Bonjour,
Je suis un étudiant de 20 ans.
Si je viens écrire ce message c'est parce que je sais que la vie vaut le coup d'être vécue. Je ne vais pas me la jouer "je vais me suicider, adieu". Si je viens ici, c'est que je suis désespérément à la recherche d'aide et que je suis sur le point de me suicider. Ça dure depuis si longtemps, quelques mois, mais une éternité à vivre. Je n'ai plus de contacts avec ma famille, celle que j'aime s'en est allé, mes amis ne me reconnaissent plus; je n'arrive plus à suivre en cours, je ne sors plus de chez moi, j'ai perdu le goût, l'odorat, cette chose en nous qui nous fait croire que nous sommes uniques, exceptionnels. Je suis perdu sur tous les plans. Lorsque ça a commencé, des problèmes de santé neurologiques sont apparus... J'éprouve de l'indifférence envers moi même, je ne me dégoûte pas, je ne m'impressionne pas, je n'éprouve rien pour la personne que je suis. C'est comme si parfois je me mettais sous pilote automatique...

J'ai cette sensation de ne pas exister, des sortes de trous de mémoire, une tristesse, une mélancolie, je vois la vie en noir, à vrai dire je ne la vois même pas... Il m'arrive de passer une journée et le soir venu de ne pas savoir ce que j'ai fait en détail. Il m'arrive de sortir exceptionnellement voir des amis et de parler mais d'être loin en réalité. Je ne peux rien faire, j'ai l'impression d'être bloqué, je voudrais prendre rendez-vous chez un psychiatre ou psychologue, faire les démarches, mais ça me paraît impossible, chaque jour je m'enfonce un peu plus. Je n'arrive pas à mobiliser autour de moi, j'ai demandé à l'aide tant de fois à tant de personnes, désolées, mais qui ne se sentent pas concernées au point de m'accompagner, ou de faire ces démarches, à juste titre peut être.

Cet été j'ai fait une tentative de suicide... La seule réponse de ma mère à l'époque a été de me donner des coups de poing, peu après ma copine me quittait, les problèmes de santé s'aggravaient, je ne pouvais plus suivre en cours, ni suivre ma vie tout simplement, à partir de là tout est allé de pis en pis. Maintenant, je sais que je suis capable de me suicider, pas de tenter de me suicider mais bien de me suicider. J'ai chez moi des médicaments qui pris à haute dose arrêteront mon coeur; chaque soir depuis plus d'un mois, je les touche, je les regarde, je pèse les pour et les contre. Je sais que je suis en dépression, je le sens tellement et je ne peux rien faire, mais je suis bloqué, je me suis bloqué. J'ai juste eu un peu d'énergie pour raconter ça, crier à l'aide une dernière fois peut être.

je comprends se que tu ressent je l'ai moi mem vecu et a vrai dire je suis dans la mem galère que toi, mais fo tenir bon, tous le monde aimerait que tu vivent. chaque fois que j'essaie d'aider les gens j'ai toujours peur, peur qu'il fasse une grosse bétise... alors moi je t'aiderai, je serai ton ami jte conseillerai... mème si je sais pas trop comment faire je veux pas que tu parte

Bonjour Lomp,

En effet tu as de nombreux symptomes de la dépression, ce qui doit te peser fortement et t'empêcher d'avancer et de voir l'avenir en rose.

Je crois que le plus important est de voir ce qui pourrait te raccrocher à la vie qui te semble aujourd'hui si fade et inutile.

Quels étaient tes rêves lorsque tu étais petit?

Je ne suis pas sûr. Je ne pense pas avoir eu des rêves qui vaillent le coup d'être rappelés... Comme tout enfant, je pense.

L'autre soir des personnes m'ont dit que si jamais j'avais un problème je devais leur en parler et qu'il m'aiderait, je n'ai pas réussi à dire quoique ce soit.
Je ne sais pas quoi faire, je ne peux rien faire. L'autre jour j'étais sur le point de sauter du haut d'un immeuble. Ça va arriver, et pourtant je ne le veux même pas.

Citation :

Cet été j'ai fait une tentative de suicide... La seule réponse de ma mère à l'époque a été de me donner des coups de poing, peu après ma copine me quittait, les problèmes de santé s'aggravaient, je ne pouvais plus suivre en cours, ni suivre ma vie tout simplement, à partir de là tout est allé de pis en pis

Pourquoi n'as-tu plus aucun contact avec ta famille ?
La réponse de ta mère, après ta tentative de suicide, a été de te frapper, comment as-tu perçu cette violence ?
Elle n'est peut-être pas que "négative", y as-tu pensé ?

Quels sont ces problèmes de santé qui s'aggravaient ? De quoi souffres-tu ?

Je n'ai plus de contact avec ma famille à la suite d'une altercation avec ma mère (énième) au sujet du fait que je voulais m'investir dans une association pour l'année 2011... Incompréhensible, même par moi. C'est pas la première fois qu'elle réagit de cette manière pour un rien, une fois où j'intervenais pour la calmer lors d'une engueulade avec mon père à qui elle a mis un coup de couteau, elle m'a mis ce couteau sous la gorge.

J'ai perçu cette violence comme on peut percevoir l'énième acte de violence d'une mère qui n'a su que me frapper alors que j'étais prostré. J'ai demandé de l'aide à ce moment là, j'ai demandé à aller voir un psy, réponse : personne ne va voir de psy dans cette famille, c'est l'honneur qui est en jeu.

Début juin j'ai commencé à ressentir la vie différemment, le temps notamment, avec des problèmes de mémoire, des trous de mémoire, l'impression de vivre et de ne pas vivre en même temps, des pertes de sensibilité dans le corps, des problèmes visuels et de langage.

Apparemment ta mère a un problème de violence... Elle a mis un coup de couteau à ton père... et les suite de tout cela ?
Pour sauver l'honneur de ta famille, il faut donc taire cette violence ?
Il ne faut pas pour autant te rabaisser et te soumettre.

Es-tu suivi pour tes problèmes de santé ?

Vis-tu seul ? As-tu d'autre lien avec ta famille hormis ta mère ?
As-tu des craintes pour ton père ?

Elle a planté son bras... Aucune suite. C'est mon père qui a d'ailleurs du s'excuser à l'époque. Mon père et mon frère la craignent, moi aussi je la craignais jusqu'à cet épisode qui a signé la fin de ma relation avec ma famille. Mon père est complètement sous l'emprise de ma mère, elle lui interdit de rentrer en contact avec moi... Je parle encore à mon frère qui se fait engueuler si ma mère se rend compte qu'on se parle...

Je suis suivi pour mes problèmes de santé en neurologie.
Mon père est à la merci de ma mère, tant qu'il restera docile, pas de craintes à avoir; je suis juste triste pour lui, d'être prisonnier et de ne pouvoir réaliser aucune de ses aspirations...

Je vis seul.

Comment se comportait ta mère durant ta jeunesse avec toi et ton frère ? A-t-elle toujours été violente ?
Parler te ferait du bien, je pense ?
Quel âge a ton frère ? As-tu d'autres frère ou soeur ?

Que disent les médecins par rapport à tes problèmes, y aurait-il une relation avec le rapport négatif que tu as avec ta mère et tes problèmes neurologiques ?
Peut-être as-tu la possibilité de voir ton père sans que ta mère le sache, tu dis qu'il est prisonnier, travaillent-ils tous les deux.
De quelles aspirations parles-tu ?

Beaucoup de question, je sais, qui permettront de mieux comprendre, des réponses, des mots sur tes maux qui pourront te soulager

Elle a toujours été la même avec moi, mon frère et mon père : diviser pour mieux régner, critiquer tout le monde sauf soi... Elle a des crises où elle casse tout et où elle est violente, le reste c'est de la violence psychologique...
Mon frère a un an de plus que moi, je n'ai que lui.

Mes médecins disent que ça pourrait être d'origine psy ces manifestations physiques et que dans ce cas ça serait un syndrome de conversion, mais que le plus probable pour l'instant serait une origine physique... Mon père est sous l'emprise de ma mère sur tous les plans, ils ne travaillent pas ensembles mais il a peur, et ça se comprend, il est prisonnier. Il voulait voyager, découvrir des choses, elle l'en empêche, elle en fait une "bonne à tout faire". Il n'arrive pas à partir comme moi je n'arrive pas à bouger pour voir le psy... Ma mère a déjà isolé mon père de sa famille, et maintenant de son propre fils.

Lomp, tu habites seul, donc tu as le "droit et le pouvoir" d'aller voir un psy. Tu pourras ainsi avancer, ne pas te replier sur toi-même.

Si tu n'as pas les moyens financiers pour consulter, tu peux le faire en CMP (dont tu dépends). Tu peux également influer sur ton frère, lui faire comprendre qu'il perd des années à rester, si bien sûr il est dépendant et qu'il est encore en études, il peut le faire après.

Rester en relation avec ton frère me paraît primordial. Tu pourrais te rappocher également de ton père sans que ta mère ne le sache puisqu'ils travaillent chacun de leur côté. Toi seul, tu pourrais justement faire bouger les choses...ainsi elles pourront évoluer positivement pour vous trois (ton père, ton frère et toi...) ?

Ta mère est une personne tyranique et me parait être une "mère toxique", tu as fait une chose essentielle et positive, c'est de fuir, tu n'as donc pas tout perdu, une mère certes, mais elle ne te donne pas ce qu'un enfant doit recevoir, de l'affection, se sentir protéger.
Malgré cela, je suppose que tu l'aimes mais tu dois d'abord t'aimer, t'apprécier à ta juste valeur.

Nous sommes à ton écoute

Salut Lomp !

Avec le temps, les blessures se referment. Qu'est-ce qu'il te fait le plus mal au fond?

Ce qui me fait le plus mal au fond, c'est cette sensation d'être et de ne pas être, l'impression que quelqu'un d'autre vit ma vie, quelqu'un pour qui je n'éprouve ni bons ni mauvais sentiments, juste de l'indifférence.
Ce qui me fait mal c'est d'être seul et de ne plus sentir le temps passer, de crier à l'aide à qui veut l'entendre et de voir que personne ne m'aide à bouger.

Comment les autres peuvent faire pour t'aider?

Depuis quand ressens-tu ça, tu le lierais à quoi?

Je ressens cette sensation depuis fin 2009... Et ça s'empire jusqu'à perdre mes repères de l'espace et du temps.

Je n'ai pas d'idées précises sur la façon dont les autres pourraient m'aider, mais de me rendre compte qu'ils savent que chaque soir je pèse le pour et le contre de mon suicide et qu'ils ne font rien pour changer ça me laisse encore plus mal et triste.

J'sais pas si ça va te faire rire mais je lis ton message tout en mangeant des loempia... avec ton pseudo c'est une coïncidence "rigolotte".

J'sais pas si tu l'as dit mais il s'est passé quoi fin 2009?

Que tu sois triste devant l'inertie des autres, c'est tout à fait compréhensible. Probablement qu'ils sont eux-mêmes désarmés pour te venir en aide. Et si tu leur demandais de parler ensemble, faire des choses ensemble, ça te ferait du bien?

Des fois je sors au restaurant, au cinéma, mais ça ne fait rien, je suis comme loin, comme si je vivais sans vivre, sans constituer correctement les souvenirs, sans "liant" qui me ferait sentir le temps qui passe.
Il ne s'est rien passé de spécial fin 2009, j'étais encore en contact avec ma famille, je venais d'avoir un diplôme avec mention, j'étais avec ma copine. C'est ça qui me perturbe. Après je me suis éteint, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais le fait que ma copine me quitte a précipité ma tentative de suicide sans pour autant en être la cause première, puis avoir été rejeté par ma famille n'a rien arrangé...

pourtant tu dis plus haut que des gens ton dit "si ca va mal tu peu en parler" donc quelqu'un te ten une perche !!
quelqu'un essai de taider !! mais tu dis aussi que c'est toi qui refuse de te confié !!
tu ne pourra pas sortir seul de cette situation !!!
pourquoi ne pas acceptai laide qu'on te propose???
comme la dit clair tu peu consulter gartuitement en CMP !! apres tout qu'est ce que tu a a perdre aujourd'hui ???

tu devrais essayer de voir ton pere a al sortie de son boulot par exemple afin que ta mere ne soit pas au courant !!

tu sais concretement les autres ne peuvent pas t'aider je pense que seul une therapie pourrait t'aider a trouver le souci et a le regler peut etre !!
cela dit il veulent tapporter une ecoute quand meme et je pense qu'au lieu de en rien dire tu devrais saisir cette chance !!

Je ne dis pas le contraire... Mais quand j'essaye de faire quelque chose, je suis bloqué, je n'arrive pas...

Cela me paraît normal, en effet tu t'es construit dans une famille dysfonctionnelle. Avec un père dépendant (de ta mère) et une mère tyrannique (comportement compulsif) et qui tentait de contrôler tout son monde.
Tu as dû sans doute du coup nier ta propre personnalité afin de trouver un rôle qui te permettait d'équilibrer cette famille dysfonctionnelle. Un rôle qui répondait bien aux besoins de tes parents/enfants incapables finalement de te donner l'affection et le soutien qu'il aurait fallu.
Tu es un enfant abandonné.
Lorsque tu as pris le parti de quitter ta mère, le rôle de soupape que tu exerçais n'avait plus lieu d'être. Du coup tu ressens désormais un vide immense, tu te retrouves dans un coquille vide. Car tu n'as pas appris à te connaître vraiment, tu as tout à découvrir aujourd'hui.

Je suis allé au psychiatre depuis mon dernier message.
Je le vois toutes les deux semaines à présent.

Je suis depuis 3 semaines sous traitement (fluoxétine, atarax, amisulpride); je sais pas trop si ça change quelque chose. Mais je me soigne... Je me demande si la visite chez un psychothérapeute ne serait pas opportune?

Bonjour Lomp,

Un avis tout à fait personnel pour répondre à cette question, je pense en effet qu'un psychothérapeute serait sans doute mieux pour la suite.
Le psychiatre te donne un traitement, et je ne suis pas forcément pour, même s'il est clair qu'en cas de crise existentielle cela peut grandement aider à endormir l'esprit. En cas d'urgence aussi, comme les envies de suicide ou de destruction de soi-même et des autres, le psychiatre apporte une solution plus rapide.
Bref si l'on accepte de se dire que la guérison peut-être longue alors allons voir un psychothérapeute. Parfois quelques séances suffisent pour faire ressortir les points les plus importants et le cheminement personnel se fait alors rapidement, mais comme c'est loin d'être toujours le cas, il est bon de ne pas s'attendre à un changement miraculeux tout de suite.

Juste pour vous tenir informés, j'ai été finalement diagnostiqué bipolaire, plus précisément schizo-bipolaire. J'attends mon nouveau traitement en septembre.