veut de mieux pour sa fille...), sauf que tout cela a une incidence énorme sur elle !
De plus, dans son esprit, dans cette dépendance affective dans laquelle elle semble être enfermée, elle ne peut qu'abonder dans le sens de son père, au risque de pouvoir perdre l'amour de celui-ci si elle s'y opposait..... En tant que dépendante affective, il est très difficile pour elle de s'affirmer en tant qu'individualité, puisqu'elle n'existe qu'au travers du regard de l'Autre...... En l'occurrence, celui de son père !

Je suis d'accord avec vous sur la délicatesse du sujet à aborder auprès de votre fille, surtout à la place que vous occupez par rapport à son père..... Elle peut tout aussi bien assimiler votre démarcher à un complot visant de l'éloigner de lui, ce qui n'est pas le cas, mais ce qu'elle pourrait entrevoir.

Je crois qu'il vous faut aborder le sujet avec elle sous un autre angle : lui parler de cette dépendance affective dont elle est consciente et qui l'empêche de trouver le bonheur auprès des hommes.
Cela elle l'entendra comme elle l'a déjà fait, proposez-lui de creuser un peu plus le sujet en allant consulter à nouveau en mettant en avant que la clef du problème se trouve sûrement là.
Prendre de votre côté en amont un rdv chez le psy pour lui expliquer que la source des problèmes de votre fille puisse se trouver là... A mon sens, le psy que votre fille avait déjà vu, avait entrevu le lien qu'il pouvait y avoir avec le "premier amour" de votre fille (il se peut que ce soit bien à son père auquel il pensait....).

Lui parler de son immaturité risque de la blesser profondément : elle va y voir un jugement de votre part et non une main tendue....
Il faut qu'elle prenne conscience d'elle-même de cet état, avant de pouvoir trouver en vous une alliée. Tant que cela ne sera pas fait, elle risque de vous en vouloir !

Pour le dernier point que vous évoquez, les psychiatres sont remboursés effectivement ; les psychologues, non, à moins de se faire suivre dans un CMP (centre médico-psychologique).

Ce ne sont que des pistes que je vous donne Quilici Smile , gardez tout de même à l'esprit que je puisse me tromper..... Restez prudente, mais n'écartez pas cette piste tout de même..... D'autres que moi, auront peut-être un autre regard.....
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quilici



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MessageSujet: Re: Ma fille et son père   Ma fille et son père Icon_minitimeDim 11 Mar 2012 - 13:53

Je réitère tous mes remerciements et j'entends bien qu'il s'agit d'une piste, pas nécessairement de LA source du problème.

En parallèle, je pense proposer à son père de d'ores et déjà lui donner la parole quand elle lui demande son avis par un simple "et toi ? Qu'est ce que tu en penses ?" par exemple.
N'importe comment, ça ne peut pas la desservir.

Bon dimanche.

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