Par où commencer... Je suis une jeune femme de 30 ans (et oui déjà) qui encaisse les coups depuis près de 20 ans...

Le pire dans tout ça, c'est que je connais la base de mon problème... mes parents... Avec eux, je ne peux pas dire que j'ai manqué de quoi que ce soit, bien au contraire... C'est moralement et psychologiquement que j'ai pris une claque. Quoique je fasse, c'était jamais assez bien. J'ai eu le malheurs de doubler ma 3eme, mon père m'a mis une baffe et ma dit que je lui faisais honte... Et avec le temps, ça a été de pire en pire...
A 18 ans, j'ai eu un accident de voiture. Quand j'ai appelé la maison pour prévenir, ma mère m'a simplement répondu en colère:"Ah bah bravo! et la voiture est dans quelle état? Ton père passera au lycée récupérer la carte grise cette après midi." Je n'ai jamais vu de médecin à la suite de cette accident (qui soit dit en passant m'a laissé des séquelles qui me poursuivent encore aujourd'hui).
Je vous laisse imaginer la suite sachant que j'ai fais des études supérieures et même là, ce n'était jamais assez bien.
De plus, mes parents cultivent le cultes du "Je vais bien, tout va bien". C'est-à-dire, pas le droit d'avoir mal, pas le droit de se plaindre.
Tout ça a fait que j'étais d'une timidité maladive. Ne serait-ce qu'un renseignement, je paniquais à l'idée de le demander. Du coup, j'ai toujours appris à me débrouiller toute seule... J'ai beaucoup de mal à demander de l'aide. Je n'y arrive pas même. Et encore aujourd'hui.
Il a fallu que je passe mon bafa pour me décoincer mais le mal était déjà fait. Je suis d'une nature qui fait que même le peu que je mange, si je suis stressée, je le garde et avec les années et les études, je suis montée en obésité morbide...
Sur cette période, j'allais tellement mal, et je n'arrivais pas à avoir de vrai amis avec qui en parler... j'ai commencé à me scarifier. C'était ma façon de faire redescendre la pression.
Mais, ma dernière année d’étude, j'ai repris un peu les rennes de ma vie, les parents étant à 500 km de moi... j'ai perdu 50kg... je me sentais déjà un peu mieux... j'avais trouvé un boulot...
Puis la roue a tourné en ma défaveur et ce, depuis 5 ans.
J'ai perdu mon taf, j'ai du rentrer chez les parents. Mais dès que j'ai pu, je suis partie de chez eux car je recommençais à me scarifier pour supporter toutes leurs remarques et commentaires qui pouvaient être extrêmement blessant et humiliant. J'ai enchainé les petits boulots pendant 5 ans en essayant de payer un loyer, un crédit auto et un crédit étude.
Entre la pression des parents, l'angoisse de savoir si on va pouvoir finir le mois... j'ai de nouveau dégringoler la pente. Et le peu de personne que j'avais autour de moi m'ont tourné le dos au moment où j'aurais bien eu besoin d'eux.
L'année dernière ne pouvant vraiment plus assumé mes charges, j'ai du ravaler ma fierté et demander au parents de revenir chez eux. Ils ont jubilé et depuis je pleures tous les soirs.
A cause de ça, au niveau relationnelle, je n'y connais rien. L'amitié, je connais très peu... les gens savent que je suis gentille, patiente et que j'aide dès que je peux et en profite largement et quand timidement, je leur demande de l'aide à mon tour, il n'y a plus personne... et ça a toujours été comme ça... Je ne suis pas faite pour les relations humaines ...
En amour, c'est pire et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui (vivant encore chez mes parents) je dégringole la pente et je n'arrive pas à la remonter...
A cause de mon poids et ma timidité... Je n'ai eu mon 1er petit ami qu'à 26 ans... et il m'a largué au bout d'un mois... J'en ai eu un 2eme pendant 4 mois et encore habitait à 100km de chez moi...
Je suis restée seule plus de 2 ans.. jusqu'à ce qu'on m'inscrive sur un site de rencontre... et là j'ai rencontré mon ami actuel.
Ça fait 1 mois 1/2 maintenant... Avant noël, j'ai décroché du travail fixe... enfin.... Je me suis dit que la roue tournait enfin pour moi...
Mais il faut croire que je ne suis pas faite pour être heureuse... A croire que le monde fait toujours tout pour me rappeler à l'ordre... Mes parents sont odieux dans leurs propos par rapport et au taf et à mon ami...
Mon ami habite à 40min de chez moi, je ne le vois que 2 fois par semaine et il semble avoir du mal à me faire une place dans sa vie malgré qu'il en est envie.. c'est propos son parfois bisard... il m'arrive de pleurer sur la route du retour... surtout depuis que je sais qu'il retourne sur le site de temps en temps....
Le taf est mon seul échappatoire... Je crois que la vie ne m'aime pas... qu'elle ne veut pas que je sache ce que c'est qu'être heureuse...
Je me dis que je suis pas faite pour ça... Mon ami actuelle est ma dernière tentative... si ça ne marche pas avec lui, j'abandonne...
Je suis tellement fatiguée... fatiguée de me battre pour tous.. fatiguée...

Je sais que mon texte va paraitre décousu.. mais je ne savait pas trop par où commencer et je pense avoir oublié pas mal de chose...

Bonsoir

Je te suggère, comme il est de coutume sur ce forum, de faire une petite présentation dans la rubrique réservée. Voir mon lien
Comme bien souvent, ta conclusion est la phrase essentielle et révélatrice de ton mal-être.
Tu as bien assimilé que tu n'as pas confiance en toi et que tu manques d'estime par la faute de parents qui ne t'ont pas permis de t'épanouir et qui ont été intransigeants en ne te donnant pas une attention particulière.

Citation :

Je suis tellement fatiguée... fatiguée de me battre pour tous.. fatiguée...

Il n'est pas question de te battre pour "Tous", pour les Autres, mais de devenir maître de ton destin en toute sérénité et sans culpabiliser par rapport à tes parents.

Une première bonne nouvelle est que tu as décroché un travail, la période étant difficile pour se frayer un chemin vers un emploi stable, il faut te réjouir de ce travail, est-ce une activité professionnelle qui est en relation avec tes études et qui te motive ?

Si tu as maintenant un travail stable, tu pourras envisager bientôt de reprendre ton indépendance et de quitter le cercle parental qui ne te convient pas du tout. De là, un meilleure équilibre et une meilleure confiance en toi-même.

Tu as des parents qui ne t'ont jamais dit "c'est bien", mais plutôt ce n'est pas suffisant ou c'est mal ! ?
De quelle façon veux-tu être confiante et reconnaître ce que tu vaux vraiment ?
Tu as pourtant bien compris l'origine de ton mal-être, donc tu peux maintenant passer outre les réflexions désobligeantes de ces parents.
Tu doit agir et vivre d'ABORD POUR TOI MEME et non pour eux.

Lorsque tu seras parvenue à une meilleure estime et à plus de confiance, les relations avec autrui devraient se simplifier et tu devrais être moins angoissée.
Il faut te répéter cette phrase publicitaire qui est, en fait, pas si mal que ça et très parlante : "puisque je le vaux bien "

Si tu souhaites développer un peu plus ce conflit douloureux avec tes parents et détailler leurs propos odieux par rapport à ce qui représente ta vie (ton ami, ton travail, toi-même), surtout n'hésite pas, ça ne peut que te soulager de partager ici un tel poids d'infériorité que tu subis depuis un certain temps...

Citation :

Avec eux, je ne peux pas dire que j'ai manqué de quoi que ce soit, bien au contraire... C'est moralement et psychologiquement que j'ai pris une claque

Il me semble pourtant que tu as manqué de beaucoup d'amour, d'affection et que tes parents ne t'ont jamais apprécié pour ce que tu étais en tant qu'enfant et adolescente et maintenant adulte...
Pourquoi, selon Toi, agissent-ils ainsi avec toi ?

Es-tu leur seule fille ou pas ? et si non, ont-ils eu le même comportement avec leurs autres enfants ?

quand je dis que je suis fatiguée de me battre.. c'est pourtant le cas... j'ai du me battre pour faire mes preuves en tant que femme dans un milieu mécanique donc extrêmement masculin... me battre face au racisme du à mon nom de famille... et plus encore... j'ai l'impression de toujours devoir donner 2 fois plus que les autres pour le quart de retour qu'eux peuvent avoir...
mon boulot actuel n'a rien à voir avec mes 5 ans d'études supérieurs... loin de là... de la conception mécanique, je me retrouve dans l'administration...
mais un travail est un travail... et n’étant pas du genre à rester sans rien faire... je l'ai pris...
c'est vrai que c'est un bon point de départ pour pouvoir m’éloigner de mes parents... le soucis maintenant c'est que vu que mon ami habite loin, je voudrais me rapprocher de lui... mais j'ai tellement peur que ça ne marche pas avec lui... qu'il finisse par m'abandonner et que je me retrouve à habiter une ville où je n'ai rien à y faire que ça m'angoisse de commencer à chercher un logement car je ne sais pas du tout où j'en serais dans 2 mois...
ce qui n'améliore pas mon mal être actuel
faire abstraction des réflexions de mes parents.. plus facile à dire qu'à faire... car ce n'est qu'accumulation de petits pics méchants et vicieux...
et là je sature complètement... et pas d'échappatoire, vu que je n'ai nul par où aller...
leur remarque... ça va d'un pic sur mon poids, sur ma façon de m'habiller, même sur ma façon de faire la vaisselle... je n'ai pas le droit d'être fatigué de mon travail, parce que "je suis assise derrière un bureau"...par rapport à mon ami, c'est des réflexions digne de collégiens mais qui font très mal quand on sait que sur ce plan, je suis loin d'avoir été chanceuse ...
et non, je suis l'ainé, on est 2... et étant l'ainé, je devais montrer l'exemple, on m'a obligé à être autonome de très bonne heure...