Quand je pense à mon enfance, je me rapelle de ce que peut être le bonheur : l'odeur de la crême de ma mère, le contact de son peignoir quand je m'endormais sur ses genoux sur le canapé, courir dans les champs de blé, allez chercher chataignes, champignons, mures, fleurs avec mes soeurs et ma mère; emmener le petit déjeuner au lit de mes parents et me rapeller de leur sourire à voir que tout était prêt, se disant surement que j'étais si gentille....

Cela dénote surement un peu de tout ce qui a pu se dire dans cette rubrique, mais moi, je n'ai aucune cicatrice de l'enfance, mais plutot une nostalgie...j'ai envie de pleurer rien que d'y penser....j'en ai là la gorge nouée et les larmes aux yeux, pourtant, non, mes parents ne sont pas morts, ils sont bien vivants, je les cotoie etc....

Il y a cette infertilité dans mon couple qui nous a pour le moment, mon mari et moi empechée d'avoir un enfant...cet enfant je l'aurais voulu le plus tôt possible et finalement, tout n'est qu'incertitude....

Cette nostalgie pourrait-elle être liée à ce désir d'enfant ?

Bonsoir Véronique

Cette nostalgie de ton enfance apparemment sans l'ombre d'un nuage, te rappelant les odeurs et les couleurs de l'insouscience enfantine pourrait, comme tu l'exprimes, être la résultante de ce manque d'enfant auquel à ton tour, tu donneras l'amour, l'attention, à qui tu offriras également ce foisonnement d'odeurs acidulés et d'images aux mille couleurs que tu as mémorisées depuis tant d'années.

Je te sens un toi soit peut coupable d'avoir pu vivre cette période de ton enfance avec bonheur que tu transformes en nostalgie, tu voudrais de toute ton âme et de tout ton coeur être cette mère qui donnera tout ce dont la petite fille que tu a été et que tu es encore, a connu et qu'elle cherche, à son tour, à transmettre à cet enfant tant désiré.
Ne te culpabilise pas d'avoir reçu tant d'amour, il te rend maintenant forte pour affronter cet épisode douloureux de ta vie.

J'espère que votre voeu sera exhaussé et que la chance viendra enfin frapper à votre porte pour vous apporter, à tous les deux, la joie d'avoir un enfant à qui vous donnerez tout cet amour qui remplit vos coeurs.

Très amicalement
Courage
Clair de lune.

oui je me sens coupable (et d'ailleurs je pleure là), parceque mon mari n'a pas eu cette chance et que j'aimerais tant qu'il connaisse cela avec un enfant.

Je suis désolée de te faire pleurer, ce n'était pas le but de ma réponse.

Pourquoi te sentir coupable ? Ton mari n'a pas eu la chance de baigner dans une enfance heureuse si j'ai bien compris, et je comprends tout à fait que l'attente de devenir des parents à votre tour doit vous paraître très longue.
Il m'est d'ailleurs bien difficile de répondre sur un tel sujet, n'ayant pas eu ces problèmes et ayant trois enfants... mais en tant que femme et maman, je conçois tout à fait que je n'aurais pas su faire sans avoir un bébé.

En attendant de pouvoir donner tout cet amour à ce futur petit coeur que vous souhaitez ardemment, continue à entourer ton époux de toute affection qui apparemment lui a fait défaut dans sa jeunesse.

J'espère que tes larmes vont s'atténuer... si tu désires parler pour soulager ta peine, je suis tout à fait prête à t'écouter et d'autres sur le forum tout autant.

Très amicalement
Clair de lune

mais en tant que femme et maman, je conçois tout à fait que je n'aurais pas su faire sans avoir un bébé
les mamans ont tendance à me dire ça ouvertement ou pas et cela confirme toujours mes angoisses sur l'avenir : quand on est bloqué au 1er étage, que l'ascenseur est en panne, on fait comment ? Prendre l'escalier ? mais je suis coincée dans l'ascenseur moi.

Véronique, je préfère dire ouvertement ce que je pense si j'avais été dans ton cas. Je comprends que ma réponse ne puisse t'apporter une solution à ta détresse, elle peut même paraître simpliste voire déplacée selon son interprétation.

Comme tu peux voir, j'ai 52 ans, ce que je vais te dire peut ne pas du tout te convenir mais si je n'avais pu avoir un enfant suite à des problèmes physiologiques, je me serais tournée vers l'adoption, surtout si après de multiples tentatives, les résultats seraient restés vains.
Nous en parlions justement hier avec mon conjoint, qui n'est pas le père de mes enfants puisque mon mari est décédé. Avec le recul, avec les années de vie et ses évènements parfois bien dramatiques, je pense que j'arriverais à cette solution, ce dont nous discutions tous les deux en voyant tant d'enfants dans la détresse et la pauvreté la plus totale.

Avoir un enfant issu de sa propre chair est, bien entendu, ce qu'il y a de plus beau, de plus naturel mais si tu es épuisée par tant d'années de souffrance et de combat, as-tu déjà évoqué cette possibiité (qui du reste n'est pas simple également) ?

Dans un précédent post, tu dis avoir été perturbée par une psychothérapie....
Pourquoi ?

je viens d'aller une psy vendredi et j'en suis sortie pertubée en fait, l'impression que de remuer tout ça pourrait me faire du mal. Et puis, j'ai des angoisses, certes, mais nous avons des problèmes de la vie qui feraient péter les plombs à n'importe qui; alors à moin de supprimer ces problèmes, comment aller mieux ?

Le week-end est passé, j'ai réfléchi, parcouru ce forum aussi, et j'ai l'impression d'avoir compris des choses quand même, qu'une psychothérapie pourrait m'aider surement; mais les problèmes seront toujours là....l'incertitude de l'avenir aussi...

L'adoption c'est le parcours du combattant, je ne sais pas si j'en aurais encore le courage et mon mari encore moin...

Pour le moment, nous avons encore quelques cartouches avant cela quand même.

Une psychothérapie est une découverte de soi-même qui est éprouvante et demande du temps, oui celle-ci pourra certainement t'aider et les problèmes que tu connais actuellement pourront être abordés d'une autre façon...

Je te conseille de continuer ta thérapie qui peut parfois te paraître déroutante, mais elle peut aussi te redonner plus confiance en toi et mieux affronter les déceptions que tu connais.

Pourquoi parles-tu de "l'incertitude de l'avenir" ?

Amicalement
Clair de lune

incertitude de ce que sera l'avenir : avec ou sans enfants ? je n'ai jamais conçu faire ma vie sans enfants, incertitude parceque des problèmes dû encore à la malchance de mon mari courrent depuis un moment et on attend le dénouement depuis longtemps, mais ça n'est pas prêt de se régler (mon mari va devoir au fond de garantis auto 180000€..et nous sommes ouvriers)...nous n'en faisons pas tout un plat, le matériel n'est que matériel; mais c'est l'incertitude qui est déroutante : allons nous pouvoir garder notre maison, nos animaux ? Allons-nous tout nous prendre ?

souvent j'ai en tête ce morceau de phrase : "insouciance de la jeunesse", oui, l'insouciance, c'est ce que j'ai perdu.

Souvent je me dis que je suis vieille avant de l'être : j'aborde dans ma tête des sujets auxquels on pense plus tard normalement : vais-je me retrouver toute seule un jour prochain ? Si mon mari venait à décéder, comment m'en sortirais-je ? Je pense à ces personnes qui se retrouvent seules chez elle sans famille, qui décèdent un jour et dont on se rend compte de la mort 1 mois plus tard, quand ils n'ont pas payé leur loyer....

Je te comprends et je sais a quel point on peut pleurer quand on ne peux pas avoir d'enfants ! que de larmes a chaque fausse couche , que de traitements et intervention chirurgicales , que d'examens.....J'ai eu mon premier enfant a plus de 32 ans et le second avec tout autant de medicaments a 35 ans....................Je devenais folle , je croyais que j'en aurais jamais , alors que d'autres etaient avortées 3 fois avant d'avoir 30 ans !
C'est comme ça la vie ; quel age as tu ? il ne faut pas desespérer car c'est aussi comme cela que l'on bloque le processus qui permet une grossesse ! Il faut y croire , laisser faire le temps et les suivis medicaux ! As tu fais tous les examens et divers traitements ?

c'est mon mari qui a un soucis à la base, alors nous faisons des FIV ICSI (nous ne pourrions pas avoir d'enfant naturellement), mais j'en ai déjà fait 4, j'ai le droit de faire une 5ème mais, du coup, je vais déjà entamer ma psychothérapie et après on verra, je ne suis plus à 1 mois prêt.

Je vais avoir 31 ans, je connais mon mari depuis mes 17 ans, je n'ai jamais pris la pillule, donc ca commence à faire un petit moment que j'"attend" d'avoir un enfant en fait.

Si cette FIV est la dernière remboursée, ce sera donc notre dernière chance d'avoir un bébé portant nos gênes à tous les 2....

Nous sommes, ma femme et moi, passés par là.

Je t'envoie un MP.

Bmagj

En fait, je n'ai pas dit pourquoi je n'allais pas très bien psychologiquement : Depuis maintenant 4 ans, j'ai déclaré des maux de ventre terribles, au début, je n'y petais pas attention, mais quand c'est devenu quasi quotidien, j'ai commencé à me poser des questions, et j'ai découvert que cela était psychosomatique; ca été une descente aux enfers.

Comment puis-je me faire autant de mal, inconsciemment ? Pourquoi mon inconscient me fait-il cela ? Un moment j'en étais rendu à ne plus vouloir sortir : peur d'avoir mal au ventre, et cette peur qui me faisait mal au ventre, forcément. Certains jours, même chez moi, j'étais malade, je ne savais plus quoi faire.

Ce qui est bizarre c'est que la seule chose qui me gêne dans ma vie, c'est d'avoir mal au ventre, dès fois la peur d'avoir mal régit tout mon emploi du temps...

En 2007, nous avons commencé les démarches pour avoir un enfant, tout cela m'a beaucoup aidé dans mes angoisses car pour cette cause, j'ai su me forcer à bouger : entre les rdv gynéco, anésthésiste, biologistes, prises de sang, écho etc...j'en ai fait des heures d' attentes en salle d'attente, ce qui normalement était super angoissant pour moi....

Ainsi, mes angoisses ont été en diminuant, mais ne sont finalement jamais parties complètement : des fois ca va mieux et des fois ca revient un peu, mais je controle mieux, j'essaie de ne pas en faire fie, mais c'est dur.

Je n'arrive pas à savoir si j'ai mal au ventre parceque ca ne va pas ou si ca ne va pas parceque j'ai mal au ventre, mais ce qui est certain c'est que quand j'ai mal au ventre, mes journées sont gachées.

Bonjour Véronique

Si aucune anomalie physiologique sérieuse n'a été décelée par rapport à tes douleurs, oui c'est psychosomatique.

On dit avoir l mal de ventre et aussi avoir la peur au ventre.

Ce mal ne serait-il pas le signe d'une peur qui est en toi depuis bien longtemps ? Laquelle ?

des peurs nous en avons tous.

J'ai toujours peur que mon mari meure en fait et me laisse seule. Lui n'a plu ses parents et ne fait pas trop attention à sa santé et je vis toujours dans la peur qu'il lui arrive quelque chose.

Oui Véronique, nous avons tous des peurs, mais si celles-ci deviennent envahissantes au point de ne plus savoir vivre normalement, qu'elles hantent notre esprit constamment, ce n'est plus gérable et des signes physiques et psychologiques apparaissent.

La peur de perdre ton mari est apparemment très forte.
As-tu peur de l'abandon ?
As-tu été abandonnée ou as-tu "semblé" avoir été abandonnée ?

J'ai oublié une question :
quel âge a ton mari ?

mon mari a 36 ans.

C'est lui qui m'a donné ses peurs je crois, il a toujours dit qu'il ne ferait pas de vieux os, il a toujours des comportements "à risque", avant il était jockey d'obstacle, j'allais le voir tomber sur les hippodromes et quand il était sonné, depuis les tribunes, je guettais un mouvement pour voir si il était mort ou non....mais cette époque est révolue et à l'époque je n'avais pas mal au ventre.

Mon mari n'a peur de rien, il n'a pas peur de la mort on dirait, je pense même que souvent, il a joué avec.
Son père s'est noyé quand il avait 1 an, il ne l'a pas connu. Mon mari a déjà eu des petits bateaux, il allait pecher avec un bateau dont le moteur n'était pas sur, des fois seul, sans gilet de sauvetage, alors qu'il sait à peine nager...c'est un bon exemple de ce qu'il peut faire...Je joue les gardes fou.

Je renouvèle mes deux questions auxquelles tu n'as pas répondu :

En général, dans ton enfance et adolescence :

As-tu peur de l'abandon ou as-tu eu peur d'être abandonnée ? (réel)
ou as-tu ressenti une forme d'abandon qui n'en était pas un (irréel)

non, dans mon enfance ou adolescence, je n'ai pas eu peur d'être abandonné, je ne me suis pas sentie abandonnée non plus....la seule chose traumatisante que j'ai vécu a été l'AVC qu'a fait mon père quand il avait 40 ans, j'avais 14 ans je crois : j'ai perdu mon père en quelque sorte, il n'a plus jamais été le même après cela.