Bonsoir, je poste ici en espérant ne pas me tromper de rubrique...

J'ai 44 ans, et je suis mal mais mal ! Je ne sais pas par où commencer tellement j'ai de choses à exprimer... Je sais que lire sur un écran est assez difficile et pas très agréable, mais voila c'est parti.

Ma situation d'être humain parmi mes semblables que j'ai beaucoup de mal à ne pas détester, m'est de plus en plus insupportable. Malgré mon intérêt pour une certaine évolution spirituelle, je ne parviens pas à rester serein face à la médiocrité, la méchanceté, l'agressivité, l'égoïsme, le jugement des humains.

En présence d'autres personnes je me sens mal à l'aise très souvent. Je me sens inférieur et en même temps je me sens supérieur. J'affirme que la procréation est un crime abominable, que mettre au monde un enfant dans ce monde dégueulasse est un cadeau empoisonné, et qu'il deviendra un adulte de toute façon aussi méchant, agressif, médiocre, donneur de leçons que ses procréateurs ou (et) éducateurs.

J'ai beaucoup de haine, et paradoxalement je redoute la violence, ayant eu coutume de me faire écraser pendant mon enfance. Je n'ai jamais su me défendre, car dans ce monde hélas il est nécessaire de savoir "se défendre" ou "se battre" pour ne pas se faire démolir. Et je trouve ça immonde et répugnant. Même ces mots me répugnent.
Aujourd'hui je me suis créé une armure en essayant d' arborer un air glacial dans la rue...

Avec mes amis (?? amis ? Ca existe ?) je m'emporte souvent et me met en colère lorsque je suis en désaccord avec eux, je me trouve nul mais je me trouve plus intelligent que tous ces connards manipulés et conditionnés qui gobent la bouche ouverte tout ce qu'ils reçoivent par tous les sens.

Je ne sais pas dire les choses, parler, dire ce dont j'ai envie ou pas, surtout ce dont je n'ai pas envie. Alors je dis oui mais je pense non, je dis "j'aime" alors que je déteste, et je me retrouve dans une situation inextricable dans laquelle je me suis enfermé moi même.
Quand j'étais enfant, je n'avais pas le droit de parler (nous sommes nombreux dans ce cas, je crois), mon frère me lançait des coups de pieds sous la table pour que je la ferme. Aujourd'hui adulte, je ne sais toujours pas dire les choses, et c'est cela qui me fait le plus souffrir, je crois.

Bonjour Blablabla,

Citation :

Ma situation d'être humain parmi mes semblables que j'ai beaucoup de mal à ne pas détester, m'est de plus en plus insupportable. Malgré mon intérêt pour une certaine évolution spirituelle, je ne parviens pas à rester serein face à la médiocrité, la méchanceté, l'agressivité, l'égoïsme, le jugement des humains.

En présence d'autres personnes je me sens mal à l'aise très souvent

Ton malaise ne viendrait-il pas du jugement négatif que tu portes systématiquement sur les autres? Ces êtres détestables, médiocres, méchants, agressifs, égoïstes, et constamment à juger les autres.

N'es-tu pas par ce discours en train de faire ce que tu reproches à tes pairs?

Citation :

J'affirme que la procréation est un crime abominable

D'après le philosophe André Comte-Sponville: Les parents paient à l'espèce le tribut qu'ils lui doivent. La vie commence là ou plutôt continue. C'est ainsi de génération en génération qu'elle continue.
Personnellement je remercie nos ancêtres, d'avoir procréé pour me permettre d'être là, même s'il est trop vrai que je ne suis pas parfaite non plus, ni mes amis, ni mon compagnon, ni mes enfants, ni mes parents, ni mes collègues...

Citation :

J'ai beaucoup de haine, ...
Aujourd'hui je me suis créé une armure en essayant d' arborer un air glacial dans la rue...

Comment finalement aborder un homme comme toi, qui se montre glacial, haineux, dans la rue? Les gens aimants risquent de te fuir pensant à raison que tu ne veux pas d'eux, qu'ils ne seront jamais assez bien pour toi. Sens tu tout le paradoxe, et dans quel enfermement tu poursuis le combat que tu n'as pas pu mener dans ton enfance?

Citation :

ayant eu coutume de me faire écraser pendant mon enfance ... Quand j'étais enfant, je n'avais pas le droit de parler ..., mon frère me lançait des coups de pieds sous la table pour que je la ferme

Tu sens bien oui que ton enfance t'a conditionné à être ce que tu es aujourd'hui.
D'où ton profond mal-être.
Toutes les familles ne sont pas comme ça loin de là. Et finalement pour changer le cours de la vie, nous avons les moyens d'être différent.
Le problème pour toi, selon moi, c'est ton sentiment d'impuissance face à ce qui t'es arrivé et à la monstruosité que tu vois chez les autres.
Cette impuissance n'est pas une réalité absolue, c'est surtout un sentiment qui s'est forgé et fait partie maintenant de ta personnalité. Mais cette personnalité n'est pas figée dans le temps, elle peut évoluer au prix d'une volonté et d'une adaptation à tes besoins et sentiments profonds, au prix d'une écoute bienveillante sur toi-même.
Si tu avais la possibilité de revivre ton enfance que souhaiterais tu y voir?

Je porte un jugement négatif à postériori. Il existe bien sur une minorité d'humains qui fonctionnent sur un mode pacifiste, anti conformiste, non integré au système qui n'existe qu'au travers du pouvoir et à la domination des uns sur les autres, et du fric qui corrompt le plus incorruptible. Mais je n'en ai encore jamais croisé.

Je suis extrèmement sensible, je réagis à tout au quart de tour, je ne sais pas prendre du recul, de la distance. Je finis par ne plus croire en l'amour entre êtres humains, à mon avis l'amour est un sentiment dont on ignore tout, tant que nous sommes incarnés.
Et je souffre.

Comme écrit un auteur que j'aime : "vous nous chiez votre amour par le trou de vos canons".

J'en ai marre de vivre dans une société qui met en avant les donneurs de leçons, les tricheurs, les menteurs, les voleurs (en toute impunité), les employeurs qui contrôlent leurs esclaves (employés), et ces esclaves qui acceptent les inacceptables conditions qu'on leur impose (ou inflige).

Enfant, oui j'en ai bavé, à porter les valises des un(e)s et des autres, je ne comprenais pas pourquoi mes parents en voulaient à mes soeurs. Aujourd'hui je m'écrase encore à 44 ans, je ne parle pas, je ne dis rien. Je m'écrase, je me cache, j'ai peur.

Peur d'être écrasé, maltraité, harcelé. Je suis un faible, mon moyen de défense c'est d'être révolté, passer pour un fou en parlant seul, en hurlant parfois dans la rue, en grognant après ceux ou celles qui jettent leurs détritus par terre, qui crachent par terre, qui vous insultent quand vous leur tenez la porte ou leur laissez votre place assise...

Si j'avais la possibilité de revivre mon enfance, je souhaiterais y voir la paix, et surtout la compréhension et essentiellement l'amour, ou tout au moins l'acceptation...

Bonsoir Blablabla,

Citation :

Aujourd'hui je m'écrase encore à 44 ans, je ne parle pas, je ne dis rien. Je m'écrase, je me cache, j'ai peur.

Tu as 44 ans et tu t'écrases encore, ne t'exprime pas, de quoi as tu peur?
Tes parents et ta famille exercent-ils encore une pression sur toi?

Tu as tout à fait le droit de ne pas aimer la société dans laquelle tu te trouves. Cela ne veut pas dire que tu dois t'empêcher d'être toi même.
Qu'est ce que tu risques maintenant à dire ce que tu penses vraiment, et à peut être adopter les valeurs que tu aurais souhaitées dans ton enfance, la paix, la compréhension et l'amour ou au moins l'acceptation non de tous, car tu n'es pas prêt, mais au moins de certains de tes contemporains?

Quels auteurs lis tu?
Comment occupes-tu tes journées lorsque tu arrives à ne pas penser au pire et à cette société en dérive?
A bientôt.

J'ai peur de la malveillance omniprésente des humains, je ne sais même pas à dire à certaines personnes que je n'ai pas envie de les voir. Alors je les vois à contre coeur et ça me bousille.

Je ne sais pas pourquoi je n'ose pas, peut être pour ne pas blesser... Alors je finis par haïr ces personnes.

Les seuls moments où je me sens bien, sont les moments où je suis seul, chez moi, avec le silence ou la musique calme, ou la musique classique, où je n'entends pas de voix humaine qui donne des leçons, qui parle de politique, d'argent, de préoccupations abstraites et inintéressantes, de conformité dégoutante...

De plus, je ne supporte plus le job que j'exerce. Je dis "job" et non pas métier, car à 44 ans, j'exerce un "job" d'étudiant. Et ce métier et tous ceux qui gravitent dans ce milieu, je ne peux plus.
Quant au "travail", quel qu'il soit, pour moi ce n'est qu'une aliénation (à part les gens qui créent).
Travail = souffrance, esclavagisme, obéir à des cons j'ai de plus en plus de mal.

Pour répondre à Ariane, je ne lis pas beaucoup, le dernier livre que j'ai lu est "l'humanité disparaitra, bon débarras" de Yves Paccalet... Ca donne déjà une idée de qui je suis

J'aime la subversion, mais j'avoue que je suis inculte sur le plan littéraire, et sur d'autres plans également... J'aime l'art, la peinture, le dessin, la création artistique.

Je crée, je dessine, sculpte, découpe, plie, façonne, modèle, peint, bricole, jardine, j'aime plein de choses mais lorsque je suis SEUL.
Si je pouvais je ne verrais jamais personne.

ça calme!

Je veux dire par là que ton discours est effectivement une invitation au silence et l'isolement..

Beaucoup de créateurs ne sont brillants que lorsqu'ils sont seuls, là ils sont bien, ils s'épanouissent pleinement.

Tu ne travailles pas par plaisir mais parce qu'il faut bien se nourrir et se loger. Mais il est vrai que tu n'es pas seul dans ce cas loin de là, tu le supportes de plus en plus mal. Tu as quand même beaucoup de chance de pouvoir créer à côté, comme si tu avais deux vies parallèles.

Si ton rêve est de ne voir jamais personne, tu peux sinon l'accomplir t'en approcher grandement. Pour le travail évidemment il ne faut pas être dans le social, ni dans le commerce, ni dans les services, cela limite certes mais si tu cherchais un travail à domicile, tu pourrais éviter le maximum de contacts.

Citation :

J'ai peur de la malveillance omniprésente des humains, je ne sais même pas à dire à certaines personnes que je n'ai pas envie de les voir. Alors je les vois à contre coeur et ça me bousille

Les gens t'ont ils fait du mal personnellement ou parles-tu d'une malveillance en général, presque innée que tu aurais constatée au cours du temps?
Si tu veux être bienveillant au moins vis à vis de toi-même n'hésite plus à être congruent, c'est à dire fidèle à tes choix de vie, à tes pensées et donc exprime ton envie d'être seul dans un premier temps lorsque les autres tentent de te voir.
Tu crains de les froisser, et c'est bien normal, mais finalement tu leur mens, tu n'es pas honnête vis à vis d'eux en les acceptant dans ton environnement. Tu ne te respectes pas et tu ne les respectes pas non plus, pire tu en arrives à les détester, c'est mauvais pour tous, et ne peut en aucun te réconcilier avec l'humanité. Ta "lâcheté" te fais mal et rejaillit sur le regard négatif que tu portes sur les autres qui pour imparfaits qu'ils soient, sont peut être parfois plus sincères et vrais que toi.

Je ne juge pas tes sentiments, tes convictions, car tu es libre comme tout être humain et ta vision des choses n'est pas fausse, elle est juste fortement orientée, par ton passé sans doute, tes rapports avec les autres, par tes craintes antérieures, par ton sentiment d'impuissance et l'inconséquence de tes pairs. Comment faire pour être heureux dans ton cas, car tu ne l'es pas, même si tu sembles garder le plaisir d'être lorsque tu es seul, tu poses quand même la question du suicide, tant les autres semblent d'insupporter, de dégoûter, engendrer en toi un immense malaise.

Tu as découvert ton unicité, mais tu oublies ton universalité, le fait que tu appartiens malgré tout à un ensemble, que nous sommes tous unis, qu'accepter l'autre fait partie de l'acceptation de soi. Accepter l'imperfection de l'autre, permêt d'accepter sa part d'ombre, ce que nous refusons de voir en nous, ce que nous refusons d'être à tout prix.

En d'autres temps tu aurais pu être un ermite. Aujourd'hui c'est plus difficile.
Lorsque tu écoutes ta musique, arrives tu à jouir du bonheur d'exister tout simplement, arrives tu à toucher la beauté du monde? Et pourquoi condamner ceux qui n'y arrivent pas et qui restent pour toi des êtres bassement matériels?

Merci Ariane, pour avoir pris le temps de me lire et de m'apporter une réponse.

C'est vrai que j'appartiens à un ensemble, que chaque être et chaque chose est reliée, que nous ne sommes qu'un, je le sais, même si c'est difficile à accepter et même à comprendre parfois.

Je lis des livres tels que "le pouvoir du moment présent" d'Eckart Tolle, qui m'ont permis de comprendre ou tout au moins d'apprendre quelque chose, mais j'ai beaucoup de mal à mettre en pratique.

Oui la musique me permet de ressentir l'être, tout comme lorsque je crée, c'est une sorte de méditation, de concentration sur l'instant présent, qui n'est autre que, justement, la méditation...

J'ai entendu sur une radio un intervenant qui a dit "la méditation c'est la concentration sur l'instant présent". Et cette phrase m'a permis enfin de comprendre.

Merci à toi d'être allé au fond des choses et d'oser dire ton rejêt des autres tels qu'ils sont aujourd'hui ou au moins tels que tu les vois
Je pense que tu es quelqu'un qui gagne à être connu, mais qui se réserve, qui se préserve des autres.

Comme tu dis la création c'est aussi une forme de méditation profonde et enrichissante.

Heu... Clair de Lune, je suppose que ce dernier message ne me concerne pas...

Bien sur que non Blablabla

Le commentaire parasite de ce pseudo va être supprimé, je suppose que c'est ce que tu préfères...

Oui, merci

Bonjour à toutes et tous!
En brassant sur le web sur le sujet du suicide je suis tombé il y a quelques mois sur ce fil et j'ai été très touché par ce que vous écrivez, blablabla. Sept mois plus tard, comment allez-vous?

Bonsoir !

Je vais un peu mieux, je vous remercie... J'ai eu l'intention de pratiquer le yoga à nouveau, je m'y suis mis récemment, tout seul... Je lis beaucoup de livres concernant l'évolution spirituelle, le travail sur soi, le développement personnel. Je mets en pratique tout doucement,
j'expérimente et je m'aperçois que petit à petit, je parviens à faire en sorte que ce à quoi j'aspire vient à moi plus facilement qu'avant. Mais j'ai toujours ce regard très critique vis à vis du monde extérieur tellement "tous pareils", et j'en conclus attristé comme d'habitude, que les rapports entre les humains sont basés sur les conflits, la violence, la compétition, et que c'est tout le système dans lequel on vit qui nous a formaté dès notre naissance. Chacun se contrefout de son prochain, c'est la raison pour laquelle j'évite de trop sortir pour éviter d'être confronté à mes semblables auxquels je ne ressemble pas. Mais je sors quand même un peu !

J'aimerais surtout pouvoir communiquer avec des humains comme moi

Il est clair que les humains sont souvent décevants, et d'une certaine façon je partage votre misanthropie. Ma réaction c'est sans doute de trop communiquer, d'être bavard, par peur du vide je pense... Je me suis isolé à la campagne, j'ai rompu avec tous mes frères et sœurs car je jugeais leur présence toxique, j'ai regardé ma femme (avec qui j'ai vécu un enfer) avec un fort sentiment de libération, et suis resté seul depuis quatorze ans. Je vais facilement vers les autres mais je suis bien tout seul, ou avec mes enfants lorsqu'ils sont là. J'ai vraiment du mal à supporter la présence d'enquiquineurs. Je comprends votre malaise, sans le ressentir avec autant de force ni souffrir des mêmes conséquences.
Ceci dit vous aimeriez, et vous insistez là dessus, pouvoir communiquer. A première vue c'est un peu paradoxal. Que pensez-vous que le communication vous apporterait, sachant que vous êtes si vivement déçu par l'humanité? Qu'attendez-vous de l'autre (une question que je me pose à moi-même aussi)?

J'aimerais communiquer sur le sujet de la spiritualité.

Internet me va très bien, dans le sens où la "liberté" est quasi totale. Justement, je cherche aussi à communiquer avec des individus qui ont la même vision des choses que moi, et qui sont véritablement pacifistes et souhaitent que l'humanité le devienne. Je suis un peu confus, car fatigué. A bientôt !

Je vais aller faire un gros dodo bien mérité moi aussi! Ceci dit je suis partant pour communiquer sur ces registres. A très bientôt, donc!

Bonjour "Blablabla"! c'est encore moi.
La fatigue a fait que nous avons coupé court hier soir.
Moi aussi j'apprécie de pouvoir communiquer avec des gens qui, comme moi, sont un peu "partagés", en quelques sortes, entre une volonté de contribuer à changer le monde en faisant grandir la non-violence, et qui par ailleurs sont animés par un féroce rejet du monde tel qu'il est, de sa violence, de l'hypocrisie qui y règne. Partagés, parce que vouloir faire avancer le monde dans le bon sens est bien signe que notre désespoir n'est pas total, finalement! que nous reconnaissons qu'il y a des valeurs qui peuvent avancer, toujours des gens qui valent la peine qu'on leur apporte quelque chose, voire même une parcelle de bonté, de divin, en chacun...

Bonsoir ! Je n'ai pas pu répondre plus tôt... Que pensez vous que nous échangiions par mail ? Je vous envoie mon mail en message privé. A bientôt !

Parfait, à très bientôt!