Bonjour,
j'ai un problème psychologique qui a commencé à se manifester avec force il y a un an, alors que je suis entrée en contact avec des théories de psychologie. En fait, je crois posséder plusieurs caractéristiques de la personnalité limite ou bordeline, et cela nuit considérablement à mon couple (nous sommes ensemble depuis 2 ans et demi)... J'ai du mal à gérer mes émotions, au point d'en arriver à hurler et à vouloir tout démolir, en même temps de ressentir une peur extrême. Le scénario est toujours le même:

J'ai immensément peur de ne pas être comprise, et lorsque j'ai l'impression que mon copain n'est pas d'accord avec moi, j'ai très peur. Je n'arrête pas de parler, je veux expliquer mon point de vue, parce que c'est ''impossible'' qu'on ne soit pas d'accord. Il veut expliquer son point de vue, mais je l'arrête et je lui dis qu'il ne veut pas m'écouter. Il me dit que je me répète, et ça me fait de la peine.

Je sens qu'il est en train de me mentir, qu'il ne veut pas m'écouter et qu'il essaie de me contrôler. Mon coeur se met à battre très vite, et je refuse qu'il me touche, s'il essaie de me consoler. Il est doux, et très patient, il n'élève pas la voix pendant tout ce temps, même si moi, je m'éloigne de plus en plus. S'il veut me faire un câlin, je recule, je le pousse s'il essaie quand même.

Je m'enfuis de lui, il me dit de ne pas faire un drame, j'ai l'impression qu'il minimise mes émotions. Il me dit d'exprimer mes émotions, à la place de tout lui remettre sur le dos, qu'il n'est pas là pour me faire du mal, mais j'ai l'impression qu'il est un menteur, je lui dis que j'ai déjà tout exprimé et que je n'ai pas été entendue. Toute tentative de me calmer est vue comme étant de la manipulation, du contrôle, comme s'il voulait me forcer à me taire.

Quand mes émotions deviennent trop forte, la seule option que je vois est de m'isoler. Sa voix m'irrite, je ne suis plus capable de parler, j'abandonne tout parce que ''ça ne sert à rien d'essayer de tout régler''. Je lui demande de sortir, et s'il refuse, j'ai peur de lui. Je recule, je le pousse. Il veut encore me faire un câlin, mais je commence à avoir peur, je le pousse plus violemment. Mes émotions se transforment en colère et en peur en même temps, je m'enfuis, il me coure après pour essayer de me faire entendre raison, pour me calmer parce qu'il dit qu'il ''trouve ça triste que je me fasse de la peine''.

S'il ne quitte pas la pièce, je crie pour lui faire peur, je crie à plein poumons, je charge et je fonce sur lui, je tente de le faire sortir de force, je fais du chantage ''si tu n'es pas sorti dans 5min, je vais te forcer à le faire''. Je le frappe s'il m'approche. Je lui dit des trucs comme ''je vais te démolir'', comme ma mère me disait quand j'avais 5 ans. Mes pensées sont entièrement concentrées sur: Il-faut-qu'il-sorte. Si rien ne fait et qu'il reste là, je me sens impuissante, j'ai terriblement peur, c'est comme si je n'avais du contrôle sur rien et qu'il était le mal, qu'il pouvait faire n'importe quoi. Je deviens dans une telle détresse, je veux tellement sortir de cette situation que je peux me frapper violemment la tête contre le mur, je me frappe encore et encore.

Si je suis trop épuisée, par terre, je pleure et je crie... je lui dis qu'il a gagné, le salaud, l'écoeurant, qu'il peut faire ce qu'il veut de moi. S'il s'approche et qu'il me prend dans ses bras, je lui dis ''profite en bien, je suis ta poupée, fait moi faire ce que tu veux''... Ce n'est que lorsqu'il quitte la pièce que tout redevient clair pour moi, et que je me calme... je me sens alors terriblement désolée, et je m'excuse mille fois. Je pleure, et il me redis tout ce que j'ai dit en me demandant si je le pense vraiment... je lui assure que non, je me trouve vraiment conne, parce que je ne pense rien de ce que je dis et, qu'en ce moment par exemple, ça m'horrifie, tout ce que je peux dire...

Il me fait promettre de ne plus recommencer, et j'ai du mal parce que j'ai peur de moi-même, et je ne sais pas quoi faire pour calmer mes peurs. Mes crises minent considérablement mon estime de moi, j'ai l'impression d'être une folle, d'avoir un million de problèmes et de ne jamais pouvoir aspirer à vivre normalement... je détruis mon couple, je déprime mon copain et j'ai l'impression que je devrais partir tellement je fais le mal autour de moi. Mes beaux-parents n'aiment pas voir leur fils aussi déprimé, et même s'ils m'aiment beaucoup, ils veulent me voir faire des efforts pour changer... mais comment..?

Ma pauvre tu n'es pas folle mais tu as un vrai problème et pour moi il serait lié à ton enfance que tu as vaguement évoqué. Comment ça se passait quand tu étais plus jeune ?? Je veux t'aider car déjà je sais que tu n'es pas folle ! Et aussi, il y a des solutions à ces scénarios ! As-tu déjà consulté quelqu'un ou en as-tu déjà parler à quelqu'un d'autre ?? En attente de ta réponse et en toute amitié. Océane

Merci beaucoup de ta réponse, ça me rend heureuse ! J'avais peur de ne pas avoir de réponse parce que je serais jugée... bref, merci beaucoup. Pour te répondre...

Oui, j'ai déjà consulté, mais pas longtemps. J'ai arrêté, parce que j'avais l'impression que ce n'étais pas ce type d'aide que j'avais besoin. Elle ne me confrontait pas suffisamment. J'étais là, devant elle, à parler froidement de mon problème, tout en disant que je comprenais que j'agissais mal, et qu'en ce moment je n'avais pas ce genre de pensée et comportements. Je n'ai jamais su ce qu'elle pensait de tout ça, ni même de mon attitude froide genre ''je fais la bonne fille toute gentille qu'on a envie d'être amie avec mais qui reste à distance polie''. Je n'ai ressenti le besoin de pleurer qu'une seule fois, et je ne l'ai pas fait, par gêne.

Sinon... j'ai eu une enfance que j'ai cru, pendant bien, bien, bien des années être ''parfaite, manqué de rien, parents gentils''. Ok... En fait, une fois passé le cap du ''si j'admet que quelque chose cloche, tout s'écroule'', je me rend compte que c'était bien sur certains plan, mais pas super dans l'ensemble.

Jeune, j'avais peur de mon père. Il travaillait toute la journée et, le soir, il ne nous parlait pas. J'avais l'impression qu'il ne souriait jamais, et qu'il était méchant. En fait, les rares contacts que j'avais avec lui, c'est quand ma mère n'était pas capable d'assurer la discipline. Elle appelait mon père, il nous criait après, et nous punissait physiquement. Ma mère est déjà intervenue, même si c'est elle qui voulait qu'il nous punisse, en disant ''ben là, arrête, tue le pas''. J'étais très jeune, et je ne m'en suis rappelé que récemment. Bref, mon père faisait peur. Quand on faisait ''quelque chose de mal'', ça nous valait de la violence. Et il fallait s'excuser ensuite (j'ai d'ailleurs du mal avec les excuses). Sinon... c'est con parce que tout ce qui est sensible, en mon père, il le cache. Mais maintenant, en grandissant, je me rend compte qu'il est très, très, très sensible. Et peureux, aussi. C'est triste. Je ne me sens pas tellement attachée à cette personne, parce que je ne la connais pas (je la devine plutôt). Mais en même temps... c'est mon père ?!

Ma mère... elle s'est dévoué toute sa vie à ses enfants, parce qu'elle ''en a toujours voulu''. Une femme timide, qui a du mal à s'affirmer. Elle est à la fois très gentille et très dure. Elle explose très souvent, elle a du mal à contenir ses émotions. Elle peut se défouler sur nous quand elle a eu une mauvaise journée. Ce n'est pas toujours très cohérent. Elle m'a déjà dit qu'elle voulait me démolir... plusieurs fois. Elle a dit qu'elle ne voulait plus nous voir la face, qu'elle pourrait nous frapper. Elle ne le faisait pas souvent (nous frapper). Elle a peur de beaucoup de choses, et elle a besoin d'être rassurée. Souvent, c'est ce que je dois faire. En fait, quand ça allait mal à l'école ou que j'avais de la peine, c'était contagieux et elle déprimait pour moi. Donc, je la rassurait. C'est encore ce que je fais, ou alors je lui cache ce qui va mal... mais j'essaie de contrer ce réflexe le plus possible. Elle a pu être très dévouée, sachant ce qui me faisait plaisir et tout, et en même temps rancunière, déboussolante, culpabilisante, menteuse. J'ai beaucoup de ressentiment envers ma mère, parce que j'ai l'impression d'avoir été trahie. J'ai l'impression qu'elle m'a mit sur un piédestal genre ''tu vas sauver tous mes problèmes'' alors que je n'étais qu'une enfant, incapable de sauver une adulte aussi mêlée. Puis qu'en voyant que je ne remplissais pas ses attentes, elle s'est défoulé sur moi. J'ai peur d'être étouffée, à cause de ça. J'ai peur d'être la poupée de quelqu'un.

Ce que ça donne, c'est une petite fille (moi) très colérique, sans cesse frustrée, qui pique des crises intenses de désespoir... je fais encore ce genre de crise, comme j'ai expliqué plus haut, et quand je pleure, je ressens ces mêmes émotions de désespoir, de peur. Puis, une fille gênée, qui adopte vite le statut de victime. ''S'ils m'insultent parce que j'adore lire et que je suis bonne à l'école, c'est sûrement parce que je suis dans l'erreur, que je suis bizarre, que je ne suis pas normale''. Tiraillée entre le désir d'être parfaite et d'être acceptée. Une fille qui ne se sens à sa place nulle part, qui a l'impression que si elle disparaît, tout ira mieux (idées suicidaires vers l'âge de 10 ans). Une fille qui fixe le vide sur les photos, qui est incapable de concevoir qu'elle puisse avoir quelque chose à se reprocher et y survivre (la culpabilité c'est la mort, la violence, le rejet, la perte d'amour). Une fille qui refuse de s'excuser, qui se justifie sans cesse, qui argumente pour être certaine qu'il n'y ait pas d'injustice à son égard, qui ne peut pas aider les autres si elle va mal elle-même, qui est incapable de faire des promesses, qui ne comprend pas qu'une règle puisse être toujours la même, qui ne comprend pas que les mots veulent dire ce qu'ils veulent dire. Une fille parano, qui a du mal à faire confiance et qui remet en question tous les gens qui sont près d'elle (ils vont me back-stabber), mais qui fait confiance au premier inconnu en se disant qu'il est sans doute plus intelligent, plus connaisseur, plus mature qu'elle...

J'écris beaucoup.. J'ai beaucoup à dire mais c'est le principal, je crois.

Quand tu dis que ta mère te serrait les bras, elle te prenait dans ses bras ou elle te faisait mal ? (Désolée j'ai pas bien compris) Car suivant la réponse ça expliquerais beaucoup de choses ! Au contraire en écrivant beaucoup je peux mieux "te voir" . Tu sais tout le monde évolue plus ou moins il faut juste que tu ne te bloques pas en disant par exemple "de toute façon je serais toujours comme ça, je pourrais changer" !

Faux, plus tu t'ouvriras, plus tu évolueras et tu comprendras tes comportements ect ! Moi j'ai eu quelques problèmes avec ma mère et c'est en me cultivant, en sortant, en lisant que j'ai compris beaucoup de choses !!