Bonjour ! Le sexe, je n'en ai jamais eu une image très positive, mais plutôt malsaine !
Fruit d'un mélange d'éducation extrêmement pudique donnée par ma famille, d'influence très catholique, et aussi d'un abus sexuel subi à 11 ans (dont je parle dans le rubrique "Abus sexuels").
Avec mes parents, presque jamais nous n'en avons parlé, et les rares fois que ça arrivait, c'était à mots très couverts. Ils sont partis du principe que moins j'en savais sur le sujet et le + tard possible, mieux ça valait pour moi. C'était bien intentioné, mais ça a eu l'inconvénient de ne pas me préparer à certaines éventualités + ou - douloureuses...
Inévitablement, je voyais à la télé et dans les magazines, seuls médias disponibles dans les années 80, des pubs pour les serviettes hygiéniques, les tampons, les préservatifs, et je me demandais à quoi ça pouvait servir, les règles, donc forcément, je posais la question à ma mère, qui me répondait à chaque fois "Tu apprendras ça quand tu seras + grande !" (même à 11-12 ans !).
Les règles, j'ignorais complètement ce que c'était. On ne ma jamais prévenue que je les aurais un jour. A 12 ans, lorsqu'en allant aux toilettes j'ai vu un peu de sang dans mon maillot de bain (c'était en été au bord de la mer), j'ai pensé à une simple irritation, encore que je n'avais aucune douleur, et je n'y ai plus fait attention. En retournant aux toilettes 3 heures + tard, mon maillot était plein de sang ! J'en ai parlé à ma mère. Elle n'a pas prononcé le mot "règles" et m'a juste dit "Voilà, tu sais ce que c'est, ça t'arrivera tous les mois jusqu'à peu près 50 ans, et il n'y a pas de médicaments pour ça, faut attendre quelques jours que ça passe, c'est tout !". Je portais des serviettes énormes qui me donnaient l'impression de porter des couches et devais supporter de ne pas pouvoir me baigner tant que ce n'était pas fini...
Jamais ma mère ne m'a parlé de sexualité adolescente, pilule, préservatifs, flirts, en me laissant vaguement croire que seuls les adultes couchaient ensemble et pas les ados... Je pense aussi qu'il y avait le côté catholique qui ressortait, dans lequel j'ai été très élevée, bien qu'on soit généralement + libre là-dessus que pour la plupart des autres religions : rester vierge avant le mariage et ne copuler de toute sa vie qu'avec son mari...
De même, homosexualité, nécrophilie, zoophilie, pédophilie (quoique...), films et revues porno, étaient totalement et longtemps inconnus pour moi !
Ma mère m'avait toujours dit de ne jamais parler aux inconnus, ni de les suivre, ni d'en accepter des bonbons, parce que des bandits pouvaient enlever les enfants, les enfermer, les tuer... Mais jamais elle ne m'a dit qu'ils pouvaient les violer aussi ! J'avais l'habitude de jouer avec des petits voisins, les R, habitant un peu + bas derrière chez nous, 4 enfants, 3 filles et un garçon, mais je jouais surtout avec les 2 + jeunes, + proches de mon âge. Puis un jour, ma mère vient me chercher alors que je suis avec eux dans le jardin et elle me dit sèchement, bien devant eux, en me prenant le bras : "Je ne veux pas que tu fréquentes les R !" "Mais pourquoi ? Ils sont gentils !" "Parce que !" "Parce que quoi ?" "Parce que je ne veux pas !!!". Ils m'ont regardée partir surpris mais à l'école, où je ne pouvais pas éviter de les côtoyer, en me questionnant sur l'attitude de ma mère, je n'ai donc pas su leur répondre... Peu après, ma mère me dit qu'ils ont déménagé. Et c'est seulement bien des années après que j'ai su pourquoi : le père faisait de l'exhibitionnisme dans les bois et avait incesté ses 4 enfants, ça commençait à se savoir dans le village, les enfants ont parlé et ils ont déménagé pendant que le père était en prison. Du coup, ma mère avait eu peur qu'il s'attaque à moi... Ce monsieur, je l'avais déjà vu 2 ou 3 fois et il n'a jamais eu d'attitude douteuse avec moi...
C'est avec un autre voisin du même quartier que j'ai eu des ennuis de ce genre mais là, personne ne soupçonnait rien ! (voir post http://www.votre-psychologie.com/t9710-presque-violee-a-11-ans#83305)
Cependant, cette éducation avait ses paradoxes : j'ai vu mes parents nus sans gêne de part et d'autre, jusqu'à 5-6 ans, je regardais la playmate de Stéhane Collaro faire son striptease sans que mes parents ne disent rien (peut-être parce qu'elle n'enlevait pas sa culotte ?), j'écoutais à la radio "Etienne" de Guesh Patti ou "Quand tu m'aimes" d'Herbert Léonard, chansons pourtant très érotiques, sans non plus que ça les dérange...
Au collège, où j'étais déjà la tête de Turc de ma classe et d'ailleurs de presque tout l'établissement (là aussi j'en parlerai + tard dans un autre post, mais indépendant cette fois de celui-ci), j'avais très souvent droit à des blagues sexuelles lourdes qui me visaient, avec des termes crus et savants, (voire des fois accompagnés de gestes obscènes et d'un ton langoureux, pour me provoquer) dont j'ignorais totalement le sens et qui m'effrayaient. Je ne pouvais cacher mon ignorance et mon dégoût, ce qui les excitait encore davantage, et je craignais aux récréations que ça tourne mal, surtout en pensant à mon agression sexuelle récente à ce moment-là. En 4ème, un garçon d'une autre classe, m'avait même montré son sexe en éréction ! Choquée, je l'avais fait signaler via mes parents au principal du collège qui l'a laissé finir l'année scolaire, mais ne l'a plus accepté après...
J'avais réalisé bien longtemps après et avec le recul, que ces chers camarades avait vu des films et revues pornos très tôt et abondamment et avaient couché tout aussi tôt et fréquemment...
Le sexe me faisait évidemment peur. D'où le fait que je sois longtemps restée célibataire, bien que je rêvais de me marier et d'avoir des enfants. Je cherchais un homme sérieux et très peu porté sur la chose, et surtout qui sache associer sexe et sentiments comme moi, et qui veuille se marier avant (je culpabilisais aussi de ne plus être vierge avant le mariage, toujours l'éducation). J'ai fini par le trouver (dans une agence matrimoniale chrétienne, pour en être sûre), l'épouser.
Mais notre sexualité est quasi-inexistante parce que justement, sa vision du sexe a été façonnée par la même éducation teintée de catholicisme (et il est catholique très pratiquant, sa maman aussi d'ailleurs), traumatisme en moins (je pense). Après 4 ans de mariage, aucun enfant bien sûr ! Lorsqu'il me sollicite (rarement, moi jamais) et que je cède (rarement aussi), ça se passe mal, je suis raide, bloquée ! Même s'il me dit que ce n'est pas grave, j'ai peur aussi qu'avec le temps, notre couple en souffre, par ma faute...
J'ai laissé croire une stérilité, mais dans les esprits, un couple marié depuis + d'1 an sans enfants, ce n'est pas normal, et je vois que ma belle-mère commence à avoir des doutes sur notre consommation du mariage (elle m'a même récemment posé la question, si on faisait tout ce qu'il fallait pour avoir un enfant ! J'ai dit à mon mari de régler ça avec sa mère, il l'a fait et elle ne m'en parle plus depuis...).
D'autant + qu'on m'a laissé dans l'idée qu'un couple qui s'aime fait souvent l'amour et que les 2 partenaires ont du désir et du plaisir, or il n'est rien de tout ça entre S et moi ! Et je crains que ma belle-mère croie que je n'aime plus son fils d'après ses doutes sur notre vie sexuelle... ca rejoint un autre problème dont j'ai parlé récemment car mes sentiments sont brouillés depuis surtout 2 ans http://www.votre-psychologie.com/t9659-j-aime-un-autre-homme-en-secret-depuis-longtemps
Peur d'être pénétrée, d'avoir mal... Du coup, hors de question que le gynéco me fasse un frottis ou un toucher vaginal avec spéculum (le mien a l'intelligence de me demander si je veux cet examen et de ne pas insister suite à mon refus, mais je comprends aussi que ça l'embête pour préciser son diagnostic et orienter le traitement éventuel...) Il y a 3 ans, lorsque j'ai saigné violemment et abondamment sans arrêt, aux urgences ils n'ont pas voulu croire que ce n'était pas une fausse couche et que nous n'avions pas de rapports sexuels ! Je n'ai pu faire qu'une échographie révélant 3 minuscules fibromes, et un utérus rétroversé et bicorne... Je n'en parle à aucune femme de mon entourage car on me répond "Chochotte !" "Nous sommes toutes passées par là et nous n'en sommes pas mortes !" ou même que je suis inconsciente de ma santé féminine !...
Bien sûr, je vois des psys (en CMP) depuis déjà pas mal d'années, pour essayer de surmonter ça, mais pas facile !...

J'ai oublié de préciser : je ne porte évidemment jamais de tampons ni de "cups", quitte à ne pas pouvoir me baigner pendant 8 à 10 jours !
Et il y a très peu, j'ai vu un reportage sur les différentes manières d'accoucher : avec péridurale, sans, césarienne etc... Mais seulement voilà, et je ne m'y attendais pas, pensant que la pudeur serait épargnée, tant du côté des accouchées que des téléspectateurs : en fait ils montraient bien dans les détails... les têtes sanglantes des bébés sortant entre les cuisses des mères ! Ca m'a tellement choquée que du coup, je n'ai même plus envie d'avoir d'enfant !
J'ai beau me dire que c'est pourtant naturel, que je suis une femme, que je devrais comprendre, que les gynécos-obstétriciens et sages-femmes en ont vu d'autres et sont blasés, qu'on ne souffre plus avec la péridurale, que les techniques sont très évoluées, que c'est le lot de toutes les femmes, l'ambiance rassurante (murs peints avec des couleurs tendres, musique douce en fond, lumière tamisée, présence du papa...) je bloque complètement ! Et même quand j'y pense, je pleure !
Même la péridurale m'effraie : d'une manière générale, je deviens hystérique, voire phobique, des actes médicaux douloureux et/ou pénétrants, au point de les refuser, ou de ne les accepter que sous anesthésie générale car je ne veux me rendre compte absolument de rien. Ils montraient une pose de péridurale et la tige enfoncée dans le dos était très longue et très épaisse et y restait, et le fait simple de piquer le dos doit être douloureux. Alors que la péridurale en elle-même est faite justement pour ne pas avoir mal en accouchant...
Je n'ose pas l'avouer (sinon à mon équipe psy) : on me trouverait ridicule !
J'ai 34 ans et d'un autre côté, dans 10 ans, j'ai peur de le regretter après (même si c'est de moins en moins rare d'accoucher à + de 40 ans, mais bon quand même...)

A priori pourtant, je n'ai pas de raisons d'avoir peur par rapport à la propre histoire de ma naissance : la grossesse et l'accouchement de ma mère ont été excellents pourtant, je n'ai pas été moi-même traumatisée par ma naissance (si tant est qu'il y en ait eu un, et qu'il soit inconscient à ce moment-là bien sûr, mais ressurgi à la 1ère occasion beaucoup + tard ?), pas de circonstances dramatiques autour de ma conception-grossesse de ma mère-accouchement...
Toujours est-il que je n'arrête pas de repenser à ce fameux reportage et que je n'arrête pas de pleurer, tellement ça m'a marquée et traumatisée (quand mon mari a le dos tourné, il me trouverait ridicule autrement), je suis peut-être trop sensible, ou c'est également dû à mon vécu de la sexualité. Et moi, un rien non seulement peut me déclencher un gros blocage, violemment, mais une fois installé, je n'arrive plus à surmonter le blocage en question !... Et au quotidien cela s'avère souvent embêtant : en l'occurrence pour avoir un enfant...
En + je suis fille unique de parents eux-mêmes enfants uniques, et s'ils me fichent la paix à ce sujet (je suis volontairement née 6 ans après leur mariage), ce statut me presse d'en avoir. J'aurais mieux surmonté, ou du moins ça m'aurait été égal, si j'avais eu une fratrie et que mes éventuels frères et soeurs auraient eu des enfants, car ça aurait compensé quelque part...

Non, c'est seulement que j'ignorais complètement et pendant longtemps que ces déviances pouvaient exister aussi...

Je ne reproche rien à mes parents. Je sais très bien qu'ils ont voulu bien faire et me protéger. Mais trop protéger n'est pas mieux...
Et pour la religion, c'est plus une influence qu'un véritable diktat. Où l'on me faisait comprendre que si quelque part j'étais libre de faire ce que je voulais, j'allais un jour ou l'autre le payer, être punie, et "décevoir". Que je reste vierge avant le mariage n'étais pas un ordre, une obligation absolue, mais c'était "fortement recommandé", le degré en-dessous, quoi...

Non, au contraire...

Je vois bien des psys (psychiatre et psychologue) depuis des années, mais ils ne font pas grand-chose d'autre que de m'écouter vider mon sac...