Bonjour,
cela fait environ 2 semaines et demi que je souffre de dépression.
ça avait commencé bien avant, mais je ne trouvais ça pas très grave, vu que c'était pour de petites périodes (2 jours au plus)
Mais là, je me sens de plus en plus seule,
Je ne cesse de pleurer, j'ai l'impression d'étouffer.
Je crois que tout ça est du au fait que je n'ai jamais eu de chance dans ma vie... Je ne dis pas ça juste comme ça, mais depuis des années, alors que j'étais au bord du gouffre, ce qui me faisait tenir debout, c'était de penser que ce n'était qu'une épreuve à passer, et que bientôt, tout irait bien, mais voilà: rien n'est jamais allé bien, c'était juste de pire en pire.
Je ne suis pas une reclue, j'ai des amis, je ne souffre pas particulièrement de crise d'adolescence: je m'entends bien avec mes parents, je ne m'énerve pas pour un rien, enfin, vous voyez...
Mais tous les êtres qui me sont chers partent:
ma meilleure amie, que je connais depuis notre plus tendre enfance, va partir à l'étranger dans un mois, et vu qu'elle doit faire ses papiers, et pleins d'autres trucs, je ne la vois plus jamais.
mon autre meilleure amie (c'est sa cousine, toutes les trois, on est amies depuis le berceau), ses parents l'interdisent de me voir, car ils ont apprit que je bois (mais ça, c'était avant, et c'était pour "soigner ma tristesse", alors, ils n'ont pas le droit de me juger, vu qu'ils ne me comprennent pas)
Et celui que je pensais être mon meilleur ami, celui qui me consolait toujours, m'a abandonnée.
Je ne veux pas me confier à mes autres amis, car je ne veux pas les déranger avec ça, et ils ne comprendraient pas, vu qu'ils ne m'ont jamais vu comme ça. Ils ne connaissaient que la fille forte, la fille drôle, la fêtarde....mais ce n'était qu'un rôle...
J'ai 3 soeurs, mais aucune n'est là... Même si elles étaient là, ça n'aurait rien changé, nous ne somme pas proches, car je suis née d'une enfance tardive, j'ai 11 ans de différence avec la plus jeune...
Mais elles, trois, elles s'entendent si bien entre elles, elles se confient tout, mais moi, je n'ai jamais pu partager ça avec elles.
Mes parents n'en ont que pour ma nièce, qui viendra bientôt nous voir avec notre sœur aînée. Ils n'en ont plus rien à faire de moi.
Enfin, vous voyez, j'ai juste besoin d'un peu de soutien, un peu d'attention, mais je n'ai personne autour de moi.
Alors, je suis allée voir un guide de dépression, avec tous les symptômes pour la dépression clinique.
Je pensais juste avoir deux ou trois symptômes, au plus, mais en fait, je les ai tous.
Et le plus important, c'est que je me sens si seule... J'ai l'impression que personne n'a besoin de moi, que je sens remplaçable.
Pour tout le monde.
Contrairement à avant, je n'arrive plus à dormir, et quand j'y arrive, après 5 heures à tourner dans le lit, je fais des rêves angoissants, où je ne cesse de chercher quelqu'un, je veux le trouver, mais je n'y arrive jamais. Cette personne, c'est l'homme, enfin, le garçon, que j'aime, mais que je ne reverrais plus jamais, car il passe son bac cette année, et va partir faire ses études à l'étranger, aussi.

J'ai regardé ça:
A - Humeur diminuée: oui
Perte d'intérêt et de plaisir: oui
Énergie réduite et activité diminuée: oui

B - Concentration réduite
Amour-propre et confiance réduits: oui
Idées de culpabilité et d'unworthyness: oui
Pensées pessimistes: oui
Sommeil dérangé: oui
Apetite diminué: oui
Idées de mal d'individu: oui

Et voilà la réponse: Épisode dépressif grave - chacun des 3 d'A et atleast 4 de B

Qu'est ce qu'il me reste à faire?
Il m'arrive de me mutiler, mais ce n'est pas très grave, car la douleur physique n'est rien comparé à la douleur morale...

Je ne sais plus ce que je dois faire

edit: j'ai fait l'échelle de dépression de Hamilton: le total est de 38

Je comprends un peu mieux.
On peut dire que ça s'est aggravé depuis 2 semaines, mais ça a commencé bien avant... Je veux dire ce mal-être, cette impression de n'être rien, pour personne, d'être invisible... J'ai déjà eu deux tentatives de suicide, l'année dernière, et cette constante envie de se détruire...
Non, en fait, ce que je voulais dire, c'est qu'ici (je ne me trouve pas en europe), comment dire? les psychologues, c'est-à-dire ceux que l'on consulte habituellement, n'existent quasiment pas. Les psychiatres, eux, ne sont pas des personnes que l'on va voir (ici, du moins) "juste" pour de tels troubles mentaux. Oui, en effet, ils ne sont préconisés que lorsque l'individu doit déjà entrer à l'asile, alors, seulement, une consultation est faite.

Non, je ne cherche pas à aggraver les choses.
Si je le voulais, je serais allée parler à quelqu'un, quelqu'un que je connais, mais j'ai peur qu'ils ne me prennent pas au sérieux, qu'ils pensent que je veux juste qu'on s'intéresse à moi.

Comme je l'ai écrit plus haut, j'ai déjà eu avant de simples petites crises de grande tristesse, de mélancolie, de solitude, mais ce n'était pas grave, car j'en connaissais la cause exacte.
Parfois en compagnie, parfois seule, je sais juste que je buvais au moins 2 alcools forts par semaine, et beaucoup de bière chaque jour, au point de ne jamais être vraiment lucide.
Mais bon, sur ce point là, si ça peut te rassurer, mes actes étaient stupides, cela fait un an que j'ai arrêté de... "déconner", on va dire...

En réalité, pour ce qui est de mon entourage, je voulais simplement dire que je ne souffrais pas de brimades, ou autre.
Mais justement, je ne vois plus personne depuis ces deux maudites semaines.
Je me dis, non, je suis sûre que c'est à cause de ça, justement, du fait que je ne vois plus personne, que j'en suis arrivée à ce stade là.
Mais... c'est comme si je ne voulais même plus les voir.
Je veux dire, c'est les vacances, la plupart sont avec leurs familles, leurs autres proches, je n'ai pas envie de m'imposer,et puis, je suis de très mauvaise compagnie ces derniers temps, alors je préfère ne pas les voir plutôt que de les ennuyer.

Comment t'expliquer ça?
les deux tentatives, vois-tu, étaient due à une, je ne dirais pas dépression, mais à un mal-être périodique. Comme un gros coup de blues qui survient un jour, ou deux maximum, qui ne dure pas, mais assez...puissant je dirais.
Je n'aime pas mentir, je ne mens jamais, même si mes propos peuvent sembler confus.
Mais pour que tu me comprennes mieux, je vais essayer de te résumer toute ma vie en général.
Alors, déjà, quand j'étais petite, je ressentais une grande solitude, à cause de mes sœurs et mes parents qui formaient la famille idéale, j'avais l'impression de faire tâche.
à l'école, ce n'était pas terrible, car, maintenant que je suis plus grande, je vois que celles que je pensais être mes amies, n'étaient que des...pestes? Mais j'acceptais tout ce qu'elles me disaient, elles passaient leur temps à me rabaisser, mais je continuais à être amie avec elles, car je pensais que c'était normal, tu vois, comme j'étais encore petite, il y avait certaines choses que je ne comprenais pas. Une chose en particulier qu'elle m'ont faite, mais même aujourd'hui, j'ai encore honte d'en parler.
Mais parfois, je me sentais tellement misérable que je mutilais comme pour me punir d'exister. Enfin, c'était ma vision de l'époque.
Quand j'entrai au collège, cela s'arrangeait déjà un peu, je reprenais confiance en moi...
Donc voilà. Bien sûr, ce n'était pas très très facile tout les jours, mais en général, ça allait: petites disputes, petites peines de cœur...
Je crois que tout ça était du à mon animal de compagnie, une chienne. Après tout, il est recommandé aux personnes qui vont mal de jouer avec des animaux, non?
Elle est morte, empoisonnée.
Successivement, mon grand-père mourût. C'était bête, car je ne m'entendais pas avec lui. Alors qu'enfin, je me dis que j'allais faire un effort, qu'il ne lui restait plus beaucoup à vivre, (il était doux et gentil, le problème venait de moi), il devait venir nous voir (car il habite en province), et il mourût en chemin.
Zut, je viens de me rappeler de ta 1ère question: j'habite à Madagascar. Mais je ne suis pas malgache. Enfin,juste à moitié, mais je ne parle pas un mot de cette langue, alors, aussi, depuis mon enfance, tout les autres se moquent de moi car je ne comprends rien, et passent leur temps à m'appeler "l'étrangère". (dans leur langue)
Donc, ce fût une petite période de déprime, de deuil surtout.
Je crois que je l'ai déjà dit, mais quand je vais mal, je me console en me disant que c'est une épreuve à traverser, et que tout ira mieux bientôt. C'est ce que je me disais toujours à l'époque.
Mais, je dirais "l'évènement déclencheur" se produit lors de mon année en 3ème.
Je vais bientôt y aller, donc, j'abrège un peu:
à cause d'une série d'évènements, je décida de me faire autant de mal que possible. Cela passait par la consommation régulière de substances alcooliques, et j'eus ma 1ère tentative.
C'était sur le toit de l'école, j'étais là, assise, et je ne savais que faire: j'avais encore peur de sauter, mais j'avais aussi peur de continuer à vivre.
Mais avec le recul, maintenant, je crois que je n'aurais pas sauté, jamais je n'en aurais eu la force, car j'avais encore une once d'espoir.
Si tu te demandes ce qui m'en a empêché, c'est sans doute mes amis, qui arrivèrent à temps.
Peut être que je considérais ceci comme un test: arriveront-ils à temps? tiennent-ils à moi? me chercheront-ils? s'inquiéteront-ils?

La deuxième survint peu après, mais je ne me rappelle plus quand exactement.
Là aussi, je pense que ce n'était pas réellement désiré, car j'étais sous l'effet de... tu sais... (ça me gêne un peu de parler de ça)
des médicaments gobés au hasard, une bouteille que je cassa, dont je pris l'un des débris pour m'ouvrir une veine. Je ne fis que m'entailler le bras un peu partout, et le bruit alerta les autres.

Mais souvent, c'est plus par curiosité. Je me demande ce que c'est que de voir sa vie s'écouler à travers le sang que l'on perd, ou l'impression de voler, dans les airs, avant de s'écraser à terre.

Mes parents apprirent. Je ne sais pas quoi exactement, mais ils m'envoyèrent chez ma sœur. En ce moment là, je ne savais pas qu'ils savaient. Je pense qu'ils voulaient m'aider. Alors, 2 mois passés loin de tout ça, ça me... ragaillardi, je dirais.
C'était il y a un an.

Pour ce qui est de la situation actuelle, je pense que tu sais à peu près tout?
Je suis un peu fatiguée, mais si tu le souhaites, je pourrais te raconter les détails demain.
Enfin, si c'est nécessaire.

Mais, une dernière chose: je n'écris pas ici car je veux ennuyer quelqu'un, mais il est parfois plus facile de se confier à quelqu'un que l'on ne connaît pas qu'à nos proches.