Bonjour,

Alors moi je m'appelle Alice, j'ai 25 ans, et j'ai vraiment besoin que vous m'aidiez.

Je vois une psychiatre depuis un peu plus de 7 ans, et je suis très attachée à elle. Mais ma relation avec elle me fait beaucoup souffrir. Je l’aime vraiment beaucoup et elle aussi, et j’ai souvent peur de lui parler tellement j’y suis attachée et que je ne veux pas lui faire de peine ou la décevoir. Elle est pour moi comme une maman de cœur, un ange gardien. Au début, on se voyait parfois en-dehors des consultations, et on se voyait souvent. Maintenant je ne la vois plus qu’une fois toutes les trois semaines, et il y a un gros manque et vide dans mon cœur, j’ai trop besoin d’elle, mais elle n’a pas le temps de me voir toutes les semaines.

Parfois, je me dis que j’aimerais arrêter un bon coup de la voir, comme ça, ça me ferait très mal au cœur au début, et après, peut-être que je serai moins triste…

Je ne sais vraiment plus quoi faire. Aidez-moi s'il vous plaît. Je l'aime fort, elle fait partie de ma vie, et elle m'aime aussi beaucoup. Aussi, j'ai l'impression qu'elle m'aide moins qu'avant, mais peut-être que c'est aussi moi qui arrive moins à lui parler, je ne sais pas trop.

J'aimerai bien votre avis...

A bientôt j'espère.

Alice

Si tu osais lui dire ce que tu viens d'écrire, puisque tu l'aimes beaucoup c'est qu'elle trouve les mots qui te permettent d'avancer dans la vie, alors là sans doute qu'elle trouvera une fois de plus comment faire pour que la séparation si elle doit avoir lieue se fasse au mieux.

Aie confiance. Encourage-toi.
Et reviens nous dire comment cela s'est passé.

Bonjour Alice,

Situation délicate...

A-t'elle dit clairement qu'elle t'aimait beaucoup? Je dis cela car il ne faut pas confondre la bienveillance avec l'amour...

Envers un psy c'est encore plus délicat parce que la relation débute sur des sentiments différents qu'avec une personne rencontrée dans ton entourage. Il y a une forme de hiérarchie, un sentiment que le psy va être une sorte de sauveur, quelqu'un dont on a besoin... Inévitable que de le ressentir... Ensuite, on peut idéaliser, admirer cette personne car elle est là pour toi... L'aimer comme si elle était indispensable à ta vie.

Je comprends très bien ton sentiment, j'ai eu tendance (et ai) tendance à ressentir cela mais je me rappelle que c'est vain... que ça ne peut pas aboutir, qu'il faut garder une autonomie. Que ta psy ait accepté de te voir en dehors des consult est une erreur de sa part ! Car cela est très flatteur pour l'amour que tu lui portes, bien entendu. Elle a sans doute dépassé le cadre de son travail et puis s'est rappelée que ce n'était pas déontologique. Pourquoi un psy ne peut pas voir ses patients en dehors des rendez-vous? Parce que simplement ça éveille en soi des sentiments d'attachement qui ne peuvent pas se créer, pas avec son psy, ça fait souffrir le patient!

J'ai également rencontré une psychiatre (il y a près de 5 ans) qui avait une certaine affection à mon égard mais je savais que je ne devais jamais m'y noyer, jamais y croire parce que ça m'aurait rendu trop obsessionnelle... Elle me disait que je pouvais lui téléphoner quand j'en avais besoin mais je ne l'ai jamais fait, je sais très bien comment ça tourne... La seule chose que j'ai fini par lui demander c'est que si je lui écrivais une lettre, elle me réponde une seule fois. (Suite à l'arrêt de la thérapie qui me semblait importante au vu de la tournure affective que ça prenait). Elle m'a fait la promesse de me répondre. 6 mois plus tard, je lui écrit cette lettre, j'ai voulu lui transmettre tout le bon que je ressens, lui donner le sentiment que j'étais sortie d'affaire et que mon courage me mènerait loin dans le bonheur. Elle m'a répondu 6 mois plus tard, voilà le dernier souvenir que j'ai d'elle, et c'est très bien ainsi, une histoire qui se finit très bien, au moins une :-)

Là, dans ta relation, ça a été trop loin (et je comprends, j'ai fait la même erreur). Du coup, je comprends très bien ton envie d'avoir mal un bon coup pour pouvoir passer à autre chose. Je me demandais quand est-ce que je rencontrerais quelqu'un qui ressent ce que j'ai pu ressentir (et ressens encore mais moins souvent). Secrètement, tu espères qu'elle reviendra vers toi comme avant, une relation plus régulière... très difficile de se contenter de moins! Mais si la distance s'est installée c'est, je crois, qu'il n'y a plus d'espoir que ce soit comme... avant.

Avec une autre personne (pas psy) mais qui était comme un ersatz maternel, une relation affective a duré deux ans jusqu'au jour où la distance s'est installée, bien entendu je ne l'ai pas supporté, j'avais besoin qu'elle me dise "laisse-moi tranquille!" Je l'ai donc poussée à bout pour entendre des phrases qui font mal du style "j'ai mes enfants, j'ai ma vie, tu me fatigues!" Voilà ce que je voulais entendre. A cet instant, le monde s'écroule, la douleur se fait pinçante mais une délivrance l'accompagne. J'ai respecté son choix car je le comprenais. J'ai cherché à comprendre pourquoi la relation a changé, ce que je pouvais faire de mieux, de différent pour qu'elle se sente moins ... incommodée par ma présence? Je ne lui voulais rien de mal, tout comme je n'attendais rien en particulier d'elle, je souhaitais juste de la présence, promener en forêt avec son chien comme avant... L'écouter, rire, je la préservais même du noir qui peut m'habiter. Plus elle fuyait, plus ça me rendait parano, je voulais qu'elle me parle pour mieux comprendre mais l'humain a bien du mal à être honnête, il préfère bien souvent la lâcheté, attendre que ça passe. J'ai du composer avec cette situation, je savais que c'était terminé mais je ne pouvais m'empêcher de revenir aux endroits où nous avions été, entendre ce qu'elle disait, passer près de la où elle habite etc. Je n'ai plus fait d'intrusion dans sa vie. Par la suite, j'ai envoyé l'un ou l'autre message en tentant de lui montrer que je menais ma vie de façon autonome, je voulais qu'elle comprenne qu'elle n'était pas indispensable à ma vie mais qu'elle était tout de même importante. On s'est expliquées et puis je suis repartie dans la même obsession et j'ai terminé par lui dire "je préfère te dire adieu plutôt que de garder ces liens sporadiques" Je sais que j'ai eu tort ! De moins en moins, je pense à elle mais il est certain qu'une blessure reste présente. Accepter que c'est terminé, que je ne représente rien est bien difficile à accepter. Les mots qu'elle a pu me dire ne peuvent pas ne rien dire...

Bref, je ne saurais te conseiller... d'ailleurs peu importe ce que je te dirai, tu feras comme tu le ressens, parce que c'est "plus fort que toi".
En tous les cas je te souhaite bien du courage pour te sortir de cette dépendance affective :-)

Bonsoir Alice,

Je viens de lire ton histoire, tu demande un conseil.
Je crois qu'une des meilleures solution serait d'arrêter de voir cette psychiatre, quelques temps. Temporairement ou définitivement, je ne sais pas, à toi de voir.

Faire un pause va peut-être t'aider....

Bonsoir tout le monde,

D'après ce que j'ai lu, il y a ici au moins 2 victimes des psy. Car il doit y en avoir d'autres personnes qui sont comme Alice et My Illusion, attachées à leur psy et qui ont du mal (très mal) à s'en détacher par la suite.
Alors je ne comprends plus rien, si les psy sont là pour nous aider, pourquoi les patients (pas tous) ont tellement du mal à les quitter à la fin ?
C'est vraiment le monde à l'envers !

Ma question est la suivante :
Est ce que les psy sont au courant de ces relations délicates entre patients et eux ?

Ils sont très forts pour rester calme et silencieux. Ils auraient dû nous informer et nous préparer à tout cela.
Car si nous allons les voir c'est parce que quelque part nous sommes fragiles d'esprit
A moins qu'ils aiment ressentir nos sentiments , qu'ils ont besoin de nous voir dans l'état de souffrance , etc... Je ne sais pas ... Je n'arrive pas à penser comme un psy pour voir ce qu'ils pensent de nous, pauvres patients !

S'il y a un Psy dans le forum, merci de vous exprimer sur ce sujet !

Pour Alice, je pense que le mieux c'est d'avoir le courage d'en parler à ta psy, car c'est l'histoire de 2 personnes et ça se règle à 2, sinon tu garderas tout le temps pleine de questions sans réponse !

Bon courage à toi !

Petite rectification, je n'ai pas été dépendante de l'une ou l'autre des psys que j'ai pu rencontrer. Il s'agissait de personnes non psys.

Oui les psys sont conscients de ce qu'il se passe, on appelle ça le transfert. Ils n'aiment pas te voir en souffrance mais, comme tout humain, ils aiment qu'on les aime, c'est humain lol.

Après, ils sont censés bien gérer le contre-transfert, et c'est là où ils échouent bien souvent... regarde sur google pour comprendre mieux ces deux termes :-)

Excuses moi My Illusion pour mon incompréhension à votre histoire, en tout cas , je l''ai bien aimée , car elle m'a bcp touché

Et merci pour le conseil, je comprends mieux les termes transfert et contre-transfert maintenant

Ca se voit que je débute dans le monde psychologique