Ce qui suit est un texte que j'ai écris dans un état de désespoir, lasse d'attendre que la vie me fasse un signe. Amoureuse éperdue....J'écrivais pour évacuer ma tristesse et aujourd'hui, je n'ai plus le même entrain à l'écriture...Je crois que ma source d'inspiration ne vit qu'à travers des moments sombres!
"Ecrire pour écrire, parler pour ne rien dire, n’être que pour l’être !
Chérir et aimer à en perdre la tête, haïr au point de vouloir tout détruire.
Echoir les mêmes illusions, le même schéma se reproduisant sans cesse.
Laissez-moi donc rêver, laisser-moi donc danser, tournoyer, virevolter, chanter et rire. Oui je veux rire, épouser le bonheur ! Invitez-le donc à se joindre, à se mêler à moi, et n’être qu’en osmose avec lui. Vibrer et sentir les élans de mon cœur m’emballer ! Entendez donc ce fou s’affoler.
Je suis là, cette jeune fille fantasque. Voyez cette gaieté, comme elle est belle. Mille feux l’illuminent dans cette vaste pièce, où un grand lustre scintillant de mille éclats répond à l’appel de ces grands yeux. Elle rie, danse, tournoie. L’orchestre ici présent, ne joue que pour intensifier un peu plus ce bonheur. Et ils sont bons les bougres ne suivant que le pas léger de la petite nymphe. Elle a des ailes, et cette petite robe, laissant suggérer des formes appétissantes, lui donne une superbe allure. La petite luciole brille, et cette petite mèche frisée ne donne que plus de charmes à son visage, et à ses joues fraîchement rosies par ces gestes.
Une dissonance dans le chœur la fit soudainement tressaillir ! « Ce n’est rien Mademoiselle, continuez donc ! »
Les voilà partis de plus belle avec plus d’entrain que jamais, ce ne sont plus là les instruments ni même leurs corps mais leur cœurs et leurs âmes qui rythment ses mouvements. Et là voilà repartie notre petite étoile, son firmament illuminant violons, basses et même la baguette du chef d’orchestre finit par en devenir magique. Quelle féérie !
Un petit air frais pénètre dans la pièce, ne la rendant que plus sensuelle encore, laissant proéminer une gorge divine au teint laiteux et aux pointes raidies. Le vent caresse doucement ces larges rideaux de velours pourpres et la petite fée trouve ainsi de libres compagnons d’air. Les fenêtres claquent faiblement créant l’effet d’une double mélodie.
Mais pourquoi jouent-ils en sourdine ? Pourquoi le choc des vitres brouillent-ils maintenant la mélodie ? Il fait si froid soudainement, et ces gais compagnons ne l’accompagnent plus et s’agitent de part et d’autre, perturbant ces pas, qui deviennent lourds et maladroits et le souffle lui manque. L’air prend bientôt une atmosphère chargée de tragique : les musiciens ne sont plus en rythme, de grosses suées perlent sur leur visage et leurs instruments perdent peu à peu leurs attributs. Le vent devient brusquement violent et laisse échapper de violentes rafales qui font danser les larmes du lustre et ceux-ci s’entrechoquent dans une irréaliste sérénade.
La jeune fille ne danse plus, ni même l’orchestre. L’ambiance est glaciale et les partitions s’éparpillent partout dans la pièce. Fini le rêve, fini l’illusion, et notre petit insecte n’est plus qu’un avorton, moche avec un air triste et effroyable. La lumière n’est plus et l’obscurité a envahit la pièce.
C’est donc ainsi que le schéma se reproduit. Parfois les musiciens disparaissent, et ne laisse qu’une pauvrette dans une pièce sombre, petite si petite, recroquevillée contre un mur sale et vétuste. En haillons, elle est vilaine et ce ne sont plus ces magnifiques boucles qui ornent son visage mais une large chevelure en désordre et hirsute. Elle pleure et s’étale de tout son poids sur le sol respirant poussières et saletés jonchés sur un parquet mité et gris. Ivre de douleur, rien ne peut conforter son désarroi. Son souffle suit les battements d’un cœur à la fois dur et lancinant.
« Arrête petite ! Ne sois pas si triste, sépare-toi du malheur, il est piètre compagnon, te meurtrit dans ta chair et rend tes traits affolants. »
Parfois, il y a un petit orchestre manquant d’entrain de chaleur, ne réussissant guère à animer la jeune fille.
« Jouez donc vilains, soyez donc de doux partenaires de parcours. La laisserez-vous donc s’enliser sous ses pas gauches ? Ne voyez-vous pas en elle la magie ? Ne percevez-vous pas donc pas cette explosion de vie qui ne mérite qu’à éclater ? Etes-vous si vils, si bêtes, si aveugles au point de ne pouvoir percevoir ce petit cœur si fragile ?
Ah, c’est donc cela… Elle ne sait donc pas danser l’idiote…
Laissez-la ! Ce n’est point une danseuse. Regardez-la ! Elle ne sait pas aligner ces pieds avec la musique. Vous vous êtes trompés, ce n’est pas une étoile, encore moins une fée. Elle veut les imiter, mais n’égaye point les cœurs. Quelle pitié a voir tout cet acharnement ! C’est une vraie sotte ! Comment croire en cela ? Pâle copie et niaiserie ! Retourne donc à tes contes et prince charmant ! Crois-tu qu’il existe réellement ? C’est à vomir…"