Et je met un point d'interrogation, parce que je reste indécis par rapport à ce qui m'arrive.
C'est pour ça que je me suis inscrit sur ce forum, en espérant que quelqu'un pouvait me dire ce que j'ai, et comment je m'en débarrasse.
Désolé en avance si je manque de clarté, tout mettre à l'écrit et l'expliquer à quelqu'un je ne l'ai encore jamais fait, donc j'ai du mal à trouver les mots.

Depuis maintenant assez longtemps (assez longtemps pour que j'aie du mal à savoir quand ça a commencé; je dirais bientôt cinq, six ans ?) j'ai perdu tout intérêt pour quoi que ce soit, j'ai un manque d'énergie, de volonté...
Impossible de faire quoi que ce soit sans faire un gros effort pour me forcer, j'ai du mal à dormir, j'ai du mal à me lever. J'ai l'impression d'avoir un constant trou de mémoire, je suis incapable de me souvenir de quelque chose où de me concentrer. Dès que je dois faire un choix, je panique à l'avance; je n'arrive pas à me concentrer pour réfléchir au pour et au contre, je remet tout à demain, j'essaye de ne pas réfléchir; au final je me trompe. J'ai eu des crises de nerfs, où je me mettait à pleurer de façon incontrôlable pendant cinq minutes, sans raison apparente...

Je ne me sens pas particulièrement triste, je n'ai pas d'envie de suicide. Mais par contre je me sens extrêmement fatigué, et vide...
Je me rappelle qu'à une époque je faisais beaucoup de choses, que ça me rendait content, que j'avais des envies et des projets et le souvenir de tout ça me rend mélancolique. En plus, je me sens obligé de pas jouer les victimes-fardeaux, et j'ai caché tout ça à tout le monde... je suis fatigué de faire semblant d'être heureux. Et le pire, c'est que j'ai l'impression que ça va en s'aggravant avec le temps, malgré tous mes efforts.

J'ai bien conscience qu'il y a beaucoup de types de dépression différents, et j'ai lu un peu partout sur le forum que je devais éviter l'auto-diagnostic (ce que je comprend bien). Est-ce bien une dépression ? Dans ce cas, combien de temps encore peut-elle durer ? Qu'est ce que je pourrais, ou devrais faire, pour me sentir mieux et reprendre une vie intéressante ?

Merci pour tous ceux qui prendront le temps de me donner un coup de main !

Olive, sur ce ce forum nous ne sommes pas en mesure de donner un diagnostic, nous ne sommes pas médecin, et seuls les médecins (en particulier les médecins psychiatre) pourront te diagnostiquer si tu souffres de dépression ou non. Tu as l'air dans le doute, alors je te conseille vivement d'aller consulter ton médecin généraliste qui te dira si oui ou non c'est une dépression. Ou alors, peut-être qu'il t'orientera vers un médecin psychiatre.

Ici, nous sommes davantage là pour les personnes qui ont besoin d'une épaule, d'une écoute attentive.
Si tu souffres de dépression, tu auras peut-être un ttt médicamenteux à base d'AD & d'anxiolytique (cela quand le médecin estime que c'est nécessaire ; toutes les dépressions ne nécessitent pas forcement d'être soignée avec des médicaments, et heureusement !) mais cela ne suffira pas, il te faudra entreprendre une psychothérapie.
Et heureusement, même si tu ne souffres pas de dépression mais que tu ressens un mal-être au fond de toi, tu peux tout à fait en entreprendre une, au contraire d'ailleurs!

Au sujet de ton mal-être, cela fait environ 5-6 ans que tu ne te sens pas très bien, il s'est passé qqch dans ta vie à ce moment là ?

Salut Saylor.
Je me doute bien que sans un examen un peu plus approfondi (et en plus, à travers un forum) c'est difficile de donner un diagnostic et qu'il vaut mieux ne rien dire que de mal orienter les gens. Mais je me trouve actuellement dans une situation administrative particulière qui fait que je n'ai pas accès à la NHS (sécurité sociale anglaise). Je suis donc obligé de me débrouiller sans traitement ni thérapie pour le moment, jusqu'à ce que je puisse retourner en France sur le long terme.
Ceci dit je ne viens pas chercher un "verdict" définitif ici, mais plutôt des conseils et des pistes en attendant le moment où je pourrais recevoir une aide d'un médecin.

Je me suis demandé beaucoup de choses au sujet des effets négatifs des antidépresseurs et compagnie... notamment sur la dépendance psychologique qu'ils pourraient entraîner si je prenait l'habitude de les utiliser pour remédier à un mal-être... est-ce que je ne risque pas de prendre des antidépresseurs à chaque coup de blues par la suite ? En gros, est-ce que mon cerveau ne va pas assimiler ça à une "potion magique" ?
Je suis l'équivalent d'une légère "thérapie" en ce moment avec une conseillère de ma fac. Mais évidemment elle joue le même rôle avec moi que ce forum, et ça me permet juste de me re-situer par rapport au reste de la société (de dédramatiser, en gros, c'est une maladie, ça arrive à beaucoup de gens, et ça se guérit) sans m'imaginer que je soit devenu complètement anti-social et moribond.

En fait, il y a six-sept ans, j'ai vécu une expérience fantastique en allant passer ma dernière année de lycée au Japon dans un lycée japonais etc. dans un programme d'échange. J'ai passé la meilleure année de ma vie, et de loin, à ce moment là et je me suis rendu compte que récemment que le début de ma période de mal-être coïncidait à peu près à mon retour du Japon. Après ça, j'ai l'impression d'avoir couru pendant des années après cette année-là, sans jamais retrouver la même joie de vivre que j'avais. Je suis retourné cinq fois là-bas, c'était très bien mais ça n'a jamais été pareil. C'est après m'être rendu compte que je courrais après le passé que j'ai décidé de changer de voie, de trouver quelque chose qui me séparait de tout ça et que j'avais voulu faire avant de partir (mes études pour travailler dans l'humanitaire). Après, tout ça reste une hypothèse, j'y ai pensé comme ça mais la cause est peut-être ailleurs.

Trois ans après ça, je suis en voie de finir mes études, mais avec le temps ma situation se dégrade toujours plus. Je n'avais absolument pas conscience pendant les premières années que quelque chose était en train de m'arriver, et c'est juste après coup que je me rend compte que déjà à ce moment là j'avais commencé à perdre de l'intérêt pour tout. Je le mettait sur le compte de coups de paresse étudiante, donc je me forçais à faire des choses, et j'avais déjà pris l'habitude de faire le "monsieur sourire" qui s'occupe des autres et qui va toujours bien. Je partais deux mois en voyage tous les étés avec presque rien pour me couper des responsabilités, déjà je ne supportais plus de devoir faire des choix (par exemple, le choix de ma fac- que j'ai choisi presque au hasard pour me débarrasser du fardeau, ce que j'ai regretté pendant les trois dernières années).

J'ai peur de continuer à vivre comme ça, surtout en ce moment où je devrais être en train de faire des choix importants. Je ne veux pas que mon anxiété par rapport aux responsabilités me pousse dans un train-train mou et inintéressants, et à rater le reste de ma vie. J'ai l'impression de ne plus pouvoir compter sur moi-même.

Salut Olive,


Etant à Londres en ce moment, je comprends qu'il soit difficile pour toi d'aller consulter ou de faire une thérapie (en anglais je suppose.... ).
Pour répondre à ta question au sujet des anti dépresseur, sache qu'il ne faut jamais prendre d'anti depresseur lorsqu'on a un coup de blues. Tu pourrais ressentir des effets 2ndaire surement mais cela ne te rendrait certainement pas mieux parce que ce n'est pas qqch qui va remédier à un coup de blues. Et puis ce type de ttt se prend à long terme et généralement avec suivi médical, du moins c'est obligatoire puisque les AD sous prescrit sur ordonnance. A moins de prendre les AD de tes amis, voisins, famille, mais je te le déconseille fortement, cela va te rendre encore plus mal!

Merci pour ta réponse.
Je suis un peu tiraillé du coup. Je voulais essayer les antidépresseurs et la thérapie en rentrant en France l'an prochain mais je voulais aussi aller m'installer à la campagne... hors surement pas moyen de suivre une thérapie là. Que faire, que faire ?
Je suppose que je ne pourrais avoir un suivi médical et psychologique que si je reste dans une ville ?

Tu peux très bien t'installer à la compagne en rentrant en France l'an prochain et avoir un suivi psychologique et médical en te rendant dans la ville la plus proche d'où tu vas habiter.
Si tu sens que tu un besoin d'un suivi psychologique, il faut que tu t'en donnes les moyens, c'est en quelque sorte ton état psychique qui est en "jeu". Concernant les AD, il faut tout de même savoir que ce sont des ttt assez spécifiques et qu'il faut que ce soit nécessaire, sinon il ne "marchera" pas. Cela dépendra de l'avis du médecin que tu iras consulter.
As-tu essayé des ttt à base de plantes ? Cela est efficace pour l'anxiété mineure. Je ne parle pas d'AD à base de plante mais je sais qu'il existe des ttt à base de plante, la phytothérapie et d'après mon entourage ça fonctionne bien, mais tout dépend des personnes.

Je vais me renseigner pour les médicaments à base de plante (ça veut dire quoi, ttt ?)
Combien de temps peut durer une thérapie comme celle là, en moyenne ? Il faut que je fasse des plans, au risque de me retrouver sans rien à faire.

juste pour info, les ad ne sont pas la solution magique, ça se saurait ! bouffer des ad à longueur de journée te rendra juste un peu mal, endormie, comme shooté et cela en restera là. A mon sens, pour qu'un état dépressif (majeur ou non) puisse évoluer dans le bon sens, il faut pour cela que premièrement la personne veuille que les choses changent, un suivi psy (psychologue, psychiatre, peu importe) et si nécessaire des ad (là ce sera le psychiatre qui en décidera en évaluant avec toi le degré de ton état dépressif) parfois, juste des anxiolitiques légers suffisent....

Dis toi surtout que les ad pris sans rien derrière (suivi, aide et soutien psy) ne servent à rien ou à pas grand chose ! je te conseillerais donc d'aller voir un psychiatre qui évaluera avec toi ton état dépressif (il y a plusieurs degrés dans la dépression) et si dépression il y a et lui seul jugera de te donner un ttt adéquat....en attendant, tu peux bien sûr parler ici, parler est aussi le premier pas pour évoluer et avancer.

bon courage

ttt : traitement.

Je rejoins poussière d'âme dans sa réponse.

Merci pour vos réponses !
Je vais voir le docteur en rentrant.

Bonjour Olive,

Peux tu nous raconter ton expérience exceptionnelle au Japon?
Ce qui fait que tu t'y sentais si bien, les rencontres, l'atmosphère, ta vision des choses et des êtres à l'époque?

Bonjour Olive,

Plantes ok mais pas pitié ne prends ni d'antidép ni d'anxiolytiques, tu n'en as pas besoin ! Un bon psychiatre te répondra : "Vous êtes trop lucide que pour en avoir besoin" Les médocs sont pour ceux qui n'ont plus les pieds dans la réalité ...

Je comprends que tu recherches le moyen de ne plus ressentir cette inertie qui t'envahit. Mais n'est-ce pas en grande partie la conséquence du jeu que tu montres aux autres depuis plusieurs années "I'm forced to fake, a smile a laugh every day of my life" comment ne pas se sentir fatigué par ça ... Comment ne pas en être démoralisé? Etre quelqu'un d'autre, être celui qui ne fléchit pas, être celui qui rassure les autres sans l'être à son tour, mais comment peut-il se sentir heureux?

Remettre la tâche à un doc de nous diagnostiquer niveau psycho... je n'en suis qu'à moitié d'accord... Il n'y que nous-mêmes qui soyons le plus à même de le faire mais cela suppose de connaître un peu la psycho c'est certain. Il ne faut pas se leurrer, trop de médecins prescrivent des médocs car non seulement ça rassure les patients mais parce qu'en plus c'est facile à faire... Pratiquement tout le mondes est névrosés, s'il fallait médiquer tout le monde, wouaw je sais pas comment tournerait le monde. Il fut un moment dans ma vie où je ne voyais que l'alternative médicament ... je n'en étais pas fière oh non, je pensais que c'était la dernière alternative. Je savais qu'en demandant des médocs, je lâchais prise sur moi-même pensant qu'il fallait anesthésier ce petit esprit tourmenté. J'étais suivie par une psychiatre/psychothérapeute qui... a refusé de m'en prescrire! Et je ne la remercierai jamais assez car elle avait raison ! Seulement peu sont ainsi... Elle n'a pas été qu'un médecin envers moi, elle a été humaine en ayant confiance en moi et c'est cela qui fait bien plus de bien que toute molécule chimique. Quand je repense à cette confiance qu'elle m'a accordée, je ne peux que sourire et m'en servir comme une force.

Après, tout dépend de la cause de la déprime-dépression, bien entendu ! Seulement, même quand il y a eu ts, même quand la personne semble vraiment au plus bas, les médocs ne sont pas la solution. Il faut parler Olive, laisse-toi aller à te reposer sur quelques épaules, couche tes pensées sur du papier dans un premier temps si c'est trop difficile.

Ton sentiment de fatigue est à creuser, si je ne me trompe ton sentiment mélancolique se dirige davantage vers l'extérieur à ta propre vie, voir comment le monde tourne, l'inconscience des autres qui vivent sans avoir conscience des conséquences de leurs actes et l'absence d'actes qui rendraient la communauté plus saine. Le sentiment de ne pas en faire assez, d'être suffisant pour faire une différence. Est-ce que c'est ça?

Raconte ce qui te passe par la tête en te rappelant de cibler ce qui résonne vraiment en toi.
Les thérapies n'ont pas de temps limite, il y a des thérapies dites brèves qui sont plus coachées, elles ciblent les objectifs et te lancent des défis, des exercices à faire... le concept est pas mal du tout :-)

C'est vrai que si je pouvais me reposer sur quelqu'un ça me ferait sûrement beaucoup de bien... mais autant en ce moment je me sens enfermé par cette image de personne sûre de soi qu'on les autres, autant je ne veux pas m'enfermer dans l'image du dépressif que l'on doit consoler en permanence... Je ne sais pas si je m'explique bien.

En tout cas je suivrais ton conseil my-illusion, puisque j'ai moi-même un peu peur des médicaments en général. Je pense aller voir un médecin mais refuser un traitement aux anti-dépresseurs s'il me le propose. Si jamais ça ne marche toujours pas, il sera toujours temps de changer d'avis plus tard.

C'est vrai que le monde extérieur me déprime assez. Je vois tous les jours les masses de voitures, les rangées de pubs, les gens qui s'achètent les derniers gadgets à la mode, qui gâchent tout et n'importe quoi, sans conscience des conséquences... si tu vois et comprends ce qu'il y a derrière tout ça, la logique qui fait marcher tout ce petit monde, c'est assez déprimant en soi. Comme on dit, heureux les ignorants. Mais puisque je sais tout ça je ne peux pas non plus rester sans rien faire et regarder l'humanité s'autodétruire. On va vers une période très, très difficile de notre histoire et il faudrait très peu pour éviter toute la souffrance à venir.

Alors, que faire ? Et c'est là que je me rends compte que je ne peux pas faire grand-chose. A mon échelle je peux essayer d'influencer quelques personnes, mais même ma famille et mes amis ne prennent pas ça au sérieux. Et en plus je risque de passer pour un de ces prêcheurs de la fin du monde complètement fous du siècle dernier. Mais tout ça c'est de la logique, il suffirait d'écouter attentivement pour être convaincu. C'est vrai, je me sens assez impuissant face à la force de l'habitude. Et le système a fait un tellement bon boulot, en marginalisant toutes les oppositions politiques que tu risques toujours d'être pris pour un illuminé, tout le monde t'ignore et rejette tes idées par principe.