Bonjour,

Je ne vous cache pas que je ne vais pas bien du tout. Je me tourne vers vous car je ne sais vraiment plus vers qui me tourner. J'ai mis des mois avant d'oser en parler, alors je garde tout pour moi. Le sujet dès que je l'aborde me fait très mal, cela explique mon hésitation, alors je garde tout pour moi. Je suis suivi par un psychiatre mais sans résultats. Elle n'aborde que des sujets banals avec moi comme savoir comment se passe le travail, si je dors bien etc., alors que moi j'aurais plutôt besoin d'un travail en profondeur, surtout pour savoir pourquoi je vais mal en ce moment.

Je suis avec une femme depuis plus de deux ans. Je l'aime, sans doute trop, ou sans doute mal, j'en sais rien. J'ai du mal à lui faire confiance. J'ai toujours eu ce problème de confiance avec mes copines, alors que je n'ai jamais vraiment eu de raisons pour ne pas avoir confiance. Elle ne m'a pas trompé qu'elle me dit et c'est sûrement vrai. Je ne vis pas avec elle, elle vit à plus de 300 kms de moi : on ne se voit pas souvent.

Mon problème c'est que je vis sans cesse dans la peur. Mon cœur est serré en permanence. Comme je disais à a psy, je n'ai pas de battement cardiaque régulier, je subis beaucoup de pics tout au long de la journée. Au début je pensais que c'était l'amour, maintenant je comprends que c'est de la peur ou un mélange des deux. Je passe mon temps à souffrir. Alors du coup j'évite le plus possible d'être réveillé et je dors le plus possible, seul moment où je peux ne plus ressentir cette peur, sauf quand je fais des cauchemars. J'ai remarqué que la nuit je dois stresser beaucoup car mon oreiller est souvent trempé de sueur.

Dès que je pense à elle, c'est-à-dire en permanence, mon cœur se serre et fait des bonds dans ma poitrine. Dès que je vois son prénom, dès que je vois quelque chose qui me fait penser à elle, ou que j'entends une musique etc.

Je ne veux pas prendre d'anxiolytique, car j'aurais préféré régler le problème autrement. Je ne sais pas d'où ça vient. Je pense que la raison est profonde. Déjà avec une ex-copine ça me faisait ça, et pourtant elle a toujours été clean avec moi, elle me l'a confirmé bien longtemps après notre rupture.

Du coup je n'ai plus vraiment goût à rien. Je suis irritable, je n'ai plus de patience pour écouter les autres. Je suis trop mal pour le faire. Rien ne me soulage.

J'ai pensé à la quitter tellement c''est dur, mais sans elle je souffre aussi, normal, vu que je l'aime. Et puis la quitter parce que j'ai peur sans raisons est-ce raisonnable franchement ?...

Ça me pourrit la vie. Alors qu'en dehors de ça j'aurais tout - ou presque - pour être heureux. Quoique cela est discutable.

Je n'ai personne à qui en parler, c'est pour ça que je me tourne vers vous. Vous êtes un peu mon dernier espoir. C'est con de se dire ça sachant tous les psys qu'il y a en France, mais peu de psys, apparemment, capables de me soulager. J'en ai essayé beaucoup, mais voilà...

Citation :

Alors qu'en dehors de ça j'aurais tout - ou presque - pour être heureux. Quoique cela est discutable.

Si nous commencions par le début, tu dis que tu as "presque tout pour être heureux" en dehors de ton problème de confiance vis-à-vis de ton amie, mais la confiance en l'autre et également la confiance que nous avons envers nous-mêmes.
Qu'est-ce qui est "discutable" ?

Citation :

sauf quand je fais des cauchemars. J'ai remarqué que la nuit je dois stresser beaucoup car mon oreiller est souvent trempé de sueur.

Les cauchemars sont le reflets de tes angoisses diurnes, sans eux tu serais encore bien plus plus mal, ils expriment ce que tu ne sais pas mettre en "mots", des évènements refoulés, des frustrations. Veux-tu parler de ces cauchemars ?
Tu dis aimer ton amie mais sans doute mal. Peux-tu développer un peu cette constatation ?

Merci pour ta réponse.

Citation :

Si nous commencions par le début, tu dis que tu as "presque tout pour être heureux" en dehors de ton problème de confiance vis-à-vis de ton amie, mais la confiance en l'autre et également la confiance que nous avons envers nous-mêmes.
Qu'est-ce qui est "discutable" ?

C'est vrai que je n'ai pas confiance en moi. Je connais mes difficultés dans la vie, qu'elles soient sociales ou autre. Disons que je suis malade, c'est-à-dire que je souffre d'une maladie reconnue pour laquelle je touche une invalidité (...) Cette maladie est psychologique. Elle engendre beaucoup de choses dont le manque d'autonomie, la dépendance à l'autre, aux autres, à ceux qui veulent bien me porter secours afin d'avoir une vie décente et la plus " normale " possible.

J'ai découvert cette maladie très tard officiellement, mais je savais déjà que j'avais quelque chose - et pas que moi - depuis très longtemps. Elle ne m'a pas aidé dans ma vie sociale, et ce depuis mon enfance. De ce fait, elle aurait pu engendrer des souffrances qui ne s'effacent pas. Elle empire les choses qui déjà n'allaient pas.

Dans ma famille, nous sommes tous plus ou moins touchés par la vie que l'on a eu, l'enfance, le contact permanent avec nos parents. Ils sont tout à fait déséquilibrés, et ils nous ont contaminés avec leurs peurs, avec leurs façons de penser, leur façon d'être. Ils nous ont pas offert la stabilité que nous aurions pu attendre. Financièrement rien à redire, mais ça ne fait pas tout...

Je ne vis pas seul, je vis chez mes parents. C'est à cela que je pensais en disant que j'avais presque tout pour être heureux, et mes angoisses intérieures, ce que je suis.

Citation :

Les cauchemars sont le reflets de tes angoisses diurnes, sans eux tu serais encore bien plus plus mal, ils expriment ce que tu ne sais pas mettre en "mots", des évènements refoulés, des frustrations. Veux-tu parler de ces cauchemars ?
Tu dis aimer ton amie mais sans doute mal. Peux-tu développer un peu cette constatation ?

Disons que dans mes cauchemars, ceux dont je me souviens, je la vois souvent aller avec un autre mec : c'est ma grande peur. J'ai des besoins affectifs assez grands, surtout que je n'ai pas eu d'affection dans mon enfance. Je sais qu'une fois que l'on est plus ensemble, elle et moi, je me retrouve avec ce manque et personne pour le combler. Bien sûr j'en souffre. Je vois les autres, ceux de mon entourage, ou des gens dans la rue, qui sont en couple, avec des enfants, et moi je me vois seul, sans personne, alors que, mis à part la vie peu banale que je subis à cause de mon état, je suis une personne, je crois, profondément bonne. C'est injuste, c'est ce que je me dis.

Je l'aime mal parce qu'elle représente beaucoup de choses à mes yeux. C'est une femme d'une très grande beauté et j'ai toujours rêvé qu'une personne avec son physique soit attirés par moi un jour, pour ce que je suis, par ma différence avec les autres, parce que je suis bon, sans jamais trop y croire, je voyais les autres y avoir le droit, puis ce fut mon tour.

Puis elle m'aime, bien entendu, beaucoup, et forcément il est difficile de s'en détacher partant de ce principe. Là où je l'aime mal c'est que mon amour s'accompagne de peurs, et que ces peurs me pourrissent la vie comme elles nuisent à notre bonne entente.