Bonjour à tous, et merci d'avance pour votre attention,

j'ai 20 ans, en couple avec ma copine depuis plus de 2 ans , tout allait plutôt bien. bref depuis le début de notre relation j'ai plutôt été en position d'"infériorité", en tout cas du point de vue de la confiance en soi, mais pour moi qui suis timide, elle détermine tout : elle me voyait comme un rêveur, un gentil, un aventurier, bref, ce qu'elle voyait dans son papa aussi, et moi je la voyais comme la fille très populaire, très sympa, très très jolie, mais qui avait un grand coeur et une pas si grande confiance en soi puisqu'elle s'est intéressée à moi et que j'arrivais à la déstabiliser.. Enfin, c'est tout de même elle qui "détermine les règles" dans le couple d'une manière générale.. voilà pour les présentations même si elles sont subjectives.
il y a 3 mois, ma copine a perdu son papa d'une grave maladie qui l'a emporté assez vite. Elle a été très forte, et n'en parle pas tant que ça , meme si souvent elle craque.je ne sais plus comment réagir. j'ai toujours vécu à travers elle, je fais tout pour pouvoir la voir, pour passer des moments avec elle. j'ai totalement décroché de mes études, pourtant super intéressantes et plutôt prestigieuses, et tout ce qui comptait à mes yeux c'était de lui plaire. J'ai changé du tout au tout, autant dans mes passions que dans mon caractère (enfin en apparence, change-t-on vraiment de caractère?.... ). Elle m'a toujours rendu la pareille, a déménagé pour venir habiter avec moi, on était un couple fusionnel.
Au début de notre relation, j'ai eu l'impression de "jouer un rôle" : je maintenais ce rôle que j'avais eue quand je l'ai draguée, celui du type confiant, un peu moqueur, pseudo-populaire. Cela a duré quelques mois...
Au fur et à mesure que notre relation est devenue sérieuse, j'ai vraiment eu l'impression de devenir complètement nu devant elle : j'avais des comportements que je n'avais jamais eu, des réactions enfantines, bref je me dévoilais complètement. Or à ce même moment son père est tombé malade. Et depuis notre relation n'a cessé de se transformer, lentement : les crises de jalousie qu'elle faisait au début, c'était désormais à moi de les faire. Elle prenait de la distance. Et là se pose cette première question à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse : est ce que c'est le fait que je me suis mis à nu, que je me suis totalement soumis à elle, qui a entrainé ce changement ou la maladie de son père?
Enfin en ce moment ce phénomène s'amplifie : tout de suite après la mort de son père, nous avons été très proches. J'ai été là au moment de la "fin", avec sa famille avec qui je suis plutôt proche, avec elle, on avait l'impression de se comprendre dans cette horreur. Puis au fur et à mesure, j'ai senti qu'elle m'abandonnait, qu'elle était distante. Tout ce qui comptait c'était passer du temps avec sa famille, s'occuper de sa maison, etc... J'avais l'impression de ne plus être un "cocon" pour elle. Lorsqu'elle rentrait de chez elle (nous habitons ensemble à Paris alors que ses parents habitent à 3h de train), elle pleurait comme si c'était un supplice de rentrer me voir... Je ferai tout pour l'aider et être celui qui la soutient, un "pilier". Mais voilà le problème c'est ce manque de confiance et cette attente constante d'amour que j'ai, surtout avec elle : je n'arrive pas à m'oublier, à tout donner pour elle. Je suis perdu puisqu'elle est constamment ailleurs et que moi je n'ai aucun "ailleurs". De plus, j'ai l'impression de la décevoir car elle me compare souvent à son père ("il t'adorait", "vous êtiez pareils", etc.. ou elle me raconte des choses que lui faisait et que moi je ne fais pas...) : j'ai l'impression qu'elle cherche en moi celui qui remplacera son père mais que je la déçois car évidemment je ne suis pas son père.. Elle me dit de m'occuper de moi, de me faire plaisir, mais j'en n'ai pas du tout envie.. je veux être là pour elle, l'aider, lui faire du bien tout en étant là quand elle a besoin de pleurer. mais j'ai l'impression qu'elle ne veut pas.. je suis perdu car je n'ai nul part où aller.
Que faire?
-Dois-je me forcer à trouver un 'ailleurs', des passions, un groupe d'amis, pour la laisser un peu respirer, tout en restant là pour elle, et oublier à tout jamais cette relation fusionnelle qu'on avait? Je tiens à signaler qu'elle voit des amis, et j'ai l'impression qu'ils lui font + de bien que moi je ne lui en fais... c'est dur..
Dois-je être encore + là pour elle et m'abandonner totalement en m'investissant encore plus?
-Ou y a til une autre solution?
Elle me dit de consulter, car elle me trouve déprimé. Je trouve mes problèmes trop peu importants. Donc je viens ici...
merci à ceux qui m'auront lu jusqu'au bout, et encore plus à ceux qui prendront la peine de me répondre. Je n'ai pas tout dit mais une bonne partie déjà....

Hmmm, j'ai élevée par mes grand-parents et mon grand-père est mort lorsque j'avais 15 ans.

Je ne suis pas à sa place et ce n'est que mon humble avis (je ne suis pas une pro non plus), mais je pense que c'est surtout son deuil qui la déstabilise. Elle a peut-être besoin de se "protéger" de ces émotions tellement fortes que les realtions plus superficielles lui semblent plus sécurisantes...

Elle va peut-être aussi passer par une phase de "j'ai peur de le perdre lui aussi", moi en tout cas j'ai eu beaucoup de mal avec ça.

Mais c'est normal d'être bouleversé après le décès rapide d'un proche. Il y a une partie qui ne pourra aller mieux qu'avec le temps (comme cicatriser d'une blessure physique).

Pour l'aide que tu pourrais lui apporter j'espère que quelqu'un pourra bien te conseiller.

Pour moi, être présent, compréhensif est essentiel. Je pense aussi que d'être franc avec douceur est bon. Négliger tes études, moi à sa place ça me ferait culpabiliser de "te faire ça" bien qu'elle ne doive pas se sentir coupable...

Voilà, n'hésite pas à venir discuter ici, déjà l'écrire, le partager ça fait du bien.

Bon courage.

salut, merci pour ta réponse
qu'entends tu par "j'ai peur de le perdre aussi"? C'est ce qu'elle me dit parfois, en parlant de moi (car je pars à l'étranger l'an prochain et ça s'annonce comme un futur choc pour elle d'après ce qu'elle en dit). toi tu as eu du mal avec quoi?
EN fait, en relisant mon post, je me rends que compte que ce que je n'arrive pas à faire, c'est choisir entre 2 types de comportements :
soit je deviens plus fort, + distant, en étant - soumis, avec comme objectif de raviver la flamme en la rendant à nouveau "impressionnée" par moi, et ce qui permettrait en toute fin de la rendre + heureuse avec moi et de devenir son cocon, celui qui l'aide etc... Ca c'est si je considère qu'elle ne m'aime plus depuis que je me suis mis à nu.. mais elle n'a peutetre pas que ça à penser après tout...
soit je reste à ses cotés comme je le suis, en étant doux et attentioné, compréhensif, et je laisse passer ses crises, ses envies de voir d'autres gens que moi pour aller mieux.... mais cela implique que je trouve également des choses à faire de mon coté sinon c'est trop dur.....

enfin, sur ce que tu disais par rapport aux études, elle ne cesse de me dire que "papa aurait aimé que tu réussisses" et que ça lui fera des soucis en plus si je décrochais complètement. alors je m'accroche tout juste pour rester dedans. mais mes études, ma future "carrière" n'ont plus du tout autant d'importance qu'elles en avaient avant le début de notre relation.
salut merci encore

Bonjour Paul,

En te lisant, je relève deux « problèmes » qui n’en sont pas en fait. Le premier étant celui de la remise en question de votre couple après une période fusionnelle de deux ans, le moment est arrivé où tous les deux vous allez vous « mettre à nu » pour employer le terme que tu as choisi, elle aussi se met à nu, ce qui est tout à fait normal dans une relation de couple.

Pendant cette période, tous les deux vous avez formé qu’Un, vous identifiant l’un à l’autre, ne lui trouvant que des comportements et une personnalité positifs, viens maintenant se greffer la période de deuil de ton amie auquel elle doit faire face, qu’elle doit accepter, ce qui pourrait s’avérer un long parcours selon la relation qu’elle avait avec son père. Il faut du temps… Elle ne se trouve qu’au tout début de ce travail de deuil, parler avec toi de sa peine paraît assez difficile selon tes explications. Comment réagit-elle avec toi si tu t’approches et que tu essaies de la consoler ? Veut-elle être seule ? Tu ne peux être son « pilier » car le travail de deuil est personnel, être présent lorsqu’elle en ressent le besoin certainement mais sans l’étouffer.

Comme tu l’évoques très bien, tu n’es pas son père et tu ne peux le remplacer, tu es son "amant", les ressemblances avec lui ne sont peut-être qu’un genre de transfert qu'elle a opéré sur toi… Bien souvent, on recherche en l’autre l’image du parent opposé.
Il est vrai qu’elle peut te rejeter, ne pas accepter ta présence comme elle refuse le décès de son père, elle en veut à ce père qui est parti si vite, qui l’a abandonné, elle a peur sans doute de te perdre également, que tu t’éloignes d’elle mais en même temps elle prend aussi conscience que tu dois « penser à toi » comme dans tout couple, voir des amis, avoir d’autres activités que votre complicité fusionnelle.

Il faut te trouver un « ailleurs »… Se retrouver dans un groupe, parler de tout et e de rien permet de calmer ses angoisses, de vivre des moments agréables et de pouvoir ensuite échanger beaucoup mieux avec l’Autre.

Quelles étaient tes relations aux autres avant que tu ne rencontres ton amie ? Pourquoi parles-tu de soumission par rapport à ton ami ? Te sentais-tu soumis avant de faire sa connaissance, au sein de ta propre famille ?

Par rapport à tes études, elle se rend compte que tu n’es plus aussi passionné, elle te motive en te disant que son père aurait été fier de ta réussite, mais d’abord il faut penser à TA PROPRE REUSSITE, pour Toi et non pour quelqu’un d’autre, cette phrase je l’ai dite maintes fois à ma fille qui a perdu son père à 12 ans et je me suis rendue compte qu’elle était inutile.
Tu ne peux choisir entre deux types de comportement, tu dois ETRE TOI-MEME et travailler sur la confiance et l’estime de toi-même. Tu pourrais effectivement consulter un psychologue dans ce sens afin qu'il t'aide au mieux dans cette période charnière.

Une dernière question : le décès du père de ton amie t’a-t-il renvoyé vers des émotions, des peines du passé ?

Bonjour,

"qu'entends tu par "j'ai peur de le perdre aussi"? "... je voulais dire que pendant un bon moment j'avais peur que d'autres proches ne meurent, et plus on est proche, au plus c'est douloureux.

Il peut s'agir de réflexes inconscients au début, de se protéger de cette douleur.

Et puis je pense que tout le monde passe par une période de culpabilité "j'aurai dû (ne) dire/faire (pas) ceci ou cela...".

Effectivement une période de deuil est déstabilisante, certaines choses que tu pensais acquises ne le sont pas, on a besoin de se rassurer et les émotions sont si vives que ce n'est pas facile à gérer.

Je rejoins Clair, en te sentant toi-même mieux dans ta peau, tu pourrais l'aider car elle te sentirait plus stable. Ceci dit, prends ton temps.

Et puis je n'ai lu que trois posts, donc c'est un avis en voyant à travers le trou de la serrure